Marchandiser la misère. Jusqu’où ?

Deux infos lues dans la presse hier.

La première vient du Népal. Oui, vous savez, le Népal c’est ce pays où l’on récolte 10 ans de prison si on tue une vache mais 10 jours seulement pour le meurtre d’une femme (info donnée par un lecteur du Monde hier). Le gouvernement népalais vient de décider de donner 50 000 roupies (460 euros) à tout homme qui acceptera d’épouser une veuve, ceci afin de briser l’ostracisme dont la gente féminine est victime, notamment en milieu rural. Une manifestation de femmes, qui refusent à juste titre que leur misère soit monnayée, a eu lieu hier à Katmandu pour s’opposer à ce texte de loi. Les manifestantes ont demandé à ce que l’argent soit plutôt utilisé à favoriser l’accès à la santé et à l’éducation des veuves et de leurs enfants. Un bel exemple de dignité venant de la part de ces femmes.

La seconde info, parue dans Rue 89, est ahurissante et, en cette époque de l’année, cela n’a évidemment rien à voir avec un poisson d’avril. Michael Bloomberg, maire de New York n’a pas trouvé mieux (« dans l’intérêt des contribuables » dit-il), pour débarrasser sa ville de ses SDF, d’offrir à tout pauvre qui en fait la demande … un billet d’avion vers n’importe quelle destination de la planète (pour peu que la personne ait dans ce pays un proche qui puisse l’accueillir). La mairie offre le billet simple mais évidemment pas le retour. Une famille de 5 personnes vient ainsi d’arriver à Granville dans la Manche et les 6 332 dollars du coût du voyage (y compris le train de Paris à Granville) ont été payés par la ville de New York. Le maire de Granville, qui fera tout pour accueillir cette famille dans de bonnes conditions, n’en est pas moins scandalisé par l’attitude du maire de New York qui, pour lui, rappelle celle du pouvoir français affrétant des charters d’immigrés en direction du Mali ou du Sénégal (bien vu la comparaison !).

OK, on peut être scandalisé dans le cas présent mais si on proposait d’envoyer certains de nos hommes politiques et médiatiques (tiens, un physicien politique pris au hasard par exemple) à l’autre bout de la planète pour un voyage sans retour, je crois que je finirais par trouver que l’initiative a du bon.

14 réflexions au sujet de “Marchandiser la misère. Jusqu’où ?”

  1. Dupdup, t’as une sacrée dent contre Claude Allègre !
    C’est bien de lui dont tu parles, et que tu voudrais envoyer à l’autre bout de la planète ?
    Remarque, il y a peut-être mieux …
    Les voyages dans l’espace revenant à l’ordre du jour, pourquoi ne pas envoyer les indésirables dans la lune, Mars, Jupiter ou même pour un voyage interstellaire sans fin ?

  2. Et pourquoi ne pas mettre les SDF mâle de New-York dans un avion pour le Népal ….. pour qu’ils aillent épouser les veuves de là-bas !!!
    C’est pas ça la mondialisation !!
    :devil:

  3. Et si on avait consacré les 6332 dollars à la création d’un emploi sur place pour le chef de famille, on aurait permis à une famille de vivre correctement et au final créé de la richesse pour le pays (par la consommation de la dite famille).
    Au fait, pourquoi la famille n’a-t-elle pas été refoulée à la frontière et remise dans un charter (comme tout africain ou habitant des pays de l’est) ?
    C’est ça qui serait rigolo, les SDF qui passeraient leur temps à voyager …

  4. Je serais curieuse de connaître la peine encourue pour la mise à mort d’un animal autre qu’une vache (qui est sacrée au Népal, comme en Inde) et pour le meurtre d’un homme.
    Pour l’animal, c’est sans doute rien.
    Pour l’homme, est-ce moins que pour la femme ?

    Il y a toujours des personnes pour profiter de la misère des hommes ou des femmes …
    Des indiens qui vendent leur sang jusqu’à en mourir pour nourrir leur famille.
    Des immigrés clandestins qui se laissent prélever un rein pour obtenir des papiers.
    Des femmes indiennes qui portent l’enfant d’une autre pour quelques sous et pouvoir ainsi ne pas périr de faim.
    La liste serait longue.
    Les réseaux qui organisent tout ça ne sont pas dans le besoin, eux !

  5. Pour le meurtre d’un homme, c’est vingt ans de prison et pour celui d’une femme 10 jours, d’après ce qui a été dit par un lecteur du Monde (sans doute faut-il relativiser les chiffres mais ça donne une échelle).

  6. « Au royaume du Népal, n’importe quel époux, père ou fils peut violenter sa femme, sa fille, sa sœur voire sa mère sans être inquiété le moins du monde. En effet, aucune loi ne condamne la violence domestique. Les femmes elles-mêmes finissent par croire que cela n’est pas bien grave tant leur quotidien en est imprégné….  »

    http://www.fraternet.com/femmes/art76.htm

  7. D’une manière générale, tout ce qui se passe dans les familles est moins montré du doigt que ce qui se passe dans la société en général. En France aussi, c’est dans les familles que se déroulent les choses les plus glauques, et ceci dans une indifférence quasi-générale (si l’on excepte quelques cas médiatisés).

  8. C’est terrible, cette condition de la femme au Népal, d’autant plus qu’il en est de même dans beaucoup d’autres pays.
    Une façon peut-être d’améliorer (à long terme) cet état de fait est de permettre aux filles de s’instruire.
    C’est pour ça que chaque fois que je parraine un enfant, je demande à ce que ce soit une fille (Aïe, je ne devrais pas le dire ouvertement, la HALDE va me tomber dessus !).
    Bien sûr, c’est une goutte d’eau dans l’océan …

  9. concernant le temps, il faut dire qu’il fait un temps d geu en ce moment LOL.Non plus s rinmesueet, je pense que le temps bien quele temps soit une grandeur physique , et tres utile ( causalit ETC ), cela reste une garndeur invent e par l’esprit pour donner un sens au sens des venement, et la fameuse fl che du temps .Je m’explique: pour moi la notion du temps est quivalent la notion de l’infinie , comment d finir l’infinie, sans evoquer ce qu’est le fini , m me probleme de s mantique et de tautologie. L’infini n’existe que par rapport quelque chose de fini, par rapport une mesure concrete de masse, distance ou temps d fini . Or ce qui existe et qui peut se definir c’est L’INSTANT. INSTANT T, qu’on peut isoler et concretiser par rapport d’autres grandeur. Le temps n’est qu’une suite, une accumulation d’instants, comme il n’a acune r alit intras que, c’est une vue de l’esprit pour donner un sens cette suite d’instants T, et qui permet l’esprit de donner un sens l’ volution des ph nomenes. Voli pourquoi on ne peut en donner une d finition v rbale sans s’y referer, car le temps en lui m me ne repr sente rien de plus qu’une suite . CE QUI EXISTE , ce n’est pas le temps en lui m me mais une succession d’instants . De cette mani re, on pourrait donc d finir le temps, par une corr lation, une continuit d’instants pr cis T, et donc nul besoin de se r ferer ce qu’il y avait avant le temps, c d le neant qui aussi est une vue d’esprit, (comme la notion de 0 en math matique qui est tres tres utile mais ne correspond rien de r el), car avant le temps il n’y avait qu’un INSTANT FIG si je puis dire, et donc pas de temps .Je ne sais pas si je me fais bien comprendre, mais il faudrait beaucoup de temps pour en d battre Merci.

  10. Je n’ai eu l’occasion de regarder que le début de la vidéo. Le premier témoignage (à partir de 2’48 et juqu’à 6’37) est magnifique.

Laisser un commentaire

:D :-) :( :o 8O :? 8) :lol: :x :P :oops: :cry: :evil: :twisted: :roll: :wink: :!: :?: :idea: :arrow: :| :mrgreen: