Il y a quelques jours, j’ai commencé à écrire un article sur l’attitude de certains de nos politiques français lors de l’investiture de Barack Obama, tant ça frisait le ridicule. Et puis je n’étais pas bien inspiré à vrai dire et j’ai mis le brouillon de côté, en attente de mieux. Mais hier soir, en rentrant du boulot, j’ai lu l’éditorial d’Erik Emptaz du Canard Enchaîné. Il traitait du même sujet. Il ne m’arrive jamais de reproduire in extenso un article de journal (déjà, parce que c’est long à taper …). Mais bon, une fois n’est pas coutume. Voici le texte complet (et puis, c’est ma manière à moi de faire un peu de pub à ce journal indispensable à tout esprit critique. Comment ? Quoi ! vous n’êtes pas encore abonné … ?).
« Obama au plus haut des cieux ! Le voila au firmament historique, médiatique, politique, économique et au coeur d’une ferveur planétaire qui ferait presque oublier qu’il n’est pas le Messie, mais le 44ème président des Etats-Unis.
Tout concourt évidemment à ce formidable état de grâce et à la démesure de l’espoir que non seulement ses électeurs, mais aussi une bonne partie du monde, mettent en lui. Le beau symbole de l’événement d’un président noir à la tête d’un pays où ce n’était pas gagné d’avance fait de lui l’homme de tous les possibles. Son arrivée en pleine crise économique et financière à la tête du pays où ladite crise a été enfantée en fait facilement l’homme providentiel pour la juguler. Et la comparaison écrasante avec l’impéritie de son prédécesseur, qui ne laissera, lui, dans l’histoire, que de mauvaises guerres et de piètres gaffes, contribue aussi à faire de Barak Obama, l’homme qui va tout régler : les causes et les conséquences du krach, l’Irak, le Proche-orient, l’Afghanistan, le chômage, la protection sociale, le boeuf aux hormones ou le roquefort surtaxé. Bref, un surhomme à tout faire dont on attend à peu près tout. Et même parfois n’importe quoi.
Ainsi, notre immense Ségolène Royal, au-delà de cette « audace américaine » qui « doit irradier l’ensemble du monde », n’hésite pas, avec son audace poitevine personnelle, à voir en lui un disciple. « Oui, j’ai inspiré Obama et ses équipes nous ont copiés » répète, à propos de sa démocratie participative, celle qui est allée, car elle a « le sens de l’histoire » à défaut de celui du ridicule, assister à l’investiture de son glorieux plagiaire. C’est pour elle « un moment essentiel à l’échelle du siècle ».
A l’échelle de l’Elysée, l’homme du « moment » irrite un brin un autre de ses inspirateurs. Le surhomme Obama ne le sait sans doute pas, mais il fait déjà de l’ombre à notre omniprésident Sarko. Ce dernier n’est est plus à faire répéter par ses troupes, qu’Obama l’a, lui aussi, copié en lui piquant sa fameuse « rupture ». Mais il a du mal à dissimuler son agacement devant l’engouement pour le héros qui lui ravit la vedette et le relègue au second, pour ne pas dire à l’arrière-plan. C’est bien la peine de s’agiter pour faire croire qu’on est l’artisan du cessez-le-feu au Proche-Orient si c’est pour se faire éclipser par l’obamania de tous les médias.
Et puis, un président plus jeune, plus beau, plus grand, plus aimé qui entre dans l’Histoire comme d’autres entrent au Fouquet’s, c’est énervant ! « S’il veut changer le monde, tant mieux ! » a lancé l’agacé dans l’avion qui le ramenait d’Egypte en insistant sur la discrétion d’Obama au plus fort des bombardements. Et d’ajouter : « Vous avez vu le monde ? Il est vaste, on peut être deux, trois ou quatre », tout en se rengorgeant à propos de son rival qu’il « voit plutôt comme une aide que comme un problème ».
Il ne le voit même pas du tout. Puisque malgré les tentatives répétées de notre omniprésident, Obama ne lui a pas accordé de rendez-vous depuis son élection.
Mais tout cela va changer, puisque Super-Sarko vient de clamer : « j’ai hâte de changer le monde avec Barack Obama ! ».
Le monde s’en réjouit. Il y a de l’ouvrage. Et chacun incarne sa spécialité, l’un incarne « le nouveau souffle de l’Amérique » et l’autre ne manque pas d’air ! »
(Erik Emptaz, le Canard Enchaîné du mercredi 21 janvier)
Le complexe du chien de prairie pour le petit sarko !!
Barak est partout – Baraké le dieu vivant, et nos gogos de média qui repercutent à n’en plus finir. Depuis trois jours, pas un journal télévisé n’a manqué de faire sa une sur le planétarien universel. J’en ai marrrrre.
Et notre naboléon national, champion du monde du faire-part: saviez vous qu’il avait été le premier a envoyé ses voeux, juste au dernier mot du discour d’investiture d’Obama, si si (entendu sur France inter hier,sauf erreur du journaliste). Un fidèle du Palmipède. On a pas fini de déchanter
Effectivement trop c’est trop !
Est-ce la perte du sens religieux dans nos sociétés occidentales qui fait que ces mêmes sociétés considèrent Obama comme le nouveau Messie des temps modernes ?
Pauvre Ségolène, elle ne finira donc pas, à défaut de se rendre précieuse, par sombrer dans le ridicule.
Non, les potes, s’il y a une chose où Obama aura indiscutablement imité Sarko, et en tout petit, la voilà :
. 2002 : Not’ ti blanc ferme Sangatte. Le centre d’hébergement des sans papiers, ouvert en 1999. Il aura enfermé 78 000 personnes jusqu’à sa fermeture en 2002. Tous libérés, pfuiiiiit ! Dehors ! Qui dit mieux ?
2009 : Le grand noir va fermer Guantanamo : seulement 245 détenus. Le minable !
Not’ ti blanc a fait 31,8 fois mieux que le grand noir !
Cocoricooooooooooooooooooooooooooooo !
Mais c’est que je l’aime de plus en plus not’ Nico !
Pas 31,8 fois mais 318 fois. Tu vois, on en est tous à le sous-estimer !
Oui, même dans la louange je ne me hissais pas à sa grandeur, tellement il m’intimide.
D’accord, pas par la taille peut être, mais autrement du point de vue de l’intelligence, de la largeur de vue, de la générosité pour ses copains, des belles nanas, de la mimique… c’est quand même lui le meilleur !
Réponse responsabilisante d’Obama il me semble face à ce raz-de-marée d’espoirs délirants : ce que je ferai, je le ferai avec vous… ou un truc du genre.
De quoi faire flipper ceux qui veulent flipper et rassurer ceux qui veulent l’être.
Vraiment indécrottables ces humains, ils veulent un nouveau messie.
Appelez-moi pour son sacrifice, qu’on se fasse une bouffe.
Pour celui du nain, je sors le champagne !
Obama, le premier des présidents à parler des non-croyants lors de son discours d’investiture !
C’était il y a 15 jours sur France-Inter :
http://www.radiofrance.fr/franceinter/chro/lhumeurde/index.php?id=75625
(Merci Christophe de m’avoir envoyé le lien)
Ce qu’il ne faut pas faire quand même, quand on est président : serrer 65 000 paluches par an !
http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/06/10/statistique-le-president-des-etats-unis-serre-65-000-mains-par-an-business-insider/