Anne-Do avait laissé un commentaire sur l’un des mes articles anciens concernant l’identification précise d’une espèce de pipit échouée sur son bateau.
Or, techniquement, il n’est pas encore possible d’insérer une photo dans un commentaire et l’image qu’elle a essayée de mettre en ligne n’est pas apparue à l’écran . Aussi nos échanges ont-ils eu lieu par mail interposé.Voici donc des extraits de ce que me dit Anne-Do, ainsi que quelques photos qui vous permettront d’identifier précisément à quelle espèce appartient cet oiseau. Qui va trouver ? Et qui va nous dire quels sont les critères qui permettent de l’identifier ?
« Nous avons un voilier et sortons fréquemment en mer, devant les côtes belges. Le plus fréquemment, le vent vient de la mer. Mais, quand le vent vient de terre, nous sommes souvent envahis d’insectes. Il arrive aussi que des oiseaux viennent trouver un refuge momentané sur le bateau.
Vendredi et samedi, nous sommes donc sortis en mer. Et chaque fois, un oiseau est venu se poser. Vendredi, nous étions à 4 miles en mer quand c’est arrivé. Nous nous dirigions encore vers le large et nous avions une frousse bleue de voir s’envoler l’oiseau au moment du virement de bord, qui doit être fort impressionnant pour un aussi petit être. Or, il est resté à bord. Ce qui est étonnant, c’est son audace. Après avoir repris son souffle, il a commencé à se balader sur le bateau, entre nos pieds. Il est même venu se percher sur mon épaule, mon bras et finalement mon genou. Après une bonne heure passée en notre compagnie, il s’est envolé en poussant un « pipit » retentissant. Je suppose qu’il a jugé que la terre était suffisamment proche pour pouvoir l’atteindre.
Et samedi, re-belote ! Un autre petit oiseau se pose. Nous étions alors beaucoup plus près du rivage. Là aussi, après s’être reposé (notamment sur le pied de mon fils), il a circulé entre nos pieds.
Finalement, il nous a quittés quand nous étions déjà dans le chenal du port.
Moi qui ne m’y connais pas du tout en ornithologie, j’ai pensé que, peut-être ces oiseaux avaient raté leur départ en migration et que nous n’avions fait que leur accorder un répit un peu illusoire. Mais d’après ce que j’ai compris en cherchant sur le net, je suppose qu’ils étaient plutôt à la fin de leur voyage. Ce qui explique leur fatigue et qu’ils se soient laissés emportés trop loin en mer.
Est-ce que quelqu’un pourra m’éclairer sur tout ça ? »
Tu ne t’y « connais pas du tout en ornithologie », dis-tu … OK, mais arriver déjà au mot « pipit » sans rien y connaître, c’est déjà pas bien, non ?
Oui, déjà pas mal, et là on tombe sur un genre pas facile. Mais un oiseau qui dit son nom, c’est pratique comme un courlis !
Alors avec de telles images, visiblement avec les colorations que prennent les Pipits à l’automne, c’est assez évident tout de même.
– oiseau fortement rayé, de teinte brune-verdâtre, coloration de la poitrine et des flancs
– bec fin, pattes claires
– cercle orbital, sourcil peu marqué
– rayures sur les flancs aussi marquées que sur la poitrine
– ongle postérieur long
– liserés pâles marqués sur les tertiaires
– rectrices externes blanches
J’en fais donc un Pipit farlouse en plumage d’automne. Bien sûr, si Anne-Do a suffisamment dérivé à bord de son bateau pour atteindre d’autres continents… Là, je ne sais plus !
Et bien , Christophe a tout dit … Pipit farlouse .
Très belle anecdote que cette rencontre avec l’oiseau … ça me rappelle de bons souvenirs !!
Dans le pré humide qui est en contrebas de la ferme de mon frère, des petites bandes de pipits farlouses stationnent régulièrement pendant l’hiver.
Fatigué Bernard ?
C’est chez moi le plus commun des pipits . Je vois très très rarement le pipit des arbres … Par contre , j’ai la chance de pouvoir observer en bord de mer le pipit maritime .
Oui, fatigué … Physiquement … (manque de sommeil sans doute) … mais la tête va bien !
Euh le reste aussi d’ailleurs.
Il vaut mieux en cette période, sinon tu serais à contre-courant ! :silly: :w00t:
Hou la la , j’avais pas compris pourquoi tu parlais de fatigue. J’avais fait une phrase incompréhensible … :angry: que je viens d’ailleurs de modifier.
Ouais, alors là, j’suis pas d’accord,
Quand tu fais une c…, tu as la possibilité de rectifier le tir, alors que lorsque c’est nous, ce qui est évidemment excessivement très rare :whistle: on est impuissant, et il faut qu’on assume !
C’est vraiment pas juste !!
Alors, maintenant tu ne peux que supprimer ma réflexion, sinon j’ai l’air d’avoir mis des cheveux dans la soupe ! plus personne ne va comprendre le pourquoi de ma réflexion !
Tu me diras que ce ne sera pas la première fois, ok, d’accord, mais tu sais, le cumul par les temps qui court, c’est pas trop apprécié ! :w00t:
Ca se mange les pipits farlouses ? Méfie toi, bientôt, il n’y en aura plus !
Un pipit farci au melon confit, ça doit pas être dégueu !
Oh! la vilaine ! :wub:
Dans son livre sur les passereaux d’Europe (la référence absolue !… en langue francophone tout du moins), Paul Géroudet ne parle pas des pipits farlouses qui s’arrêtent en mer sur des bateaux.
Il n’est peut-être jamais monté sur un bateau :w00t:
Je n’ai pas r »agi à une question d’Anne-Do.
Vu l’endroit, Le Pipit farlouse se situe dans une zone de nidification, mais aussi d’hivernage. En bref, l’oiseau peut y être vu toute l’année.
En fait, plus au nord (par exemple en Scandinavie), l’espèce doit migrer pour subsister et dans son aire de répartition méridionale, il n’est qu’hivernant (Espagne, Afrique).
Les oiseaux qui se posent sur les bateaux sont très généralement des migrateurs, et celui-ci n’a pas forcément terminé son périple…
Il y a quelques années de ça, les ornithos de mon coin faisait une ‘fixette » sur le pipit de Richard. On doit en moyenne en rencontrer plus ou moins cinq par an en Belgique… Pour eux, le critère d’identification était clair, c’était (entre autre) la longueur de l’ongle du doigt arrière. Ça m’a toujours fait marrer, allez savoir pourquoi. :biggrin:
Il y a quelques années de ça, les ornithos de mon coin faisaient une ‘fixette » sur le pipit de Richard. On doit en moyenne en rencontrer plus ou moins cinq par an en Belgique… Pour eux, le critère d’identification était clair, c’était (entre autre) la longueur de l’ongle du doigt arrière. Ça m’a toujours fait marrer, allez savoir pourquoi. :biggrin:
Il y a plus de fautes dans un de mes commentaires que dans l’autre, mais qu’importe. Ce que j’ai surtout envie de dire c’est que j’ai vraiment apprécié ce petit récit sur le vif de Anne-Do…
« Les temps qui courent … » oh là là, il va peut-être falloir faire quelque chose … ça devient illisible …. Pardon ! :devil:
Ce qui me fait penser qu’ils étaient en migration (début, milieu ou fin), c’est que je navigue toute la belle saison au large des côtes belges (pour atteindre d’autres continents, il me faudrait de très longues vacances ! :biggrin: ), sans que ce genre d’évènement ne se produise. Et puis, coup sur coup, deux jours d’affilée, des oiseaux « atterrissent » sur le bateau.
Notre voisin de ponton, quant à lui, a vu un petit oiseau tourner autour de son bateau, comme pour s’y poser. Mais, finalement, l’oiseau est allé voir ailleurs…
Il semble donc que ce soit une saison particulière pour ces pipits.
Pipit farlouse, donc. Merci beaucoup à vous tous et à Bernard en particulier. :wub:
Des infos sur différentes espèces de pipits (celles qui nous concernent le plus) :
– le pipit farlouse
– le pipit spioncelle
– le pipit maritime
– le pipit des arbres
En allant cliquer sur « photos » sur chacune des pages, on a accès à beaucoup d’images.
Un de mes anciens collègues l’appelle Pipit tarlouse, on comprendra que la tentation est trop grande avec un tel nom.
Cela ne doit pas nous faire oublier, en dépit d’une ignominieuse qualification, que ce petit passereau est en difficulté par rapport à ce que l’on nomme désormais « biodiversité ». Pour schématiser, comme il adore les prairies humides et que ces prairies ne sont pas les copines du tracteur (le drainage ça vous cause ?), ben il est bien moins répandu qu’avant. C’est pourtant le Pipit par excellence.
Son cousin des arbres, qui adore les arbres espacés, est moins en difficulté, et si Yves ne l’observe pas beaucoup, c’est que son milieu, en partie fermé, n’est pas si fréquent en Bretagne.
Et puis le farlouse est pour une bonne part insectivore (en été), alors les pesticides ne doivent pas lui rendre de grands services… d’autant que son alimentation hivernale, plutôt végétale, est elle aussi touchée par les modes d’exploitation modernes.
Je pense aussi, comme le dit Anne-Do, qu’il s’agit d’oiseaux en migration. De toute façon, c’est l’époque, non ?
Oui oui, migrateur probable et c’est l’époque bien sûr : les pipits sont notés en nombre sur les sites de suivi.
De toute façon, il s’agit d’un oiseau décantonné car l’espace marin ne fait pas partie de son territoire et puis les oiseaux qui font du bateau-stop sont fréquents sur les axes de leurs déplacements saisonniers : il leur faut bien franchir les océans.
Le fait qu’ils se posent sur les bateaux laisse tout de même penser qu’ils sont épuisés, car je ne suis pas sûr qu’ils sachent précisément qu’ils vont ainsi regagner la terre ferme !
Ça doit être une belle émotion de marin.