Il y a tout juste deux ans, j’avais consacré un premier article à mes observations nocturnes de blaireaux. Et puis je n’ai pas pris le temps d’écrire de nouvelles choses, c’était une époque où le blog allait très (trop ?) vite et beaucoup de projets d’articles étaient alors passés à la trappe. J’avais pourtant annoncé une suite … La voici au bout de deux ans seulement.
Je pars toujours en forêt les mains vides, sans appareil photo. J’ai l’impression de troubler la quiétude nocturne de la forêt lorsque le flash et l’appareil se déclenchent. Pourquoi a-t-il fallu qu’au dernier moment, avant-hier soir, je prenne mon appareil ? Je ne sais pas trop … Pourquoi a t-il fallu que je me poste juste devant un des terriers duquel je n’ai jamais vu sortir le moindre animal ? Je ne sais pas trop non plus … Mais mon intuition était bonne : il faisait encore un peu jour (20H18) lorsqu’une petite tête a émergé du terrier. Une puis deux, trois, quatre, cinq et six ! Au total deux adultes avec quatre jeunes. La famille au grand complet ! A ma grande surprise, alors que j’étais très près d’eux, aucun n’a réagi au bruit du déclenchement.
A un moment donné, un blaireau a grogné violemment. Ce grognement a été provoqué par l’irruption soudaine d’un renard qui a déboulé au milieu des blaireaux comme dans un jeu de quilles. Le renard est parti et les blaireaux ont continué de jouer tranquillement. Je ne ramène aucune bonne photo, les conditions de prises de vue étaient mauvaises, mes quelques photos ont été faites sans téléobjectif, sans flash et en haute sensibilité (3200 iso). Il ne s’agit donc que de documents …
Au bout d’un quart d’heure, un adulte un jeune sont rentrés au terrier. L’autre adulte et les trois autres jeunes sont partis en forêt.
Je suis reparti sur la pointe des pieds avec déjà l’idée de revenir dès le lendemain …
Waouh, même si les photos sont de moins bonne qualité que celles auxquelles tu nous a habitués, on est sacrément contents de les voir.
D’abord, cela veut dire plein de moments futurs exceptionnels pour toi (tu es sûr que Joëlle ne vas pas être jalouse si tu sors tous les soirs ! LOL) et ensuite, cela nous permet d’admirer quand même ces animaux qui sont vraiment très beaux.
Ces têtes barrées de noirs et blanc sont d’un esthétisme ! :wub:
Ces images me rappellent de bien beaux souvenirs, ça fait longtemps que je n’ai pas guetté un terrier.
Je trouve que la qualité des images et la pénombre restituent bien l’atmosphère qui règne lors de ce genre d’affût : pas sûr que quand l’appareil verra mieux que nos yeux il nous restitue une image fidèle à l’observation…
Je pense que chacun devrait avoir fait cette expérience au moins une fois dans sa vie : se poster seul à la nuit tombée devant un terrier et attendre jusqu’à la nuit noire ! Questions sensations, il s’en passe des choses !
Et le lendemain, as-tu eu la chance d’assister à une nouvelle sortie nocturne ?
Pour ma part, je ne trouve pas que ces photos soient de moins bonne qualité que les autres, celles-ci semblent plus « vraies », enfin je veux dire que, étant donné les conditions d’éclairage, on a vraiment l’impression que c’est notre oeil qui les voit directement, et c’est magique. je n’apprécie pas forcément certaines photos (en expo ou autres) trop parfaites qui le sont tellement que l’on fini par se demander si « photoshop » n’est pas derrière elles et cette interrogation me gène souvent et finalement me fait dévaloriser le travail de l’artiste.
J’aime tes blaireaux photographiés dans ces conditions, je ne doute pas que tu nous feras encore de beaux clichés, tu as le bon poste d’observation et finalement c’est ça le vrai défi ! :wub:
Oui, le lendemain soir, c’était super ! Mais je n’en dis pas plus pour l’instant !
Le temps que j’écrive mon commentaire, Christophe avait bien exprimé ce que j’ai ressenti et j’adhère évidemment complètement. Tu vois Bernard que je ne suis pas la seule à avoir ce sentiment. Et puis il faut bien le dire, que ces photos me ramènent à un vécu de jeunesse, lorsque je suivais le photographe animalier qui oeuvrait sur le domaine de mes grands parents, et lorsque je partais à la « traque » de beaux spectacles à immortaliser sur une pellicule, et à l’époque, nous n’avions pas d’appareil aussi performant que ceux de maintenant, même si nous possédions alors le top du top. Cette passion m’a été transmise par cet homme et ceci dit, seule une bonne observation du milieu, de jour, nous permet de situer les bons postes d’observation nocturne. J’ai passé bien des heures à l’affût, seule dans la nuit, à guetter, épier, l’oreille aux aguets. Moments intenses de communion avec la nature, avec soi-même….. avec parfois des retours à la civilisation bredouille, mais tellement riches… tellement intenses, que ces moments là, on n’a pas envie de les faire partager.. cela rentre dans le domaine de l’intime.. , de l’exclusif.
Eh! Bernard, tu nous appâtes et tu nous laisses sur notre faim.. c’est pas juste…mais je suis sûre que tu nous réserves de belles surprises…
Bon il faut que j’aille payer le parcmètre sinon gare au PV, vous n’avez pas ce problème vous, quelle chance….
Ces photos me rappellent aussi de bien beaux souvenirs dans les bois de Brussey dans les années 1990 à l’époque des centres de vacances de la maison de la nature ! Certaines semaines, tous les enfants en vacances à la maison de la nature voyaient les blaireaux au moins une fois dans la semaine à moins de 10 mètres : émotion garantie ! Chaque soir, un animateur accompagné de 3 ou 4 enfants entassés dans la 4L allait à l’affût. La mise en condition commençait avant de partir : vêtements sombres et non synthétiques, manches longues contre les moustiques, …les conseils fusaient pour avoir une chance d’observer les blaireaux. je me souviens de la tension qui montait dans la voiture, puis lors de la marche d’approche à pas de sioux jusqu’au moment où nous atteignons le poste d’affût. Là, quelques minutes étaient nécessaires pour que chacun trouve une position confortable dans laquelle il faudrait rester tout le temps de l’affût. Arrivait alors « l’heure des merles », puis, la pénombre, sous le bois d’épicéas, devenait plus épaisse. Les yeux rivés sur les gueules des terriers nous croyons voir quelques choses, mais non, rien. Et puis soudain, un museau rayé pointait puis disparaissait avant de réapparaître encore timidement puis redisparaissait…ça y est, ils nous ont senti, ils ne sortiront pas, mince alors, on a fait trop de bruit, satanés moustiques, et puis tout à coup fracas de feuilles mortes, grognements, cris de « poule d’eau », bruyants grattages, câlins affectueux ou castagnes fraternelles, 1, 2, 3, 4, 5, …jusqu’à 8 blaireaux sortaient du terrier et restaient jouer sous nos yeux : courses poursuites, empoignades, roulades, galipettes, tout ça dans un « vacarme silencieux » qui pouvaient durer de longues minutes. Nous attendions alors que tout ce petit monde s’en aille en forêt pour nous éclipser aussi discrètement que possible, les muscles engourdis, des fourmis dans les jambes et des images pleins la tête. La tension retenue jusque là s’échappait en fous rires à notre retour dans la voiture…
Un jour sur ce blog, j’ai dit à Yves que ce que j’aimais dans ses photos, c’est qu’on y voyait les oiseaux comme tout le monde peut les voir. (Avec un peu de patience quand-même). Et Fransisca trouve les mots: »on a vraiment l’impression que c’est notre œil qui les voit directement, et c’est magique ». Ces photos là me motivent vraiment à me reglisser dans le fond des bois…
Y a-t-il en Franche-Comté, comme dans mon Condroz depuis quelques années, un explosion de la population des blaireaux? Chaque année, j’en trouve deux ou trois accidentés de la route et autant en vadrouille, sur le chemin du retour du boulot, vers 22 h. Il y a 20 ans, je connaissais à peine cette bête de nom.
Par chez nous, cette explosion est clairement liée à l’interdiction du gazage des terriers de renards!
Yann, très beau ton témoignage ! J’en garde des souvenirs très vivaces et c’est autour des terriers de blaireaux dont tu parles que j’ai connu mes plus grandes émotions de naturaliste.
Très beau reportage , ces images nous font partager toute l’émotion qui a dû t’envahir lors de l’apparition des blaireaux à quelques mettre de toi .
20H18 et il faisait encore un peu jour !!! Alors , On habite pas dans la même région !!
Et puis pour ce qui est de la qualité des photos ( bruit dans l’image à 3200 ISO ) . Tout le monde ne peut pas se permettre d’avoir un Nikon D3X pour faire des images comme dans les magazines style « image nature » !!
Pour moi , Le logiciel ( et pas le joliciel !!!) « Photoshop » est un prolongement à l’appareil numérique ( comme la table de mixage est au micro en musique . ). Il permet la créativité mais surtout , de retranscrire à l’image les couleurs que notre oeil à vu dans la nature , ce qui est rarement le cas avec les appareils numériques aux prix abordables pour un ouvrier amateur de photographie ( combien de fois n’en ai-je pas fait la désagréable expérience !!).
Malheureusement ( encore !! ) ce logiciel est bien trop cher pour moi .
Et l’essentiel n’est t-il pas ce moment seul face à l’animal … J’ai passé de longs moments ce week-end avec les alouettes des champs . Allongé dans l’herbe jusqu’à ce qu’elles se rapprochent à moins d’un mètre de moi pour m’observer , faire des petits bons , partir dans un vol territorial haut dans le ciel et redescendre à quelques mètres de moi pour ce rapprocher à nouveau en se glissant à travers les hautes herbes , tourner autour de moi et recommencer …. Et après ça , je rentre chez moi heureux comme quand j’avais 10 ans et que les alouettes venaient danser autour de moi … C’est vrai , Je gardai ces moments magiques pour moi seul … Car , qui aurai cru à ces histoires , n’étant qu’un gamin plein d’imagination et n’ayant à cette époque , aucun appareil photo pour « prouver » mes dires .
Je ne cesse de poser la question sans trouver de réponse. Pourquoi dit-on le terme « blaireau » est-il péjoratif?
Je ne cesse de reprendre les gens qui l’utilisent en ce sens. Je leur remonte les bretelles.
« L’argot des années 1980 traite de « blaireau » celui qui « flaire » avec méfiance le monde extérieur parce qu’il « ne sort jamais de son trou », et « blairer », en argot classique, vient de blaireau, celui qui a du nez et qui sait flairer. »
Encyclopédie Larousse
Le mot « blaireau » vient de l’ancien français « bler » (tacheté qui vient lui même du francique « blari ») Pour des raisons évidentes, « blairer » a pris le sens de « sentir mauvais » dans la langue populaire, d’où l’expression « je ne peux pas le blairer » (le sentir)
Blaireau en breton se dit BROH, la femelle est la blairelle et les petits des blaireautins ou blairetons.
Certains livres traitant du blaireau font état, « il n’y a pas si longtemps, de jeux du cirque organisés en Belgique. Le jour du combat est annoncé par voie d’affiche où l’on cite le nom des chiens célèbres qui figureront dans la lutte. Ces batailles sont parfois meurtrières pour les assaillants. On a vu des blaireaux renversés sur le dos, gueules ardentes, griffes ouvertes, tenir en respect quatre ou cinq chiens »
Voici un extrait du Dictionnaire des Forêts et des Chasses paru en 1846 sous la plume de Léon Bertrand
« Quadrupède paresseux, défiant et solitaire qui se réfugie dans les bois et s’y crue une demeure souterraine. Son corps est allongé, il a les jambes courtes. Le blaireau se défend avec courage contre les chiens qu’il peut blesser profondément.
Cet animal mange de la viande et des oeufs (lapereaux, lézards, serpents, oeufs d’oiseaux et miel)
Sa chair n’est pas mauvaise. On fait avec sa peau des fourrures grossières, des colliers pour chiens et des couvertures pour les chevaux.
Quand il est vieux, il devient aveugle et certains naturalistes prétendent qu’alors d’autres blaireaux lui apportent à manger…. »
No comment !
« s’y crue » vous aurez rectifié pour « s’y creuse » Désolée
Je ne peux pas blairer ceux qui ne blairent pas les blaireaux.
« Il existe mille raisons pour faire ranger le blaireau dans la catégorie des bêtes puantes. »
« Ce méchant quadrupède (…) qui prélèvent des dépouilles opimes sur la noble industrie des vignerons et du laboureur (…) est l’image parfaite de ces parasites commerciaux qui s’arrondissent, eux et leur bourses, aux dépens de tous les travailleurs. »
« Le peuple belge se montre avide de ces combat (avec les chiens) comme le peuple de Madrid de ses courses de taureaux. »
A. Toussenel. « L’Esprit des Bêtes » 1847
Tu comprends mieux mait’nant, Jenofa? :whistle:
Tu as vu Francisca, nous avons les même lectures…
Yann, on s’y croirait !
J’apprécie d’autant plus que mes enfants sont passés par la Maison de la Nature de Brussey et ont fait partie des chanceux qui sont allés voir les blaireaux dans les conditions que tu décris.
Etant trop jeunes à l’époque pour raconter aussi bien, il aura fallu le blogadupdup et le commentaire de Yann pour que je puisse imaginer ce que mes enfants ont vécu ces jours là.
Merci bien à tous les deux !
Bernard, y a t’il des indices particuliers qui permettent de savoir si un terrier de blaireau est habité ?
J’en connais un pile dans mon coin à champignons, mais n’allant aux champignons qu’à l’automne et en journée, je n’y ai jamais vu de blaireau.
Pour revenir aux photos, nous sommes donc tous d’accord pour dire que la qualité technique d’une photo ne fait pas forcément sa valeur.
L’émotion ressentie est sans doute ce qui est le plus important …
Une fois, ce sera parce que, comme ici, la photo transmet ce que l’on aurait vu. Une autre fois, ce sera au contraire parce qu’elle transmet la scène telle qu’on n’aurait pu la voir, sous un autre angle par exemple ou avec une autre perspective.
On peut aussi ressentir une grande émotion à la vue d’une photo parfaite, naturelle ou même retravaillée.
Il est réducteur de ne vouloir apprécier qu’un seul style de photo, je crois.
On ne recherche pas la même chose et on ne regarde pas de la même façon une photo d’art et une photo reportage.
Faut-il vraiment dévaloriser l’une par rapport à l’autre ?
J’ai fait lire à Michaël, qui passait justement par là, le commentaire de Yann.
Cela lui a rappelé des souvenirs.
Il ne se souvient pas être allé voir les blaireaux en voiture, mais en marchant sur environ 800 mètres. C’est possible ? Il n’ a pas non plus le souvenir de moustiques.
C’était aussi dans les années 1990, à peu près.
Par contre, il se souvient très bien des chouettes effraies dans le grenier de la Maison de la Nature.
Tu sais, Luc, je fais l’âne pour avoir le son—
Mais pardon aux ânes! Ah, ce vocabulaire!
Blaireau en breton se dit BROCH Francisca !!
Je ferai mieux de me relire avant de faire les mathématiques pour la validation du commentaire… C’est Broc’h !!!
:blush:
Réducteur…..réducteur…., vous avez dit réducteur !!!
Je n’ai pas l’impression d’être réductrice….. J’apprécie les photos artistiques en tant que photo artistique, parce qu’il n’y a pas d’ambiguïté, pas de subterfuge, on sait à quoi s’attendre et je suis tout à fait capable d’apprécier ce qui est annoncé, sinon pourquoi irais-je aux expos ?
Ce que je n’apprécie pas forcément c’est lorsqu’il y a duperie, lorsque certains photographes n’hésitent pas à présenter des photos, ultra-retouchées, bien loin de l’original… comme étant plus vraie que nature..
J’ai fait, il y a deux ans, un stage de « retouche de photos » avec photoshop principalement, et un autre système dont j’ai présentement oublié le nom. Et je sais, pour l’avoir exploité, qu’à partir d’une photo banale, sans grand intérêt, on peut arriver à créer une photo artistique en très peu de temps, dés que l’on en a acquis la dextérité…. quasiment indétectable à l’oeil non averti… Alors, si je vais voir une expo de ce genre de photo, ce n’est plus le sujet de la photo qui m’interpelle mais la créativité artistique de l’auteur à partir d’une simple photo, et alors je suis tout à fait capable d’apprécier l’artiste et sa création.
Quand il s’agit de photos telles que celles de Bernard, notamment celles des blaireaux, lorsque ces photos vous donnent l’impression d’un « visu » en direct, ça c’est du grand art, parce que précisément, ces photos me ramènent à des images et des tableaux animaliers que j’ai vécus en direct. Y a pas de tricherie, et qu’importe si la lumière n’est pas idéale, si la photo n’est pas impeccablement cadrée, l’important c’est le sujet photographié qui fascine….sans artifice et qui permet des émotions intrusives explosives.
« On ne recherche pas la même chose et on ne regarde pas de la même façon une photo d’art et une photo reportage », c’est une lapalissade….
L’important c’est de ne pas nous faire prendre des vessies pour des lanternes….:getlost:
Désolée, Yves pour l’orthographe que j’ai citée. Je me suis souvenue qu’en son temps, Bernard Hinault, était surnommé « le blaireau » pour sa pugnacité, et j’y ai trouvé l’orthographe que j’ai donnée. En refaisant d’autres recherches j’ai pu y lire qu’il était aussi orthographié « ar broc’h ».
Je suis tellement pris par ces soirées « blaireaux » que je n’ai même plus le temps de participer aux commentaires de ce blog. Désolé …
Mais je n’oublie pas les questions posées par les uns et les autres.
De toute façon, vous n’avez pas fini d’entendre parler du blaireau sur ce blog, je retrouve cette année, avec des conditions exceptionnelles d’observation, mon enthousiasme d’il y a vingt ans (j’ai failli à l’époque faire une thèse sur cet animal).
« Quadrupède paresseux » écrit Léon Bertrand … L’image ne va pas trop avec le grand ( par le talent !! ) Bernard Hinault … Bon je sais , Nanard est un bipède … Mais ça n’est pas un paresseux !!!
Petite anecdote sur une de mes photos .
Il y a quelques temps un commentaire arrivait sur une photo de Tarier pâtre sur une branche d’épine noire en fleurs . Le commentaires disait :
» Très belle photo vraiment magnifique …. Il est dommage cependant que l’oeil soit attiré par trop de fleurs sur la branche , on vient moins vite vers l’oiseau qui est pourtant superbe , malgré qu’il eut été préférable qu’il ne regarde pas le photographe …. Etc »
La prochaine fois , je demande à l’oiseau de ne pas bougé le temps d’enlever une bonne partie des fleurs …. Et qu’il regarde ailleurs … Et Sans sourire ce con !!!!
:silly:
Vingt ans après, cela peut être encore un bon sujet, tu ne crois pas, surtout si tes rencontres by night sont fructueuses et que tes sujets de thèse enrichissent tes observations ! En attendant, on veut bien partager tes constatations et de nouvelles photos! Ne pas nous faire trop languir s’il te plaît :wub:
Oui Bernard , mais derrière l’affût … Thèse et vous !!!
:tongue:
Ces jeunes blaireaux ont quel age ?
Les jeunes blaireaux naissent souvent en février mais ne sortent de leur terrier qu’en avril le plus souvent, parfois dans la dernière quinzaine de mars. A vue d’oeil, je dirais que ces blaireaux ont sans doute deux mois et demi, ils me semblent déjà assez gros pour la saison.
Etincelle, lorsqu’un terrier de blaireau est habité, ça se voit tout de suite, la terre est toujours remuée, il y a toujours des traces de griffes sur la terre à l’entrée du terrier.
J’aimerais être petite souris pour observer Bernard à l’affût et ses blaireaux! Le spectacle doit valoir son pesant d’or !
Tu ne te transformes pas en blaireau quand même pour les approcher, ni t’asperges de leur eau de toilette favorite …. :getlost:
Oh tu sais,, dans le silence de la forêt, la petite souris je l’entends arriver à 100 mètres. Mais si le petite souris s’appelait Francisca, je ferais semblant de ne pas la voir arriver, juste pour laisser l’illusion que les femmes, mêmes souris, sont discrètes ! :silly:
Dans dix minutes je pars, j’ai rendez-vous avec toute la famille blaireaux.
Oh! tu sais, la petite souris a été à bonne école pour apprendre à se déplacer en forêt en faisant le moins de bruit possible. Ce qui pourrait me trahir, si le vent m’était défavorable, c’est mon eau de toilette, redoutable ça et à proscrire.
Bonne chasse Bernard !
Bonne chasse photographique, cela s’entend !
La citation de Toussenel évoquée par Luc de Belgique :
« le peuple belge se montre avide de ces combats (entre chiens et blaireaux) comme le peuple de Madrid de ses courses de taureaux »
nous ramène à une réalité.
En France, nous avons aussi les corridas; les combats clandestins, malgré la législation, de chiens, notamment à Paris et en banlieue entre autres, avec paris (c’est une économie souterraine); de coqs batillards dans le Nord et le Pas-de-Calais, autorisés au nom du maintien du Patrimoine Culturel de la Région pratiqués dans des gallodromes, mais aussi clandestinement dans bien d’autres régions.
Sans parler des combats de chiens, de chevaux très prisés en Chine, et d’ours au Pakistan que l’on mutile avant le combat face à un chien en lui arrachant dents et griffes.
La cruauté humaine n’a donc pas de limite ?
Alors là, je n’en reviens pas d’avoir sur ce blog quelqu’un qui connaît Toussenel !
Il vaudrait mieux ne pas le connaître celui-là .
Ou le connaître mieux, Yves. Car derrière ses écrits « naturalistes » se cache une critique de la société. Et c’est quand-même un disciple de François Marie Charles Fourier, lequel est né à Besançon tout de même… :silly:
Bon, d’accord: il n’aimait pas les Juifs… :whistle:
Que je sache, Bernard n’a jamais fait d’affut au juifs… :devil:
Effectivement, je découvre sur wikipedia le côté antisémite et anglophobe du personnage. Mais sont traité d’ornithologie passionnel que j’avais lu il y a plus de vingt ans m’avait époustouflé. Il y parlait de quantités d’oiseaux impressionnantes à l’époque (par exemple, il parlait de « pluies de marouettes ») et cela m’avait laissé rêveur !
Hou la la, j’ai déjà plein d’articles à faire sur le blaireau, chacune des dernières soirées passées devant les terriers a été extraordinaire. Mais où vais-je trouver le temps ? Désolé, je ne peux pas être à la fois en forêt et devant mon ordi … ! :angry:
Sois le plus souvent possible en forêt en ce moment, fais-nous de belles cueillettes photographiques que tu partageras avec nous plus tard, il y a des émotions qui n’attendent pas…. d’autant qu’un évènement inattendu peut les obliger à quitter leur terrier pour un autre lieu..
Hou la la non, il en faudrait beaucoup pour qu’un blaireau quitte son terrier. Le renard oui, mais le blaireau non. Des générations complètes de blaireaux peuvent rester dans le même terrier pendant un millénaire. On en cite dans la littérature qui sont habités en permanence depuis le 11ème siècle.
Possible Bernard, mais j’ai souvenir d’un immense terrier de blaireaux, à plusieurs gueules, avoir été déserté pendant plusieurs années pour des raisons qui nous ont été inconnues, pour être, un jour, réinvesti, en Sologne. A la réflexion, je me souviens qu’en constatant leur départ, mon grand père avait dit « ils ont dû être empoisonnés ». J’étais gamine et je n’ai pas compris que cela signifiait que cette désertion était anormale. A l’époque, des appâts empoisonnés étaient distribués en forêt pour supprimer les renards. Le gibier (lapins, lièvres, faisans, perdreaux) était en abondance, et leurs prédateurs se reproduisaient également en grand nombre. A l’époque, un fléau en a aussi décimé quelques uns : la rage.
Oui, sans doute que déterrage et empoisonnement peuvent déclencher le départ des blaireaux. Heureusement, j’ai l’impression que ces pratiques ignobles sont devenues exceptionnelles, voire inexistantes, aujourd’hui dans ma région.
Alors, peux-tu répondre à ma question d’hier à 10h 44? C’est tellement flagrant ici…
La rage …. C’est ce que répandait Toussenel à propos des Juifs et on a vu plus tard le résultat !!
Mais comme dit un Breton célèbre … « C’est un point de détail de l’Histoire …. »
Le Blaireau est considéré comme indicateur de biodiversité et du bon fonctionnement de grands ensembles paysagers …. Pourquoi le chasse t-on alors qu’il ne fait pas parti de la liste des nuisibles ?
Pour le plaisir ?
Ces pratiques ne sont plus d’actualité aujourd’hui en Sologne, enfin, pas à ma connaissance, la population de blaireaux, fouines, martres, belettes et renards étant largement moindre, peut-être tout simplement parce que le petit gibier sauvage est bien moins abondant qu’autrefois, la régulation a dû se faire toute seule, et sans doute aussi parce que certains animaux ne sont plus considérés comme « nuisibles » dans ma chère contrée, mais je me souviens de « prises » de « nuisibles » par les gardes-chasse parmi lesquelles : corbeaux, corneilles, choucas, écureuils, hérissons et que sais-je encore pour lesquels ils percevaient une prime de destruction ! Inouï, non ?
J’ai oublié dans ma liste d’animaux considérés comme « nuisibles » à l’époque, une variété et pas des moindres : les rapaces diurnes et nocturnes également primés. Je revois un petit carton dans lequel pas mal de becs de ces oiseaux attendaient d’être portés à la mairie pour justifier une prime de destruction. Souvenir macabre !!
Oui , ce témoignage est inouï !!!
Un passionné des blaireaux (entre autres) doublé d’un naturaliste émérite, d’un peintre, graveur, sculpteur magnifique, et enfin d’un écrivain : Robert Hainard.
Je me souviens de gravures de blaireaux dont l’atmosphère n’était pas loin de celle des photos de Bernard.
Le site de la fondation Hainard n’en donne qu’une pâle idée (les couleurs ne sont pas terribles). Mais quiconque a vu une exposition de cet artiste sait quelles longues heures d’affût chaque œuvre suppose.
C’est vrai que ce tableau me fait penser à une des photos de Bernard !!
http://www.hainard.ch/popup_image.php/pID/54/mID/1?FHsid=1ec07b3885cc6a63c5ba785a2239a11d
Et comme dirait Bernard « Qui nous fait un article sur un livre de Hainard »?
Pas moi. J’ai tout lu de lui quand j’avais 14 ans. Ca a bouleversé ma vie comme toutes mes lectures de cette époque. Et c’est si fort que je suis incapable d’en parler. Ca me fait mal.
Laissez place à l’émerveillement, pas à l’agressivité. Laissez ça aux autres… ah nos émotions…:-)
Prendre le temps…chut….le temps…
c’est impossible mais on dirait qu’il y a un œuf dans le nid des balbuzards!!!!
D’autres articles sur le même sujet peuvent être consultés sur ce blog :
3ème article, 4ème article et 5ème article.