Voici un courrier envoyé par un citoyen anglais à son ministre de l’économie (merci à Oetincelleo qui m’a permis de connaître ce texte) :
Monsieur le Ministre,
J’ai un ami fermier qui vient de recevoir un chèque de 3000 livres de la part de l’Agence rurale pour le non-élevage des porcs. C’est pourquoi j’aimerais me lancer dans cette activité du « non-élevage du porc ».
D’après vous, quel est le meilleur type de ferme qui permet de ne pas élever des porcs et quelle est la meilleure race de porcs à ne pas élever ? En effet, en me lançant dans cette entreprise, je veux être certain de respecter toutes les directives européennes dans le cadre de la politique agricole commune.
Je préfèrerais ne pas élever la race spécialisée pour la production du lard, mais si ça n’est pas ce type de race qu’il ne faut pas élever, je suis prêt à ne pas élever la race que vous me conseillerez. Y a-t-il par exemple avantage à ne pas élever des races rares ou y a-t’il déjà trop de monde pour le faire.
Il me semble que la partie la plus difficile sera sans doute de comptabiliser avec précision le nombre de porcs que je n’aurai pas élevé. Existe-t’il au niveau national ou local, un organisme de formation continue dans ce domaine.
Mon ami fermier est très heureux de son nouveau travail. Il a élevé des porcs pendant 40 ans et le meilleur bénéfice qu’il en ait tiré a été de 1422 livres en 1968. Jusqu’à ce qu’il reçoive votre chèque pour ne pas en élever. Si je reçois 3000 livres pour ne pas élever 50 porcs, est-ce que je recevrai 6000 livres pour ne pas en élever 100 ?
Au début, j’envisage d’exploiter sur une petite échelle, m’en tenant à 4000 porcs non élevés, ce qui ferait 24000 euros la première année.
Mais en m’améliorant, je pourrais être plus ambitieux et ne pas élever, disons 40000 porcs, ce qui me rapporterais 2400000 euros.
Je me posais la question de savoir si je ne pourrais pas recevoir d’autres subventions, par exemple celles relevant de la lutte contre le réchauffement climatique, puisque tous ces porcs non élevés ne produiraient pas de CO2 ?
Autre chose : ces porcs que je me propose de ne pas élever, ne mangeront pas 2000 tonnes de céréales. J’ai cru comprendre que vous indemnisiez aussi les fermiers qui renonçaient à cultiver des céréales. Pourrais-je prétendre à bénéficier de ces subventions pour ne pas cultiver des céréales que ne mangeront pas les porcs que je n’élèverai pas ?
J’envisage aussi de m’intéresser à l’élevage des vaches touchées par les quotas laitiers.
J’apprécierais que vous m’envoyiez toute information à ce sujet. Pourriez-vous également m’adresser la documentation concernant les friches ?
Peut-on imaginer des développements ultérieurs grâce au commerce internet avec des champs virtuels (dont il me semble que je pourrais avoir plusieurs milliers d’hectares).
Au vu de tous ces projets, vous vous rendrez compte que je serai sans emploi. Pourrais-je donc bénéficier des indemnités de chômage ?
Je voterai bien sûr pour vous aux prochaines élections.
Avec mes respectueux souvenirs.
Aurais-je, contre toute probabilité, quelque origine anglaise ?
En tout cas, par sa finesse et son intelligence, son élégance aussi, voila le type d’humour que je préfère.
Une journée qui commence bien.
Merci, les amis.
So British ! And so European !
Effectivement très drôle et merci à Oetincello : ses deux derniers relais d’informations montrent bien les dérives des technocraties à l’œuvre, communiste ou ultra-productiviste, plus rien à prouver pour l’ultralibéralisme non plus si ce n’est un document dont je ne trouve pas la place sur le Net et que (re)transmets à Bernard.
Quel beau texte plein de l’humour que j’aime. Je me permets de le copier et de l’envoyer à mon entourage. Et comme dit Robert, une bonne journée avec le soleil en plus. Amitiés
Thierry, plutôt que de recopier le texte, donne à tes amis l’adresse de mon blog …
Pour aller dans le sens du texte d’Oetincelleo, je veux juste relater ici une petite anecdote. Il y a une quinzaine d’années, il y avait des champs de chanvre dans la vallée de l’Ognon, je n’en avais jamais vu encore. Le chanvre restait sur pied à l’automne et n’était pas récolté. Pourquoi ? Simplement parce que les coopératives agricoles n’avaient pas encore mis en place la filière pour sécher et commercialiser le chanvre. Mais cela n’empêchaient pas certains d’en planter, pour toucher les primes de la PAC, et de le laisser ensuite pourrir sur place.
Euh, qu’est-ce que tu dis Christophe, je t’entends d’ici … non, non, ce n’était pas du chanvre indien, il y aurait eu du monde pour le récolter… ! :biggrin:
:alien: + :devil: = Palin µ x :wub:
Ai-je bien calculé ?
Je crois qu’on manque de vision globale dans notre société. On détricote d’une main ce que l’on tricote de l’autre et particulièrement dans l’agriculture. L’exemple des cultures de maïs est frappant. On cultive du maïs partout, à grands renforts de subventions, y compris dans les plaines alluviales des rivières. Résultat des courses : des eaux chargées en nitrates (à cause du lessivage des terres plus important en bordure de rivière), en atrazine et en autres produits sanitaires extrêmement dangereux d’un point de vue sante. Et puis, d’un autre côté, la collectivité intervient à grands coups de subventions également pour sauver les rivières (54 millions d’euros viennent d’être injectés dans le contrat de rivière Ognon). Et que dire des dépenses de santé liées à la contamination des eaux, des sols et de la nourriture ! Pollution d’un côté avec l’aide financière de la collectivité, dépollution d’un autre côté avec l’aide financière de la collectivité.
Mais ce manque de vision globale est récurrent, il affecte l’ensemble de nos politiques : aide aux entreprises pour le passage aux 35 heures (c’est à dire pour la réduction du nombre d’heures de travail), puis nouvelles aides aux entreprises pour les aider à financer les heures supplémentaires. Deux politiques incitatives qui s’annulent au bout du compte.
Il est pas beau not’ pays !
Déjà en 1937, Jean Giono dépeignait ce système et le dénonçait.
Mais que peut bien entendre un écrivain à toutes ces belles choses de l’économie? Surtout quand, pfffffffffffff, il n’a jamais dépassé l’échelon de petit employé de banque!
Rien à voir, mais super ton nouveau blocage de robots, Dupdup! J’ai cru plus d’une fois devenir chèvre avec l’autre. Pour une fois que je préfère les chiffres aux lettres!
Pour le chanvre, j’ai l’impression que Robert a déjà tout distillé !
Moi ça ne me fait pas rire vu la crise de l’élevage !!!
Chuuuut, Christophe ! Tu vas finir par attirer l’attention. Tu sembles oublier que j’ai remisé le stock chez toi…
Vous comprenez tous pourquoi je reste très ami avec Christophe et avec Robert. Because le stock ! :biggrin:
Vous avez remarqué comment la culture du maïs s’est développée partout en Franche-Comté cette année ? Le Maïs vient jusque contre les maisons. Vous en mangez beaucoup vous, de maïs ? C’est parce que l’Europe donne beaucoup de primes cette année ?
Ben, moi, c’est pas pour la prime que j’ai semé du maïs doux (qui n’est pas loin d’arriver à maturité d’ailleurs), mais parce que j’adore ça. Quand j’en parle, on me réponds : « Ah, oui ! Le maïs qu’on trouve en boite… ».
Ouais, ce maïs-là représente ce que les petits-pois en boite sont au même légume-frais, ce que les tomates de supermarché sont au fruit du jardin : des ersatzs.
Qu’ils arrêtent donc avec leurs primes, leurs médailles, leurs bonus, leur gling-gling généralisé, leur foutu univers concommatoire où on brade pour quatre sous les biens publics et où on a le culot effronté d’asséner au bon peuple que les caisses sont vides !
Arrête Robert , moi je vais avoir ma prime et ma médaille pour 20 bonnes années de service à ma société qui je le dis en passant , est toujours entre les mains de Bretons et pas des américains , qui sont entrain de s’accaparer tous l’agroalimentaire français !! Et ce jour là , c’est faites de la merde si vous voulez , mais surtout de gros bénéfices ….Sinon , on ferme !!!!
OK, Yves, il y a quand même de bonnes médailles et la prime dépêches-toi de la toucher avant qu’on te la pique !
Parce que tes collègues une fois américanisés, on va leur donner des stocks-options c’est sûr et quand ils iront à la banque pour les « réaliser », on leur dira en rigolant (s’il y a encore quelqu’un au guichet) : « Ah, c’est que nous votre pognon on l’a plus, c’était un capital-risque et on a couru le risque et on sait pas où il est passé votre fric et donc vous vous pouvez vous la brosser, connard ! »
L’arrivée des américains dans l’industrie agro-alimentaire a effectivement de quoi faire peur.
Trop drôle ce texte,je mets le lien tout de suite sur mon blog!!!:w00t:
J’ai adore et pourriez vous s’il vous plait m’indiquer la version originale pour que je puisse la partager avec Monsieur mon Rosbeef qui a le meme sens de l’humour. Merci d’avance!
Je sais enfin ce qui distingue l’homme de la bête : ce sont les ennuis d’argent !
A la lecture de ce que je viens de lire sur un autre blog sur lequel je participe, je m’aperçois que ce qui distingue l’homme de la bête, c’est l’ennui tout court …