Ce soir j’enrage. Une fois de plus. Dupdup a ses coups de coeur mais aussi ses coups de gueule. Et pour des choses plus importantes que les voeux « lénifiants » des uns et des autres (voir les commentaires de l’article « meilleurs voeux pour 2009 »). Ne nous trompons pas de cible.
La mairie socialiste de Paris (vous savez, celle qui a décidé d’augmenter de manière inconsidérée les impôts locaux pour éliminer de Paris les classes moyennes – petit rappel : il y a longtemps que les pauvres ont dégagé) a décidé d’interdire l’accès des parcs et jardins de la ville aux enfants à cause de la neige. « Dis maman, pourquoi on peut pas jouer ? » « Parce qu' »on peut glisser et tomber », répond la Mairie de Paris qui a fermé tous ses parcs et jardins lundi 5 janvier. « La neige forme un revêtement homogène qui empêche de distinguer les caniveaux, les allées, bref les dénivellations », explique, sans rire, la direction des espaces verts.
Me revient en mémoire un texte que j’avais déjà cité et que j’avais relevé dans le courrier des lecteurs de Télérama (en date du 25 octobre 2003), écrit par un enseignant de Lyon, qui soulève ce problème du risque avec beaucoup d’ironie et des mots très forts. J’ai cru bon d’exhumer ce texte ce soir :
“RISQUE ZERO : Parents, soyez tranquilles ! Je suis un des rares instits de France qui veillent encore sur la sécurité de vos enfants. Il paraît que le risque zéro n’existe pas. Foutaises. Ce n’est qu’une question de volonté. Il y a belle lurette que je me suis débarrassé des sorties et autres vétilles qui mettent en péril vos chérubins. Plus de gymnase à l’extérieur de l’école, plus de spectacles ou d’animations à la médiathèque. La rue est trop dangereuse. Les classes vertes et autres excursions de fin d’année ne font plus partie de mon vocabulaire. Faute d’ascenseur, je me suis battu pour ne plus avoir ma classe à l’étage. Malheureusement, quelques marches d’escalier attendent encore traîtreusement vos enfants trop pressés. Haro donc sur les déplacements inutiles et les distractions. Les salles de sciences, d’informatique, d’arts plastiques, de musique ne sont plus fréquentées. Les récréations durent dix minutes montre en main. Ils n’ont plus le temps de jouer, donc de se blesser. On a enlevé tout ce qui pouvait fâcheusement blesser vos enfants : cages, paniers de basket, jeux extérieurs. Les arbres ont été rasés, les ballons sont en mousse, les colles sont bio, les ciseaux en plastiques (et tant pis, si ça ne coupe pas), les compas interdits. Les fenêtres sont toujours fermées même avec 34°. J’évite d’envoyer les élèves au tableau. Un jour un élève a trébuché contre un pupitre et s’est cassé une côte contre le dossier d’une chaise qui n’était pas aux normes. Et puis zut ! Tant qu’à faire, gardez vos enfants chez vous … Ils auront vingt fois plus de chances d’être accidentés, mais moi au moins, je serai irréprochable et vous n’aurez pas à monnayer votre deuil devant un tribunal.”