Tiens, ça fait longtemps qu’on n’avait pas parlé de blues sur ce blog. Après Sonny Boy Williamson et Willie Dixon, voici l’un des personnages les plus importants de l’histoire du blues : Skip James. Ceux qui ont vu sur écran The Soul of a man (2003) de Wim Wenders et Martin Scorsese se souviennent probablement de cette voix inimitable, très haut perchée, qui est unique dans l’histoire du blues.
Né dans une plantation de coton en 1902, abandonné très jeune par son père, Skip James a appris à jouer de la guitare à l’âge de 8 ans. C’est également à cet âge qu’il joue de l’orgue dans les églises. A l’adolescence, il vagabonde de ville en ville, se produisant ça et là dans les bars. Il subsiste ensuite en travaillant comme ouvrier dans la construction de routes.
C’est en 1931 que tout commence : il participe à un concours de blues organisé par un commerçant du Mississipi et est auditionné par H.C. Speir, un découvreur de talents. Il enregistre en quelques jours 26 titres qui sont considérés aujourd’hui comme des morceaux fondateurs de l’histoire du blues et qui auront une influence profonde, quelques années plus tard, sur le grand Robert Johnson. 26 morceaux historiques pour … 40 dollars !
Fondant ensuite un groupe de gospel, Skip James tourne dans les églises. En 1935, il devient pasteur et disparaît complètement de la scène musicale. Les années passent et plus personne ne se souvient de lui. C’est près de trente ans plus tard que deux des membres du groupe Canned Heat le retrouvent malade dans un hôpital du Mississipi (alors qu’entre temps, il est redevenu simple employé dans une plantation de coton) et qu’ils le convainquent de reprendre la guitare. Il participe alors, en 1964 et en 1966, au grand « blues revival » américain où il obtient, à plus de soixante ans, son premier succès.
Mais Skip James est malade, très affaibli. Avant sa mort, en 1969, il prend le temps de réenregistrer ses morceaux mythiques, dans des interprétations identiques à celle de 1931, mais dans de bien meilleures conditions d’enregistrement.
Toutes les vidéos mises en ligne sur ce blog viennent de ce milieu des années 60. Le groupe Cream reprendra l’une des chansons de Skip James, I’m so glad, et les droits d’auteurs serviront à payer la note de l’hôpital où notre bluesman mourra d’un cancer.
Il existe peu de documents vidéos sur Skip James. Avec ces trois vidéos et les trois autres liens qui suivent, on a là, je crois, l’ensemble des documents existants : All night long, Skip’s Worried Blues et Cherry Ball Blues.
Une belle découverte de cette voix originale du blues … Je connaissait le nom de Skip James grâce à l’album de Dion Dimucci » son of Skip James » dont voici un extrait que j’ai joué quelque fois http://www.deezer.com/track/1957968 . Un artiste que beaucoup connaissent plus lorsqu’il était dans Dion and the Belmonts .
Salut Bernard ,
merci pour ses bons morceaux en ce dimanche ! Dis quant est ce que je peux passer chez toi te redonner une partie de tes DVD et le film « i’m not there ? »
A bientot
Une autre version que j’aime beaucoup de la chanson mise en lien par Yves :
http://www.youtube.com/watch?v=KUgvVAFFzN8
Cette chanson a été écrite par Willie Dixon et été enregistrée par Muddy Waters…
Le blues commençait effectivement à être une musique très populaire aux États-Unis, dès les années 20. Avec un clivage assez marqué en le blues des villes et le blues rural. Dans les deux cas, les auteurs étaient des noirs du Sud des États-Unis, mais les maisons de disques du Nord organisaient des enregistrements et certains connurent un certain succès.
C’est le krach boursier de 1929 qui a stoppé dans son élan cette branche de l’industrie du disque, les noirs n’ayant plus les moyens de s’acheter des disques et des phonographes. Les artistes de country blues reprennent leur vie itinérante, perpétuant en quelque sorte la tradition de leurs ancêtres griots.
Guillaume, tu peux venir quand tu veux, je suis là tous les soirs et tous les week-ends.
Anne, je ne connaissais pas Etta James, en voici une version en vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=uRMOuyHzdts
Dès la première écoute de Devil Got My Woman, l’extraordinaire sensation d’un harmonica disposant de la parole. Une authentique voix-instrument.
Autres impressions différentes pour les quatre morceaux qui suivent…
Puis, retour à l’émotion première sur Cherry Ball Blues : un harmonica à voix humaine ou l’inverse si l’on préfère.
Ceci atteint à la perfection. Et là l’image ne gêne en rien l’écoute, au contraire. Complètement centré sur le duo voix-guitare, le musicien nous fascine et visiblement enchante ses auditeurs présents à la séance, leur hiératisme concourant lui aussi à notre émotion.
Une grande leçon de blues !
Merci Skip James.
J’ai eu la même impression que Robert dès la première écoute , une voix qui résonne comme un harmonica , splendide !!
Yves, je suis allé voir dans le Larousse et j’ai trouvé ceci pour « Splendide » :
» Se dit d’un grand éclat lumineux, magnifique : Journée splendide.
Qui provoque l’admiration par sa beauté éclatante : Un paysage splendide. Une fille splendide. »
Un musicien splendide donc ! Oh que oui !
Bernard, quand est-ce que tu nous régales d’une de tes prestations à la guitare dans un dimanche musical ?
Tu doit bien avoir une webcam, non ?
On aimerait bien savoir si tu es un musicien spendide ! LOL
Il ne peut provoquer que l’admiration , sa voix éclatante comme projetée sur une toile qu’elle illumine de mille éclats et vous fait découvrir d’autres paysages , et vous voilà aux rythmes de cette guitare , marchant le long des chemins au bras d’une fille … Splendide !!!