Demain, nous parlerons d’un premier livre : « la vierge froide et autres racontars » de Jorn Riel. Il s’agit là d’un premier essai de discussion autour d’une oeuvre. Voir l’article que j’avais écrit à ce propos.
Le livre annoncé pour le mois d’avril (pour le mardi 7 exactement) est Qui se souvient des Hommes… de Jean Raspail. Il nous est proposé par Oetincelleo. Voici la petite présentation qu’elle nous en fait :
Les Alakalufs, un petit peuple sans cesse repoussé jusqu’aux limites du monde, dans l’environnement le plus inhospitalier qui soit. Un peuple dont Darwin parlait en ces termes :
« Il s’agit des créatures les plus abjectes et misérables que j’ai jamais rencontrées. Regardant ces hommes, il parait difficile de croire qu’il s’agit d’êtres humains habitant notre monde à nous. »
Un peuple dont le langage ne possède pas de mot pour exprimer le bonheur où la joie.
Un peuple disparu, oublié de tous …
Oublié de tous ?
Non, pas de ceux qui ont lu Qui se souvient des hommes de Jean Raspail.
Impossible d’oublier Lafko l’Alakaluf ! »
En espérant que beaucoup d’entre nous auront pris le temps de lire cet ouvrage d’ici le 7 avril !
Curieux par nature, je suis tombé sans beaucoup chercher sur ce texte de Jean Raspail publié par le Figaro.
Ne parvenant pas à isoler le lien, je vous le livre in-extenso.
La connivence d’un certain exotisme avec la droite extrême est établie depuis longtemps. Qu’en pensez-vous ?
Le Figaro n° 18619 du jeudi 17 juin 2004
DEBATS ET OPINIONS
IDÉES « Qu’est-ce qu’être français aujourd’hui ? » Une série du « Figaro »
Jean Raspail :
LA PATRIE TRAHIE PAR LA RÉPUBLIQUE
« J’ai tourné autour de ce thème comme un maître-chien mis en présence d’un colis piégé. Difficile de l’aborder de front sans qu’il vous explose à la figure. Il y a péril de mort civile. C’est pourtant l’interrogation capitale. J’ai hésité. D’autant plus qu’en 1973, en publiant Le Camp des saints, j’ai déjà à peu près tout dit là-dessus. Je n’ai pas grand-chose à ajouter, sinon que je crois que les carottes sont cuites.
Car je suis persuadé que notre destin de Français est scellé, parce qu’« ils sont chez eux chez moi » (Mitterrand), au sein d’une « Europe dont les racines sont autant musulmanes que chrétiennes » (Chirac), parce que la situation est irréversible jusqu’au basculement définitif des années 2050 qui verra les « Français de souche » se compter seulement la moitié la plus âgée de la population du pays, le reste étant composé d’Africains, Maghrébins ou Noirs et d’Asiatiques de toutes provenances issus du réservoir inépuisable du tiers monde, avec forte dominante de l’islam, djihadistes et fondamentalistes compris, cette danse-là ne faisant que commencer.
La France n’est pas seule concernée. Toute l’Europe marche à la mort. Les avertissements ne manquent pas rapport de l’ONU (qui s’en réjouit), travaux incontournables de Jean-Claude Chesnais et Jacques Dupâquier, notamment , mais ils sont systématiquement occultés et l’Ined pousse à la désinformation. Le silence quasi sépulcral des médias, des gouvernements et des institutions communautaires sur le krach démographique de l’Europe des Quinze est l’un des phénomènes les plus sidérants de notre époque. Quand il y a une naissance dans ma famille ou chez mes amis, je ne puis regarder ce bébé de chez nous sans songer à ce qui se prépare pour lui dans l’incurie des « gouvernances » et qu’il lui faudra affronter dans son âge d’homme…
Sans compter que les « Français de souche », matraqués par le tam-tam lancinant des droits de l’homme, de « l’accueil à l’autre », du « partage » cher à nos évêques, etc., encadrés par tout un arsenal répressif de lois dites « antiracistes », conditionnés dès la petite enfance au « métissage » culturel et comportemental, aux impératifs de la « France plurielle » et à toutes les dérives de l’antique charité chrétienne, n’auront plus d’autre ressource que de baisser les frais et de se fondre sans moufter dans le nouveau moule « citoyen » du Français de 2050. Ne désespérons tout de même pas. Assurément, il subsistera ce qu’on appelle en ethnologie des isolats, de puissantes minorités, peut-être une quinzaine de millions de Français et pas nécessairement tous de race blanche qui parleront encore notre langue dans son intégrité à peu près sauvée et s’obstineront à rester imprégnés de notre culture et de notre histoire telles qu’elles nous ont été transmises de génération en génération. Cela ne leur sera pas facile.
Face aux différentes « communautés » qu’on voit se former dès aujourd’hui sur les ruines de l’intégration (ou plutôt sur son inversion progressive : c’est nous qu’on intègre à « l’autre », à présent, et plus le contraire) et qui en 2050 seront définitivement et sans doute institutionnellement installées, il s’agira en quelque sorte je cherche un terme approprié d’une communauté de la pérennité française. Celle-ci s’appuiera sur ses familles, sa natalité, son endogamie de survie, ses écoles, ses réseaux parallèles de solidarité, peut-être même ses zones géographiques, ses portions de territoire, ses quartiers, voire ses places de sûreté et, pourquoi pas, sa foi chrétienne, et catholique avec un peu de chance si ce ciment-là tient encore.
Cela ne plaira pas. Le clash surviendra un moment ou l’autre. Quelque chose comme l’élimination des koulaks par des moyens légaux appropriés. Et ensuite ?
Ensuite la France ne sera plus peuplée, toutes origines confondues, que par des bernard-l’ermite qui vivront dans des coquilles abandonnées par les représentants d’une espèce à jamais disparue qui s’appelait l’espèce française et n’annonçait en rien, par on ne sait quelle métamorphose génétique, celle qui dans la seconde moitié de ce siècle se sera affublée de ce nom. Ce processus est déjà amorcé.
Il existe une seconde hypothèse que je ne saurais formuler autrement qu’en privé et qui nécessiterait auparavant que je consultasse mon avocat, c’est que les derniers isolats résistent jusqu’à s’engager dans une sorte de reconquista sans doute différente de l’espagnole mais s’inspirant des mêmes motifs. Il y aurait un roman périlleux à écrire là-dessus. Ce n’est pas moi qui m’en chargerai, j’ai déjà donné. Son auteur n’est probablement pas encore né, mais ce livre verra le jour à point nommé, j’en suis sûr…
Ce que je ne parviens pas à comprendre et qui me plonge dans un abîme de perplexité navrée, c’est pourquoi et comment tant de Français avertis et tant d’hommes politiques français concourent sciemment, méthodiquement, je n’ose dire cyniquement, à l’immolation d’une certaine France (évitons le qualificatif d’éternelle qui révulse les belles consciences) sur l’autel de l’humanisme utopique exacerbé. Je me pose la même question à propos de toutes ces associations omniprésentes de droits à ceci, de droits à cela, et toutes ces ligues, ces sociétés de pensée, ces officines subventionnées, ces réseaux de manipulateurs infiltrés dans tous les rouages de l’Etat (éducation, magistrature, partis politiques, syndicats, etc.), ces pétitionnaires innombrables, ces médias correctement consensuels et tous ces « intelligents » qui jour après jour et impunément inoculent leur substance anesthésiante dans l’organisme encore sain de la nation française.
Même si je peux, à la limite, les créditer d’une part de sincérité, il m’arrive d’avoir de la peine à admettre que ce sont mes compatriotes. Je sens poindre le mot renégat, mais il y a une autre explication : ils confondent la France avec la République. Les « valeurs républicaines » se déclinent à l’infini, on le sait jusqu’à la satiété, mais sans jamais de référence à la France. Or la France est d’abord une patrie charnelle. En revanche, la République, qui n’est qu’une forme de gouvernement, est synonyme pour eux d’idéologie, idéologie avec un grand « I », l’idéologie majeure. Il me semble, en quelque sorte, qu’ils trahissent la première pour la seconde.
Parmi le flot de références que j’accumule en épais dossiers à l’appui de ce bilan, en voici une qui sous des dehors bon enfant éclaire bien l’étendue des dégâts. Elle est extraite d’un discours de Laurent Fabius au congrès socialiste de Dijon, le 17 mai 2003 : « Quand la Marianne de nos mairies prendra le beau visage d’une jeune Française issue de l’immigration, ce jour-là la France aura franchi un pas en faisant vivre pleinement les valeurs de la République… »
Puisque nous en sommes aux citations, en voici deux, pour conclure : « Aucun nombre de bombes atomiques ne pourra endiguer le raz de marée constitué par les millions d’êtres humains qui partiront un jour de la partie méridionale et pauvre du monde, pour faire irruption dans les espaces relativement ouverts du riche hémisphère septentrional, en quête de survie. » (Président Boumediene, mars 1974.)
Et celle-là, tirée du XXe chant de l’Apocalypse : « Le temps des mille ans s’achève. Voilà que sortent les nations qui sont aux quatre coins de la terre et qui égalent en nombre le sable de la mer. Elles partiront en expédition sur la surface de la terre, elles investiront le camp des saints et la ville bien-aimée. »
Jean RASPAIL
Continuant mon investigation, je découvre cet interview de Jean Raspail sur Radio Courtoisie.
Radio Courtoisie, vous le savez, c’est la radio du Front National.
Je vous recommande à 35 mn les propos édifiants sur la submersion de l’Occident par les hordes de l’immigration, face auxquelles il faut procéder au réarmement moral du pays : se préparer à être cruel ou perdu.
http://fr.novopress.info/?p=6700
Raspail y est interviewé Anne Brassié. Qui est Anne Brassié ?
Cette personne travaille dans la presse nationaliste et catholique traditionaliste — notamment Présent ou Rivarol —, et a écrit plusieurs biographies, notamment celles des écrivains Robert Brasillach et La Varende…
Robert Brasillach, né le 31 mars 1909 à Perpignan (Pyrénées-Orientales), fusillé le 6 février 1945 au Fort de Montrouge, est un écrivain, journaliste et critique de cinéma français, également connu pour son activité collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il fut, de 1937 à 1943 (période entrecoupée d’une captivité en Allemagne de 1940 à 1941, suite à sa mobilisation et à la défaite française), rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Je suis partout », dans lequel il laissa transparaître sa haine des Juifs, du Front populaire, de la République, et, sous l’Occupation, son admiration du IIIe Reich. En 1943, il cède sa place à Pierre-Antoine Cousteau (frère de Jacques-Yves Cousteau), collaborateur plus militant, à la tête de l’hebdomadaire. Persuadé de la justesse de ses idées comme au premier jour, Brasillach est paradoxalement évincé à cause de sa constance : fasciste convaincu, il réclame un fascisme à la française, qui soit allié au nazisme mais qui ne soit pas un simple calque ; partisan de la victoire de l’Allemagne, il la juge de moins en moins probable et refuse de mentir en l’annonçant comme certaine à un public qui n’y croit plus.
Par ailleurs, cette vidéo où Raspail s’explique sur son ouvrage :
« L’invasion du Camp des Saints ».
Les questions et remarques de Max Gallo sont elles aussi intéressantes
http://www.youtube.com/watch?v=DsTV2n9GcJY&feature=related
Sources : Wikipedia.
AVERTISSEMENT :
Ce n’est pas parce qu’on a aimé « Qui se souvient des hommes ? » que l’on serait d’une manière ou d’une autre apparenté à l’extrême droite. Mais c’est parce qu’on connaît les sous-bassements idéologiques de la pensée de l’écrivain que l’on pourra plus clairement apprécier son oeuvre.
2ème AVERTISSEMENT
Ayant fait le boulot, je récuse par avance toute interprétation hâtive, réductrice ou polémique des références que je rapporte ci-dessus.
Par contre, je suis ouvert et vivement intéressé par le débat qui pourrait s’ouvrir.
Apparté : Le fait de ne pas beaucoup dormir a pour privilège de donner du temps pour penser et pour étudier ce qui peut alimenter la réflexion. Je comprends tout à fait que l’on puisse disposer de moins de temps…
Une idée : Peut être que les gens qui ont du temps devraient davantage le consacrer à en faire gagner à ceux qui n’ont en pas…
Désolé, mais le but était de parler dans un mois, et dans un mois seulement, de « Qui se souvient des hommes … » et non de son auteur.
En lançant ainsi une polémique inutile à ce stade, j’ai l’impression désagréable que mon entreprise est détruite avant d’avoir commencé. Il va être très difficile maintenant de donner aux autres l’envie de lire ce livre. Et les rares qui le liront n’oseront pas dire qu’ils ont aimé, de peur d’en recevoir plein la gueule.
Il va être impossible aussi pour moi de continuer cette série à laquelle je croyais beaucoup. Mais je maintiens l’article du 7 avril, m’y étant engagé …
Oetincelleo, je suis sincèrement désolé de tout cela.
Mais je vais vite acheter ce livre.
En ce qui me concerne, et bien que je ne sois pas « apparentée à l’extrème droite » selon l’expression de Robert, je n’ai pas peur de dire que non seulement j’ai aimé ce livre mais qu’en plus il m’a beaucoup marquée.
Je connais même des personnes qui sont franchement « de gauche » et qui ont ce livre en grande estime.
Heureusement, tout le monde n’est pas sectaire !
La discussion ne devant avoir lieu que dans un mois, je ne dirai pas maintenant pourquoi j’ai choisi ce livre, mais dans un mois.
Venant du pays de Hergé, je n’aurai pas trop de problème à lire « qui se souvient des hommes ». J’ai toujours adoré Titin…
Décidément, je pouvais m’y attendre, mais à ce point !
Vous n’avez donc pas lu les deux avertissements que j’avais pris la précaution d’inscrire. Relisez donc, bon dieu !
Tout de suite les grands mots de désolation, de polémique, de destruction, de peur, parce que j’ai donné à connaitre qui est exactement Jean Raspail.
Quel scandale, n’est ce pas ? Il vaut tellement mieux n’en rien savoir et se calfeutrer dans le confort douillet des incertitudes partagées.
Et bien, n’ayant jamais mangé de ce pain-là, vous comprendrez que que je n’aie aucun goût pour m’y résoudre aujourd’hui.
Que voulez vous, je préfère la quête, parfois douloureuse, de la vérité à la douce quiétude du mensonge.
Pourriez-vous au moins, quoiqu’il vous en coûte, faire l’hypothèse que je n’ai pas tout à fait tort ou faut-il une fois de plus que je serve de victime expiatoire à votre volonté plus ou moins consciente de ne pas en savoir davantage ?
Si je devais me convaincre que toute parole critique (et argumentée !) est malvenue sur ce blog, je vous rendrais votre tranquillité en n’y paraissant plus ; parce que là, je vous le dis très franchement j’en ai ma claque de cette complaisance pour les uns quoiqu’ils disent et de cette propension à déclencher automatiquement sa colère pour le perturbateur désigné.
Ayant horreur de la flatterie et autre forme du léchage de cul, j’attends de mes interlocuteurs qu’ils se montrent dignes du respect que je leur dois.
Je n’éprouve aucune colère, alors pourquoi me faire ainsi barrage en brandissant la sienne ?
Et pourquoi pas, par exemple, lire le livre et parler après ?
Robert, tu détournes le débat en le lançant un mois avant la date, tu n’avais pas à le faire. C’est inadmissible que de l’avoir fait sans laisser aux autres le temps de lire le livre. Tu n’avais pas à changer les règles.
Entre le côté lèche-cul dont tu parles et l’agressivité permanente et injustifiée (dont Christophe a fait les frais de manière éhontée ces jours-ci), il y a effectivement un juste milieu.
Oui, Oetincelleo, c’est bien la règle que j’avais donnée : lire le livre et parler après …
Désolé mais je ne prends plus de plaisir à participer aux commentaires de ce blog. Bernard je ne comprends que trop bien ta colère.
Si si, Luc de Belgique, il faut qu’on y retrouve du plaisir. Entre gens de bonne volonté …
Je ne pense pas que le seul fait d’être interviewé par une radio de droite (voire d’extrême-droite) fasse de l’interviewé quelqu’un de droite (ou d’extrême-droite). Robert Ménard, Jean-François Kahn ou JP Chevénement ont été invités à Radio Courtoisie me semble-t-il. Je suis intervenu à plusieurs reprises sur la chaîne de radio RCF qui est catho et cela ne m’a pas gêné du tout. Ne faisons pas de raccourcis trop hâtifs.
Quant à l’engagement de Jean Raspail pour les peuples menacés par leur confrontation avec la modernité, c’est un vrai engagement (en tant que journaliste ou en tant qu’écrivain) qui se doit d’être respecté … que l’on soit d’accord ou non avec ses idées royalistes.
Un point de vue comme un autre.
Evidemment, ce que sort Robert de Raspail est aussi terrible que prématuré.
En ce qui me concerne je dois dire que cela n’empêchera pas ma lecture et au contraire :
– d’abord, les livres qui marquent doivent être sans doute lus, ne serait-ce que pour ne pas rater un vrai plaisir littéraire. A titre d’exemple, j’ai lu le désigné chef-d’œuvre de Céline (Voyage au bout de la nuit) et en suis sorti déçu malgré de beaux passages. Je ne pense toutefois pas que l’antisémitisme de cet auteur empêche à beaucoup d’apprécier CET ouvrage au moins, en ajoutant, comme pour conjurer la contamination ou la suspicion : bien sûr après c’est autre chose… la dérive qui a suivi… gnagnagna.
– Ne connaissez-vous pas des personnes qui après une œuvre colossale, reconnue, rejoignent des Sirènes à d’autres inaudibles. Parfois la quête, la recherche d’une idéologie, mais surtout la crainte, la peur qui y répondent, emportent les anciens meilleurs d’entre-nous dans un délire, un discours pourri, et certains âges, certaines souffrances irrésolues : et l’on est ainsi d’abord consterné, atterré et surtout déçu de voir ce qu’un talent exploité à l’envers peut produire de monstrueux : Dieudonné en est apparemment le dernier exemple connu, encore que l’idéologie dont parle Raspail ne soit pas uniquement dans un camp… malheureusement. Antisémitisme et sionisme le montrent trop souvent.
– Enfin et surtout, il est très intéressant, voire fondamental de lire ceux que nous jugeons suspects : s’ils sont nos ennemis réels, nous savons après décryptage mieux les reconnaître sous d’autres traits, si ce n’est pas le cas, on y trouve alors un immense et beau champ de réflexion : à la suite d’une œuvre saisissante, d’où surgit la part d’ombre, et finalement, que dois-je faire pour empêcher la mienne, bien réelle d’exister… et puis, on le sait elle existe bien. Chez Raspail, chez Robert… pas de ça chez moi !
– en fait autoriser ou admettre un dérapage, c’est aussi autoriser ou admettre nos plus grandes errances, nos failles les plus profondes, les plus enkystées.
– je me souviens d’un de mes instituteurs (remplaçant en CM2) lisant le petit livre rouge (Mao) et du regard des parents sur lui : grands dieux ! Et je me rappelle lui avoir posé la question : tu es communiste ? Il m’avait alors expliqué pourquoi cela n’avait aucun rapport et sa démarche de lecture. Puis m’avait indiqué comment insidieusement le racisme s’insinuait dans certaines « Tintins » que je lisais (avec tout mon respect pour la BD comme pour les merveilleux auteurs Belges, comme pour Hergé finalement).
Un Homme ne peut être réduit à une seule chose, c’est pour cette raison que l’on peut encore respecter l’avocat lorsqu’il s’intéresse plus à l’humain qu’à une idéologie.
C’est pour cette raison que je ne réduit pas Robert non plus à sa seule colère.
Mais n’est-elle pas mauvaise conseillère, aveuglante ?
Je lirai donc Raspail, la photo en noir et blanc des Alakalufs me portant plus à rechercher une parenté et une richesse rencontrée chez Jean Malaurie, Claude Lévi-Strauss et Jean Rouch. Et puis la Patagonie, c’est une des étapes mythique du Tour du monde en 80 jours, comme un rêve de voyage pour un naturaliste.
Si j’en juge par la présentation du livre faite par Oetincello, il est impossible de ne pas trouver quelque chose dans ce livre.
A Oetincello qui a déjà lu, et à Robert qui ne lira sans doute pas, je conseille si ce n’est déjà fait, la lecture de « Ermites dans la taïga » (Vassili Peskov), une magnifique et rude rencontre dans des conditions extrêmes aussi.
http://www.moncelon.fr/ermites.htm
Si l’on devait se sentir incapable d’entendre ou de discuter AVEC ses différences et AVEC ses craintes, il serait bien difficile de de ne pas rejoindre le camp de l’extrémisme, celui que Raspail et bien des gens de sa génération ont trouvé rassurant. Une faute de vieillesse a priori, ou une éducation colonialiste.
Oui Luc, on a besoin de toi !
Tu peux me dire où exactement j’aurais été agressif éhonté avec Christophe en lui signalant que la culture kabyle n’a rien à voir avec le désert
Bon, c’est vrai, j’ai lu des trucs sur Raspail cette nuit et ai eu envie de vous en faire part sans attendre un mois. Manque de patience ? OK.
Mais, ce n’est pas le fait que Raspail soit interviewé par telle radio qui fait pour moi problème (Je ne suis pas con à ce point, quand même). MAIS CE QU’IL Y DIT. Je vous ai épargné ses propos sur la sauvegarde par la violence de la patrie française face à l’invasion islamique. Il suffirait d’aller voir pour vous convaincre. Devrais-je regretter d’avoir mis à votre disposition les documents ad-oc ?
Comment peut-on trouver là l’ombre d’une ombre d’agressivité ?
Si ça se trouve, Robert, tu n’as même pas lu Raspail … !
Et tu te permets de le tuer sur ce blog avant qu’on ne l’ait lu.
La part de plaisir que nous aurions pu prendre à le lire, tu l’as gâchée.
Voila, c’est tout.
Je suis las. Très las. J’avais voulu que ce projet soit un beau projet collectif. Tué dans l’oeuf.
Et tu l’as lu, toi ? Le fait de ne l’avoir pas encore lu devrait-il m’interdire de tenter d’apprendre qui il est, quelle sont ses idées, ses oeuvres ? Ma formation littéraire m’a appris qu’on comprenait un écrivain en le lisant certes mais également en étudiant ce que les gens qui ont travaillé à son propos ont à en dire. Cette nuit, après avoir découvert le bouquin retenu pour le mois à venir, je n’avais sous la main que mon clavier : un article de wikipedia sur l’auteur. La découverte que j’ai faite et dont j’aimerais que tu mesures l’ampleur en t’y penchant à ton tour, plutôt que de me faire un mauvais procès de plus, m’a suffisamment interloqué pour que j’ai envie de vous en faire part.
Pourquoi cela interdirait-il de lire son bouquin ? Au contraire, je vais me dépêcher de le faire et si “Qui se souvient des Hommes …?” s’avêre intéressant je serai le premier à le dire.
Je n’avais l’intention de gâcher le plaisir de quiconque. Pourquoi faire, seigneur ?
Il reste que je continue de m’interroger : pourquoi des propos aussi anodins de ma part peuvent déclencher de telles réactions ?
Peut être parce que la réflexion critique est sur le blog est tellement rare que tout ce qui vient perturber la calme bonhomie des lieux est vécu comme une agression… ?
Je suis ouvert à toute explication qui ne se réduirait pas à faire porter la faute sur le seul bouc émissaire de service.
Merci.
Tu ne t’en rends pas compte Robert, et c’était le sens de ce que je disais sur les excuses, que je n’attends pas, ou dont je n’ai pas besoin.
Mais parfois, ta façon d’exprimer les choses est brutale, et je la crois attachée à deux « causes » possibles, et j’en suis capable :
– la colère je l’ai dit, sans doute liée à l’identité, à l’intégrité, à la blessure même invisible
– la difficulté de l’expression par internet. Pour avoir déjà eu à me défaire de malentendus puissants à travers des mails, pour avoir ressenti la difficulté de de ce discours entre l’écrit et l’oral, entre l’immédiat avec les gestes et la distance à l’écrit, décalée.
Je renonce pour l’instant à développer, faut que j’aille au bois !
Et j’espère surtout sur ceux qui se souviennent des hommes, ne pouvant oublier justement leurs faiblesses.
Pas simple la collectivité, et l’idée d’un blog collectif en est une image nouvelle, donc sûrement à poursuivre en dépit des difficultés qui émergent.
J’y vais !
J’ai lu Ermites de la Taïga de Vassili Peskov il y a pas mal de temps et j’avoue que j’avais oublié ce livre.
Suivant donc le conseil de Christophe, je suis allée le rechercher dans ma bibliothèque et je vais le relire.
Il y a les livres qu’on relit parce qu’on les a oubliés.
Il y a les livre qu’on relit parce qu’on ne peut les oublier et qu’on voudrait les relire toujours.
Et puis il y a les livres qu’on a pas du tout envie de relire.
Christophe, j’ai bien apprécié ton commentaire précédent. Il y a cependant une phrase que je n’ai pas comprise. C’est celle-ci : « à la suite d’une œuvre saisissante, d’où surgit la part d’ombre, et finalement, que dois-je faire pour empêcher la mienne, bien réelle d’exister… et puis, on le sait elle existe bien. Chez Raspail, chez Robert… pas de ça chez moi ! »
Tu peux m’expliquer en particulier : « pas de ça chez moi » ?
Merci.
Tu es très las, dis-tu Bernard et tu m’en vois désolé parce que très sincèrement je ne comprendrai pas que, relisant mes propos et mes explications complètes, tu ne reprennes pas tes esprits en considérant que tout ça n’est finalement qu’une tempête dans un verre d’eau.
La question restant posée d’ailleurs à la météorologie des humeurs quant à l’origine de cette intempérie à laquelle je ne comprends rien.
Christophe, si jamais cette rubrique devait continuer malgré tout, tu nous parles de « Ermites de la taïga » de Vassili Peskov ?
Je viens de finir de lire “Qui se souvient des Hommes …” Et bien , pour moi ce livre …. STOP !!!!! Le 7 Avril , c’est ça la bonne date !
Robert, le « pas de ça chez moi », c’est de l’humour : faire croire que je ne porte pas ma part d’ombre. Mais c’est aussi dans le sens, bien réel, qui est la difficulté de bien identifier ou reconnaître un vieux travers, une horrible tendance, de celles qu’on voudrait croire mortes et qui contrebalancent bien malgré nous nos plus merveilleuses qualités.
L’amour mais aussi et surtout l’humour que j’assemble ici assez naturellement sont à ma connaissance les rares potions qui nous guérissent de tout ça, ou qui permettent de nous regarder dans la glace, car la plus belle plastique imaginable n’y suffit pas, pas plus qu’un grain de peau sublime.
En coupant du bois cette après-midi, j’ai songé à deux choses : d’abord que nos réactions très instinctives, sans être infondées, mais parfois empreintes de sentiments négatifs, sont porteuses d’aveuglement. Suffisamment en tout cas pour ne plus apercevoir la clarté d’une étincelle.
Et puis je comprends cette fois, et enfin, l’intérêt des émoticônes.
Mon respect à Yves qui a agit comme il le fallait.
Me faut désormais trouver le bouquin.
Quand aux ermites de la taïga, j’aurai sans doute l’occasion d’en parler le 7 avril (c’est la bonne date ?!)…
Juste rappeler que la discussion autour du livre que nous propose Oetincelleo aura lieu ce mardi 7 avril. Il reste juste assez de temps pour le lire. ça y est, j’ai commencé la lecture ce matin.
Ai fini la semaine dernière… suis prêt !