Les vieux témoins (2)

Un article proposé par Luc.

Jadis, oh, temps jadis
S’étendait en mon pays
Une forêt immense
De chênes et de hêtres
De fougères et de clairières
Intimes et mystérieuses.

Le paysage condruzien à bien changé depuis ces temps anciens, et parfois, je me demande si je pourrais supporter maintenant, ces forêts épaisses, sans horizon, qui sont le biotope naturel de la Belgique en général, et de «mon» Condroz en particulier.
Le Condroz est cette bande géologique, de collines légères que borde par le nord, la dépression de la Famenne, évoquée dans le premier article consacré au vieux témoins. C’est une alternance de cultures, (colza, céréales) de vaches et de bois, c’est un mélange étrange d’églises et de granges, pour rependre les mots de Julos Beaucarne.
Ce sont ces petits bois qui aujourd’hui retiennent mon attention.
Je ne sais pas si en France, dans les milieux naturalistes, l’expression est usitée, mais chez nous, sachez que des temps anciens, il nous reste les «lambeaux»…
Essentiellement des lambeaux de prairies calcaires en Famenne, et des lambeaux forestiers en Condroz.
Les lambeaux : le costume des pauvres.
Sur les photos qui suivent, des exemples de ces habits forestiers déchirés.
Souvent, ils persistent dans les endroits les moins confortables:  les gerçures de la terre, les parcelles inexploitables.

Ne nous fions pas aux apparences: derrière ces images bucoliques, se cache autre chose. Les trésors de la nature se méritent, nous le savons tous. Ici, pas de tondeuses à gazon, pas de gravier dans les chemins, pas de chemins…  L’entrée se négocie.

Une fois passé les clôtures à vaches, les éventuels ruisseaux bordés d’orties, les pruneliers et les aubépines, c’est un autre monde qui s’offre à nous. Un monde de trésors rares, celui des plantes étranges, des animaux mal connus ou mal aimés du grand monde, le monde des blaireaux justement, dont on parle beaucoup sur le Blogadupdup, le monde du mariage du végétal et du minéral, celui du chaos, celui de l’équilibre : le monde de la beauté.

Et enfin, pour les petits malins, ceux qui se sentent un peu cousins avec les blaireaux, les cloportes et les limaces, la récompense est au bout du voyage. Car là où cohabitent la pierre et la mousse, le blaireau et la parisette, la mercuriale le frêne et le charme, se cachent les morilles!!!

Alors, à mon goût, les morilles se mangent comme tous les champignons : le plus simplement possible. Un peu de sel, un peu de poivre, une sacrée bonne dose de crème fraîche, et le tout sur un morceau de pain grillé. Bon appétit!
N’oubliez pas que la morille crue ou mal cuite est toxique et que pas lavée, vous avez toutes les chances de manger un de mes cousins…!!!

82 réflexions au sujet de “Les vieux témoins (2)”

  1. Il doit y en avoir, des farfadets, des lutins, des fées et des ogres, dans ces forêts ….

  2. Quand j’étais gamin, il arrivait de trouver une corne de vache dans un prés. C’était un vrai trésor convoité par tous.
    Ma dernière trouvaille bovine, dans un sous-bois inaccessible justement, fut un crane entier de vache, avec un trou bien rond, d’un petit cm sur le plat du crâne. :alien: Et ce n’était pas l’œuvre d’un ogre ni d’un lutin…
    Décidément, les temps changent… :sad:

  3. Bernard, parle pour les vaches de chez toi parce que dans les Alpes, les vaches, elles ont encore leurs cornes, même qu’elles sont sacrément belles !

  4. Etincelle, je parle d’une manière générale et aussi pour les vaches de chez toi : les vaches de la Drôme n’ont pas plus de cornes que les vaches de Franche-Comté.
    Dans les Alpes, oui. Tout comme certains troupeaux d’altitude du massif du Jura.

  5. Dans la Drôme en plaine, je ne crois pas qu’il y ait des vaches.
    En tout cas, pas vers chez moi.
    Il y en a dans le Vercors drômois mais alors c’est la montagne et les vaches ont encore leurs cornes.
    Globalement, la Drôme n’est pas un pays d’élevage mais un pays de vergers.

  6. Il n’empêche que plus de 95 % des vaches françaises n’ont plus de cornes. Et dans bon nombre de massifs montagneux elles sont aussi sans cornes. Et j’ai souvent constaté que dans les Alpes beaucoup n’en avaient pas non plus. Mais malgré tout, la plupart de celles qui en ont encore sont en montagne.

  7. Brind’paille, il s’agit d’une plante sans chlorophyle, typique de ce milieu. Je pense que que se sont des lathrée écailleuses.

  8. Alors çà ! C’est ce qui s’appelle de la chance !
    Elle ne sont que 5% sans cornes et moi, je ne vois que celles-ci ! :biggrin:
    Intéressante la photo de la lathrée écailleuse. Je ne pense pas avoir déjà vu cette plante.
    Des orobanches de plusieurs sortes, oui mais cette plante là, non.
    Les orobanches sont aussi des plantes sans chrorophylle.Toutes ces plantes sont des parasites de racines.
    La lathrée écailleuse est une plante parasite du noisetier, de l’aulne, du hêtre.
    Il existe aussi des orchidées sans chrorophylle, les néotties nid d’oiseau.
    Luc, si tu repasses dans le coin, tu pourrais photographier la lathrée écailleuse en plus gros plan s’il te plait ?

  9. Normal, Etincelle, tu vas essentiellement dans les Alpes, et c’est là qu’est sans doute la plus grande partie des vaches à cornes de notre territoire national.

  10. Etincelle, j’y suis passé en début d’après-midi… et je ne compte pas y retourner ce WE, parce que ma balade à été gâchée. Je m’explique.
    Dans mon article, je parle de gerçures de la terre. Celles-ci ne sont pas visible sur les photos mais certains de ces petits bois poussent littéralement dans des petits canyons, des fractures calcaire parfois impressionnantes. Et aujourd’hui, je suis tombé sur un groupe de personnes qui organisent des « événements aventures », avec descente en rappelle, pont de singe et que sais-je encore. Tout ça, j’imagine pour souder une équipe de vente pharmaceutique ou quelque chose comme ça… et je ne suis pas très partageur. Comme si il n’existait pas assez de parc d’aventure, il faut encore venir emmerder les blaireaux et les cloportes! Lundi, j’irai pour toi.

  11. J’ai eu un doute avec vos vaches sans cornes … Mais en regardant par la fenêtre je peux voir que les vaches du voisin ont encore des cornes . C’est vrai que ça dépend des exploitations . Je ferai maintenant plus attention pour voir à peu près le pourcentage de vaches avec ou sans cornes autour de chez moi ( y’en a qui n’ont rien à foutre de leur journée !! )

  12. Merci Luc, tu sais comme je m’intéresse à toutes ces plantes connues ou pas, ordinaires ou pas.
    En ce moment, j’essaie de répertorier toutes les plantes sauvages qui poussent chez moi (dans mon terrain). Rien qu’avec celles qui ressemblent à des pissenlits, il y en a au moins six ou sept sortes.
    Bref, y’a du boulot.
    Il faut dire qu’il ne doit pas y avoir un seul brin d’herbe dans mon gazon !
    :angry: ou :smile: au choix !!!
    En tout cas, il y a de la diversité !
    Je me rends compte que c’est extrémement intéressant toutes ces petites plantes auxquelles on ne fait pas attention d’ordinaire.

  13. Il faudrait que je fasse aussi un inventaire de ce qu’il y a dans ma pelouse. Ce serait une bonne occasion en plus de me mettre à la bota.

  14. Luc, on croit souvent que le stade d’évolution final (climax) d’un milieu est la forêt. La forêt sombre dont du parles et qui n’est pas forcément très hospitalière. C’est vrai, mais il y avait aussi de grandes clairières dans ces forêts, des zones de graminées entretenues par des bandes d’herbivores sauvages.

  15. Exact, l’ensemble s’appelle même « méta-climax », non? Mon repère reste la forêt primaire de Bialowieza que j’imagine humide, dense, oppressante. Mais quand je vois certaines images sur le net, je reconnais être dans une imagerie fantasmatique.

  16. …Jamais lu…
    Le concept de méta-climax, est d’autant plus fascinant, qu’en Belgique, il n’est plus possible, par manque de place. N’est-ce pas le sors de la nature partout en Europe, à relativement court terme? (sauf dans le nord)

    (allez, je file: festival jazz à Liège) Yes!

  17. Très agréable cet article et cette sorte de nature dont on s’éloigne parfois bien trop : de grandes surprises (des mauvaises aussi avec ces fichus aventuriers des temps soi-disant modernes) nous y attendent. Tu as bien fait d’y fouiner Luc !
    Quant aux vieux témoins, aux guenilles, et autres lambeaux (terme utilisé ici aussi), je dois dire que ta dernière image nous en montre un bel aspect !
    Au sujet des pelouses ou des prairies, il devrait être aisé, même dans un milieu très banalisé de trouver au moins vingt espèces, ce nombre passe à 50 je pense dans une belle formation pas trop anthropisée… Etincelle, tu as de la marge de recherche, mais je te conseille de laisser quelques graminées fructifier pour les déterminer : s’y retrouver dans les épis, épillets, glumes et autres glumelles n’est pas simple !

  18. Etincelle, je te conseille un livre de détermination pour enfants, dans la série « Titi et graminées » ! :biggrin:

  19. Perso, je n’attends que ça: le retour de la forêt, qui est le « climax ».
    C’est peut-être pour ça que j’ai choisi de vivre dans un pays où elle est l’ennemie à abattre pour les pasteurs.
    Quand j’entends les écolos, leur environnement, leur biodiversité, termes de technocrates, j’ai envie de hurler. Il paraît que la forêt, c’est l’enfermement.
    Robert (Hainard), reviens! Ils sont deviendus fous!
    T’inquiète pas, Luc, si je veux que la forêt regagne du terrain, ce n’est pas sur celui des haies, des prairies naturelles, c’est sur celui des parkings, des supermarchés et des villas avec leur 700 m2 de terrain bordé de béton vert.

  20. Ici, je n’ai pas spécialement envie que la forêt regagne du terrain. Car elle est partout. Si j’entre dans la forêt derrière la maison, je peux n’en sortir que 40 km plus loin. Ici, elle est (fort heureusement) omniprésente.

  21. Jenofa, « biodiversité », ce n’est pas un terme plus technocratique que le terme « climax » que tu emploies ! Sans doute moins même. Enfin, il me semble …
    Je ne sais pas par quel mot autre que « biodiversité » on pourrait illustrer le concept de « diversité du monde du Vivant ». Sans doute n’est-il pas parfait mais il faut bien un mot, non ?
    Cela dit, on peut ne pas être d’accord. Mais de là à hurler, je ne vois pas, … Il y a bien d’autres raisons bien plus légitimes de hurler je pense.

  22. Le coup de gueule de Jenofa est compréhensible, il a déjà fait couler de l’encre sur ce blog.
    La guerre des mots cache celle des idées.

    La sagesse populaire conseille d’appeler un chat un chat, et les notions plus complexes que les objets peinent parfois à se trouver une appellation claire.
    Le terme biodiversité en est un exemple, il est récent, et je renonce à en donner une définition, alors on peut adopter deux attitudes : celle tolérante de Bernard qui trouve ce mot parlant (et que j’ai fini par tolérer de guerre lasse), celle méfiante qui sait que derrière ce terme tout le monde ne conçoit pas la même chose. Il en va de même pour le mot environnement. J’aurais tendance à y voir de la nature, mais un parking avec réverbère constitue un environnement. Mot détourné.

    Deux difficultés donc : nommer la complexité, penser la simplicité. Seuls de brillants esprits y parviennent, souvent pour notre grand bonheur.
    Si comme disait Boileau « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement », je crains que nos sociétés confrontées à leurs excès aient du mal à concevoir comme à énoncer !
    Alors pour ce qui nous guette : rigueur ? austérité ? ceinture ? ou encore une fois un bidule mal pensé et innommable ?!! :angry:

  23. Je vois bien comment on peut dévoyer le mot « environnement » qui peut recouvrir plusieurs sens.
    Par contre, pour « biodiversité », je ne vois pas quels sont les autres sens possibles. Dans cinq secondes, je suis parti, pour découvrir celle de Bretagne.
    5 … 4 … 3 … 2 …1 … ça y est, c’est parti. Bonne semaine ! :smile:

  24. C’est le thème, Bernard, du dernier numéro du journal Goupil, d’une asso magnifique qui s’appelle l’ASPAS.
    La biodiversité????????? Ben, ça peut s’appeler la nature, tout simplement.
    Bon, je vous quitte pour aller faire mon travail de technicienne de surface dans la maison. Enfin—, pour faire un peu de ménage, quoi!

  25. Jenofa, pourquoi invoques-tu Robert?

    La difficulté pour moi, c’est que comme chacun, j’ai été construit dans un environnement donné. Ce qui me rassure, c’est l’enfance. Mon enfance, parce qu’elle fut bonne. Les vieux témoins, c’est en quelque sorte, l’odeur de mon enfance. Comment rompre avec ce qui a été bon, ce qui fait l’essence de mon être, le jour où je me rend compte que ce qui fait que je suis moi, n’est peut-être pas bon pour le monde…?
    Un exemple, pour ceux qui ne suivent plus. Le bruit de la tondeuse à gazon et l’odeur de l’herbe coupée ont bercé mon enfance. Le bruit de la tondeuse sent bon mon papa, les bordures bien « propre », c’est la douceur du foyer!
    Bon. Et là, c’est encore facile. :pinch:

  26. « Si, devant des gens en pleine santé, l’on prononce les mots ordinaires de la nature :foin, herbe, prairie, saules, fleuves, sapins, montagnes, collines, on les voit comme touchés par un doigt magique. Les bavards ne parlent plus. Les forts gonflent doucement leurs muscles sous les vestes, les rêveurs regardent droit devant eux. Si on écoutait, à ce moment là, la petite voix de leur âme, on entendrait qu’elle dit : voilà, comme si elle était enfin arrivée. Ils sentent au fond d’eux mêmes le grand limon s’émouvoir sous l’arrivée d’une eau fraîche et toute étincelante de force. Nous sommes trop vêtus de villes et de murs. Nous avons construit des murs partout pour l’équilibre, pour l’ordre, pour la mesure. Nous ne savons plus que nous sommes des animaux libres. Mais si l’on dit :fleuve ! ah ! nous voyons : le ruissellement sur les montagnes, l’effort des épaules d’eau à travers les forêts, l’arrachement des arbres, les îles chantantes d’écume, le déroulement gras des eaux plates à travers les boues des plaines, le saut du fleuve doux dans la mer »… « Il peut y avoir toute une forêt dans un aboiement de renard. Je chante le balancement des arbres ; le grondement des sapins dans les couloirs de la montagne ; les vastes plaines couvertes de forêts et qui, en haut de la colline ressemblent à la mer, mais qui s’ouvrent quand on descend avec leurs étranges chemins d’or vert, leur silence. la fuite des belettes. l’enlacement des lierres autour des chênes, l’amour qui lance les oiseaux à travers les feuilles comme des palets multicolores ; les plages de sable où les chevaux sauvages galopent dans un éclaboussement de poussière et d’eau, la pluie qui passe sur les pays, l’ombre des nuages, les migrations d’oiseaux, les canards qui s’abattent sur les marais, les hirondelles qui tournent au dessus du village, puis tombent comme de la grêle, et les voilà dans les écuries à voler sous le ventre des chevaux, les flottes de poissons qui descendent les rivières et les fleuves, la respiration de la mer, la nuit tout ensemencée d’étoiles et qui veut cent milliardsde siècles pour germer. »
    Jean Giono. Rondeur des jours.

    Au fait, pour toux ceux qui s’intéressent à l’éducation à « l’environnement » (je mets entre guillements ce mot que je n’aime pas), lire de toute urgence « Pour une éducation buissionnaire », du Béarnais Louis Espinassous, aux éditions Hesse.

  27. Mais Luc, je ne te demande de rompre avec rien.
    Et tes articles me touchent énormément à chaque fois.
    Tu as lu mon texte sur le portail du voisin, tu sais que nous disons la même chose de deux manières différente. Padsouci.
    Je ne réagis pas à ce que tu dis mais à une manière de plus en plus dévoyée et technocratisée d’aborder le thème de la nature.
    1 Il me semble que les mots choisis et utilisés ne le sont jamais gratuitement.
    2 J’appelle Hainard à mon secours parce qu’il écrivait « La forêt est la formation reine, dominante, celle dont l’étendue devrait naturellement être la plus grande, celle qui s’établirait partout; sauf conditions limitatives ou exceptionnelles ».
    Et quand je vois des gens se lamenter à l’idée que la forêt regagne du terrain par endroit, je suis la première à regretter que ce soit sous le coup de l’exode paysan, de la transformation de la société paysanne en culte de la rentabilité qui écrase hommes et bêtes, mais je ne supporte pas que certains naturalistes se mettent à crier « Halte! Perte de la biodiversité! ». Ceux-là, à mon avis, font le jeu de la société technicienne, technocratique, interventionniste et mortifère.

  28. Ben voilà !
    Quand je disais à propos des brillants esprits : j’étais en train de me dire que je ne pouvais exprimer cette simplicité sans être prétentieux, mais que de toute façon je me demandais comment trouver le nom approprié…
    Jenofa, la nature, et hop !
    :heart:
    Ce que se profile là est tout de même préoccupant : la négation de la nature, un mot évité par les écolo car il signe les fameuses APN (associations de protection de la nature), et que chez eux aussi, la simplicité n’est plus de mise.
    Quand à nos chères élites… je n’en dirai pas plus.
    La nature…
    J’y retourne tout de suite, elle me tend les bras en ce cher mois de mai. Un essaim ce matin, et un gros mot, un énorme mot sur ce blog, merci à la nature, celle de Jenofa comprise.

  29. Au début de l’affaire du Larzac, j’avais eu l’occasion d’assister, dans les très dignes bâtiments du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, à un rassemblement de vieux scientifiques confits dans leur latin botanique. Ils étaient tous pour l’extension du camp militaire qu’ils pensaient préférable, pour la préservation de la flore, à la présence d’une poignée de paysans avec leurs familles et leurs troupeaux.
    Mes copains et moi sommes sortis de là discrètement , le coeur meurtri et nous sommes allés pleurer, dans le baîment d’en face, dans le giron de Théodore Monod qui lui, a su nous regonfler le moral.
    S’ils savaient (mais ils ne sont plus de ce monde), comme ensemble nous avons bien ri d’eux!

  30. petit retour en arrière.
    Bernard, si j’ai employé le mot climax, c’est parce que Luc avait parlé plus haut de méta-climax—- Et toc!

  31. Finalement, ce n’était pas tant de la chance que ça parce que Bernard a un peu exagéré les pourcentages (voir les quelques commentaires plus haut sur l’écornage des vaches).
    Après une petite enquête sur le net, il apparait que l’écornage des vaches soit pratiqué à 87 % en élevage laitiers et à 60 % en élevage allaitants.
    Des différences apparaissent entre races et régions …
    Il y a moins d’écornage en montagne, même dans le massif central.
    Les Prim’Holstein sont systématiquement écornées, les races de montagne sont moins écornées.
    http://www.inst-elevage.asso.fr/html1/IMG/pdf_CR_0959111-article_3R.pdf
    A la réflexion, je me rends compte que je crois n’avoir jamais vu de vache écornée.
    Adolescente, j’allais tous les soirs à la ferme à côté de chez moi pour traire les vaches, à la main évidemment, pour le plaisir. Il y avait quatre vaches avec leurs cornes et des nids d’hirondelles dans l’étable qui faisait aussi office d’écurie puisqu’il y avait le cheval au fond.
    Depuis, j’ai vu beaucoup d’autres vaches, en France et ailleurs, et même des vaches sacrées et faméliques en Inde.
    Toutes avaient leurs cornes.

  32. Luc, je me pose une question.
    La forête primaire est-elle forcément sombre, humide, oppressante ?
    Cela doit dépendre du climat, j’imagine.
    J’ai eu l’occasion à deux reprises de voir des forêts primaires.
    En Patagonie et dans le nord-ouest des Etats-Unis. Deux régions très très pluvieuses. Ces forêts étaient effectivement très sombres et denses et pour tout dire totalement impraticables. Impossible d’y pénétrer sans une hache avec soi. Dans ces grands pays, il existe encore des endroits totalement dépourvus présence humaine, ce qui est sans doute impossible en Belgique.

  33. Je me suis juste demandé « si je pourrais supporter maintenant, ces forêts épaisses, sans horizon ». La seule forêt que je connaisse, est la forêt ardennaise. Certains coins y sont encore fort sauvage, et je m’y plais énormément.
    C’est le manque d’horizon qui à la longue ne me convient pas.
    http://blogsimages.skynet.be/images_v2/002/571/489/20080218/dyn008_original_1555_1036_pjpeg_2571489_a8091f4a4a5c1360293eb34750ebf37e.jpg
    Cette forêt qui chevauche la France et la Belgique, même si elle comporte des zones de quiétudes absolues, est entièrement gérée. Et une invasion de scolytes comme celle démarrée en 2000, événement des plus naturels qui soit, n’a absolument plus sa place chez nous.
    http://parlement.wallonie.be/content/print_container.php?print=quest_rep_voir.php&id_doc=4656
    D’où l’impossibilité pour moi de savoir à quoi ressemblait la forêt il y a 500 ans, et l’obligation d’admettre que je suis plus moi dans un paysage partiellement défriché.

  34. Moi non plus, je ne sais pas à quoi ressemblerait une forêt primaire sous nos climats mais j’ai du mal à l’imaginer aussi impénétrable que les forêts des climats très humides.
    Pour Christophe …
    Sur quoi tu te bases pour dire que vingt espèces dans un terrain sont déjà pas mal ?
    J’en suis à plus de vingt et je suis bien loin d’avoir déterminé la totalité des plantes sauvages de mon jardin.
    Pour les graminées, je vais acheter « Titi et graminées », conseillé par Bernard, même si je n’ai pas de chat ! :lol:

  35. Aïe ! Mes excuses à Christophe qui a dit au contraire qu’il était aisé de trouvé vingt espèces différentes dans sa pelouse.
    J’aurais du relire son commentaires au lieu de faire confiance à ma mémoire !

  36. Sur ces forêts primaires, que je connais pas, je ne peux que témoigner des observations faites par ceux qui y sont allé (je compte bien y aller un jour !).
    Bien sûr certains secteur sont difficilement pénétrables : pas de sentiers ou de layons pour l’exploitation, enchevêtrement naturel, etc.
    Mais il y existe des clairières (arbres tombés, chablis), exploitées comme le disait Bernard dans un commentaire par les grands ongulés (ce n’est pas une insulte mais les cerfs, les chevreuils et bien sûr le bison). Ce qui fait la diversité de ces forêts, c’est donc, outre la présence de nombreuses espèces, la richesse des habitats et des structures.
    Cela rejoint la question d’Etincelle sur le nombre d’espèces : les habitats sont codifiés et distingués grâce à la phytosociologie qui reconnaît des groupements végétaux, des alliances, etc. de la même façon que pour les espèces on distingue des espèces, des genres, des familles…
    C’est sur la base de cette classification des habitats que j’ai pu dire qu’une prairie banale comptait au moins 20 espèces, ce nombre grandit pour des prairies naturelles, pour lesquelles on identifie facilement plusieurs groupements : selon la position topographique, le sol, le degré d’humidité.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Phytosociologie
    De la même façon que l’on peut recenser des espèces menacées, on le fait pour ces fameux habitats, elle a engendré une directive européenne sur laquelle s’appuie en partie (avec la faune aussi) l’inventaire Natura 2000, permettant la réalisation de documents d’objectifs… de préservation normalement.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Directive_habitats
    La France a été condamnée par l’Europe, comme d’autres pays, pour avoir insuffisamment désigné ces zones. Les conflits d’usages ou les projets d’aménagement sont à l’origine de ce manquement.

    Le mot biodiversité peut donc être combattu sur cette seule base : la nature a des richesses depuis longtemps décrites grâce à des indicateurs, des termes, des inventaires, des classifications. Et sans que cette fameuse biodiversité n’existe, les richesses de la nature étaient toutefois décrites selon des méthodes « universelles ». La notion de biodiversité, à mon sens, permet d’occulter la crédibilité scientifique obtenue auparavant, en portant le débat dans un champ de compétences qui compte surtout des contributeurs politiques, et renvoie dos à dos deux types d’écolos : ceux qui à l’aide d’une science défendent le vivant (ce que peut être l’écologie quand elle n’est pas un mouvement), ceux qui sur des bases plus idéologiques mènent ce combat.
    Certains, au clair avec tout ça, ont pu intégrer les différences et en comprennent les failles, mais la plupart des gens, je pense et ce n’est pas un jugement, ne peuvent s’y retrouver.
    J’aime beaucoup pour ça ces articles de Luc sur les vieux témoins : ils ne se réfèrent à aucune idéologie, mais témoignent bien de l’appauvrissement de notre nature « ordinaire ». Mais la connaissance et la restauration des écosystèmes réclame bien autre chose que la seule compétence politique : il y faut la connaissance, celle qui est constamment remise en question de façon constructive par les scientifiques (sinon ils ne le sont pas), et des indicateurs, des bilans, des chiffres… trop souvent contestés.
    La notion de biodiversité permet, dans de mauvaises mains, de passer à pieds joints sur des constats bien dérangeants… dont chacun peut s’accommoder.

  37. J’ai remarqué le long de mes balades en campagne , que dans un bon nombre de parcelles surtout en bord de ruisseaux et de rivières , la nature a repris sa place . Cela est dû premièrement au peu d’intérêt que porte ces zones humides aux nouveaux agriculteurs et à une mobilisation mise en place par les pouvoirs et les associations pour tenter de sauver ces zones en espérant une meilleur qualité de l’eau .
    Maintenant faut-il laisser ces zones sans un minimum d’entretien au risque de voir la végétation se densifier tant , qu’elle y ôtera toute vie piscicole ou laisser faire le temps et la nature qui arrivera un jour ou l’autre à trouver son équilibre ? Je crois que le nettoyage systématique des ruisseaux et rivières est plus pour le bien-être des pêcheurs qu’une action bénéfique pour ces cours d’eau . J’ai pu constater que dans ces zones laissées à elles-mêmes , une foule d’insectes , de plantes et autres batraciens a pris place alors qu’ils sont en petit nombre dans les zones dégagées par l’homme . Beaucoup se plaignent du cormoran dans certaines rivières tout en lui facilitant le passage grâce ou à cause du nettoyage systématique des cours d’eau . Dans les rivières où il y a des caches pour les poissons , le cormoran n’est pas ou très peu présent .
    A toujours intervenir pour le bien-être de l’humain au milieu de cette nature , on fini par créer des dérèglements qu’on est loin de maitriser plus tard . Ne faudrait-il pas tout simplement , laisser les choses à leur place et faire avec , que de vouloir toujours tout chambouler à notre goût ?
    Me balader dans une nature façonnée tel un jardin de Le Nôtre peut être beau pour l’oeil mais ne me fera jamais rêver . Mais entrer dans un endroit au milieu de la nature où l’homme n’a pas posé sa main , où règne une forme de tranquillité , un endroit où vous comprenez vite que vous êtes étranger , juste de passage … Là , le temps s’arrête , certains méditent , d’autres observent … Une émotion , un coin de rêve … Et cette difficulté à quitter les lieux comme si de l’autre côté ça n’était pas pour nous !! Alors arrivé à la maison on veut partager ce moment de plaisir avec d’autres comme le fait Luc grâce à ces articles .
    Luc tu dis « je me demande si je pourrais supporter maintenant, ces forêts épaisses ..  » Peut être pas à long terme car ça fait peur tant de de forces , de mystères … Mais quand on y est un moment , un instant , assis sur un tronc les sens en éveil …. Quel pied bon dieu , quel pied !!!
    Petite anecdote en passant , je discutai avec un proche , et on est venu à parler musique . Il me disait que quand il écoutait la voix d’une chanteuse connue ( pas une conne nue !! hé hé ) , il avait en lui une émotion qui montait , presque jusqu’aux larmes ( C’est un mec quand même !! Boys dont cry !! ) .
    -« Et toi ? » me demande t-il , » ça t’arrive ?
    Je lui réponds du tac au tac avec un petit sourire qu’il a dû prendre pour malicieux :
    -« OUI , assis contre un arbre avec le Loriot qui chante au dessus ma tête!!! »
    – » Ppffff , t’es con , tu peux pas être sérieux deux minutes . » M’a t-il dit …

    Et bien si mon vieux j’étais sérieux … Mais certainement pour toi hors sujet ou fou ?
    C’est grave docteur ??
    :silly:

  38. « Ah, Lenôtre, sinistre vieux con—- »
    C’était le début d’un article de Cavanna en 69 dans Charlie.
    Je ne me souviens plus des termes de la suite mais je me souviens que j’avais adoré.

  39. Ouais…, Yves, ça peut devenir grave le jour où on commence à se sentir un peu seul… (Je déprime aujourd’hui, revoilà le mois de Novembre et mes neurones photovoltaïque tournent à vide…)
    Il y a trois ans, j’ai passé dix jours en Bretagne, dans la région de Dinan. La Bretagne, terre mythique, pays des landes et des korrigans, côte sauvage, inaccessibles… J’y ai surtout vu des camping-car, du P-cul le long des falaises et du maïs à l’intérieur du pays. (Mais pas que!). Est-ce que, comme en Belgique, il est préférable de se faire guider par « un du pays », pour accéder aux vieux témoins locaux, ou bien est-ce lié à cette région de la Bretagne?
    J’ai quand même pu sentir la force de la mer. Et c’est surtout l’intérieur du pays qui m’a attristé par la banalisation du paysage.

  40. Je me relis, et je me trouve fort noir. Loin de moi l’idée de déprécier la Bretagne…, c’est plutôt l’envie de pouvoir prolonger le rêve qui me motive à écrire de la sorte…

  41. Luc, il fallait aller en Bretagne à la Toussaint et parcourir à pied la côte entre Douarnenez et La pointe du Raz.
    Pas de camping-car car pas de route. Pas de PQ car pour aller là, il faut se fatiguer alors il n’y a pas grand monde.
    Pour tout dire, en deux jours Marc et moi avons rencontré deux personnes uniquement et des oiseaux en pagaille.
    Et même je jour où nous avons rencontré Yves, dans un endroit que je suppose surpeuplé l’été, à cette période, il n’y avait personne.
    Nous avons longé la mer sur une grande plage, recouverte de vieilles algues extrordinaires et croisé des bécasseaux sanderling, des tournepierres à collier, des huitriers pies, une grande aigrette, … mais pas un humain ou alors au loin.
    Yves nous a ensuite conduite sur le tour d’un étang où les seuls être vivants que nous avons rencontrés étaient les canards et autres foulques macroules.
    Il faut dire que le Finistère est vraiment le plus beau coin de Bretagne, je crois … Une impression de bout du monde.
    Nous logions dans un gite dans une toute petite ville avec des rues si pentues et si étroites qu’aucune voiture n’aurait pu y passser.
    Nous avons vu des petites chapelles battues par les vents, aux toits recouverts de lichen.
    Nous avons vu des petite criques minuscules, enserrées dans les falaises, où l’océan, inlassablement monte et descend, depuis des siècles, des millénaires.
    Si, Luc, je t’assure, la Bretagne peut être vraiment magique …
    http://www.youtube.com/watch?v=Z82MijXELiU

  42. Je comprends très bien ce que veut dire Luc .. Le village où j’ai passé une grande partit de mon enfance et où vit toujours mon père est devenu une sorte de Gauguinland duquel vous ne voyez toujours que les mêmes clichés alors que par quelques portes dérobées , vous vous trouvez en quelques minutes seul dans une nature vrai où seul le bruit de l’eau qui glisse entre les cailloux et le chant des oiseaux vous suivent pour une belle balade , là où Gauguin trouvais son inspiration . Quand comme moi tu as l’habitude de te balader seul sur les plages en hiver avec ce crachin et ce vent qui te pique le visage , il est très difficile d’y mettre les pieds en été avec ces gens qui en veulent pour leur fric et qui vous engueulent avec un visage des mauvais jours pour le temps qui pleut , comme si c’étaient de notre faute ( quoique , à force de prier pour être tranquille !!! ) .
    La Bretagne , il y pleut tout le temps et on compte pourtant de plus en plus de touristes avec ces fameux camping-cars … Les gens sont cons d’y venir et moi je dois être aussi con qu’eux d’être aussi attaché à ce pays de merde !!!
    Je ne sais Luc où tu as été dans le centre de la Bretagne mais il y a des coins fabuleux comme le Youdig ( les portes de l’enfer !! ) au centre du Finistère , ou encore autour de Rochefort-en-Terre dans le Morbihan , ou bien autour de Mûr-de-Bretagne dans les côtes d’Armor …. Quitter les grands axes et se perdre dans la région pour y découvrir de vrais plaisirs . Suivre les camping-cars ne te mènera que dans des voies sans issus vers le plaisir que tu recherches .
    Etincelle , en Bretagne il y a foule pour la Toussaint …. Dans les cimetières !!
    :smile:

  43. Il y a des coins fabuleux qui nous sont offerts par les écrivains,les artistes en général, ceux qui nous offrent les couleurs, les parfums, les musiques. Quelle idée de vouloir y aller voir, dans cette société qui salit tout.
    Perso, la Bretagne, j’y ai passé fort peu de temps et il y a bien longtemps. Pour tout l’or du monde, je ne retournerai pas vers elle. Je ne veux pas souffrir. C’est terrible de revenir en un lieu. Je la porte en moi, dans mon coeur, dans mes cellules.
    La Belgique, je n’y suis jamais allée. Pourtant, de la même manière, je la porte en moi, sans doute grâce à Julos.
    Le Pays Basque, je le vois grignoté chaque jour et je me réfugie dans mes rêves.

  44. Il y a encore des coins fabuleux et comme beaucoup de naturalistes, j’y vais faire le plein de sensations.
    Je m’efforce de ne pas me satisfaire de ces milieux exceptionnels qui subsistent eux aussi à l’état de lambeaux plus ou moins importants, car on aurait vite tendance, comme dans toute démarche humaine moderne à vouloir consommer cette nature, même en la respectant, mais en ignorant des milieux peut-être plus banals mais qui présentent beaucoup d’intérêt. C’est pour ça que ton article me touche, Luc. Et cette nature ordinaire (appellation que je déteste de la LPO ou reprise par elle, association où je m’investis pourtant), ne doit plus être distinguée pour moi : c’est la nature, ou alors on est capable de dire ce qu’il lui manque, ce qui en a été détruit, et on le dit. Mais on ne l’humilie pas une nouvelle fois en la traitant d’ordinaire.
    Et parmi ces lambeaux, dans cette nature plus ou moins aménagée ou abîmée par l’espèce humaine, il reste de quoi s’émerveiller : un beau verger, un potager, c’est déjà un espace de vie. Les espaces urbains de plus en plus aseptisés et monotones représentent un autre stade, souvent insupportable.
    Même la maison, dans ce qu’elle offrait de refuge au vivant, et avec de beaux parcs, est devenue terriblement morte, sans vie sauvage. Une nature handicapée, mais encore une nature. C’est parfois émouvant pour moi de trouver une seule espèce qui se cramponne, comme ce pied de tomate trouvé le long d’un mur dans une rue très fréquentée et que personne n’avait vu, comme ce figuier qui poussait dans un mur du vieux centre ville… mais coupé après des décennies, malheureusement.
    Mais je ne veux pas céder à la nostalgie en me contentant de souvenirs ou de témoignages, pourtant, c’est vrai, quand nos mémoires sensitives s’ajoutent aux instants présents, qu’une vieille odeur resurgit, ça devient beaucoup plus fort. Alors je n’aime pas retourner non plus dans les endroits où je connais trop les beaux arbres qui ont disparu, mais pour moi les rêves ne suffisent pas !
    Alors je me bats encore un peu, avec des résultats parfois (je fais mon petit colibri) et j’espère ne pas vivre ce que je pense ressentir de l’amertume de Jenofa, en tentant de vivre autant que possible l’instant présent : sans trop regretter le passé, sans avoir trop peur de l’avenir, avec souvent un livre, donc du rêve aussi, ça aide.
    Et quand je ne parviens plus à tenir, face à une nouvelle et même petite catastrophe quotidienne, je vais tenter de transmettre un peu d’envie, mais quand je n’en ai plus, parfois vider ma bile sur ce blog. :blush:
    Et ça repartira, jusqu’à ce que je devienne à mon tour un vieux témoin, ou qu’on me déracine. Mais faudra venir armé pour cette dernière extrémité !
    Et je sais que mes sœurs végétales et frères animaux font de même : ils vivent ou survivent. :heart:

  45. Ben oui, bien sûr à tous!
    Hop demain 15 h je suis en route pour la Drôme, avec ou sans camping-car… :whistle:

  46. Christophe,
    ce que tu dis me touche vraiment.
    Je ne suis pas si amère que tu le crois.
    Mis j’ai besoin de ce mouvement de balancier. Prêcher le pire pour avoir le meilleur.
    Luc : si tu passes par Chatillon en Diois, le bonjour, à Menglons, à mon amie Michèle.
    Et n’oublie pas mon coapin Alain Bauguil, le théatreux et son agent Dominique Wostyn.

  47. Christophe, je ne sais pas si tu vas apprécier ou non ce que je vais te dire …
    Tu fais des progrès ! où alors, c’est moi !!! :biggrin:
    Parfois, avant, j’avais du mal à comprendre ce que tu voulais dire alors que maintenant, tout est dit plus clairement. :smile:
    En tout cas, ce dernier commentaire, je le comprends parfaitement, et j’y souscris totalement.
    Comme toi, même si je consacre une bonne partie de mon temps à la lecture, elle ne pourrait me suffire.
    J’ai absolument besoin de ressentir … Voir, entendre, toucher, sentir.
    Toucher le tronc d’un arbre dans la forêt, sentir le thym sauvage dans la lande, entendre le si beau chant du merle et voir, voir, voir !
    Je ne pourrais m’en passer. L’imaginaire ne suffirait pas.
    Mais comme tu dis, pas besoin de grandiose pour toutes ces sensations.
    Le moindre pré, le moindre petit bois fera l’affaire.
    Où qu’on soit, il y toujours tellement de découvertes à faire.
    Ah ! J’en profite pour vous faire part de la naissance des petites mésanges charbonnières dans ma boîte aux lettres.
    Je les ai aperçues un peu par hasard parce que le bâton que j’avais calé pour que la boîte aux lettres ne se referme pas avait bougé et j’avais peur que les oiseaux ne puissent plus passer. C’est en remettant ce bâton en place que je les ai vues. Je n’ai pas pris le temps de les compter mais il y en a au moins 5, peut-être 6. Elles étaient sans doute nées depuis peu : toutes roses, sans le moindre duvet, les yeux noirs énormes, globuleux, et recouverts d’une peau rose translucide, et déjà un bec jaune ouvert gigantesque … Un vrai gouffre ! Assez semblable à de petits fétus humains finalement, hormis le bec.

  48. Je ne voudrais pas mettre à plat le moral de tout le monde, MAIS :
    http://www.actu-environnement.com/ae/news/ONU-rapport-CDB-services-ecosystemiques-biodiversite-2010-10213.php4
    Je n’ai pas trop de temps en ce moment pour discuter sur ce blog, mais j’aurais bien voulu débattre de la « biodiversité ». Je comprends que ce terme fâche les scientifiques, mais pour moi il a au moins le mérite de faire comprendre (ou appréhender) une certaine réalité que les gens non scientifiques ignoreraient sans doute.
    Pour moi, biodiversité cela veut dire diversité du vivant (merci Mr de Lapalisse), je ne comprends pas en quoi cela peut être un gros mot, quand on met cette diversité en relation avec la richesse de la vie et son équilibre?

  49. Etincelle, je crois m’être mal fait comprendre.
    Bien évidemment, moi aussi, j’ai besoin de vivre l’instant présent dans la « nature ». Mais 1, c’est de toutes façons dans ma « nature’ à moi, 2, l’enlaidissement progressif mais implacable de tous les paysages font que je me recroqueville de + en + sur un espace limité. De toutes façons, il y a tellement à faire sur mon petit bout de terrain! Alors, circuler sur des dizaines et des centaines de km de laideur, pour aller dans un peu de beauté, bof, bof. Mais c’est très personnel.
    Brind’paille, le mot biodiversité me hérisse autant que le mot environnement, mais si tu trouves moins scientifique que moi, je te paye une brouette électrique solaire et une caisse de champagne bio.

  50. OK, Jenofa, j’ai compris. :smile:
    Et même si tu te recroquevilles dans ton coin, il y a certainement encore mille choses à admirer et observer et aimer dans ce petit coin.
    Quand à moi, si je passe énormément de temps à tout scruter en détail autour de ma maison, et c’est passionnant, j’aime aussi m’immerger dans d’autres environnements, aller à la découverte.
    J’ai employé le mote terrible: « environnement » !
    Il me semble que les mots « nature », « environnement », « biodiversité » ne sont pas critiquables en soi. Ils expriment bien ce qu’ils veulent dire.
    Ce qui est critiquable, et là, ce n’est pas uniquement au sujet de ces trois mots particulliers, c’est que les mots sont souvent détournés de leur signification réelle et mal utilisés, par ignorance parfois ou volontairement d’autres fois, pour abuser les autres.
    L’environnement, ce n’est pas la même chose que la nature, qui n’est pas non plus la même chose que la biodiversité.
    L’environnement, c’est l’ensemble des éléments naturels et artificiels qui entourent une espèce, alors que la nature n’est constituée que d’éléments naturels (ceux que j’appelle souvent « sauvages » quand je parle du vivant).

  51. Que de fautes !
    Lire bien sûr « mot » au lieu de « mote » et « particulier » sans ses deux ailes !
    Le pauvre ne pourra peut-être plus voler mais tant pis, c’est comme ça qu’il doit être écrit ! :biggrin:

  52. Merci les femmes ! Vous me rassurez vraiment.
    Je n’ai que peu de temps alors rapides commentaires :
    Je suis rassuré sur tes états d’âme Jenofa et cela compte pour moi de savoir debout les personnes qui ont des engagements comme les tiens. Je m’étais un peu mépris sur tes sentiments, et prêcher le pire pour avoir le meilleur, c’est assez proche de ce que vis aussi. J’ai bien rigolé sur ta proposition de chercher moins scientifique que toi, mais comme je n’ai besoin ni de brouette électrique, ni de champagne pour le moment (pas de quoi arroser grand chose !), je ne te ferai pas l’affront de te proposer une liste de drôle de zèbres qui pourraient te détrôner !
    Etincelle : absolument pas vexé, au contraire, je n’aime pas l’hypocrisie, et surtout celle de se taire au lieu de dire « je n’ai pas compris ». Et je sais depuis longtemps que je suis parfois très peu clair, en tout cas que je ne parviens pas à exprimer correctement des pensées… qui ne le sont peut-être pas ! Mais il arrive quand même que l’on me comprenne et ça me suffit. Je ne suis pas assez humble, mais pas assez orgueilleux pour mal prendre une vérité pareille, surtout venant d’une étincelle.
    Ah… toucher des arbres, il y de quoi faire un article sur ce blog, mais je ne m’en sens pas capable, et puis il faut que je vous reparle des abeilles…
    Très bonne journée à toutes… et tous ! :wub: :wub: :wub: :wub: :wub:
    Là j’en mets une bonne couche : et je n’aurai même pas de réponse de Dupdup !

  53. Oup ! Désolée pour le fétus …
    Faut dire aussi, avec cette Brind’paille, forcément, ça nous trouble ! :tongue:
    :lol:
    Vous avez remarqué, vous aussi, comme on fait des fautes sur le clavier que l’on ne feraient pas en écrivant à la main (et pas seulement des fautes de frappe)?
    C’est énervant ! :angry:

  54. Et vlan, encore une !!!! :sad:
    Oh la vilaine !
    Bon ben, si c’est comme ça, j’arrête d’écrire, na! :smile:

  55. Eh, oh, la brouette solaire et le champagne bio, c’est pour moi!!!
    Incroyables, ces mecs …

  56. Je nofa, vu que je suis sans aucun doute aussi peu scientifique que toi, je te propose un marché honnête :devil: :
    Tu gardes la brouette, et tu m’envoies le champagne… :smile:

  57. allez zou, tant pis pour les jaloux… Étincelle, dans trois jours, je te fais découvrir du champagne de bière. :biggrin: C’est pas une blague!

  58. Même dans mon message avec 5 cœurs, je n’arrive pas à être clair : deux points d’interrogation !
    Indécrottable.
    Sur cette fameuse biodiversité, et le lien fourni par Brind’paille, c’est chronique.
    Deux impératifs pour moi :
    – continuer à se battre pour la préservation des espèces et surtout des milieux (la directive habitats est un outil en plus, très utile mais insuffisant), avec tous les moyens disponibles : scientifiques, juridiques, politiques… Et surtout ne pas se contenter de lambeaux même s’il faut tous les prendre à défaut de rien.
    – ne pas céder aux messages pessimistes que malheureusement ces informations véhiculent : ils justifient l’inaction ou pire, l’abandon, de ceux qui croient tout effort inutile. Honte sur eux. La vie n’abandonne pas, et si nous en sommes, nous ne devons pas abandonner, juste nous ressourcer auprès des vieux témoins aussi souvent que possible.
    J’y vais ce soir !

  59. Et ce pneu, qui cohabite vers l’abreuvoir, comme dans des milliers d’endroits à travers le monde ?

  60. Tiens, à propos d’aubépine, je suis resté ce soir à côté d’un buisson… divines effluves. Sinon un Faucon hobereau, des courlis et au jardin le torcol, le rougequeue à front blanc, que du bonheur !

  61. « Champagne de bière », en fait ce n’est pas sa dénomination exacte, il s’agit d’une « bière champagne » de Flandres DEUS, brassée en Belgique, envoyée en France où elle est « champagnisée » pour retourner en Belgique. C’est une bière agréable, désaltérante, si elle est consommée en gardant à l’esprit que C’EST UNE BIERE , mais qui n’a rien à voir avec les subtilités d’un champagne. L’usurpation de la dénomination « champagne » veut donner du prestige à cette bière, et pourrait, elle aussi, être frappée d’interdiction à titre de marque comme l’ont été les parfums d’Yves St Laurent et Caron, (qui sont quand même des marques de prestige), pour ne citer qu’eux. Rappelons que, si besoin il en était, le champagne est une partie inaliénable du patrimoine français et très bien protégé. Ceci dit, longue vie à cette bière relativement récente (un peu plus d’un an ?) et qui a des qualités suffisantes pour ne pas avoir besoin de s’affubler du mot « champagne » pour être appréciée ! :wink:

  62. Si quelqu’un veut bien me faire connaître un jour « les subtilités d’un champagne », je suis preneur … moi qui suis complètement réfractaire à cette boisson, même lorsqu’il s’agit soit-disant d’un très bon champagne !

  63. Je ne connais pas la paillette jurassienne mais uniquement le vin de paille.
    Mais, d’une manière générale, je suis un inconditionnel des vins jurassiens (même si la Haute-Saône où j’habite ne fait pas partie du massif du Jura). Je suis d’ailleurs très content que la plupart des amateurs de vins n’aiment pas les vins francs-comtois qu’ils trouvent souvent trop typés. Il nous en reste donc suffisamment à boire ! :wink:

  64. Ce n’est pas pour dire comme Bernard, mais moi aussi, le champagne …
    Ah si, j’adore le champagne pour sa fraîcheur et ses bulles avec du cassis en apéritif …
    Mais tant qu’à faire, autant une Clairette de Die (ce qui fera hurler certains ou certaines).
    Alors autant dire que je ne suis pas une vraie amatrice.
    Par contre, les vins du Jura, je ne dis pas non.
    Mais je préfère quand même un bon Bordeaux ou un Côte Rôtie.
    Evidemment, vu le prix, on ne peut pas se permettre de boire un Côte Rôtie tous les jours, ce qui ne me déplairait pas !

  65. Je crois que le champagne est la seule boisson alcoolisée que je n’aime pas.
    Je suis sûr que Francisca va relever le défi et profitera d’une occasion pour m’en faire déguster un de derrière ses fagots ! :wink:

  66. Eh bien !
    Bernard aime TOUTES les boissons alcoolisées sauf le champagne !
    C’est parce qu’elles contiennent de l’alcool que tu les aimes ? Par principe ? :biggrin:
    Perso, j’en vois déjà deux que je n’aime pas mais il y en a sûrement d’autres : le whisky et la suze (ou la gentiane fait maison).
    Alors qui aime quoi, qui n’aime pas quoi ?
    Je crois que Yves n’aime pas le vin mais il faudrait qu’il confirme.
    D’ailleurs, il y a pas mal de personnes qui n’aiment pas le vin.
    C’est, je pense, une boisson qui demande un peu d’habitude.
    La première fois, on n’aime pas trop …
    Après, quand on est alcoolo, on aime ! :lol:

  67. J’ai un réel plaisir à déguster une bonne bière … Jamais de vin rouge , un bon rosé ou un muscadet de temps en temps , une Clairette de Die ça me dit le samedi , de plus offerte par une amie …. !! Et le cidre , j’adore aussi le cidre de ferme .
    Le champagne , si j’en bois un verre dans l’année … Pas sûr !! je n’ai même pas une bouteille de vin dans la maison …. ça casse un peu la légende du Breton poivrot !!
    Et pourtant , faut bien boire quelque chose en Bretagne vu que l’eau est pleine de nitrates !!

  68. Lu sur le dernier numéro de la Salamandre …
    La lathrée écailleuse (cinquième photo de l’article de Luc) fleurit et fait mûrir ses fruits durant les courtes semaines où les arbres se réveillent en faisant circuler une sève chargée de réserves nutritives (cette plante est un parasite des racines des arbres). La tige et les fleurs ne pèsent pas lourd par rapport à la souche invisible qui peut peser plusieurs kilos. Celle-ci grandit pendant une dizaine d’années avant de fleurir pour la première fois.

  69. « Diversité du monde du Vivant ». C’est une formule que j’aime bien. Plus parlante que le mot « biodiversité ». Mais, dans une conversation, y compris sur ce blog, je me vois mal utiliser cette formule à tout bout de champ. Alors j’ai pris l’habitude d’utiliser le mot « biodiversité ».
    J’ai compris, Jenofa, que tu n’aimais pas du tout ce mot. Mais est-ce seulement le mot (et dans ce cas, tu proposes quoi comme terme pour le remplacer) ou est-ce le concept même ?

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