Le Fou de Bassan (2)

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Petites précisions à propos de l’histoire de l’île Rouzic qui accueille aujourd’hui plus de 21 000 couples de Fous de Bassan.

En 1912, la Société des Chemins de Fer de l’Ouest offre à ses clients des « safaris » : on va sur l’île Rouzic pour y tirer les macareux moines. Triste exploit ! En 2 ans, la population de macareux tombe de 20 000 … à 2 000 seulement ! Des personnes amies des oiseaux s’en émeuvent et mènent une action. La chasse est alors interdite sur tout l’archipel. La LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) naît dans ces circonstances. L’île Rouzic deviendra alors en 1912 la première réserve naturelle … à titre privé, car la reconnaissance nationale ne viendra qu’en 1976.

Dans les années 20 et 30, après une longue traversée du désert qui a duré tout le 19ème siècle, les Fous de Bassan qui avaient jusque-là subi de nombreuses destructions sur toute la zone Atlantique Nord, reprennent de la plume de la bête. Les populations des îles anglo-saxonnes sont si dynamiques qu’elles débordent de leur aire de répartition habituelle. C’est donc naturellement qu’une trentaine de couples de Fous de Bassan, favorisés par le calme qui règne désormais sur l’île Rouzic, viennent s’y installer en 1939.


Pendant les premières années, l’augmentation du nombre d’oiseaux nicheurs a été plutôt lente (chez les espèces sociables, il faut souvent un nombre minimum d’oiseaux pour que s’enclenche une véritable stimulation de reproduction). Huit ans plus tard, en 1947, ils ne sont encore que 47 couples. Mais la croissance de la colonie est ensuite fulgurante :
1 600 en 1960,
3 000 en 1970,
4 100 en 1975,
8 200 en 1991,
9 250 en 1992,
11 444 en 1994
15 122 en 2000
16 745 en 2003
21 393 en 2009.

Potentiellement, l’île Rouzic pourrait accueillir trois fois plus d’oiseaux. Mais d’ici là, peut-être aura-t-elle essaimé ailleurs !

42 réflexions au sujet de “Le Fou de Bassan (2)”

  1. Sur la photo n°6, c’est bien le Concorde?
    Magnifique reportage (comme d’habitude!) et puis il est sympa, cet oiseau, il a l’air d’être toujours content!
    Mais c’est sans doute parce qu’il a particulièrement soigné son maquillage; pour le reste, un peu de noir au bout des ailes, « ça veut aller », comme on dit par ici.

  2. Très impressionnantes ces photos de fous en vol !
    Quelle qualité !
    Le bout des ailes est tellement effilé qu’il donne l’impression de pouvoir couper, tel une lame de couteau.
    Et cette queue pointue …
    Y a-t-il d’autres oiseaux avec une queue comme celle-ci ?
    Le grand corbeau et le gypaète barbu ont une queue en losange mais quand même pas pointue à ce point.
    Il faut reconnaître que le fou de Bassans est un oiseau un peu spécial, pas comme les autres.
    A voir sa forme lorsqu’il vole, on ne l’imagine pas être un grand planeur mais plutôt un fonceur.
    Est-ce que je me trompe ?
    Le fou de Bassans a-t-il des prédateurs ?

  4. Il est tellement « fonceur » que l’une des causes de mortalités importantes est l’atterrissage. Bon nombre d’oiseaux se blessent ou se tuent en se fracassant sur terre (source biblio : Paul Géroudet, « les palmipèdes »). Etonnant non ?

    Pour ta question sur les prédateurs, Etincelle, je ne sais répondre à ta question mais lors de notre voyage à l’île Rouzic, Régis qui était avec moi a vu un faucon pélerin sur le site.

  5. Il est surtout vulnérable au nid . Les portugais le nomme
    « Ganso patola » = oie stupide.
    Cela viendrait du vocabulaire des gens de mer , qui étaient étonnés que cet oiseau se laisse voler ses oeufs ou massacrer sans rien faire.

  6. Ces « oies » au nid sont très stupides et pensent donc très mal.
    D’où l’expression bien connue « Aux nids, oies qui mal y pensent ! » :silly:

  7. Magnifiques images, on a envie de vivre ces instants.
    Pour la queue, elle évoque aussi celle des cormorans qui chassent aussi le poisson sous l’eau. Elle doit servir de gouvernail ?

  9. Voici quelque chiffres (mais qui datent de 1993) que j’ai trouvés dans le livre de Géroudet : le Fou de Bassan ne se reproduit que dans l’Atlantique nord et il y a environ 263 000 couples : 33 000 au Québec et 230 000 en Europe (dont 160 000 en Grande-Bretagne)

  10. Beau reportage comme d’habitude !

    « Safaris de Macareux Moines », ça alors, époustouflant :silly: , ça se mange au moins ces bestioles là ? Si c’est juste pour le plaisir de « faire un carton », c’est inadmissible ! Et comment de tels safaris ont pu être autorisés par les élus locaux, les LPO, etc….Mais bon, on ne va pas raviver des commentaires qui dérangent à juste titre !

    Belle image que la dernière, belle HLM pour Fou de Bassan avec une antenne collective bien érigée, c’est tout à fait comme celles que l’on a à Paris, et quelle coquetterie dans le maquillage de la tête pour se fondre dans le décor ! :wink:

  14. L’Écosse , une destination pour moi et ma femme un de ces jours … Pour les châteaux et les oiseaux du bord de mer !!

  16. Superbe… une petite bête que je ne connais pas et qui m’emmènera sans doute aussi un jour au Royaume-Uni.

  18. Bière, whisky, oiseaux … Pfff !
    Moi, si je vais en Ecosse, c’est pour les beaux et virils écossais (en kilt) des highlands !
    :angel:

  20. Oui, sans doute, mais ce qui intéresse Etincelle, si j’ai bien compris, c’est qu’ils aient de la virilité sous le kilt ! :biggrin:

  21. Tiesn, j’ai comme la vague intuition que les Fous de Bassan des 7 îles ne vont pas tarder à me voir ! :whistle:

  22. … et parmi les fous de Bretagne que je vais rencontrer, ça ne m’étonnerait pas que j’y rencontre Yves … :whistle:

  23. Ah bon ?
    Il y a une concentration de fous prévue en Bretagne dans les prochains jours ?
    Décidément, c’est la mode …
    Je dis ça parce qu’il me semble bien qu’en ce moment se tient aussi une concentration de fous à Deauville :devil:

  24. Et oui , ça va être l’heure des retrouvailles en Bretagne avec les Franc-comtois !!!
    ça sent le houblon et les crêpes saucisses cette histoire là …
    :happy:

  25. Dans un autre commentaire, Yves a mis un super lien sur une vidéo montrant les Fous de Bassan.
    Je me permets de rajouter ce lien dans cet article consacré à cet oiseau (ça multiplie les chances que la vidéo soit visionnée sur ce blog, car elle vaut le coup !).

  26. Ah bon, alors si c’est comme ça, je remets le commentaire que j’ai mis sur cet autre article :
    « C’est un oiseau ou une torpille ? :silly:  »
    Cela multiplie les chances que le commentaire soit lu sur ce blog parce … euh. :whistle:
    Hi Hi Hi ! :biggrin:

  29. Il y a trois spectacles grandioses que j’ai vu dans ma vie de naturaliste amateur :
    – dortoir d’étourneaux à Brussey
    – lever de 74 500 grues l’an passé au lac du Der (nous y retournons d’ailleurs dès demain matin et y rejoindrons notamment Luc et sa Marie)
    – les 22 000 couples de fous de Bassan aux Sept-Iles (à cinq reprises).

  30. Luc pourra te parler des oies !
    Une estimation de 200 000 oiseaux, un matin, dans un polder, dans les années 80 : impossible de s’entendre parler, spectacle impressionnant, j’étais au pays de Nils Holgersson, un rêve d’enfant.
    Il y a aussi ces fameux dortoirs à pinsons du nord qui atteignent le million d’individus… Mais je n’ai jamais fait le déplacement…

    En revanche dire ce que j’ai vécu de plus grandiose mériterait quelques heures de méditation : il y a eu tant de moments extraordinaires où je me suis dit « Bon sang, que j’aimerais pouvoir partager ça… »

  31. 200 000 oies !
    Dire que chez les Dupdup et les LucLuc il est de tradition de boire une bière chaque fois qu’on en voit une ! :biggrin:

  33. La tribu des LucLuc + celle des Dupdup + celle des SimSim, ça va cartonner au lac du Der !
    A tout à l’heure donc ! Le premier qui arrive prépare l’apéro !
    :smile:

  34. Ah bon ? Tu y vas en voiture ?
    Quelle drôle d’idée !
    C’est à dos d’oie qu’il faut y aller.
    Elle te conduira tout droit au Lac de Der :smile:

  35. Et pis l’apéro est pas prêt toultan ?
    Là je suis inquiet : Dupdup a perdu son décapsuleur !

  38. 40 000 grues ce matin (d’après les sources officielles, c’est ce que vient de me dire Luc par mail).
    Pas tout à fait autant de bières ! :sick:
    Je ferai un article sur le séjour (sur les grues, pas sur les bières !) :wink:

  39. Très canards le Der cette année. J’aime bien ce petit film tout simple. Surtout les 30 dernières secondes. :smile:
    C’était au printemps 2011

  40. Un passage de grues bien plus important que les autres années en ce moment dans le centre et le nord Finistère !
    Elles auraient été déviées de leur route par le vent !

  41. Il semblerait qu’il y ait un nombre très important de grues cette année car 200 000 sont déjà passées au Lac du Der et il en resterait encore 100 000 stationnées en Allemagne. Sans doute que ces forts effectifs expliquent aussi le fait qu’ont en ait vu plus en dehors du couloir de migration habituel.

  42. Attention, 200 000, c’est sur la France! Pas sur le Der. Et effectivement, on attribue à un vent d’est plutôt froid les important passage sur l’ouest du pays, entre autre le calvados. Normal, quand on a froid de dévier vers le calva.
    La source la plus fiable concernant la migration des grues reste assurément celle de la LPO Champagne-Ardennes.
    http://champagne-ardenne.lpo.fr/grues/point_sur_la_migration.htm

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