LE COIN DU JARDINIER (33)
Les pieds de tomates continuent de donner leurs fruits. Il y a longtemps qu’il n’y avait pas eu d’aussi bonne année de production. La variété délice du jardinier dont j’avais parlé la dernière fois est l’une des tomates que je découvre cette année et l’une des plus productives de mon potager. C’est aussi l’une des meilleures sur le plan gustatif et elle est à planter absolument au jardin.
Voici une nouvelle sélection de variétés que je teste cette année (et dont je peux fournir des graines aux jardiniers intéressés). Dans l’ordre de lecture (gauche à droite et haut en bas) : Blue fruit, Russian persimmon, Mortage lifter Rieger, Pépée, Rose de Berne et Moldovian green.
La récolte devrait continuer longtemps si le mildiou ne s’installe pas. Tiens, à propos de mildiou, la voisine de mes parents, qui est très croyante, m’a dit que pour éloigner le mildiou, il suffisait de faire le signe de croix sur les pieds de tomates avec une branche de buis. Mais elle a ajouté aussi que ça ne marchait que si, au préalable, on avait trempé la branche de buis dans de la bouillie bordelaise …
Jalouse, je suis jalouuuuuuuuse ! quels beaux pieds de tomates je vois sur ce blog ! dis, Bernard, tu les as traitées combien de fois tes tomates cette année ? A la bouillie bordelaise…avec ou sans branche de buis…
Un renseignement concernant les concombres cette fois : j’ai l’impression que ma production se termine, est-ce normal docteur ? sinon, que faut-il faire pour prolonger la période de fructification ? :sick:
Je veux bien que tu me gardes des graines de ces tomates « délice du jardinier ».
Dis-moi, est-ce que ça marche aussi avec les jardinières, dans les deux sens du terme ?
Merci d’avance pour les graines.
Toute les variétés peuvent choper le mildiou ??
Moi, je ne sème pas mes tomates, j’achète les plants.
Mais j’ai un ami, dans le Gers, (tu dois voir de qui il s’agit, Dupdup) très intéressé par la « délice du jardinier » et la « rose de Berne ».
Comment doit-il s’y prendre pour te contacter?
Réponse à Michèle :
J’ai traité mes tomates cinq fois cette année, mais j’ai quand même un début de mildiou sur le bas des plantes
Concernant les concombres, c’est le même problème que pour les courgettes. A savoir que tous les jardiniers mettent trop de plants au printemps et la production s’arrête généralement en août. En fait, je pratique une méthode très simple : au printemps, je ne mets que trois pieds de courgettes (et non 10 comme plantent certaines personnes) et de concombres. Ensuite, j’en sème de nouveau deux de chaque (directement en pleine terre) courant juillet (de préférence la première quinzaine). Avec ce système là, j’ai des courgettes et des concombres jusqu’aux premières gelées.
Yves, je ne crois pas qu’il y ait des supers tomates qui résistent au mildiou, contrairement à ce que disent certaines publicités que je trouve mensongères. Les années où j’ai beaucoup de mildiou, ce sont les variétés anciennes qui résistent le mieux, en raison probablement de leur volume de feuillage qui est plus important et que se renouvelle continuellement. Mais, de toute façon, c’est très compliqué car l’année dernière, la variété qui s’est montrée la plus résistante a été celle qui a été la première attaquée cette année. J’ai écrit l’an passé un long article sur ce problème en essayant de clarifier mes idées sur le sujet, tu peux t’y référer :
http://www.leblogadupdup.org/2007/08/14/le-fleau-du-mildiou/
Oetincelleo, je t’envoie des graines d’ici quelques jours.
Dans le domaine du jardin, j’imagine que les jardinières sont tout aussi bonnes que les jardiniers. Peut-être même meilleures que les mecs. Car elles voient tout, rien ne leur échappe et pour devenir véritable pro du jardin, il faut une réelle capacité d’observation des plantes pour pouvoir évoluer rapidement. Et en plus, il faut, pour progresser vite, échanger avec d’autres jardiniers. Et comme les femmes parlent plus, elles doivent, là-aussi, être meilleures … lol
Par contre, concernant le récipient, la jardinière, il est possible de cultiver certaines variétés de tomates peu vigoureuses en jardinière (il existe notamment des variétés polonaises à faible développement) mais il faut faire très attention de ne pas trop arroser (on arrose toujours trop en général) et les tomates sont alors moins goûteuses (trop aqueuses).
Jenofa, je vais faire un article en début d’automne dans lequel je vais mettre la liste des variétés dont je peux diffuser les graines et j’expliquerai la marche à suivre à ce moment-là. Je garde ça dans un coin de ma mémoire.
Très intéressent ton liens , j’en ai appris plus dans ce sujet en deux minutes que dans les livres , merci Bernard !! Prendre le temps d’observer et d’écouter font l’expérience … Oui , tout est là !!!
J’ai une question d’ordre un peu général sur les tomates : je suis adhérente d’une AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) et, chaque vendredi, je vais chercher un plein panier de légumes bio de saison. C’est l’occasion de discuter avec le maraîcher qui les cultive et avec les autres adhérents. Certains de ces légumes sont des variétés anciennes, d’autres non. Dans l’ensemble, ils sont excellents, cueillis du jour même. Je n’ai été déçue que par les tomates. Alors j’en ai parlé avec le maraîcher, sachant qu’il vient juste de s’installer et qu’il a besoin d’avoir des retours de notre part.
Il était lui-même très déçu par la qualité de ses tomates mais m’a expliqué que s’il avait dû cultiver des variétés anciennes, il aurait été obligé d’augmenter le prix du panier, celles-ci ayant un bien plus faible rendement. Il pensait avoir sélectionné une variété non ancienne parmi les mieux réputées…
Je me doute que ton jardin familial n’a pas les mêmes contraintes de rendement. Mais la première photo de l’article me donne l’impression que la variété délice du jardinier est plutôt productive, non ? (je ne parle que d’impression, car je n’ai aucune idée de combien de tomates doit fournir un pied pour garder un prix abordable).
Merci. Je vais transmettre à l’intéressé.
Et je quitte cet article qui me sape le moral.
Ici, fraîcheur et pluies incessantes, c’est la deuxième année catastrophique au jardin. Cette année, pire encore que la dernière. A tel point que je me demande si ça vaut la peine de continuer. Une année encore comme celles-ci et j’abandonne!
Ici, par contre, c’est une année exceptionnelle pour le jardin. Et c’est normal car la Franche-Comté jouit du meilleur climat que l’on puisse trouver au monde …
Anne, ce que tu écris me laisse dubitatif. Concernant la variété « délice du jardinier », je comprends que ton producteur ne la cultive pas. Elle est excellente, mais éclate assez facilement, elle ne se prête pas beaucoup au transport. Mais pour les autres …
J’ai cultivé tellement de variétés (peut-être 150 jusqu’à présent) que je peux affirmer que les variétés anciennes sont aussi productives que les variétés récentes. Par contre, leur production est étalée sur une plus longue période et moins concentrée sur l’été, ce qui est un très gros avantage pour le jardinier amateur mais pas du tout pour le jardinier professionnel. Ceci explique peut-être cela …
Si j’excepte quelques rares variétés qui ne sont pas très bonnes (aussi bien anciennes que récentes), je peux dire que les seules tomates de ma production que je n’ai pas trouvées bonnes étaient celles que j’avais cultivées en pot et que j’avais trop arrosées. Je pense que la tomate n’aime pas l’eau, contrairement à une idée fort répandue. Les tomates sont d’ailleurs à peine moins bonnes cet été à cause d’un excès de pluviométrie. Alors, si en plus, ton producteur les a arrosées (comme le font tous les producteurs), cela pourra expliquer la mauvaise qualité gustative constatée …
J’ai remarqué aussi que les variétés « noire de Crimée », « Green zebra », « délice d’or » … qui sont des variétés anciennes sont très bonnes quand je les cultive moi-même mais très mauvaises quand on les achète en grande surface. Je crois que la différence tient au mode de culture avant tout. Une tomate cueillie encore verte, avant maturité, ne peut pas être bonne, c’est évident. Idem d’ailleurs pour n’importe quel fruit.
Hum, hum—–
Je ne compte plus les années où l’on évolue en short ici en Février alors que mon frère, du côté de Lons le Saunier, retire son deuxième tricot.
On ne parle que des deux dernières années, ok?
Ton histoire de tomates bonnes au jardin et moins bonnes chez le marchand, ça me rappelle une nouvelle de Jean-Pierre Chabrol « La soupe à la mamée ». Tu connais?
Je viens faire l’éloge de la tomate orange grosse comme un petit melon, coupée en deux et cuite longtemps à la poêle avec de l’huile d’olive, accompagnée d’une saucisse aux herbes (beaucoup d’herbes) ramenée hier de la Drôme et dont je me suis délecté ce midi…
Délicieuse au goût, plantureuse et charnue à souhait, sensuelle quoi…
De ces nourritures qui vous donnent envie de vivre encore un peu pour les cultiver de nouveau l’an prochain.
L’idée (pourquoi pas ?) de se doter d’une seconde serre pour aller plus loin dans cette aventure délectable.
Comment je ferais pour continuer de vivre sans cela ?
Quant à ton frère qui a retiré son deuxième tricot en février, Jenofa, ce fut ici beaucoup plus tard et si je sors le soir, il m’arrive même ces temps-ci de le remettre.
Le choix de la soi-disant productivité me paraît aussi surprenant.
Je le comprends comme étant le souhait de ne pas prendre de risque pour un producteur qui doit trouver une rentabilité à son travail, et je ne jette donc en aucune façon « la » pierre.
A l’évidence, il existe des variétés rentables, séduisantes, excellentes et transportables dans les variétés dites anciennes. Et la productivité s’avère très bonne cette année. Je reconnais que si je devais en vivre, certaines d’entre-elles s’avèrent peu productives, mais je ne prendrais aucun pari sur la reproductibilité des résultats, tant les années se suivent et ne se ressemblent pas : cela a été dit au sujet du mildiou et c’est valable sur la productivité des plants je crois.
Deux leçons pour moi : diversifier les variétés cultivées et surtout, surtout, cultiver sa variété, seule façon d’expérimenter et valider ce qui doit l’être en fonction du « terroir », du terrain.
Et un petit doute encore : le fait de céder à des variétés (tiens lesquelles, ça m’intéresse) soi-disant productives ne constitue t-il pas une concession -malheureuse- à la « tradition » ? Une peur bien compréhensible pour un producteur bio dont je salue le courage, mais… aussi paralysante que Gertrude !
De toute façon, en dehors ou non du problème de la productivité, souci légitime, il me paraît primordial de ne pas « propager » ces saloperies de F1, ce qui revient à se tirer une balle dans le pied.
J’avais oublié de préciser que le maraîcher en question cultive ces tomates sous serre et que ceci explique peut-être cela.
J’approfondirai quand-même la question avec lui vendredi prochain.
au fait, certains d’entre vous utilisent-ils des orties et du purin d’orties et de consoude? bien que relativement novice (2 ans), j’ai utilisé des orties fraîches dans le trou de plantation, pas mal de purin orties, consoude, prêle par la suite …et la 1ère année j’ai été la seule (je dis bien la seule )à échapper au mildiou et à avoir de superbes tomates tout au long de la saison. j’ajoute que je privilégie les tomates à feuilles de pommes de terre bien plus résistants à mon avis. j’ai eu de magnifiques brandywine (l’une d’elles faisait 900 grammes) ainsi que de belles tomates noires russes. l’an dernier même succès bien que je les ai plantées très près les unes des autres faute de place. aucun problème. même pas utilisé de fumier (on n’en avait pas), seulement de la corne broyée. et pourtant, nous sommes en alsace…
Ah oui, tiens « Brandywine », il y a longtemps que je n’ai pas mis cette excellente variété, il faudra que j’y pense de nouveau …
Je mets également des orties fraîches dans le trou de plantation et mes tomates supportent plutôt bien les attaques de mildiou.
Je mets également du purin d’ortie en pulvérisation sur le feuillage. Mais attention au dosage : lorsque le purin d’ortie est utilisé comme engrais, on le met au pied des tomates avec un arrosoir (sans toucher le feuillage) et dans ce cas-là, il est dilué à 20%. Par contre, lorsqu’on utilise le purin d’ortie sur le feuillage pour renforcer les défenses des plantes, il faut ne l’utiliser que dilué à 5% (un volume pour 20 volumes d’eau), c’est très important.
Depuis 2 ans j’utilise contre le mildiou un melange de bouillie bordelaise (moitie de la dose conseillée et que sert comme fixateur) et décoction de prêle (fongicide).dilué à 10%. Le purin d’ortie je l’utilise uniquement comme engrais.
Résultat: je n’ai pas eu des problèemes de mildiou ni en 2007 ni 2008 et et poutant je suis en Région Parisienne.
Nice photo! I cultivate now in my garden of sud Italy many tomato, varietè cerasa