En novembre, comme chaque mois, nous nous retrouverons pour discuter d’un livre proposé par l’un d’entre nous. Le prochain « rendez-vous littéraire » de ce blog aura lieu le mardi 17 novembre et concernera un livre de poésies qui nous est proposé par Yves : « Les campagnes hallucinées. Les villes tentaculaires » de Emile Verhaeren. Voici ce que nous dit Yves de cet ouvrage (et qui va sans doute inciter beaucoup de lecteurs de ce blog à se le procurer d’ici là) :
Emile Verhaeren ( Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d’Anvers le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916), est un poète belge flamand, d’expression française.
Il dépeint avec lyrisme les campagnes et la naissance des grandes villes dans ses célèbres recueils Les campagnes hallucinées (1893) et Les villes tentaculaires (1895). La poésie de Verhaeren se caractérise par un goût pour l’image . Un vrai goût pour l’expressionnisme . Ce qui fait qu’en quelques instants nous sommes plongés dans l’endroit qui est dépeint par l’auteur .
La poésie prend une place importante dans ma vie ; autant je m’ennuie vite le nez plongé dans un roman que là , avec la poésie, je peux lire jusqu’au bout de la nuit … Et lorsque j’ai découvert cet auteur, j’ai été sous le charme de ces poésies qui mettent des mots sur mes pensées, sur mes images ….
Un extrait :
La plaine
La plaine est morne, avec ses clos, avec ses granges
Et ses fermes dont les pignons sont vermoulus,
La plaine est morne et lasse et ne se défend plus,
La plaine est morne et morte – et la ville la mange.
Formidables et criminels,
Les bras des machines diaboliques,
Fauchant les blés évangéliques,
Ont effrayé le vieux semeur mélancolique
Dont le geste semblait d’accord avec le ciel.
L’orde fumée et ses haillons de suie
Ont traversé le vent et l’ont sali :
Un soleil pauvre et avili
S’est comme usé en de la pluie.
Et maintenant, où s’étageaient les maisons claires
Et les vergers et les arbres parsemés d’or,
On aperçoit, à l’infini, du sud au nord,
La noire immensité des usines rectangulaires.
Telle une bête énorme et taciturne
Qui bourdonne derrière un mur,
Le ronflement s’entend, rythmique et dur,
Des chaudières et des meules nocturnes ;
Le sol vibre, comme s’il fermentait,
Le travail bout comme un forfait,
L’égout charrie une fange velue
Vers la rivière qu’il pollue ;
Un supplice d’arbres écorchés vifs
Se tord, bras convulsifs,
En façade, sur le bois proche ;
L’ortie épuise au cœur les sablons et les oches,
Et des fumiers, toujours plus hauts, de résidus
– Ciments huileux, plâtras pourris, moellons fendus –
Au long de vieux fossés et de berges obscures
Lèvent, le soir, des monuments de pourriture …….
« Ces poésies qui mettent des mots sur mes pensées ».
Comme c’est bien dit ! Toi aussi Yves, tu es un poète.
Bon, je le commande illico presto et à dans un mois pour parler de poésie, ce qui nous changera un peu.
J’ai lu à peu près tout du Mimile. J’ai lu Jacques Lacarrière.
Comme souvent, ce sont des émotions fortes, de grands bonheurs.
Mais je suis incapable d’en parler. Dès que j’essaye, toute la magie s’efface.