S’il ne fallait garder qu’un seul type de légume dans le jardin, ce serait assurément la salade car c’est sans doute le seul légume que l’on peut consommer toute l’année (pour peu qu’on s’organise en conséquence par le choix des variétés et l’échelonnement des semis).
Mais dans l’assiette, d’un point de vue purement gustatif, la salade ne se suffit pas à elle-même. Elle ne vaut que par ce qu’on y ajoute. L’assaisonnement est le plus important. Et là, on a le choix, tant la diversité des huiles et des vinaigres est grande. Et puis il y a toujours ces fameuses herbes (et bulbes) qu’on y ajoute : de l’échalotte, des queues d’oignons, de la roquette, du basilic, du persil …
J’ouvre aujourd’hui une petite rubrique consacrée aux aromatiques avec une première herbe presque inconnue des jardiniers, il s’agit de la moutarde rouge. Il en existe plusieurs variétés (issues de plusieurs espèces botaniques différentes). Celle que je cultive depuis plusieurs années s’appelle « rouge métis » (elle provient du catalogue Baumaux). Peut-être est-elle d’origine asiatique mais je n’en suis pas très sûr. J’en ai des tonnes à consommer en ce mois de mars.
Cette herbe est délicieuse mélangée à une salade verte mais on peut bien entendu l’utiliser avec toutes sortes de crudités : carottes, panais, salades composées, …
Ses feuilles sont découpées, elles sont de couleur rouge plus ou moins vif selon les saisons et l’âge de la plante. Elle peut monter haut mais la qualité gustative est bien meilleure lorsque les feuilles sont consommées jeunes, au bout de 6 semaines environ. Gros avantage de cette plante aromatique : elle peut se consommer toute l’année et je n’en ai d’ailleurs pas manqué de tout l’hiver.
Et ça a quel goût ? Pas toujours facile à décrire, je sais, mais peut-être pourrais-tu lui associer quelques adjectifs qui te viennent aux papilles quand tu y penses ?
Moi, là où j’habite, la salade—- même pas en rêve, j’ai renoncé because les limaces.
Tiens, très intéressant. L’ignare de jardinier que je suis ne connaissais même pas cette herbe ! Enfin, j’en avais déjà entendu parler mais sans plus. Si tu en a plein en ce mois de mars, cela veut dire qu’elle s’adapte bien au froid. Ça a quel gout ? Même au resto je ne sais pas si j’ai déjà mangé cette herbe. Dis nous en un peu plus avec une bonne recette, car dans ma famille, nous sommes de gros mangeurs de salade. En tout cas, merci pour l’article
Contre ces voraces limaces, j’ai opté pour la cendre : un cordon large et épais de 10 cm tout autour du jardin est infranchissable malgré la présence des légions !
Il reste bien sûr à éliminer les pontes dans le jardin, ce que l’on peut faire lors du travail préparatoire du sol, après il faut bien sûr éliminer les bestioles une à une. Mais passé cette vigilance, mon potager encerclé l’an passé n’a subi aucune perte.
On peut de temps à autre renforcer la barrière, mais ça tient vraiment longtemps.
quelques seaux de cendre suffisent, et ceux qui en produisent sont content de d’en débarrasser. Quelques inconvénients : nuage style volcanisme peléen lorsqu’on passe la tondeuse en bordure, désherbage nécessaire dans cette bordure dont la continuité pourrait être rompue ou créer des limaçoducs, mais c’est le prix que j’accepte de payer pour mes salades !
Un exemple d’utilisation de la moutarde rouge : ce soir nous avons mangé des nems (cuisinés par une Vietnamienne du village d’à-côté). Nous avons enroulé la moitié des nems dans de longues feuilles de salade romaine (la première de l’année) contenant des feuilles de roquette. Puis nous avons fait la même chose avec l’autre moitié mais en mettant des feuilles de moutarde rouge à la place de la roquette. Délicieux !
Beige cannelle, je trouve que la moutarde rouge a un goût … de moutarde ! Original, non ?
Confirmation sur le site suivant, que cette moutarde rouge, variété « Metis », est une moutarde asiatique. Le nom de l’espèce botanique est Brassica juncea.
http://www.graines-voltz.com/moutarde-rouge-metis-nt-6371-6372-17831-18384-0395241ns-a.aspx
La cendre c’est bien tant qu’il fait beau.Dès qu’il pleut, les limaces arrivent à glisser dessus et pénètrent dans la forteresse. En tout cas c’est une expérience que j’ai déjà faite. Depuis 3 ans je fait une chasse quotidienne en me promenant, matin et soir, avec une paire de vieux ciseaux. Je passe partout, soulève, écarte toute les feuilles de légumes, regarde sous les cailloux et morceaux de bois. Et je coupe, je coupe, je coupe en deux ces ennemis baveux. Si bien qu’a force, elles deviennent très rares, et mes légumes se portent très bien, et moi aussi. Mes enfants m’appelle KillerLimace. Mon inconscient doit se satisfaire de cette cruauté primale, mais comme tout animal, je défends mon territoire. Et que mon territoire. Non ne croyez pas ca, je reste chez moi et refuse d’aller plus loin que mes frontières.
Je vais acheter cette moutarde. Je vois que la période de semis est toutes saisons.
Si jamais tu passes sur le coin, je peux t’en donner quelques graines pour essayer.
En fait, le site dont j’ai mis le lien est un site de vente pour professionnels, ce qui explique les gros grammages (et donc les prix élevés) des sachets de graines.
Christophe, sous le climat du Pays Basque, la cendre, on ne la voit même pas passer!
Thierry, en en mettant une bonne quantité, je n’ai jamais eu ce problème, même après une forte pluie. Mais il faut vraiment surveiller ce rempart et je ne le regarnis que 2 ou trois fois dans la saison.
Ah pauvre Jenofa… Un hiver clément qui laisse les limaces peinardes, pas de combustion et donc pas de résidus !
Ça me rappelle le bonheur qui m’étonnait de quelques méridionaux lorsque je leur ai donné 10 litres de purin d’ortie : pas d’ortie chez eux ! Il y a un créneau à prendre avec tous les fourneaux et les hectares d’ortie de Franche-Comté.
Pour en revenir aux salades, je dois dire que je suis une naille pour les cultiver même si j’y parviens : sans doute pas assez vigilant avec l’arrosage. Il me faudra encore des leçons… en attendant je persiste car j’adore ça !
Je cultive les salades en plein champ, sans arrosage. Il est certain que j’ai une bonne terre qui retient bien l’eau et qui me dispense d’arroser les salades. Mes parents ont une terre bien différente, ils ont toujours eu de la salade et n’ont jamais arrosé (si ce n’est, évidemment, lors du repiquage).
:dizzy:
Les orties, j’ai.
Mais pour les limaces— en Pays Basque, il ne pleut que deux fois par an, mais ça dure six mois à chaque fois.
Hé les limaces, lâchez-nous les basques ! :w00t:
D’après ce site, la moutarde rouge frisée « métis » se resème toute seule au jardin. Il serait donc intéressant de laisser quelques plants monter en graines.
http://www.mechinaud-saveurs.com/php/produit_fiche.php?id=33
Il pleut tout le temps au Pays Basque … Ben ici en Bretagne , si ça continu on va bientôt entendre les cigales et voir arriver les flamants roses !!
Y’a trop peu d’eau dans les rivières et nous ne sommes qu’au mois de mars … on manque d’eau en Bretagne , c’est un comble ça !!
Une journée de crachin par-ci par-là ne remplie pas les nappes .
Une plante qui ne tient pas l’année, c’est le romarin. Troisième hiver de suite que le mien crève. :angry:
Les miens avaient passé plusieurs hivers sans encombres mais tous ont crevé l’hiver dernier. :angry:
Du côté du port de Concarneau on connait bien le rôt marin … Après plusieurs bières !!
:happy:
Ce qui d’ailleurs, vous donne un thym un peu pâle ! :w00t:
De toute façon, votre thym et votre romarin, il ne valent rien …
Non mais c’est quoi ces nordistes qui veulent cultiver des plantes de la garrigue ?
S’il n’y a pas le chant des cigales pour les bercer, il n’ont pas le vrai bon goût NA ! :tongue:
Joëlle a récolté ce soir nos premières graines de moutarde rouge. Nous nous sommes mis dans l’idée de récolter la plupart des graines qu’il est possible de récolter dans son jardin : salades, choux, moutarde, roquette, etc …
Tiens tiens… Cette idée germe aussi dans mon esprit !
Je partage différentes idées qui ont été dites ou redites ici ou là, sur ce blog essentiellement :
– les graines sont chères, il est intéressant de les produire soi-même
– les graines sélectionnées et semées localement sont plus vigoureuses
– s’affranchir des « F1 » est une nécessité vitale
– il s’agit d’une des plus belles activités que l’on puisse penser ou agir
– c’est l’occasion d’échanges extraordinaires (attention, on parle de légumes hein)
– et il s’agit bien sûr d’une lutte économique et politique, au niveau le plus local qui soit, ce qui me plaît par dessus-tout !
Parce que mine de rien… Les petites graines à DSK, nous n’y pouvons pas grand chose.
Alors dans les années à venir, je pense m’intéresser notamment aux salades : beaucoup de graines transmises de génération en génération, sans véritable mémoire écrite…
Tiens, à propos de salade, j’ai récupéré une variété inconnue. Elle a été retrouvée dans le petit village d’Obterre dans la Brenne chez une vieille dame. Nathalie (jardinière au CPIE de Brenne), qui me l’a donnée, m’a dit qu’on lui avait donné le nom de « salade d’Obterre ». J’ai cru que j’avais perdu les quelques graines que Nathalie m’avait donné il y a trois ans. J’en étais malade. Et puis, petit miracle (comme quoi Dieu existe me diront certains d’entre vous), j’ai retrouvé le petit sachet il y a quelques mois, il s’était égaré au milieu des centaines de petits paquets que j’ai. Douze graines ont germé, cette salade est très belle et très volumineuse. J’en prélèverai des graines cet été et pourrai en donner à ceux d’entre vous qui, en contrepartie, s’engagent à la conserver et à la diffuser autour d’eux.
Alors après la salade de la Meuse et celle de la mère à Colette (provenances antérieures inconnues), je serais bien content d’avoir la possibilité de perpétuer la salade d’Obterre.
D’abord parce que j’ai été nul avec les salades jusque-là (sauf celles que j’ai livrées sur le blog à dupdup ;-), ensuite parce que nous en mangeons beaucoup, et enfin car je commence enfin à comprendre les secrets de la production de ces délicieuses feuilles !
Alors si tu as quelques graines et que cette salade se prête à un semis d’été ou d’automne, je suis prêt à en élever les graines… Qui de toute façon s’élèvent seules quand elles en ressentent le besoin !
Bernard si tu as des graines de salade d’Obterre je veux participer à la maintenir et surtout à la diffuser :getlost:
J’espère que la récolte des graines va être possible car les pluies de ces jours-ci, et notamment quelques pluies violentes, peuvent faire tomber en très peu de temps toutes les graines au sol avant même qu’on ait pris le temps de les récolter.
Aïe Aïe Aïe . Pour la cressonnette comme les capitules mettaient du temps à murir j’ai récolté petit à petit capitule par capitule. Comme chez toi Bernard, il pleut beaucoup sur Paris depuis hier. J’espère que je pourrai récolter plus de graines mais déjà je peux en donner un peu !!! c’est deja ça
J’ai un ami qui va m’envoyer d’ici peu une variété de laitue locale de la Bresse je crois dont le doux nom est Mme Bolard, quelqu’un connait-il cette vieille variété ?
Non, inconnu au bataillon !
Visiblement elle a l’air d’être ponctuée de tache rouge genre « Goutte de sang » et pouvant faire 40 cm de large …. belle bête non :w00t: A suivre quand j’en saurai d’avantage :sleeping:
La moutarde asiatique supporte plein le froid et j’en ai plein en ce moment. Je pense que c’est un légume précieux car finalement il n’y a pas tant que ça des plantes aromatiques et condimentaires en plein hiver !
Je confirme qu’en jardinière sur la terrasse, il y a un mois, la mienne à péri plutôt de soif que de froid.
Pareille pour la roquette et la coriandre: je les ai sous-estimées et lâchement abandonnées. :angry:
Luc, si j’en juge par le peu que j’ai vu, il m’étonnerait fort par contre que, contrairement à tes plantes, tu te laisses mourir de soif sur la terrasse … ! :whistle:
:blush:
J’ai plein de petites plantules de moutarde asiatique qui sortent de terre dans ma serre. Se resème t-elle également toute seule en pleine terre ?
Fait attention de ne pas être envahi comme moi avec les plantules de physalis l’année dernière !!
En pleine terre, à part la neige, il ne pousse pas grand chose par ici… J’en ai vraiment ras le cul!!! :angry:
Euh, ce n’est pas le même Luc de Belgique qui sous-entendait, 3 mn plus tôt et sur le même blog, que la Belgique était la plus belle région du monde !
Belle mais « ras le cul » quand même ! :whistle: :devil:
Toujours pas vu de neige cet hiver ici !!
Relativement peu ici près de Besançon, ce qui n’empêche pas les gens de se plaindre de l’excès de neige !
Un peu comme ces gens qui se plaignent qu’il pleut tout le temps en Bretagne et qui y viennent en vacance chaque année !
:whistle:
Le premier article que j’ai écrit sur ce blog (il y a si longtemps !) traite de ce sujet.
De l’autre côté de la Haute Saône, il est tombé à 4 reprises plus de 45 cm de neige et elle à tenu près de 15 jours à 3 semaines à chaque fois…
Il me semble que dans la catégorie « aromatiques », il n’y a pas encore grand-chose… Rien de neuf sous les tropiques depuis la moutarde chinoise de 2011?
A ton avis, Bernard, les graines de roquette et de moutarde récoltées soi-même, se conservent combien de temps?
Je ne sais pas trop, je sais juste que mes graines de moutarde germent facilement au bout de 3 ans. Septembre est un bon moment pour semer moutarde asiatique et roquette.
J’avais commencé il y a plus de 10 ans une rubrique sur les plantes aromatiques, que je n’ai jamais poursuivie. Et j’avais parlé dans cet article d’une moutarde rouge. Depuis, j’ai exploré au jardin la culture des moutardes asiatiques et j’en cultive actuellement trois variétés.
Autrefois, ma mère nous faisait ce qu’elle appelait une soupe au lait : on mettait dans un saladier du gros sel, beaucoup de cerfeuil et d’oseille grossièrement hachés ainsi que quelques croûtons de pain. On versait par dessus du lait bouillant, on mettait un torchon sur le saladier le temps que ça infuse et on servait ensuite. Plus tard, avec Joëlle, on avait trouvé un variante appelée « la soupe du chien » dans laquelle on remplaçait le lait chaud par de l’eau chaude. Ce soir, j’ai refait la même chose, sauf que j’ai remplacé l’oseille et le cerfeuil simplement par de la moutarde asiatique, pas celle de mon article, celle-ci. J’ai trouvé ça délicieux ! Et c’est une soupe, qui, comme la soupe à l’oignon, requinque l’organisme, on a très chaud dès la soupe terminée.
Ah je connais la sauce chien mais pas « la soupe du chien ».
Je suis admirative de cette cuisine de saison saine avec très peu d’ingrédients et beaucoup de goût. De belles associations. Des produits frais du coin.
En grande fan de soupes et bouillons, quelque soit la saison, la provenance, chaudes ou froides, je trouve ça génial d’utiliser d’utiliser de la moutarde de cette manière simplement infusée. Ça me rappelle le Pho vietnamien dans lequel on ajoute juste avant de le consommer des herbes aromatiques qui vont infuser le bouillon.
Ta recette me parle bien. Je testerai et te ferai un retour.
Et la soupe opéra :biggrin:
J’en ai les papilles toutes émoustillées :silly:
Après plusieurs années de culture, je me rends compte que les moutardes asiatiques présentent peu d’intérêt à la belle saison car la chaleur les fait monter en graines très rapidement et il faut en semer constamment pour compenser (partiellement) ce défaut. Par contre, si on les sème à l’automne, elles vont donner des tonnes de feuilles tout l’hiver. Et comme en hiver, il y a assez peu de légumes frais, ces moutardes sont très précieuses. En général, je les utilise en complément dans une salade, exactement de la même manière que la roquette.