Il y a beaucoup de choses à dire sur toutes ces espèces de papillons vues pendant mon stage en Brenne. Alors, je vais les distiller au compte-gouttes pendant tout cet été et probablement plus longtemps encore.
Les papillons que nous attirions avec la lampe au mercure se fixaient en général sur les draps blancs que nous tendions. Mais certains se posaient aussi dans la végétation proche de la lampe.
J’ai été impressionné par ces papillons que l’on appelle « feuilles-mortes » et qui passent incognito dans la nature, tellement ils ressemblent à de véritables feuilles-mortes. Le deuxième soir du stage, nous avons eu la visite d’une feuille-morte du chêne (Gastropacha quercifolia), dénommé ainsi en raison de sa ressemblance avec les feuilles de cet arbre. Il s’agit-là d’une espèce censée être présente sur tout notre pays mais qui est devenue peu commune, voire rare dans la plupart des régions (elle semble même avoir complétement disparu de certaines régions françaises).
Les adultes volent en juin-juillet. Les chenilles éclosent en fin d’été et vont se nourrir de feuilles de prunellier, de pommier, de poirier, de bourdaine, d’aubépine … mais pas de chêne ! Elles vont passer tout l’hiver à se les geler, plaquées contre un rameau.
La troisième nuit du stage, nous avons pu admirer une autre espèce : la feuille morte du peuplier (Gastropacha populifolia). Plus clair que sa cousine du chêne, ce papillon est inféodé aux zones humides où la chenille va se nourrir de feuilles de saules, de peupliers et de frênes. Cette feuille-morte vole entre juillet et août. Elle vit dans toute l’Europe (sauf dans les îles britanniques et en Espagne) mais là aussi, la régression de l’espèce est constatée partout.
Comme la feuille-morte du chêne est revenue aussi cette même nuit, l’occasion était trop belle pour les stagiaires de photographier les deux espèces côte à côte ; il faut dire qu’avec un peu de délicatesse elles se laissent manipuler assez facilement (euh, les feuilles-mortes, pas les stagiaires !).
Voila donc deux espèces qui m’étaient inconnues jusque-là et que j’espère trouver dans les temps qui viennent dans ma chère Franche-Comté.
Comme le dit Jean-Marie : « les feuilles mortes se ramassent à la pelt »
Feuille morte ou papillon
Le moindre souffle de vent
Vous propulse souvent
Dans les airs et vous volez
Elégamment
Tandis que balourds
Nous vous admirons
Depuis notre poste
D’observation
Deux ou trois parmi nous
Prient alors
Un dieu parmi d’autres
De crainte que vous
Ne retombiez
Trop lourdement
Et ne vous fracassiez
Comme une pierre dévalant
D’un rocher
Alors nous vous rêvons
Feuille morte
Ou papillon
En attendant
Que vous vous posiez
(Jacques Herman)
La « feuille-morte », c’est aussi un apéro :
* 1/6 de pastis
* 5/6 d’eau
* 1 trait de sirop de grenadine
* 1 trait de sirop de menthe
On complète avec de l’eau glacée et quelques glaçons.
Deux versions différentes des « feuilles mortes » :
http://www.youtube.com/watch?v=kLlBOmDpn1s
http://www.youtube.com/watch?v=n9Sfx3c7fR0&feature=related
Vous saviez que Piaf l’avait enregistré en anglais ?
http://www.youtube.com/watch?v=n2s2tPORlW4
Merveilleuse nature … Du jamais vu pour ma part !!!
Trouve t-on ce papillon dans le Finistère ?
Ce ne sont pas des feuilles de chene sur les deux dernieres photos ?
si si c’est bien ça sous les papillons .. !!
:tongue:
Je viens de vérifier sur le web, le papillon le plus clair est bien Gastropacha populifolia (la feuille morte du peuplier) :
http://www.hlasek.com/foto/gastropacha_populifolia_ai0213.jpg
Je parlais des feuilles de l’arbre sur lesquelles sont posés les papillons(rapport à ce que tu disais à ce propos), pas les papillons.
Désolée de ne pas m’être exprimée plus clairement.
Extrait de « poésies légères et enfantines » de Courmaline :
Elle s’est sauvée de l’arbre et s’envole,
Vole, vole et virevolte
Avant de tomber sur le sol.
Feuille de Chêne est morte !
« As-tu fait bon voyage ? », lui demande Ver de Terre.
« J’ai fait un voyage extraordinaire !
Le vent m’a embrassée, le soleil m’a caressée
Et la pluie m’a bercée de son doux babillage.
J’ai fait un merveilleux voyage ! »
« Raconte encore ! Comment sont les étoiles,
Que t’ont dit les nuages ? D’ici, je ne sais rien
Que la mousse humide et la rosée du matin. »
Mais rien ne lui répond. Dans un nouvel élan
Feuille de Chêne est repartie courir avec le vent.