Blog en congés

Je serai absent une dizaine de jours et ce blog ne reprendra que le lundi 7 juin.
En attendant, je vous laisse discuter sur l’article que nous a écrit Christophe sur l’essaimage des abeilles et sur tout autre article de ce blog.
Et une toute dernière photo avant de partir : celle d’un moineau friquet photographié ce lundi devant la maison.

Chronique de la ruche (3) – mai 2010

Un article proposé par Christophe

L’hiver est fini, bien qu’il ait tardé à nous libérer des froidures…
Cela a provoqué des retards et des aléas dans nos plantations ou notre programmation au potager comme dans nos sorties en quête de la nature. Mais… Mais la nature n’attend parfois pas l’élévation de la température ou l’extinction des cheminées pour suivre son rythme. Ainsi les hirondelles ont elles pâti de conditions difficiles, et de même, mes chères abeilles, programmées dans leur chronologie, n’ont-elles pas attendu plus que le lilas une phase de leur développement qui est bien connue : l’essaimage.


La reine, une pondeuse invétérée, soit qu’elle ne dispose plus de place pour pondre, soit que d’autres conditions l’y obligent (issue d’une variété essaimeuse par exemple), entraîne avec elle un groupe plus ou moins important d’abeilles, qui vont quitter la ruche après s’être emplies de munitions pour la route : jabot plein de miel.
Cette situation peut être vécue comme un désastre pour l’apiculteur, mais répond aussi à une nécessité biologique qui permet la multiplication de la colonie.
Le désastre de l’apiculteur est compréhensible : le miel stocké est en grande partie exporté, et la nouvelle reine qui sera élevée, après fécondation, ne permettra un nouvel essor de la colonie, et donc une nouvelle production de miel, que lorsque près d’un mois aura permis l’éclosion de nouvelles ouvrières et une nouvelle croissance. La chute de production (de miel !) est donc conséquente à un moment où les ressources sont considérables.
Cet essaimage constitue toutefois un moyen naturel pour l’espèce de reproduire l’espèce en fondant de nouvelles colonies. Je vous laisse le soin d’épiloguer sur ce que la notion d’essaimage peut évoquer de négatif ou de positif… Mais l’apiculteur que je suis, pas trop soucieux de la productivité, capable de récupérer un essaim, et surtout heureux de voir la vie prospérer, ne s’émeut pas outre mesure de ce comportement.
L’an passé, j’ai pour la première fois attrapé des essaims, et j’ai enrichi mon expérience cette nouvelle saison. L’essaim peut être plus ou moins important : celui qui est en image est de taille moyenne, mais j’en ai capturé un cette année qui était au moins 4 fois plus important, équivalent à deux ballons de basket : difficile à faire rentrer dans une seule ruche !
La manipulation consiste à placer cet essaim dans une nouvelle ruche, soit en secouant au-dessus, quand c’est possible, la branche qui supporte la grappe d’abeilles, soit en transférant dans un sac par exemple, l’essentiel de la grappe vers une ruche.
Si la reine se trouve dans le lot et accepte son domicile, la phase suivante offre tout simplement une possibilité d’observation extraordinaire…


Quelques abeilles battent le rappel (voir le cercle rouge qui montre l’abdomen d’une abeille en pleine activité d’émission, ce qui manque, ce sont les battements d’ailes qui appuient le message) de la troupe en émettant une phéromone (contact chimique) indiquant ainsi à celles qui forment un nuage où se retrouver. Les insectes ne tardent pas à entrer en masse, rapidement, comme en une réunion urgente et minutée dans ce nouveau lieu, une nouvelle colonie se trouve alors fondée.
La reine se remettra à pondre dès que les « cirières » auront bâti les alvéoles nécessaires, mais si le lieu ne convient pas, tout repartira !
4 essaims au compteur cette année, et une dizaine de ruches cette année, on verra la suite de cette inflation.
Je repense à ma première année au cours de laquelle je me demandais comment obtenir ma première colonie (il y a deux ans), et je réalise qu’une étape est franchie… Je suis devenu apiculteur !
Un grand plaisir, mais un drame personnel : cette intense activité des abeilles à cette période (et donc de l’apiculteur) coïncide avec une grande effervescence chez les oiseaux. Alors entre ça et le potager… ce sont presque de trop nombreux plaisirs et déplacements pour un seul homme en un mois de mai qui ne compte, désespérément, que 31 jours. Le temps qui passe, le temps qu’il fait.
Une prochaine fois, je vous parlerai sans doute du miel et de son extraction, un sujet tout de même fort appétissant, bien qu’il ne suffise pas à contenter l’horrible exploiteur que je suis devenu ! Je viens de cuisiner une tarte « crumblée » aux cerises, améliorée au miel… je ne vous raconte pas la misère de calories !

Marque-page (9)

Tiens, un petit parque-page à imprimer et à insérer dans votre prochain livre ( par exemple, Le bûcher, de Georges Bardonove, dont nous parlerons le mardi 15 juin) !

(photo réalisée ce dimanche à quelques mètres de ma porte d’entrée)

Le traquet motteux

Le « traquet de moulin », ça vous dit quelque chose ? C’est une petite latte de bois qui passe au travers de la trémie d’un moulin dont le mouvement fait tomber le blé sous la meule. Lorsqu’il bouge, ce petit clapet en bois fait trac trac.

Il existe une famille d’oiseaux dont les cris font aussi trac trac. Alors, en toute logique, on a donné aux oiseaux de cette famille le nom de traquets. Et comme l’un d’eux s’arrête en migration dans les champs labourés en y recherchant les mottes de terre les plus élevées, on l’a affublé du vocable de motteux (nos vieux d’autrefois étaient bien mieux inspirés que les chercheurs actuels du Museum d’Histoire Naturelle qui n’ont pas trouvé mieux que d’appeler la poule d’eau gallinule et la mésange à moustaches panure).

Le traquet motteux est un bel oiseau.

Son élément, c’est la végétation rase et la pierre, ce qui fait qu’on le trouvera aussi bien en bordure de mer, qu’en montagne ou dans la toundra nordique. C’est en Bretagne, près de Perros-Guirec, que j’ai réalisé il y a quinze jours toutes les images de cet article.

Le traquet motteux capture volontiers des insectes en vol mais c’est au sol que a plupart d’entre eux sont recherchés (coléoptères, diptères, hyménoptères, papillons et leurs chenilles, sauterelles…). La plage et ses abords sont souvent utilisés comme terrain de chasse.

Cet oiseau ne reste jamais longtemps sans retourner sur un perchoir (piquet, branche sèche …) ou sur une petite proéminence du terrain, le plus souvent un amas de pierre. Les deux photos suivantes illustrent bien les différentes de plumage entre mâle et femelle.

C’est en général dans une petite cavité sous des pierres avec un couloir d’accès étroit, sombre et tortueux, que le traquet motteux construit sont nid. Le lien familial semble assez fort et les jeunes, bien que sachant se nourrir très vite, restent assez longtemps avec leurs parents. La migration devient générale à partir de la mi-août.


Le traquet motteux hiverne dans toute l’Afrique tropicale et utilisant tous les milieux dénudés, à toute altitude. Les premiers mâles reviennent dès la deuxième quinzaine de mars. Les traquets motteux qui se reproduisent très au nord passent encore chez nous au début mai.

Rencontres au sommet

Hier après-midi, dans le petit village de Geneuille, c’était pour moi une belle rencontre au sommet (de l’arbre).

Tout à l’heure, devant la maison, une autre rencontre au sommet !

Le pipit maritime

Voici un oiseau qui m’a accompagné pendant tout mon séjour en Bretagne : le pipit maritime. C’est dans l’herbe rase et sur les rochers que je l’ai observé à de très nombreuses reprises.

C’est une espèce qui est très liée aux rochers des bords de mer et je l’ai donc vu un peu partout, car le secteur des côtes d’Armor est très pierreux. S’il se cantonne au niveau des rochers pour se reproduire, il arrive qu’il niche aussi dans les gazons en arrière des falaises.

Sur la photo précédente et sur la photo suivante, on notera la longueur du doigt arrière.

D’après Paul Géroudet, la densité moyenne est de 4 couples par km de côte maritime, pouvant aller jusqu’à 10 couples en Bretagne. C’est donc sans doute en Bretagne que l’on trouve les plus grandes concentrations de pipits. Ceux que j’ai vus il y a quinze jours étaient relativement peu farouches, notamment au Cap Fréhel.

En mai, la saison de reproduction est déjà bien avancée et bon nombre de pipits nourrissaient leurs jeunes.

Le macareux moine

L’archipel des Sept-iles, en Bretagne, n’abrite pas que des Fous de Bassan.


Parmi les autres espèces : le macareux moine, dont il ne reste que le millième de la population du début du 20ème siècle. On est loin, très très loin des 20 000 couples des années 1900. Pour trouver cet oiseau, il faut scruter les eaux et y rechercher des petites formes sombres. Avec un peu de chance, quelques macareux apparaîtront entre deux vagues.

Les macareux des Sept-Iles reviennent sur leur lieu de nidification en mars-avril. Les couples sont déjà unis bien avant leur retour, ce qui n’empêche que les couples se livrent pendant tout le printemps à de nombreux jeux amoureux (notamment des révérences à n’en plus finir).

Je n’ai pas d’images relatives à la nidification, mais en voici les grandes lignes : nidification en colonie ; nid installé dans un terrier que le macareux creuse lui-même (jusqu’à 2,5 m de profondeur), parfois volé à un lapin qu’il n’hésite pas à déloger ; fidélité au nid, année après année ; un seul oeuf ; jeune nourri 6 à 8 fois par jour (en moyenne 20 petits poissons par nourrissage, capturés à proximité immédiate de la colonie) ; jeune abandonné par les parent à l’âge de 6 semaines, ce qui l’oblige, affamé, à gagner au bout de quelques jours la mer, toujours à la nuit tombante ; abandon de la colonie en août : les macareux vivront toute la mauvaise saison en mer, à quelque distance du littoral.

L’observation du macareux moine (surnomme aussi « perroquet de mer ») a été pour moi l’un des plus grands moments de mon petit séjour en Bretagne.

Grands bluesmen (6)

LE LOUP HURLANT
Son vrai nom est Chester Arthur Burnett.  Celui qui allait devenir le grand bluesman Howlin’ Wolf que nous connaissons est né en 1910 dans le Mississippi. Son grand-père lui racontait d’affreuses histoires de loups qui allaient venir les dévorer et cela lui inspirera plus tard ce nom de scène.

Après une adolescence passée dans les champs de coton, il sera initié à la guitare dans les années 1920 par le grand Charles Patton puis à l’harmonica dans les années 30 par Sonny Boy Willliamson. Ce n’est que tardivement, en 1945, après avoir passé quatre années à la guerre sous les drapeaux, qu’il décide de se lancer dans la musique.

Chester Arthur Burnett fut l’un des premiers guitaristes à utiliser une guitare électrique, il formera un groupe à Memphis en 1948 et c’est à ce moment-là qu’il prendra le nom de Howlin’ Wolf.

Il enregistre ses premiers titres en 1950-1951.

http://www.youtube.com/watch?v=4Ou-6A3MKow

En 1952, il décide de se consacrer uniquement au chant et part pour Chicago où il est l’un des fondateurs du Chicago blues. S’ensuit alors une carrière fructueuse avec de nombreux enregistrements chez Chess Records et une collaboration avec Willie Dixon.

http://www.youtube.com/watch?v=A1FK620bS7A

Comme pour beaucoup de bluesmen, la carrière de Howlin’ Wolf décline à la fin des années 50 en raison du changement des goûts musicaux du public noir pour repartir en Europe dès le début des années 60 grâce à l’impulsion des groupes de rock européens.

Les Rolling Stones, en reprenant son titre Little Red Rooster contribueront beaucoup à le remettre en selle.

http://www.youtube.com/watch?v=ZiZ-sW38cT0&feature=related

Howlin’ Wolf connaîtra un vrai succès pendant toute les années 60 en Europe et décèdera le 10 janvier 1976.

Goélands en vol (1)

Contrairement à la plupart des ornithos, ce sont les espèces d’oiseaux communes qui ont le plus ma faveur. J’aime les hirondelles, les moineaux et les mésanges. Et quand je vais au bord de la mer, comme la semaine dernière en Bretagne, c’est aux goélands que je consacre le plus de temps. Et en plus j’aime l’air de pirate qu’ont la plupart des espèces. D’ailleurs sternes et autres espèces fragiles vous le diront : les goélands sont de véritables pirates ! Même les inspecteurs des impôts font pâle figure à côté d’eux, c’est vous dire !


Je pense avoir fait jusqu’à présent des milliers d’images de goélands en vol. C’est devenu une habitude pour moi, une espèce de rendez-vous régulier. Dès que je suis au bord de la mer, je passe une partie de mon temps à les observer et à les photographier. Le vol du goéland m’attire particulièrement. Voici une petite sélection de photos réalisées la semaine dernière. Il y en aura d’autres plus tard.


Désolé si je consacre tous mes articles actuels aux oiseaux de Bretagne (mes amis jardiniers de ce blog doivent patienter). Mais je repars dans une semaine pour une autre destination et je sais que si je ne mets pas en ligne mes photos d’oiseaux marins prises la semaine dernière, elles ne seront jamais utilisées sur ce blog (c’est ainsi que j’ai une cinquantaine d’articles en retard sur les oiseaux de Camargue, de Corse, de Lozère, du Finistère, de Texel, sur les papillons de la Brenne … qui ne seront jamais publiés, faute de l’avoir été en temps voulu).

Le phoque gris

Avec l’archipel de Molène dans le Finistère, la réserve des sep-îles, dans les Côtes d’Armor, est le seul lieu où se reproduit le phoque gris. Il trouve autour de l’île Rouzic et des autres îles de l’archipel le lieu le plus tranquille qui soit : aucun dérangement par l’homme, aucun prédateur.

Un trentaine de phoques ont ainsi élu domicile dans ce lieu privilégié. J’ai eu la chance d’en observer quelques-uns la semaine dernière autour des rochers des Cerfs, série d’affleurements rocheux qui se découvrent à marée basse.


Ce n’est qu’en visitant les Sept-Iles à bord des Vedettes de Perros-Guirec qu’on pourra voir parfois une grosse tête émerger de l’eau.


Les phoques se reposent souvent dans l’eau à faible profondeur et sont obligés de venir régulièrement à la surface pour respirer (sinon ils suphoquent !).

Avec la marée descendante, les phoques finissent pas être hors de l’eau et se retrouvent à l’air libre sur une saillie rocheuse.


J’ai eu la chance d’en photographier quelques-uns (et notamment une femelle avec son jeune), mon appareil photo étant muni d’un autophocus !


Ceux qui vont régulièrement aux Sept-Iles peuvent entendre toute la panoplie des cris de notre animal : les cris de salutation au moment du départ (« phoqu’ j’m’en aille ! »), les cris violents émis lors des affrontements (« phoqu’ tu t’casses ! »), les cris d’apaisement de la femelle face à ses jeunes qui se battent (« phoqu’ça cesse ! ») et Dupdup a même réussi à entendre (mais ne le répétez pas, ça ferait des jaloux) le célèbre cri d’amour du phoque (« I phoque you »).

Complétement louphoque !

Le Fou de Bassan (2)

Petites précisions à propos de l’histoire de l’île Rouzic qui accueille aujourd’hui plus de 21 000 couples de Fous de Bassan.

En 1912, la Société des Chemins de Fer de l’Ouest offre à ses clients des « safaris » : on va sur l’île Rouzic pour y tirer les macareux moines. Triste exploit ! En 2 ans, la population de macareux tombe de 20 000 … à 2 000 seulement ! Des personnes amies des oiseaux s’en émeuvent et mènent une action. La chasse est alors interdite sur tout l’archipel. La LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) naît dans ces circonstances. L’île Rouzic deviendra alors en 1912 la première réserve naturelle … à titre privé, car la reconnaissance nationale ne viendra qu’en 1976.

Dans les années 20 et 30, après une longue traversée du désert qui a duré tout le 19ème siècle, les Fous de Bassan qui avaient jusque-là subi de nombreuses destructions sur toute la zone Atlantique Nord, reprennent de la plume de la bête. Les populations des îles anglo-saxonnes sont si dynamiques qu’elles débordent de leur aire de répartition habituelle. C’est donc naturellement qu’une trentaine de couples de Fous de Bassan, favorisés par le calme qui règne désormais sur l’île Rouzic, viennent s’y installer en 1939.


Pendant les premières années, l’augmentation du nombre d’oiseaux nicheurs a été plutôt lente (chez les espèces sociables, il faut souvent un nombre minimum d’oiseaux pour que s’enclenche une véritable stimulation de reproduction). Huit ans plus tard, en 1947, ils ne sont encore que 47 couples. Mais la croissance de la colonie est ensuite fulgurante :
1 600 en 1960,
3 000 en 1970,
4 100 en 1975,
8 200 en 1991,
9 250 en 1992,
11 444 en 1994
15 122 en 2000
16 745 en 2003
21 393 en 2009.

Potentiellement, l’île Rouzic pourrait accueillir trois fois plus d’oiseaux. Mais d’ici là, peut-être aura-t-elle essaimé ailleurs !

Le Fou de Bassan (1)

C’est en 1986 que je suis allé pour la seule et unique fois de ma vie observer les fous de bassan de l’île Rouzic, dans l’archipel des sept-îles au large de Perros-Guirec. J’en garde un souvenir magique et encore très vivace.

J’ai eu l’occasion d’y retourner pour la deuxième fois la semaine dernière, sachant par avance que le spectacle allait être encore plus grandiose. Car le nombre de couples de fous ne cesse d’augmenter au fil des années. L’an passé, ils étaient plus de 21 000 couples à se reproduire sur l’île, soit quatre fois plus que lors de ma première visite (je parlerai de l’évolution des effectifs dans un prochain article).

Une telle quantité d’oiseaux se remarque de très loin et la colonie est visible depuis le continent par temps clair (l’île est située à 8 km environ de Perros-Guirec). Une immense tache blanche couronne l’île Rouzic.

Le voyage en direction de l’île Rouzic se fait plusieurs fois par jour, lors de circuits organisés par les Vedettes de Perros-Guirec. Je m’attendais au pire, à un truc très touristique. Mais non, les deux personnes qui animent le voyage de leurs commentaires sont des gens très compétents et passionnants.

L’île se rapproche. Les premiers oiseaux apparaissent dans le ciel et c’est l’étonnement général, tant la quantité d’oiseaux est immense.

La plupart des fous sont sur l’île mais quelques groupes stationnent sur les amas rocheux qui dépassent de l’eau.


Les Fous survolent sans cesse le bateau, certains passant à moins d’une dizaine de mètres. Impressionnant, quand on sait la taille de l’oiseau (l’un des plus grands oiseaux de mer : 85 cm de long, 1,80 m d’envergure) ! Magique !

Blog en congés

Le prochain article ne paraîtra que le lundi 17 mai. En attendant je vous laisse discuter sur le dernier article de Luc ou sur « le clan de l’ours des cavernes » ou encore sur tout autre article de ce blog. Et vous pouvez mettre à profit cette petite pause du blog pour lire le bûcher » que notre amie Etincelle nous propose pour le prochain rendez-vous littéraire du mois de juin.
Pendant ce temps-là, je file en Bretagne. Quitter les fous de ce blog pour des fous de Bassan, quelle drôle d’idée ! :biggrin:
Bonne semaine à tous.

Les vieux témoins (2)

Un article proposé par Luc.

Jadis, oh, temps jadis
S’étendait en mon pays
Une forêt immense
De chênes et de hêtres
De fougères et de clairières
Intimes et mystérieuses.

Le paysage condruzien à bien changé depuis ces temps anciens, et parfois, je me demande si je pourrais supporter maintenant, ces forêts épaisses, sans horizon, qui sont le biotope naturel de la Belgique en général, et de «mon» Condroz en particulier.
Le Condroz est cette bande géologique, de collines légères que borde par le nord, la dépression de la Famenne, évoquée dans le premier article consacré au vieux témoins. C’est une alternance de cultures, (colza, céréales) de vaches et de bois, c’est un mélange étrange d’églises et de granges, pour rependre les mots de Julos Beaucarne.
Ce sont ces petits bois qui aujourd’hui retiennent mon attention.
Je ne sais pas si en France, dans les milieux naturalistes, l’expression est usitée, mais chez nous, sachez que des temps anciens, il nous reste les «lambeaux»…
Essentiellement des lambeaux de prairies calcaires en Famenne, et des lambeaux forestiers en Condroz.
Les lambeaux : le costume des pauvres.
Sur les photos qui suivent, des exemples de ces habits forestiers déchirés.
Souvent, ils persistent dans les endroits les moins confortables:  les gerçures de la terre, les parcelles inexploitables.

Ne nous fions pas aux apparences: derrière ces images bucoliques, se cache autre chose. Les trésors de la nature se méritent, nous le savons tous. Ici, pas de tondeuses à gazon, pas de gravier dans les chemins, pas de chemins…  L’entrée se négocie.

Une fois passé les clôtures à vaches, les éventuels ruisseaux bordés d’orties, les pruneliers et les aubépines, c’est un autre monde qui s’offre à nous. Un monde de trésors rares, celui des plantes étranges, des animaux mal connus ou mal aimés du grand monde, le monde des blaireaux justement, dont on parle beaucoup sur le Blogadupdup, le monde du mariage du végétal et du minéral, celui du chaos, celui de l’équilibre : le monde de la beauté.

Et enfin, pour les petits malins, ceux qui se sentent un peu cousins avec les blaireaux, les cloportes et les limaces, la récompense est au bout du voyage. Car là où cohabitent la pierre et la mousse, le blaireau et la parisette, la mercuriale le frêne et le charme, se cachent les morilles!!!

Alors, à mon goût, les morilles se mangent comme tous les champignons : le plus simplement possible. Un peu de sel, un peu de poivre, une sacrée bonne dose de crème fraîche, et le tout sur un morceau de pain grillé. Bon appétit!
N’oubliez pas que la morille crue ou mal cuite est toxique et que pas lavée, vous avez toutes les chances de manger un de mes cousins…!!!

Prochainement sur ce blog : « le bûcher »

Une proposition de lecture faite par Etincelle
Le rendez-vous littéraire du blogadupdup nous fait voyager dans l’espace et dans le temps, et ceci à moindre frais.
De la Patagonie au Groenland, en passant pas les Balkans, le Maroc ou le Massif Central, nous en aurons parcouru du chemin ensemble.
Avec tous ces retours en arrière jusqu’aux siècles derniers et même jusqu’à la préhistoire, nous l’aurons fait chauffer la machine à remonter le temps.
Aujourd’hui, je vous propose de faire une halte dans les Corbières, au treizième siècle, avec le livre Le Bûcher de Georges Bordonove.
Plus exactement dans un extraordinaire petit village du sud de la France, citadelle construite sur un éperon rocheux en forme de proue de bateau … Minerve

Sur fond de croisade des Albigeois, pendant laquelle eut lieu la tragédie Cathare, ce roman « mêle avec une rare maîtrise l’Histoire, le sang, la foi, la volupté et la mort. »… et la trahison.
Tout comme La vierge froide et autres racontars de Jorn Riel, La jeunesse du monde de Paul Vialar et Qui se souvient des hommes de Jean Raspail, c’est un des livres que j’ai le plus offert.
Cela suffira-t-il pour vous inciter à le lire ?

Bon voyage … dans le sud de la France au moyen-âge !

Le clan de l’ours des cavernes

LES ENFANTS DE LA TERRE, de Jean Auel. Tome 1 : Le clan de l’ours des cavernes
L’image qu’on se fait de l’Homme préhistorique a la vie dure : un homme velu, vêtu de peaux de bête, qui tient à la main un gourdin (non non, je ne parle pas de son sexe !) et de l’autre une femme qu’il tire par les cheveux.

Même si l’on a encore parfois cette image dans la tête avant la lecture de ce livre, impossible de la conserver ensuite. Pourtant, ce premier tome des Enfants de la terre – le clan de l’ours des cavernes – ne parle pas de nos ancêtres directs mais d’une espèce d’Hominidé (le premier du genre Homo) qui a disparu depuis longtemps de la terre : l’Homme de Neandertal.
(image extraite de ce site)

C’est dans un clan de ces premiers hommes qu’atterrit Ayla, une fillette de cinq ans qui a miraculeusement survécu à un tremblement de terre. Mais elle vient d’ailleurs, d’un peuple qu’on appelle tout au long du roman « les Autres ». C’est elle, cette jeune fille, qui est notre ancêtre. Elle est Cro-magnon (le terme n’est pas employé dans le roman, mais on le devine vite). S’ensuit, au cours des deux premiers tomes des Enfants de la terre, une comparaison entre deux cultures, entre deux modes de vie, entre deux espèces distinctes, l’une qui n’a aucune faculté d’adaptation à une situation nouvelle et qui est sans doute destinée à disparaître de la terre, l’autre qui a en elle la capacité à inventer, expérimenter, évoluer … Le combat est inégal, on le sent au fur et à mesure que la petite Ayla grandit.

Comparés à nous, humains d’aujourd’hui, les membres du clan sont assurément plus primaires. Mais on est séduit par le monde harmonieux qu’ils ont réussi à bâtir malgré tout. Bien sûr, il s’agit d’un roman mais les paléontologues les plus renommés ont été séduits par ces enfants de la terre, preuve que la vérité ne doit pas être bien loin. Les croyances des hommes du clan, basés sur le monde des esprits et sur les totems peut paraître absurde. Mais on finit par rentrer dans ce monde qui n’est, au final, pas si étrange que ça. Et on finit par se dire que finalement ces croyances-là ne sont pas plus ridicules que celles des hommes modernes que nous sommes. Il y a beaucoup de cohérence dans la spiritualité de ce peuple.

(image extraite de ce site)

Même si les attitudes des membres du clan nous semblent parfois étrangères et incompréhensibles, les sentiments qu’éprouvent les uns et les autres sont finalement assez proches des nôtres (il y a de l’amour, de la jalousie, de la haine, de la bienveillance) et les personnages du roman, de ce fait, en deviennent vite attachants, qu’il s’agisse de Brun, d’Iza ou de Creb.

Ce sont sans doute les rapports avec la nature qui constituent l’aspect le plus fascinant de ce livre. Il y a, emmagasiné dans le cerveau d’Iza, une somme de connaissances sur les plantes qui ferait frémir le moindre botaniste d’aujourd’hui. Pas des connaissances au sens scientifique du terme mais des connaissances plus instinctives, empiriques, et qui viennent de loin, de très loin même, transmises par dix mille générations d’aïeux.

C’est sans doute dans le tome 2 – La Vallée des chevaux – (dont nous pouvons aussi parler dans la discussion) que les rapports avec la nature sont les mieux décrits.

La vie à cette époque était dure. Il fallait lutter en permanence contre les éléments naturels et les autres êtres vivants. Mais aussi dure soit-elle, n’y a t-il pas derrière cette vie, avec ce contact permanent de la nature, le sens du rituel qui est admirablement décrit dans ce livre et le sens de la communauté, une certaine forme de paradis perdu ?

Professions en crise !

Avec cette crise,  tout le monde souffre :

Les boulangers ont des problèmes croissants.
Chez Renault,  la direction fait marche arrière, les salariés débrayent.
A EDF, les syndicats sont sous tension.
Coup de sang à l’usine Tampax.
Les bouchers veulent défendre leur bifteck.
Les éleveurs de volaille sont les dindons de la farce  : ils en ont assez de se faire plumer.
Pour les couvreurs, c’est la tuile.
Les  faïenciers en ont ras le bol.
Les éleveurs de chiens sont aux abois.
Les brasseurs sont sous pression.
Les cheminots menacent d’occuper les locos : ils veulent conserver leur train de  vie.
Les veilleurs de nuit en ont assez de  vivre au jour le jour.
Les pédicures  doivent travailler d’arrache-pied.
Les  ambulanciers ruent dans les brancards.
Les  pêcheurs haussent le ton.
Les prostituées sont dans une mauvaise passe.
Sans oublier les imprimeurs qui sont déprimés et les cafetiers qui trinquent,
Les carillonneurs qui ont le bourdon,
Les électriciens en résistance,
Et les dessinateurs qui font grise mine …

Je suis sûr qu’entre tous les blogueurs du blogadupdup, on pourrait compléter cette liste, non ?

Le paillage au jardin

Nous voici arrivés à une période où il est difficile de manger un peu de verdure. Il n’y a plus grand chose au jardin et les quelques légumes présents sont précieux. Ainsi ces salades « merveille d’hiver » dont j’ai déjà parlé et qui doivent impérativement être semées en septembre en vue d’une récolte ultérieure en avril et début mai de l’année suivante.

Les poireaux font aussi partie des rares légumes subsistant de l’année précédente.

Ces deux légumes vont permettre de faire le joint avec la récolte des premiers légumes semés en 2010. Les prochaines salades à consommer sont déjà belles mais il faudra encore attendre une quinzaine de jours pour qu’elles soient de bonne taille.


Les salades aiment le frais. Et la tendance, année après année, est plutôt au sec. Alors que faire ?

Je suis en train de changer de méthode de culture car je suis convaincu que le sol doit rester le moins possible à nu. J’utiliserai peut-être la technique du BRF (Bois Raméal Fragmenté) dans les années qui viennent, mais je ne sais pas encore si je vais vraiment m’équiper d’un broyeur. Pour l’instant, je vais me contenter d’une technique moins onéreuse.

Ce printemps, j’ai remarqué que le sol était infiniment plus meuble et plus facile à travailler là où j’avais mis de la paille l’été précédente dans le but de maintenir un peu d’humidité au pied de mes tomates. Alors j’ai décidé de pailler l’ensemble du jardin. Ce qui va assurément permettre à toute une microfaune de vivre et de faire vivre le sol.

Certains d’entre vous pratiquent-ils cette technique ?