La fin des haricots

Amis du haricot, bonjour !

Comme je l’avais déjà annoncé sur ce blog, vous n’avez pas fini d’en bouffer des haricots, vu que je me suis mis en tête d’en cultiver un certain nombre de variétés. Et ce n’est qu’un début. Pas la fin. Pas la fin des haricots je veux dire !

Au fait, savez-vous d’où vient cette expression devenue courante : « la fin des haricots ». Difficile de retrouver l’origine de cette expression. Mais Jérôme Goust s’y est attelé dans son livre « le haricot » publié chez Actes-Sud.

Comme à chaque fois, la recherche est rendue difficile par le nombre de sources qui diffèrent et parfois même se contredisent les unes les autres. Sans doute y a t-il un fond de vérité dans chacune d’entre elles.

Cette expression, on l’emploie quand c’est la fin des fins, quand il n’y a plus rien à faire.

Est-ce les marins qui l’utilisèrent la première fois ? Car lorsque les haricots étaient épuisés et qu’il ne restait plus rien à se mettre sous la dent, la mort n’était plus très loin.

Une autre version indique qu’au 18ème siècle le collège Montaigu accueillait des étudiants peu fortunés et leur offrait une nourriture très frugale constituée en grande partie de haricots (à tel point qu’on appelait ce collège « l’hôtel des haricots »). A la révolution, le collège fut transformé en prison et c’était là la dernière étape pour ceux que la Terreur envoyait à la guillotine. Leur exécution marquait pour eux « la fin des haricots ».

Si l’on s’en réfère au dictionnaire du français non conventionnel (chez Hachette), l’origine reviendrait à Thiers qui prononça ses dernières paroles le 3 septembre 1877. En effet, ce brave homme était encore à table quand sa femme lui annonça qu’il venait de manger les derniers haricots de la saison.  « Ah oui ! aurait répondu l’Adolphe, c’est la fin des haricots ». Et sur ce, il s’écroula, entra dans le coma et mourut.

Une autre explication vient de l’univers du jeu. Autrefois, on utilisait souvent des haricots comme mise de jeu. La partie devait s’arrêter lorsqu’il n’y avait plus de haricots sur le tapis. Fin du jeu, fin de la vie, on voit bien là la portée symbolique de cette expression.

13 réflexions au sujet de “La fin des haricots”

  1. Une jolie petite chanson chantée par Bourvil sur la fin des haricots …
    Voilà donc l’histoire , la vrai … de la fin des haricots … Enfin , je crois ?
    :unsure:

  2. J’ai parlé dans mon article de « l’hôtel des haricots » qui était en fait le collège Montaigu et qui avait été transformé en prison. Il y a eu un autre « hôtel des haricots » : c’est l’hôtel Bazancourt, quai des Bernardin. Il hébergeait les gardes nationaux récalcitrants et a eu l’honneur d’accueillir quelques célébrités qui y ont été enfermées : Honoré de Balzac, Alfred de Musset et Théophile Gautier. Pour eux, la fin des haricots signifiait plutôt le retour à la liberté.

  3. J’ai lu aussi que cette expression « la fin des haricots » , venait du fait que dans les fermes , lorsqu’il n’y avait plus rien à manger en hiver , certains paysans pour survivre cuisinaient les semences de fèves ( dont les haricots ) jusqu’au dernier sac . Et donc , lorsque venait la saison du semi , il ne restait plus rien à mettre en terre … C’était pour eux , la fin des haricots .
    :sad:

  4. Jérôme Goust, dans son livre, parle d’un grand nombre de versions pour expliquer l’origine de cette expression. Sans doute y en a-t-il bien d’autres encore.

    Dans certaines régions, comme dans le Tarn, on avait coutume de dire d’un mort qu’on avait « mangé les haricots pour lui ». A Escoussens (toujours dans le Tarn), on servait un plat de haricots aux funérailles.

  5. Vous me donnez faim de haricots avec toutes vos histoires ! :smile:
    Ce qui me fait penser à une recette excellente, à base de haricots secs. Il s’agit de la fricassée de Limoux dont les ingrédients sont, entre autres, des haricots secs, du porc et de la blanquette de Limoux.
    Si vous voulez, Yves fournit le porc, Bernard les haricots, moi je cuisine mais qui va fournir la blanquette de Limoux ? Y a-t-il quelqu’un de Limoux qui visite le blogadupdup ?

  6. Le livre Le folklore de France nous rappelle qu’en 1584 un auteur s’appelant G. Bouchet a écrit ceci :
    « Encores en quelques païs aujourdhuy, on mange des fèves aux obsèques des morts : car dessus les feuilles de ses fleurs semblent estre certaines lettres et caractères qui représentent la pleur et sont signes de douleur et de tristesse. »

  7. Deux amoureux se marient. Ils conviennent d’un accord. Le mari pose 2 boîtes sur la table. Chacune d’entre elle porte le prénom d’un des conjoints. « Nous nous sommes promis amour et fidélité ! Néanmoins, dans le cas où, durant notre vie, l’un ou l’autre « succombait à la tentation », il ne dira rien à l’autre et mettra un haricot dans la boîte avec son prénom. Le jour de nos 50 ans de mariage, nous ouvrirons les boîtes. »
    Les années passent, chacune avec son lot de bonheur et de malheur. Deux guerres passent. Les décennies défilent, la femme et l’homme vieillissent ensemble.
    Ils ont plus de 70 ans et le jour de leur 50e anniversaire de mariage arrive. Ils sont tous les deux dans la cuisine. Chacun va chercher sa boîte et la pose sur la table.
    Le mari ouvre la sienne en premier, non sans une certaine appréhension.
    Huit haricots reposent au fond de la boîte. Il tente de se justifier : « Tu sais, ma chérie, les rares perms… Lorsque nous pouvions aller à la ville durant la Première Guerre, nous ne pensions qu’à nous amuser ! Je t’avoue que j’ai également eu une ou deux relations avec la fleuriste, mais il y a longtemps. »
    La femme ne dit rien et ouvre sa boîte. Deux haricots reposent sur le fond. Constatant cela, l’homme fond en larmes.
    – « Que j’ai honte, que j’ai honte, que je m’en veux. Deux haricots dans une vie, ce n’est rien ! Tu m’as été fidèle tout ce temps ?
    – Veux-tu arrêter de pleurer, couillon ? répond la femme. Avec quoi crois-tu que je t’ai nourri pendant la Deuxième Guerre mondiale ? »

  8. Vu que Bernard a dit qu’il était dans les haricots jusqu’au cou ( dernièrement sur un commentaire dans « semer ses tomates » je crois), si j’étais Joëlle, je commencerais à m’inquiéter sérieusement ! :biggrin:

  9. Ladonna, ton commentaire avait été mis dans les spams, je l’ai récupéré de justesse.
    Plusieurs explications à cette question de l’origine de cette expression, dont celles citées dans mon article. Tu peux donc le relire. Et comme l’a dit Jérôme Goust dans son livre sur le haricot, il existe sans doute bien d’autres versions.

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