Et pour quelques tomates de plus …

ET POUR QUELQUES TOMATES DE PLUS…
DU WESTERN SPAGHETTI A LA SAUCE TOMATE.
Un article proposé par Thierry

Almería, entre Méditerranée et la sierra de Gador, là ou furent tournés les westerns de Sergio Léone : Pour une poignée de dollars (1964) ; Pour quelques dollars de plus ; Le bon la brute le truand (1966). Ce désert infini aux paysages magnifiques, posé au pied de la mer n’est plus. Aujourd’hui c’est 30000 serres en plastique sur 40000 hectares.

La tomate est le fruit le plus consommé en Europe. Depuis 1995, l’Espagne (Almería et Murcia) vend environ 900 000 tonnes de tomates fraiches, dures, farineuses et insipides.. C’est le 1er exportateur d’Europe, le 3ème mondialement derrière le Mexique et la Syrie. Suivent les Pays Bas et la Turquie.
Son exploitation c’est environ 110 000 ouvriers agricoles dont 80 à 95 000 étrangers (marocains 50%, subsahariens, latinos et roumains). Parmi eux 20 à 40 000 sont illégaux. Ils vivent dans des HLM ou des cabanes (cortijos) au milieu des serres, des matériels et des produits chimiques. Le salaire officiel est de 44,40€/jour. Pour ces illégaux c’est 32 à 37 €/jour non déclarés.
La culture de la tomate est très dispendieuse en eau et produits phytosanitaires (dont les plus dangereux sont sous la peau, invisibles, comme pour bien d’autres fruits et légumes).
L’expédition se fait par camion semi-remorque. C’est 500 départs par jour 7/7. Il n’y a pas de législation européenne. Les chauffeurs viennent d’Ukraine, de Bulgarie.
Le salaire d’un routier bulgare est de 1 200 € mensuel alors que celui d’un espagnol varie entre 2 500 et 3 000 €.
Le succès de cette tomate vient de sa dureté (jusqu’à la manipulation du client dans le magasin). C’est la variété Daniela mise au point en 1989. Elle sort des serres à 50 cts /kg. Arrive à 2 € en France.
En consommation (2009) les grecs sont champions : 61 kg / habitant / an, danois 32, italien 31, espagnol 17. Et les français 14 kg seulement.
On pourrait ce dire d’aller voir ailleurs pour nos achats, mais pour celles qui viennent des Pays Bas, Maroc, Belgique ou Bretagne, c’est du même tonneau.

Ainsi vos habitudes de consommation ne sont pas sans conséquences. Dans un kilo de tomate on trouvera : un goût insipide ; l’exploitation féroce des immigrés ; celle des chauffeurs routiers venus de l’Est ; la pollution produite par les camions ; les profits de la grande distribution.
Et, in fine, une réflexion sur la mondialisation des échanges commerciaux.
En hiver on peut manger : carotte, chou, endive, cresson, fenouil, navet, potiron, radis noir, topinambour, pissenlit, panais, épinard, asperge, poire, pomme, etc.

Quatre liens à aller consulter :
Sous les serres torrides d’El Ejido
Fruits et légumes pestiférés
El Ejido, la loi du profit
Quatre questions à Jawad Rhalib

Article tiré du reportage du mensuel Le Monde diplomatique. Mars 2010

35 réflexions au sujet de “Et pour quelques tomates de plus …”

  1. Dans les légumes qu’on peut manger l’hiver, tu peux rajouter aussi la grande famille des potirons, les pommes de terre, les céleris raves, les betteraves rouges, les crosnes, le persil tubéreux, les scorsonères, les salsifis et sans doute d’autres encore.

  2. Oui bien sur la liste est longue, je nommais les plus courant que l’on trouve sur les marchés de quartier et non pas dans le grand marché bio de chez Dupdup. L’article est sur la tomate car tiré d’un papier du Diplo, mais en parrallèle, poussent aussi sous ces serres concombre, aubergine, poivrons, celeri, etc.., le fruit et légume industriels.
    D’ailleur réflexion: pourquoi tous ces fruits et légumes industriels sont nommés simplement en tant que fruit et légume alors que lorsqu’il n’y a pas de pesticide et autres saletés ils sont appellés BIO ? c’est l’inverse qu’il faudrait dire: légumes-fruits industriels contre légumes-fruits (naturels, sous entendu bio pour ceux qui veulent cette appelation).

  3. Je découvre l’importance de la production de tomates en Bretagne. Effectivement, je me rappelle avoir vu dans la banlieue de Nantes des dizaines d’hectares de serres immenses.

  4. Alors Nantes …. Bretagne ou pas Bretagne ?
    :unsure:
    Administrativement , non …. Mais dans le coeur , je crois que oui !!
    C’est vrai que j’ai une amie qui habite Carquefou ( proche de Nantes) qui réussit très bien dans son potager , la culture des tomates .

  5. Le sud de la Bretagne, avec son climat doux, est éminemment plus propice à certaines cultures que la partie nord de cette région. Alors, Yves, quand est-ce que tu nous parles de tes tomates ?

  6. Peut-être qu’il y a un problème de chiffres dans l’article car 30 000 serres sur une surface de 40 000 hectares, ça fait moins d’une serre par hectare. Ce n’est pas ce qu’on voit sur la photo.

  7. J’ai bien regardé la photo : tu nous dupes !
    Il s’agit à l’évidence d’une image de l’antarctique en cours de fonte, et aucune crainte à moyen terme d’y voir un seul plant de tomate malgré l’effet de serre habilement avancé. :wink:

  8. Oui, on rajoute un 0 a l’effet de serre, donc 300 000. effectivement Christophe, je vous dupe dupe, c’est un manchot qui m’a envoyé la photo.
    Le travailleurs clandestins sont obligatoire dans nos pays riches. Meme si Lepen passe au pouvoir, il ne pourra les expulser, car toutes les économies en ont besoin. Retirer ces travailleurs du batiment, par exemple, je suis sur que Bouygue paye un snipper pour degommer la baleine. La aussi jeu de dupe dupe entre la propagante électorale et les realités du terrain.

  9. D’ailleurs, n’est-ce pas la main d’oeuvre étrangère qui nous a aider à redresser l’économie d’après-guerre ?

  10. Etant plutôt une scientifique de formation, je ne dois pas être très au point question économique et social …
    Alors …
    Bernard et Thierry, puisque vous dites que nous avons besoin des travailleurs clandestins, vous pourrez sans doute m’expliquer pourquoi cela me semble contradictoire avec le fait que nous avons un taux de chômage particulièrement élevé.
    Cette contradiction me fait poser la question :
    L’emploi des travailleurs clandestins a-t’il une autre raison que le manque de main-d’oeuvre, qui semble être ce que vous pensez.
    Si je n’ai rien compris à l’histoire, merci d’éclairer ma lanterne.

  11. La culture hydroponique et autres inventions « modernes » ne vous conviennent pas …
    Les tomates n’ont plus le bon goût d’antan (je ne parle pas de celles de Dupdup bien sûr ! :wink: !
    Vous pouvez alors (peut-être) influer sur les choix de sujets de recherche de l’INRA, qui lance une consultation publique sur ses priorités scientifiques :
    http://www.inra2014.fr/

  12. Euh, j’ai parlé de « main d’oeuvre étrangère » dont on avait besoin, pas de « clandestins ».
    Cela dit, la contradiction que tu relèves n’est pas une contradiction car il n’y a pas de rapport direct entre le nombre de chômeurs et le nombre de clandestins ayant du travail en France, vu qu’il s’agit de chiffres qui ne sont pas du même ordre de grandeur.
    La tentation est forte pour le patronat de payer moins cher une main d’oeuvre et ceci explique cela. Le Canard a révélé il y a quelques semaines une drôle d’affaire qui a été étouffée par la police : la société de nettoyage qui entretient l’Elysée embauche des clandestins … !

  13. Il y a deux attitudes différentes et contradictoires du pouvoir en place en France : d’une part, pour satisfaire le patronat, on ferme les yeux sur les clandestins qui travaillent dans notre pays (en témoigne l’affaire du service de nettoyage de l’Elysée) et d’autre part, pour satisfaire l’électorat, on en reconduit un certain nombre à la frontière à grands renforts de caméras.

  14. ???
    Bernard, tu as parlé de main d’oeuvre irrégulière de personnes « sans papiers ».
    Je pensais que tu parlais de clandestins.
    Bon, visiblement, je n’ai rien compris ! :sad:

  15. Non non, j’ai écrit des choses différentes dans deux commentaires différents.
    Tu as relié ces deux choses.
    Mais je n’ai jamais dit que nous avions besoin de clandestins puisque mes propos étaient plutôt de dénoncer ce qui se passe à Neuilly. Par contre, ce que j’ai dit, c’est que si notre économie a réellement besoin de ces gens, il faut alors poser la question d’une régularisation massive. C’est quand même plus nuancé, non ?
    Cela dit, en matière de régularisation, je pense que le premier critère est l’aspect humain. Alors, si en plus c’est vital pour nous … Et au moins on les paiera correctement.

  16. Si je me suis mal exprimé, je mérite qu’on me lance des tomates !
    Mais, s’il vous plait, pas des tomates espagnoles ! :smile:

  17. Etincelle, le capitalisme fait subir le chômage à toute la classe ouvrière. Il faut tuer l’actionnaire. C’est la cause de ces misères; en réclamant sans cesse du rendement de 10 à 15%, l’actionnaire contraint le patronat, meme si il y a de l’humanité chez bon nombre d’entre eux, a réduire les coût d’entreprise, dont notemment chez les salariés. De plus l’institution permanente de chomage crée l’angoisse et la peur du lendemain; une manière de tenir le salariat et tout ceux qui sont derrière. Une de ces logiques les plus absurdes est venues des banques qui prolongent les crédits jusqu’à la descendance suivante. Ton enfant nait déjà endetté. Pas mal ? Et il y a plein de choses comme cela. Du faux rèves au faux bonheur(télévision et jeux nationnaux, sports,publicité miraculeuse, etc..) sont des manières pour le capitalisme de tenir une masse suffisante de personne qui crée une majorité maléable, au détriment des autres qui réclament plus d’humanité, par exemple. Les vrais intelligences ne sont jamais mises en avant. C’est à nous d’aller la chercher.
    Bon, j’ai beaucoup raccourci, mais l’idée genérale des gouvernements capitalistes, donc occidentaux sont dans ces idéaux. Et en France, un grand brasseur de vent en plus a la tete de l’état.

  18. Brasseur de vent …
    J’aimerais mieux un brasseur de bière ! :wink:
    Cela dit, ce brasseur de vent là fait surtout de la mousse ! :tongue:

  19. Les miennes faisaient triste mine ce matin, j’ai cru qu’elles étaient foutues. J’avais ouvert en grand la porte de la serre en partant au boulot. Ce midi, la moitié des plants étaient étiolés mais ce soir la plupart d’entre eux avaient repris leur forme. ouf ! Je pense qu’ils ont échappé de peu au gel !

  20. On va pouvoir cultiver nos tomates!!!!
    A ne pas rater, sur la 6
    Mercredi 24 mars 2010
    20h40 à 22h40
    Durée : 120 min

    Son : MONO

    Capital Terre
    Sept milliards sur la Terre : comment tous se nourrir sans détruire la planète ?

    Présenté par : Guy Lagache

    Chaque jour, il y a 200 000 personnes de plus sur Terre qu’il faut nourrir, mais les ressources de la planète ne sont pas inépuisables. Pêches à outrance, élevages intensifs, surexploitations des surfaces agricoles : tout ce qui est produit pour manger a un impact sur l’environnement. Pour mieux comprendre les conséquences de la consommation quotidienne et quelles sont les solutions qui existent, Guy Lagache propose une enquête d’un bout à l’autre de la planète. Le voyage qu’il propose emmène le téléspectateur sur quatre continents, des rayons des supermarchés occidentaux aux nouvelles réserves agricoles de l’Afrique, sans oublier les élevages géants de l’Ouest américain et les forêts tropicales d’Extrême-Orient en voie de disparition.

  21. Après un tel reportage, combien d’entre nous pourrons dormir paisiblement ?
    Cela fait réfléchir grave quand même !

    Capital Terre Oui !!!!!

  22. Oui, Francisca il faut espérer que tous ces tapages médiatiques en feront réfléchir plus d’un, mais j’en doute car c’est long pour faire bouger les gens
    et réagir avant qu’il ne soit trop tard. Dame nature a de grands moyens d’adaptation, mais là, on va trop loin et trop vite…
    Pourtant, regardez comme elle est belle cette nature:
    http://www.authorstream.com/Presentation/Sisi-328106-beautiful-pictures-ii-2-music-hollies-travel-places-nature-ppt-powerpoint/

  23. Je vois que tu commences à t’inquiéter pour tes tomates et piments.
    Je crois savoir que tu fais tes semis toi-même.
    Ton jardin devrait y échapper, c’est tout ce que je te souhaite.
    En ce moment, on est gâtés avec les alertes sur les virus ! :blink:

  24. Ce virus, c’est peut-être comme pour la grippe aviaire qui n’apparaît que dans les élevages intensifs, il restera peut-être confiné aux serres de culture intensive. Mais rien n’est moins sûr …

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