Un article proposé par Christophe.
La fin de l’hiver et l’élévation des températures incitent la reine à redémarrer la ponte. Cette période est sensible car les provisions de miel se tarissent et il est préférable d’apporter un complément de nourriture à cette période où le butinage est encore aléatoire, fortement soumis aux conditions météorologiques. Bref, quatre de mes ruches ont passé ce cap, mais l’une d’elles a subi un de ces petits drames quotidiens…
Dans cette ruche, la reine est morte à ce terrible moment clé et j’ai assisté, désarmé, au pillage des dernières réserves par les abeilles des colonies avoisinantes. Deux jours et une ruche vide ! Je me console un peu en sachant que cette colonie était un peu fragile, sûrement malade. L’essaim bien que relativement important était peu dynamique, la reine sûrement déjà bien usée par son activité forcenée de pondeuse ! Mais j’y reviendrai sans doute à l’occasion d’une autre chronique…
Le printemps est bien là, la floraison des fruitiers est en cours, et l’arrivée du lilas annonce le plein boum dans la ruche. Observez ici une de mes gagneuses au charbon, une belle pelote de pollen accrochée à sa corbeille, le nom donné à l’aplatissement de son fémur postérieur, sur lequel une sorte d’épine évite le fatal décrochage. C’est une des extraordinaires caractéristiques de cet insecte très perfectionné.
C’est avant ce moment-là, fin mars ou début avril, que l’apiculteur ausculte ses colonies : c’est la capitale visite de printemps.
L’apiculteur a pris soin de préparer la ruche afin de contraindre les abeilles à un bâti régulier. On voit sur l’image suivante les étapes de ce travail.
Le premier cadre est uniquement préparé avec un fil tendu, on a collé à chaud sur le deuxième une plaque de cire gaufrée (ébauches d’alvéoles), le troisième cadre a été élaboré par les abeilles qui ont étiré les alvéoles à l’aide de leurs glandes cirières (une autre spécialisation extraordinaire de cette merveille de la nature). La zone noire correspond aux alvéoles qui ont contenu le couvain, donc les larves d’abeilles.
La ruche (ici modèle Voirnot que j’utilise), comporte 10 cadres. Ce sont des étages supplémentaires moins hauts (appelés hausses et que l’on ajoute au fur et à mesure de la récolte par les abeilles) dans lesquels on récolte le miel, en laissant le corps de la ruche avec des réserves normalement suffisantes pour la saison froide.
La visite de printemps permet de constater l’état général de la ruche : état matériel (remplacement d’u ou deux cadres par de neufs), sanitaire (présence d’intrus de maladie), dynamisme (quantité d’abeilles, étendue du couvain).
J’ai pris soin de préparer plusieurs ruches supplémentaires car je compte bien cette année augmenter mon cheptel ! Je vous raconterai la suite des événements (les essaims naturels ou artificiels) dans un autre épisode.
Une image tirée du net montre ici un cadre « vivant » tel que l’on peut l’observer lors de la visite de printemps.
On remarque la ponte en zones concentriques et les alvéoles blanchâtres qui correspondent vraisemblablement à des larves qui seront bientôt closes par un opercule, ces opercules étant déjà en place sur les alvéoles de teinte jaune. Les alvéoles noires, creuses, contiennent des œufs fraîchement pondus ou ont vu récemment une jeune abeille s’en extraire.
Et autour… le miel dont on voit l’aspect brillant lorsqu’il est operculé lui aussi (dès que son taux d’humidité est optimal). Il existe un autre type de réserves : le pollen.
Vous remarquerez que la forme du cadre du corps de ruche est ici rectangulaire (ruche type Dadant), carré pour moi. Alors petite devinette : pourquoi ai-je donc choisi une ruche de ce format cubique alors qu’il constitue un standard peu utilisé ?
Aux petites abeilles que vous êtes de le quérir !