Le jardin n’a pas fière allure en ce moment. Des salades d’hiver, quelques choux, ainsi que le feuillage encore bien vert des carottes, sont les seuls à émerger d’un jardin qui a tendance à ressembler, au fil des semaines qui passent, à un champ de ruines. Ce sont encore les artichauts qui ont la plus belle gueule : les huit variétés que j’ai semées en janvier sont bien parties pour passer l’hiver (ce qui n’est jamais gagné d’avance dans notre région).
Mais en ce moment, l’essentiel de la vie potagère ne se passe pas à l’air libre mais sous terre. Car les racines et les tubercules peuvent rester au jardin bien plus longtemps que les autres légumes. Leur partie comestible est souterraine et il faut un froid assez vif sur un sol déjà très froid pour que ces légumes gèlent sous terre.
Le jardin regorge donc encore de salsifis, scorsonères, crosnes, persil tubéreux, navets, choux-raves, panais, barbe de capucin, endives, carottes, souchets. La plupart attendront quelques semaines pour être récoltés, voire même quelques mois pour les plus résistants (panais et crosnes notamment).
Seules quelques plantes à racines ont été récoltées au cours des dernières semaines. Parmi elles, une trentaine de céleris-raves qui sont entreposées dans une cave bien froide.
J’ai découvert la culture du céleri-rave il y a quelques années seulement et je ne comprends pas comment j’ai pu attendre d’être aussi vieux pour me pencher sur ce délicieux légume, assurément l’une des plantes-racines les plus parfumées.
Pourtant, rien de bien compliqué pour la culture de cette plante. L’idéal est de faire soi-même ses propres semis courant mars. Le repiquage peut avoir lieu dès le 15 avril (j’ai remarqué que de faibles gelées pouvaient être supportées).
Il y a deux petits trucs à savoir sur cette plante (et qui sont rarement écrites dans les bouquins).
On aura d’abord intérêt à repiquer plusieurs fois de suite les jeunes plants (je le fais deux fois en général) afin d’obtenir des plants plus gros (cela s’explique facilement, à chaque fois on repique la plante dans un « sol neuf », non encore épuisé en oligoéléments et autres substances nutritives).
Deuxième chose : dans le courant de l’été, on enlèvera toutes les feuilles du tour qui sont abimées afin de ne laisser que les feuilles du milieu. Cela concentre toute l’énergie de la plante dans la racine qui devient ainsi bien plus grosse.
Il semblerait que les céleris-raves nécessitent un arrosage régulier. N’ayant pas la possibilité d’amener de l’eau en plein champ et ayant banni l’arrosage, mes plants restent au sec tout l’été et ne semblent pas trop en souffrir.
Les céleris-raves que l’on cultive ont parfois tendance à être creux. C’est un signe de carence en bore (et je ne pense pas que l’on puisse y remédier facilement, en tous les cas je n’ai pas le remède à ce problème récurrent, notamment dans les terres trop riches en calcium).
L’idéal est de conserver ces légumes dans du sable. Je n’ai jamais pris le temps de le faire, mes céleris sont simplement entreposés dans une cave bien froide et ils tiennent bien jusqu’en mars.
Purées, potages, salades, gratins, rémoulade, légume farci … tout est prêt pour que Joëlle et moi nous livrions cet hiver à une fantastique Céleri-Rave Party ! Il s’en passe de drôles de choses chez les Dupdup !
Juste en regardant la première photo, est-ce qu’il y a un moyen de savoir que la rangée d’artichauds (bel exemple de perspective à point de fuite)n’est pas une rangée de cardons ?
Tiens, tu ne cultives pas de cardons, toi, Bernard ?
Deuxième question …
Les feuilles du celeri rave ont une grande ressemblance avec celles du celeri feuille.
Qu’est-ce qui fait que l’un a la racine qui grossit et l’autre les feuilles qui grandissent ?
Est-ce que ce sont deux plantes différentes ou bien la même plante cultivée différemment ?
On ne peut pas voir sur la photo qu’il s’agit d’artichauts et non de cardon. Botaniquement, c’est la même espèce mais ils ont été sélectionnés, au fil du temps, en deux légumes différents, l’un dont on cultive les fleurs et l’autre les feuilles.
Idem pour les céleris qui sont issus de la même espèce botanique. Ce n’est qu’à partir du 16ème siècle que la différenciation s’est faite entre un légume branche et un légume racine. Il a fallu des centaines de générations de jardinier pour arriver à faire de la même plante botanique deux formes différentes.
Ah oui, c’est vrai, on dit celeri branche et pas celeri feuille :blush:
Est-ce que ce travail fait sur toutes ces années par les jardiniers conduit à une modification génétique de la plante ?
Le monde que nous connaissons est le résultat de mutations, suppressions, recombinaisons, sélection de gènes qui sont à l’origine de l’évolution.
Etincelle, ce n’est parce que les artichauts se mangent souvent tièdes qu’il faut les appeler « artichauds » ! J’ai lu ton orthographe avec effroid !
Oups ! Désolée
Je ne sais pas si les artichauts ont un sexe, mais il semblerait qu’on les effeuille de la même manière que les filles ! :wub:
Ahhhh ! La sexualité du potager…
J’ai bon en orthographe ?
Celle des artichauts ou des topinambours est manifeste, mais celle des bulbes de céleri-rave, ça c’est encore plus émoustillant !
… sans compter sur les vertus, réelles ou supposées, aphrodisiaques qu’on attribue en général au céleri !
« Si la femme savait ce que le céleri vaut à l’homme, elle irait en chercher jusqu’à Rome » nous dit le proverbe.
Le céleri serait donc aphrodisiaque.
Sauf que des études récentes mettent en doute cette croyance populaire. Le céleri aurait plutôt des propriétés sédatives et tranquillisantes comme l’ont démontré récemment des essais menés sur des rongeurs.
Il est possible aussi que les céleris, tels qu’ont les consommaient autrefois, au goût amer et à la tige malingre, étaient un concentré de composés actifs très utilisés par la pharmacopée et que la plante, par sélection successive, en grossissant et en s’affadissant, ait perdu une bonne partie de ses principes actifs. Mais comment peut-on le vérifier ?
« Vivre seul, c’est prendre plaisir à manger du céleri rémoulade dans son papier d’emballage. »
Une citation de Jean Yanne bien acide sur la solitude …..
Qu’est ce que du bore ?
:wassat:
Le bore est un élément chimique (au même titre donc que le fer, l’aluminium, le sodium …) que l’on trouve dans la nature sous forme de borax (mais qu’on ne trouve pas toujours suffisamment ; lorsque l’intérieur des fruits est ponctué de petites taches noires, il s’agit souvent d’une carence en bore) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bore
En tant qu’oligoélément, il est indispensable au bon fonctionnement de notre organisme :
http://www.doctissimo.fr/html/nutrition/vitamines_mineraux/bore.htm
Finalement, l’hiver aurait tendance à attirer la vie sous terre.
On le savait déjà tous pour les animaux (batraciens, escargots, marmottes, etc …) mais pour les légumes, c’était moins évident.
Et pourtant si, puisque Dupdup le dit, c’est que c’est vrai ! LOL
Ben, en tout cas, ça prouve que je ne suis, ni un animal, ni un légume, parce l’hiver :wub: , à moi, il me fait l’effet inverse. Il me donne envie de sortir de mon trou.
Beaucoup d’animaux sont comme toi : très actifs en hiver. Plus de besoins énergétiques et moins de ressources alimentaires disponibles obligent bon nombre d’entre eux à être beaucoup plus actifs qu’à la belle saison.
La meilleure recette de céleri rémoulade que je connaisse, c’est celle de Pierre Perret.
Pour 1 gros pied de céleri :
1 cuillère à dessert de câpres
3 cornichons moyens
1 bouquet d’estragon (c’est, à mon avis, la seule herbe aromatique qui soit aussi bonne sèche que fraîche, donc c’est facile d’en avoir toute l’année)
1 bouquet de cerfeuil (j’utilise du surgelé)
1 bouquet de pimprenelle (là, je l’écris car c’est dans la recette, mais je n’en n’ai jamais trouvé !)
3 échalotes grises
1 bonne cuillère à soupe de moutarde de Dijon
1 pointe de piment séché de Cayenne
½ bol de mayonnaise à l’huile d’olive (je soupçonne Pierre Perret d’avoir de très gros bols, car je mets plutôt un bol entier pour que la sauce enrobe bien tout le céleri).
Il faut hacher tous les ingrédients et les mélanger ainsi que la moutarde à la mayonnaise.
Verser sur le céleri râpé et bien mélanger.
Préparé au moins 15 minutes à l’avance, c’est encore meilleur. (C’est un grand minimum car je le trouve encore meilleur le lendemain).
Bon appétit.
Si quelqu’un sait où je peux trouver de la pimprenelle du côté de Besançon…
J’ai cultivé de la pimprenelle autrefois. Je vais essayé d’en trouver et j’en mettrai dans le jardin l’an prochain, ne serait-ce que pour essayer la recette du pierrot.
La pimprenelle est aussi facile à trouver dans la nature que de la cultiver… (en tout cas par ici) et je ne vois pas de différence.
Oui, mais ça évite des déplacements de l’avoir chez soi …
Quand on en a besoin un soir de décembre, qu’il fait nuit et qu’on se dit « tiens je vais essayer la recette de Pierre Perret que vient de me donner Anne », l’avoir sous sa fenêtre (la pimprenelle), c’est quand même pas mal…
Comme un peu partout en France, on trouve la pimprenelle chez Nicolas … :silly:
http://www.lepost.fr/article/2008/10/20/1292650_passez-une-bonne-nuit-avec-nicolas-et-pimprenelle.html
Encore un truc pour améliorer la culture du céleri-rave : je viens de lire à l’instant que lors du repiquage du céleri, il faut couper le pivot, ce qui permet de faire grossir encore plus le bulbe.
la citation exacte:
si la femme savait ce que le céleri fait à l’homme
elle irait en chercher de paris jusqu’à rome….
est- ce pour cela que tu t’es lancé avec tant de ferveur dans la culture du céleri, bernard ? allons, allons…
Non, non, puisque la phrase exacte que tu as écrite parle de Paris alors que mon épouse et moi habitons en Province. Le proverbe ne s’applique donc pas à nous.
Non, m’est avis plutôt que la phrase concerne Francisca …
Avant-hier, Joëlle et moi avons innové en cuisine : une purée avec 1/3 de céleri-rave, 1/3 de pommes de terre et 1/3 de potirons + du lait comme dans une purée classique. Délicieux ! :blush:
Merci de penser à moi Bernard…il va falloir que je me penche sur la question rapidement…il fait si froid….
Une recette de purée faite hier soir avec 1/3 de topinambours, 1/3 de pomme de terre et 1/3 de citrouille, tous les légumes cuits à la vapeur, écrasés au presse-purée et légèrement crêmés. La cuisson à la vapeur privilégie totalement le goût des légumes et les vitamines.
Les purées faites avec les mélanges de légumes racines sont tout à fait délicieuses et bien de saison. J’utilise aussi la patate douce avec des châtaignes en purée et gratinée…et bien d’autres encore
ça ouvre des tas de perspectives tout ça, je vais essayer le prochain coup avec en plus de la carotte ou du panais.
N’oubliez pas une touche de noix de muscade !
Bien évidemment que l’on peut rajouter des épices, mais, personnellement je préfère privilégier le vrai goût des « légumes-racine » en les cuisant à la vapeur, justement. Une carotte, cuite à la vapeur, c’est quand même autre chose que cuite à l’eau.
Je viens de lire un article de Blaise MAO, paru dans GEO, contre la culture des OGM en plein champ dans le Gers. Le Conseil d’Etat soutient le Gers.
http://www.geo.fr/environnement/actualité-durable/ogm-gers-conseil-d-etat-60968
Le lien apparemment ne fonctionne pas, il faut taper dans google
Contre la culture des OGM en plein champ GEO
C’est le premier article du 7 janvier
Ils sont passés où les jardiniers depuis le 8 Janvier ???
Merci pour les conseils. Moi aussi j’adore le céleri rave, et là où j’habite, ce n’est pas un légume très connu, ni très apprécié. J’en ai donc mis dans mon potager, mais ils restent tout petits…je vais essayer le repiquage multiple.
On verra plus tard!
Ils sont passés où les jardiniers depuis le 8 Janvier ???
Au Jardin!!!
O.k Luc : je m’en doutais mais je voulais quand meme m’assurer qu’il restait quelques survivants après l’hiver !!! Bon , j’ai semé qq. graines de celeri-rave en pépinière le 3 Mai ; temps de germination annoncé : 20/24 jours .A partir du 24 +3 =27 Mai : rien pas une pousse ! Ce n’est qu’hier qu’à ma surprise que qq.pousses sont apparues . Je me demande si çà ne va pas etre trop tard : après les piquages et repiquages on sera arrivé à Noel !!
Tu habites dans quel coin d’Europe goezal? Au nord du sillon Sambre et Meuse, je pense que quelque soit le temps, tu as intérêt à filer chez un pépiniériste et acheter quelques beaux plants à repiquer. :whistle:
Pour le sud, je ne peux rien te dire…
Je suis à l’Ouest !!! mais pour de vrai : en Bretagne ; et aujourd’hui il fait un temps magnifique .
Magnifiquement gris … !!
La bretagne est grande : hier sur Paimpol , pas un nuage !!!! (après-midi)
Je voulais juste dire que la Bretagne est pour moi , encore plus magnifique sous un ciel gris … Après , si certain préfèrent le soleil … C’est bien aussi , mais pas trop longtemps !!!
Ah, les amoureux des ciels gris, du vent et de la pluie … !
Ah Bernard est de retour !!! je voudrais bien un peu de pluie car c’est bien sec !meme pas une goutte après les orages annoncés . Au fait avez-vous une idée sur le manque de réussite de mes semis ?? (mon mail du 1/06 ) merci d’avance .
Ah! les amoureux des mots gris, sous un ciel gris, sur une page grise à l’encre grise, au cadre gris, qui ne me grisent …….
Bernard, j’aime pas …….. S O S
message a bernard quel effroi de lire effroi avec un d cela me donne froid dans le dos
Oh, c’était bien volontaire cette faute d’orthographe. Je rappelle juste le contexte de la phrase pour celles et ceux qui prendraient la conversation en cours de route :
« Etincelle, ce n’est parce que les artichauts se mangent souvent tièdes qu’il faut les appeler « artichauds » ! J’ai lu ton orthographe avec effroid ! »
C’est Etincelle qui fait une faute d’orthographe, Bernard qui relève la faute et Bernard qui se fait épingler …
Ce qui prouve la supériorité de la gent (sans « e » merci Marie-Jo, leçon retenue) féminine :devil:
:biggrin:
Je viens de retirer les deux derniers céleri-raves du jardin. L’année dernière, les derniers avaient gelés dès la fin octobre!
Conclusion pour cette année, un peu « mou-spongieux » pour être mangé cru, quoique…
Mais cuit à l’eau et rissolé dans du beurre, ce fut un régal! :tongue:
Les choux de Bruxelles sont magnifique et je suis enchanté d’avoir mis en caissette toute mes carottes ainsi que les navets!
Il me reste encore quelques carottes jaunes du Doubs en terre ( belle récolte cette année avec cette variété ) . J’ai découvert trois jolis plants de tomates cerises ( d’une vingtaine de cm ) qui ont germé ces dernières semaines dans un coin du jardin . Il y a même des fleurs dans un des plants … Bon je sais , à la première bonne gelée ça sera fini pour eux mais , c’est la première fois que j’observe une germination aussi tardive de tomates dans mon jardin . J’ai de beaux bouquets de narcisses le long de mon chemin et quelques primevères du jardinier . Les rosiers ont encore des fleurs , pas très développées c’est vrai , mais elles sont-là … Cet hiver sent bon le printemps !!
Ici aussi, des tomates ont germé tardivement et c’est la première année que ça arrivait. Les marronniers ont refleuri à l’automne, les pissenlits aussi … Dur dur de s’y retrouver !
Doit-on couper les feuilles et les racines avant la plantation.
Je ne me suis jamais posé la question car lorsque je mets mes céleris-raves en terre, ils sont encore tellement petits dans leur petit godet que j’aurais du mal à couper quoi que ce soit.
Comme la question m’intéresse beaucoup, je viens de faire une recherche et voici ce que je viens de trouver, qui répond bien à la question :
http://www.rustica.fr/articles-jardin/legumes-et-potager/repiquer-celeri-rave,5734.html