Rock’n Rolex Attitude

LES CONSEILS A LA CON DU PROFESSEUR DUPDUP
Avez-vous une Rolex ? Non. Alors, vous avez sans doute raté votre vie. Désolé de vous l’apprendre mais c’est comme ça. C’est Seguala qui l’a dit. Et Séguala c’est pas un con. Quoique …! Car Pierre Desproges avait cru bon quand même de poser la question en son temps : « Jacques Séguéla est-il un con ? De deux choses l’une : ou bien Jacques Séguéla est un con, et ça m’étonnerait quand même un peu ; ou bien Jacques Séguéla n’est pas un con, et ça m’étonnerait quand même beaucoup !« .

Toujours est-il qu’un journaliste lui a posé une question pertinente à propos de MoiJe 1er. Cela se passait le 13 février dernier sur le plateau de France 2 : « l’image ostentatoire du président, ce côté Bling-bling de Nicolas Sarkozy, est-elle une erreur de communication ?« . Et notre aimable Jacques, le conseiller en communication des grands de ce monde, de répondre : « C’est une erreur journalistique. Comment peut-on reprocher à un président d’avoir une Rolex. Enfin … tout le monde a une Rolex. Si à cinquante ans, on n’a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie ! ».

Triste constat donc : vous avez complètement raté votre vie. Que vous reste-t-il donc ? La pendaison ? Le gaz ? Que nenni ! Il vous reste la Rock’n Rolex Attitude. Comment, vous ne savez pas ce que c’est ? Normal, vous n’êtes pas les seuls, vu que j’ai inventé ce nouveau concept ce matin en me rasant.

L’idée est simple. Vous allez sur tous les sites internet où l’on vend des Rolex. Vous allez vite constater que sur le web, les Rolex sont souvent soldées. Des Rolex qui valent 14 000 euros, vous pouvez les trouver facilement à 12 000. Normal, c’est souvent des contrefaçons. Mais contrefaçon ou non, ce n’est pas grave. L’important est d’en acheter. Car en achetant une Rolex à 12 000 euros au lieu de 14 000, vous gagnez 2 000 euros. Si vous en achetez sept dans le mois, vous avez gagné 7 X 2 000, soit 14 000 euros. Sans rien faire. Juste en cliquant avec votre souris. Il vous reste quand même à attendre que le facteur vienne, faut tout de même pas exagérer … on ne devient pas riche aussi facilement !

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14 000 euros dans le mois, ça fait une bonne petite somme quand même. Et en plus, c’est juste ce qu’il faut pour vous acheter … Acheter quoi ? Une Rolex, pardi ! Mais une vraie cette fois-ci. Que vous pourrez exhiber devant vos collègues (ou vos ex-collègues car avec 14 000 euros par mois, j’imagine que vous allez faire comme moi : arrêter de bosser).

Et en plus, vous n’aurez pas raté votre vie.

Elle est pas belle la vie ?

Rencontres musicales au sommet (4)

Il y a très longtemps que j’ai mis en stand-by cette rubrique consacrée aux rencontres entre les grands de la musique. Trois anciens articles ont montré des duos assez étonnants : Leonard Cohen jouant avec Sonny Rollins, Brassens avec Trenet et Pavarotti chantant avec James Brown.

Il n’est pas très fréquent finalement que de grands musiciens jouent ensemble sur scène. Bien sûr, cela arrive dans le domaine du rock ou de la chanson mais le résultat n’est pas toujours à la hauteur. Lorsque deux égos se retrouvent sur scène, la fusion entre les deux n’est pas fréquente, même l’espace de quelques minutes.

S’il y a un type de musique par contre où les musiciens de haut niveau ont l’habitude de jouer ensemble, c’est bien le domaine du jazz.

Pour ce petit dimanche musical, je vous propose quatre vidéos illustrant quelques rencontres jazz au sommet. Attention, il s’agit de documents qui datent tous de plus de quarante ans, alors soyez indulgents avec la qualité technique de ces vidéos.

D’abord, Miles Davis jouant So What avec John Coltrane

Coltrane toujours mais avec un autre grand du saxo : Stan Getz, et l’un des plus grands pianistes de l’histoire du jazz : Oscar Peterson.

Charlie Parker et Dizzy Gillespie ensuite :

Et pour finir, le trompettiste Don Cherry avec Sonny Rollins au saxophone :

La plotte à terre

Pierre Lasbordes, député et Président du groupe d’amitié France-Québec, est trop drôle. Lors de la réception du Premier Ministre québécois à Paris, sa femme lui avait conseillé de glisser dans la conversation une phrase québécoise, afin qu’il paraisse plus sympa.

Voilà-t-y donc pas que notre charmant député a accueilli le Premier Ministre Québécois avec ces mots « Monsieur le Premier Ministre, j’espère que vous n’avez pas trop la plotte à terre, comme on dit au Québec ». Regard effaré du Premier Ministre. Car au Québec, le mot « plotte » est un terme trivial consacré aux organes génitaux féminins. La phrase ne voulait pas dire, comme notre député l’avait cru, « J’espère que vous n’êtes pas trop fatigué » mais « J’espère que vous n’avez pas la chatte qui traîne par terre ». Il paraît que cette histoire fait fureur sur les sites internets de nos amis Québécois.

Encore merci au Canard Enchaîné de nous avoir rapporté cette scène.

La grande aigrette

Il y a trente ans, lorsqu’une grande aigrette était signalée en France, beaucoup faisaient le déplacement pour aller l’observer. Je me rappelle aussi qu’à cette époque, quelqu’un s’était arrêté vers moi en Camargue pour me signaler sa présence. C’est grâce à cet ornitho que j’ai pu admirer cet oiseau pour la première fois. La présence en France d’un oiseau du sud-est européen avait alors quelque chose de magique pour moi.

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Aujourd’hui, la grande aigrette est partout.

Je l’ai vue arriver dans la vallée de l’Ognon il y a cinq ou six ans peut-être. Et depuis, chaque hiver, je l’observe ça et là. Plusieurs personnes m’ont déjà demandé « C’est quoi ce héron blanc ? ». Le 15 novembre dernier, j’étais au Lac du Der en Champagne et j’ai vu un rassemblement de 84 grandes aigrettes à quelques centaines de mètres de moi.

Pour la première fois, l’une d’elle vient dans les prés qui sont face à la maison. Elle y vient tous les jours depuis une semaine. Et elle est devant mes yeux, à l’heure où j’écris cet article.

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La grande aigrette  ne niche pas en Franche-Comté. Elle n’y vient qu’en hiver mais deux individus sont restés tout le printemps 2008 dans la basse vallée de l’Ognon. Un jeune couple encore immature ? Signe d’une nidification prochaine ? A surveiller donc (notamment en amont de Pesmes).

Merci à Christophe de m’avoir prêté les deux photos de cet article.

« La vierge froide et autres racontars »

J’ai relu hier La vierge froide et autres racontars de Jorn Riel. Il s’agit d’une suite de petite anecdotes qui mettent en scène des personnages vivants dans l’extrême nord.

Que dire sur ce livre afin de lancer une éventuelle discussion ?

Il y a eux et il y a les autres. Eux, ce sont les membres d’une petite communauté de trappeurs vivant dans des conditions matérielles très difficiles. Il sont là comme s’ils l’avaient toujours été et font partie du paysage. Les autres, ce sont les nouveaux, ceux que la Compagnie envoie chaque année pour relever de leur fonction ceux arrivés l’année précédente.

Les hommes qui vivent là vivent par deux dans des cabanes misérables. L’ancien est le maître des lieux. Le nouveau qu’on lui envoie doit s’adapter à ce monde étrange fait de glace, de nuit et de solitude. Chaque petit groupe de deux vit dans l’isolement et le dénuement. Chacun des groupes vit éloigné des autres, souvent à plusieurs journées de traineaux. Mais il s’agit là, malgré l’éloignement, d’une véritable communauté. La communauté possède ses propres règles, ses codes, son histoire, sa vie sociale … Elle semble immuable, centrée sur elle-même, et rien ne semble avoir prise sur elle.

De drôles de personnages, avec de drôles d’idées, font irruption dans ce petit monde clos. Chaque année, au mois de novembre, le bateau Vesle Mari amène un ou deux nouveaux qui semblent égarés sur ce monde polaire : Joenson le tatoueur qui débarque du bateau, une cafetière émaillée à la main ; le lieutenant Hansen, militaire zélé, qui veut créer une milice ; Laurits qui a l’idée saugrenue de construire des WC, les premiers WC du Groenland.

Pour moi, il s’agit là d’un livre non frelaté avec des mots authentiques. Les personnages sont vrais, hauts en couleur, pitoyables parfois mais profondément humains. Mais qui sont-ils vraiment, tous ces personnages décalés qui ont choisi de vivre en marge du monde civilisé ? Des solitaires. Des gens blessés (on sent chez beaucoup d’entre eux des blessures enfouies qui ne se sont jamais refermées). Des gens qui ont le sentiment de faire partie d’un monde qui n’a plus cours. Des gens ivres de silence.

C’est un monde très masculin dans lequel la femme est rarement évoquée et pèse par son absence. Alors on invente Emma, la femme idéale. « Emma, tiens, c’est comme elle était faite rien qu’avec des beignets aux pommes. Les fesses, les seins, les joues et tout et tout. Rien que des beignets, mon garçon. Et au milieu de toute cette pâtisserie, deux yeux bleu ciel et une moue rouge ».

viergefroide1(merci à Oetincelleo pour cette magnifique photo de la vierge froide)

Un monde de pudeur et de tendresse. Mais de dureté aussi. La solitude est de mise. La nuit aussi. La nuit polaire recouvre l’âme d’une couche sombre.

Après l’intériorisation forcée vient l’urgence d’aller se vider auprès des amis. Les amis, ça peut être un coq ou même un cochon. L’important est de trouver quelqu’un à qui se confier. Et quand un ami décède, il faut tout mettre en oeuvre pour que la mort devienne fête. Attacher un mort sur un traineau, lui mettre sa pipe entre les dents, et aller une dernière fois faire la tournée des copains, voilà l’une des scènes les plus inattendues de cet ouvrage. Bien sûr, quand le mort fléchit et vacille à table, on le sort vite pour qu’il se redurcisse dans le froid polaire avant de le ramener à table. Et la table est pleine de cadavres de bouteilles d’eau de vie. Car lorsque vient la mort, la fête doit être complète.

Pourquoi ce livre marque-t-il autant ? Sans doute parce qu’il est marqué du sceau de l’authentique et des vérités vraies… Il n’y a rien d’artificiel dans ce monde là.

« Il y aura de la place pour nous tous parce que dans ce temps-là, Lasselille, ce sera fini avec l’Histoire là-bas en bas. Ils seront tous tellement pareils qu’ils pourront tenir sur la même ligne dans une parenthèse. Ils seront sans Histoire. Prends bien note de ce que j’dis, c’est le chemin que ça prend. Ils vont découvrir que l’Histoire qu’ils ont écrite jusqu’à présent n’est que du remplissage et du bavardage d’un bout à l’autre et pas du tout quelque chose qui peut  nous en apprendre. A ce moment-là, ils seront bien obligés de tourner leur regard vers le Nord ».

Dans un mois sur ce blog : « Qui se souvient des Hommes … »

Demain, nous parlerons d’un premier livre : « la vierge froide et autres racontars » de Jorn Riel. Il s’agit là d’un premier essai de discussion autour d’une oeuvre. Voir l’article que j’avais écrit à ce propos.

Le livre annoncé pour le mois d’avril (pour le mardi 7 exactement) est Qui se souvient des Hommes… de Jean Raspail. Il nous est proposé par Oetincelleo. Voici la petite présentation qu’elle nous en fait :

Les Alakalufs, un petit peuple sans cesse repoussé jusqu’aux limites du monde, dans l’environnement le plus inhospitalier qui soit. Un peuple dont Darwin parlait en ces termes :
« Il s’agit des créatures les plus abjectes et misérables que j’ai jamais rencontrées. Regardant ces hommes, il parait difficile de croire qu’il s’agit d’êtres humains habitant notre monde à nous. »
Un peuple dont le langage ne possède pas de mot pour exprimer le bonheur où la joie.
Un peuple disparu, oublié de tous …
Oublié de tous ?
Non, pas de ceux qui ont lu Qui se souvient des hommes de Jean Raspail.
Impossible d’oublier Lafko l’Alakaluf ! »

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En espérant que beaucoup d’entre nous auront pris le temps de lire cet ouvrage d’ici le 7 avril !

Didier Malherbe et son Hadouk Trio

Il sera question un jour sur ce blog de la musique underground des années 70 dont je me suis longtemps nourri. Soft machine, Caravan, Gong, Matching Mole, Magma … auront un jour leur petit dimanche musical sur le blogadupdup. Mais ne soyons pas pressé, j’ai des dizaines de projets d’ici là.

Qui se souvient de Gong aujourd’hui ? Pourtant le groupe se produit encore et les deux principaux musiciens-fondateurs du groupe, Daevid Allen et Didier Malherbe, se retrouvent régulièrement.

Des années 70 aux années 90, je n’ai pas suivi le parcours de ces musiciens. Et puis, ce devait être au cours de l’hiver 96-97, je suis allé avec Steph écouter Didier Malherbe qui se produisait à D’Jazz au bistrot à Saint-Claude dans le Jura. Je l’ai retrouvé dans un autre répertoire, fait de mélange de musiques du monde et de jazz. Le lieu était très sympa. Quoi de mieux comme conditions d’écoute que de boire une bonne bière (du Jura), attablé devant la scène. Ce soir-là, j’avais pu admirer la facilité avec laquelle Malherbe pouvait passer du saxophone soprano au sopranino, à la clarinette, alto à la flûte, à l’ocarina ou au doudouk. Il était accompagné ce soir-là par Loy Ehrlich aux claviers.

Depuis, Didier malherbe s’est entouré d’un autre grand musicien (Steve Shehan aux percussions s’est ajouté à Loy Ehrlich) pour former le Hadouk Trio.  Je vous propose trois petites vidéos de ce trio qui est en train de conquérir la scène internationale (nomination aux victoires de la musiques jazz en 2007, disque d’or avec Utopies sorti en 2006).

Il y aura dans quelques semaines (ou quelques mois, ou quelques années) un deuxième dimanche musical consacré à ce trio.