Je cherche à maintenir la biodiversité autour de la maison. Il y a des zones que je ne fauche que deux fois par an, parfois même une seule. Autant dire que ma pelouse n’a rien d’une pelouse, elle est riche en herbes et fleurs de tous genres mais je ne suis pas sûr que le ray-gras anglais y ait sa place.
Tout ça a un prix, question effort. Pour sauvegarder certaines plantes qui aiment les milieux pauvres, je fauche régulièrement à la main et j’enlève l’herbe afin de ne pas enrichir le milieu. Pour protéger « mes » grillons et criquets, je ne fauche que par places, selon un roulement, laissant toujours des zones refuges pour les petites bestioles. Et quand la tondeuse se trouve nez à nez avec un petit endroit fleuri, elle contourne comme si elle était mue d’un instinct de préservation de la biodiversité (c’est fou comme les tondeuses d’aujourd’hui sont intelligentes, enfin la mienne surtout !). Résultat, quand je regarde derrière la maison depuis la fenêtre de la cuisine, ça fait un peu désordre …
J’ai la chance extraordinaire d’avoir deux espèces orchidées dans ma pelouse.
La première est l’orchis pyramidale. Habituellement, le nombre de pieds varie de 4 à 11. Mais pour la première fois, il y en a 13. Ma méthode de fauche commencerait-elle de porter ses fruits ? Je commençais à désespérer. J’en étais arrivé à me dire que ma méthode, très contraignante, ne servait à rien.
La deuxième est la platanthère à deux feuilles. Habituellement, il y en avait entre 20 et 30. Et là, cette année, ça fleurit de partout : 104 exactement ! Les fleurs de platanthères ne dégagent leur parfum que la nuit et sont donc pollinisées par des papillons nocturnes qui viennent pomper le nectar.
Allez, je vous laisse, je file maintenant compter les grillons et les sauterelles.
L’orchis pyramidal est rarissime en Belgique. Je connais un pied isolé, dans une réserve naturelle à 10 Km de la maison. Chaque année, je vais le saluer, incertain de le revoir l’année suivante…
Sur mon site un diaporama sur les orchidées de la Drôme . Photos prisent lors de promenades dans sa belle région par Etincelle .
http://naturepassion.e-monsite.com/rubrique,orchidees,420661.html
Oui, Etincelle est active, elle n’a pas les pieds dans le même sabot (de Vénus).
C’est le jardin d’Eden chez Bernard !
Tout ce qui est rare atterri chez lui. Il devrait nous donner sa recette …
A propos d’orchidées, il faut rappeler les observations pertinentes et jamais contestées de Charles Darwin dans « De la fécondation des orchidées par les insectes » (trad. française en 1871 de l’édition anglaise de 1862). Un vrai touche-à-tout ce Darwin !
Je mentionnerai également, pour les passionnés, un livre magnifique sur les orchidées (texte, schémas, photos remarquables) qui est sorti en 2005 chez Belin : « UN AMOUR d’ORCHIDEE. LE MARIAGE DE LA FLEUR et de l’INSECTE » A. Roguenant, A. Raynal-Roques, Yves Sell, 46,50€.
Dis-moi un peu Luc, quelles orchidées peux-on voir chez toi, qui ne seraient pas chez moi (en région Rhône-Alpes).
Parce que finalement, dans ma région, il y en a pas mal, mais c’est toujours un peu les mêmes.
J’aspire maintenant à découvrir de nouvelles espèces …
Au fait, merci, Yves d’avoir mis mon diaporama sur ton site.
On peut y voir la majeure partie des orchidées sauvages courantes de ma région, dont le fameux sabot de Vénus.
Avec 112 espèces présentes en Rhônes-Alpes, ça fait déjà beaucoup à observer :
http://sfo.rhonealpes.free.fr/carto/liste.php
Le nombre d’espèces selon l’endroit que l’on prospecte :
http://sfo.rhonealpes.free.fr/carto/carte_num.php
Super la carte avec les espèces suivant le lieu …
Je vais étudier tout ça en détail !
Juste une remarque :
Le quadrillage devrait être déplacé d’un cran vers le bas car le 50ème parallèle passe au niveau de la ligne grise au-dessous de la ligne rouge où il est indiqué.
Eh oui, à mon grand regret, je vis aussi près de l’équateur que du pôle nord et j’aimerais bien être beaucoup plus près du deuxième que du premier !
Allez, on va se consoler en disant qu’il n’y a pas d’orchidées au pôle nord !
Tu devrais demander à ce qu’on rapproche le pôle nord de chez toi. Il paraît que qu’à force de râler, l’administration finit toujours pas céder …
Deux belles orchidées
Chez un vieux ridé
Pas du tout speedé
Ben quelle drôle d’idée !
Mais qu’est-ce que tu racontes Bernard ?
Tu es encore dans la fleur de l’âge puisque tu vas devenir tricentenaire.
C’est bien ce que tu as dis il y a peu.
Au fait, bien noté les références du livre conseillé par Emilien.
Dommage, mon anniversaire est tout juste passé …
Mais finalement, le prochain n’est que dans un an !
Et puis entre-temps, il y a le Père-Noël qui va venir dans son traîneau tiré par de beaux rennes lapons …
Oups, excusez-moi, je me suis encore laissée dériver vers l’hiver, la neige, le Grand-Nord …
Encore tant de temps à attendre !
Donc, Bernard, 112 espèces en Rhône-Alpes …
J’ai jeté un coup d’oeil.
En fait ce sont 112 espèces et les sous espèces.
Quand on sait comment il est difficile de déterminer déjà les espèces, notamment pour les ophrys, alors les sous-espèces …
Tu sais, Bernard, pas besoin de râler auprès de l’administration pour rapprocher le pôle nord.
Si la distance restera toujours la même, en température, il se rapproche de nous, puisque, paraît-il, l’élévation de température est plus importante en Arctique qu’à nos lattitudes.
Est-ce qu’il y a des années à orchidées comme il y a des années à fruits ?
Apparemment, Bernard en a beaucoup plus dans son jardin.
Dans la Drôme, j’en ai vu aussi beaucoup et dans mon jardin où il y a trois espèces, l’orchis brûlée, l’orchis mâle et l’orchis bouc, pour la première fois, chaque pied a donné deux tiges de fleurs.
L’orchis brûlée qui d’habitude est petite, haute d’une quinzaine de centimètres a allègrement atteint les 40 cette année.
J’ai d’ailleurs remarqué que beaucoup d’orchidées étaient très haute cette année. Hier encore, lors d’une balade en Vercors, j’ai vu des pyramidales de 60 centimètres de haut, des orchidées mouches d’une cinquantaine …
Ce serait donc bien une année à orchidées ?
Une idée en amenant une autre …
Hier, j’ai vu également des gentianes jaunes. Elles sont très grandes elles aussi. En montagne, on dit que si les gentianes (jaunes) sont hautes, il y aura beaucoup de neige l’hiver suivant.
Du même genre que, si les oignons ont beaucoup de peau, ou si les sorbiers ont beaucoup de baies, l’hiver suivant sera rigoureux.
Vous en pensez quoi, vous de ce genre de réflexions ?
Moi, je trouve ça plutôt bizarre. Comment la gentiane pourrait-elle savoir qu’il va beaucoup neiger ?
A la limite, je trouverais plus cohérent de dire qu’elle est haute parce qu’il a beaucoup neigé l’hiver précédent et qu’ainsi, ses racines ont peut-être été mieux hydratées ????
Apparemment, c’est une bonne année à orchidées, un peu partout en France. Je ne sais pas trop s’il faut rechercher l’explication à ce phénomène aux changements climatiques (remontée vers le nord du climat méditerranéen).
Concernant ta remarque à propos des oignons, je me rappelle avoir remarqué une fois que les oignons avaient beaucoup de peau : cette année-là, l’hiver qui avait suivi avait été particulièrement doux. Je ne suis donc pas très enclin à croire ce genre de choses. Les Anciens étaient sans doute perspicaces et observateurs, mais ils buvaient beaucoup aussi … alors de là à les croire sur parole … !
quelle chance d’avoir des orchidées dans sa pelouse c’est mon rêve ;;
Tiens ! Marie-Odile !
Te voilà sur le blogadupdup.
j’ai eu la joie de découvrir de jolies minuscules orchidées dans ma pelouse,dommage de devoir tondre la pelouse,je ne sais pas si l’on peut enlever le pied et le mettre ailleurs,j’ai déjà des cyclamens qui poussent sous un chène.J’ai par ailleurs 2 nids de guèpes,très intéressant de voir le travail quelles font.La nature est magnifique.je vous souhaite une bonne journée danièle
L’an dernier, ici même, je disais que pour la première fois, l’orchis brûlée qui est dans mon jardin avait fait deux tiges fleuries …
Et bien cette année, c’est carrément quatre !
Elle commence à fleurir.
C’est Luc qui va ête jaloux car je crois que c’est une de ses orchidées préférées.
Quand à l’orchis mâle et l’orchis bouc, c’est pour plus tard.
Rien à voir avec les orchidées …
Ce sera une année à cerises, non ?
Mes cerisiers sont abondamment fournis pour l’instant.
Sur le plus précoce, les fruits font déjà un centimètre de diamètre.
Ici, ce sera globalement une année à fruits. Par exemple, mon gros abricotier est couvert d’abricots.
Par contre, la sécheresse peut entraîner la chute des fruits encore verts, même lorsqu’ils sont déjà assez gros. Donc rien n’est gagné d’avance. Mais pour les cerises, qui ont un cycle de développement court, le problème n’est pas aussi crucial.
Je suis en train de lire « Un amour d’orchidée. Le mariage de la fleur et de l’insecte », livre dont Emilien nous a conseillé la lecture le 14 juin 2009 ici-même.
C’est assez ardu mais je m’accroche et c’est absolument PA-SIO-NNANT.
Merci du conseil Emilien
A Bussières, les orchis bouffon, qui d’habitude fleurissent au début mai sont fleuries depuis trois semaines, ce qui est étonnant car une partie de la végétation (par exemple les pommiers) a fleuri plus tardivement.
La station que j’ai l’habitude de suivre, année après année, comporte cette année 18 orchis bouffon. C’est peu mais ici il y a très peu d’orchidées (en Franche-Comté il y en a beaucoup, mais dans mon village non, les terres sont trop riches).
Petit complément : mon ami Jean-Pierre m’a fait part lui aussi d’une floraison exceptionnelle d’orchis bouffon sur la colline de Chaudanne à Besançon.
c’est fini depuis dimanche 20h les bouffonneries non ?
une mascarade qui a été bien orchis-trée !
Je me suis planté, orchis mâle et non orchis bouffon. J’ai eu un doute, je suis allé vérifé avec Joëlle tout à l’heure.
chez moi, les orchidée sont en fleur, mais derrière une fenêtre.
quant aux orchis dont Bernard parle, j’en ai vu plusieurs au bord d’un chemin.
Quant aux bouffonneries dont vous parlez, je suis bien contente qu’elles soient finies car j’ai pu retrouver mes programmes sur la TV.
Juste par curiosité, j’ai vu votre président et son épouse blonde se donner la main, mais qui est la jeune fille de peau de couleur, car à la TV le reporter disait voici les familles recomposées……………
bon, je sors, chacun est libre, ou pas, de poser pour la postérité.
Il arrive fréquemment de confondre le bouffon et le mâle. Euh … je parle là des orchidées, pas de nos hommes politiques Il faut se baisser pour faire la différence.
Cette année, sur mon terrain, j’ai eu une trentaine d’ophrys occidentalis, 3 orchis mascula, 1 himantoglossum robertianum (magnifique, qui remonte du sud avec le « réchauffement climatique » et des boucs en quantité à venir.
J’avais des apifera mais j’ai bien l’impression qu’elles ont disparu. J’avais aussi de belles brulées mais malheureusement, depuis un hiver particulièrement froid, elles ne sont réapparues.
Bonsoir Etincelle,
je ne comprends rien aux noms des orchis, mais j’avais toujours du plaisir lors de nos sorties en montagne l’été de me baisser pour sentir le parfum de l’orchis vanillé.
Hélas, maintenant je ne peux même plus sentir ce parfum envoutant.
souvenirs, souvenirs
Désolée Jacqueline, je remets les noms ci-dessus en clair et non pas dans le charabia des orchidophiles …
Anacamptis morio – Orchis bouffon
Orchis mascula – Orchis mâle
Ophrys occidentalis – Ophrys de mars
Himantoglossum robertianum – Orchis géant
Himantoglossum hircinum – Orchis bouc
Ophrys apifera – Ophrys abeille
Neotinea ustulata – Orchis brûlé.
Non non, ce n’est pas du charabia d’orchidophiles, tous les botanistes de haut niveau que je connais parlent en français.
Je me suis mal expliqué, j’aurais dû ajouter : « … quand ils parlent à des gens comme nous ». Parce que, bien sûr, entre eux …
Je ne comprends pas trop ce que veut dire Bernard.
Quand je parlais de charabia, c’est ce qui est usité chez les orchidophile. C’est à dire un mélange de latin, de français de noms dépassés mais encore utilisés. Bref un mélange de tout. Par exemple, pour Himantoglossum robertianum, tout le monde (dans ce milieu) dit la barlia parce qu’avant, son nom de genre était barlia) ce qui fait que quelqu’un qui se met à s’intéresser maintenant aux orchidées est un peu perdu. (c’est d’ailleurs vrai aussi en botanique générale car en ce moment, beaucoup d’espèces changent de noms, voire de familles. On dit aussi couramment la brûlée ou l’apifera. Ou encore la cordata. Si on était logique, on dirait l’abeille et la cordée en français comme la brûlée ou alors les noms scientifique en entier. C’est des fois du français, des fois un bout de nom scientifique, des fois d’anciens noms plus en cours et un mélange de tout. Quand les orchidophiles parlent entre eux, c’est comme ça. Très ésotérique en somme. Parfois ils utilisent aussi entre eux des noms inventés comme fucipax qui désigne un spécimen intermédiaire entre un fuciflora et un scolopax.
Ils donnent aussi des noms particuliers à certains lusus (ou lusi, je ne suis pas calée en latin) comme « les mickeys », « l’hélicoptère », … qui restent et sont couramment utilisés alors qu’il n’y a aucune validation. Mais on sait tous de quoi on parle. Par contre, un débutant met du temps à tout comprendre (je sais, j’en suis passée par là).
Bref, je confirme : du charabia.
Est-ce que l’un d’entre vous a vu le clin d’oeil à un atelier d’écriture du Blogadupdup. Il y a avait dans les dix mots à placer le mot « cordée » et Brin de paille avait parlé de la listère cordée (la cordata dont je parlais plus haut).
Tiens à propos de la listère, j’ai la listère à feuilles ovales dans la pelouse derrière la maison.
Euh, Listera ovata je veux dire.
Euh, Neottia ovata pour être au goût du jour !
Elle n’est quand même pas déjà fleurie ?
Auquel cas, elle serait plus précoce que les drômoise ! :shocked:
Ben oui, la cordata aussi est passée en neottia.
Comme la nid-d’oiseau.
Pourtant, on ne voit trop de ressemblance.
Comme quoi, la génétique ne reflète pas toujours la morphologie.
La classification était jusqu’à aujourd’hui basée sur la morphologie. Linnée n’avait d’ailleurs que cet élément à sa disposition.
Mais maintenant, nous avons les analyses génétiques des espèces.
Alors les classifications changent.
Cependant, sur le terrain, comment s’y retrouver car quand on se balade, on a nos yeux pour voir la morphologie mais pas un appareil dans notre sac à dos pour analyser l’ADN .
Je plains un peu ceux qui se mettent à la botanique maintenant :blink:
Bien que je ne remette pas en cause ces nouvelles classifications.