J’ai rencontré à plusieurs reprises Madeleine Szczodrowski-Fady. C’était au temps où j’allais aux réunions de Haute-Saône Nature Environnement. On trouve dans ce type d’associations des gens qui donnent de leur temps et de leur énergie pour que le monde aille un peu mieux. Madeleine fait partie de ces gens que l’on appelle « militants » avec un grand M. Le communiqué de presse qu’elle vient de publier m’a ému. En voici l’intégralité.
« Ma carte d’identité française étant périmée, je viens d’en solliciter le renouvellement. Or, la sous-préfecture de Lure me demande de prouver, document à l’appui, que je suis bien de nationalité française. Nationalité qui m’a été officiellement reconnue depuis plus de cinquante ans après que je me sois acquittée des formalités nécessaires, mais je ne possède aucun document qui le prouve.
Née en France de parents étrangers non naturalisés (père polonais, mère espagnole), j’ai été pourvue à l’âge de 14 ans d’une carte d’identité polonaise valable jusqu’à ma majorité en avril 1955. A cette date, les autorités françaises m’ont demandé de choisir : conserver ma nationale d’origine ou opter pour la France. J’ai opté pour la nationalité française devant les autorités judiciaires de l’époque. En fonction de quoi m’a été délivré, fin 1955, ma première carte d’identité française, renouvelée depuis sans problème. J’étais demeurée apatride durant sept mois. Lorsque les gendarmes sont venus m’appréhender pour me conduire au camp de Trieste, où étaient internés depuis la fin de la guerre tous les apatrides d’Europe, j’étais en règle depuis la veille seulement.
Me voici en 2008 redevenue apatride, la sous-préfecture m’ayant confirmé oralement le vendredi 16 mai 2008 que ma précédente carte d’identité française ne prouvait rien, et qu’en l’absence de document réclamé elle ne serait pas renouvelée.
Née en France, j’y ai vécu et travaillé toute ma vie. Depuis trente ans mariée à un enseignant fonctionnaire français, j’ai été durant plusieurs années l’assistante d’un parlementaire français devenu par la suite Président de l’Assemblée Nationale – fonction que je n’aurais pu exercer si je n’avais pas été française – et à ce titre j’émargeais au budget de la Nation.
Propriétaire d’une maison, titulaire d’une carte d’électrice, je perçois une retraite, suis assurée sociale, paie mes impôts et mon casier judiciaire est vierge. Bien intégrée dans la société, je crois pouvoir prétendre qu’en ma qualité d’écrivain dont les ouvrages figurent en bonne place à la Bibliothèque Nationale, je parle et j’écris correctement le français.
Il n’empêche qu’à 74 ans, je rejoins la cohorte des sans papiers, des hors la loi, ma carte périmée ne m’ayant pas été restituée. Va t-on en plus me demander de prouver, tests ADN à l’appui, que je suis bien la fille de mes défunts et prétendus père et mère ? Comme le disait Coluche, « jusqu’où s’arrêteront-ils ? ».
Avec le sort réservé aux chômeurs et aux exclus de toute nature dont à présent j’ai l’honneur de faire partie, nous vivons des temps où le grand guignol le dispute à la tragédie. Enfin, si la France ne me supporte pas sans papiers sur sont territoire, qu’elle me fasse embarquer dans un charter. Seulement voilà : m’expulser où ? Le camp de Trieste est fermé depuis belle lurette. »
Merci de relayer cette histoire scandaleuse qui fait honte à notre pays.
A ce compte là, mon grand-père était aussi un sans-papier!!!
Autre histoire du même genre, bien que moins poignante :
mon frère est prof de maths au lycée de Luxeuil. Il a comme élève un garçon d’origine arabe, je ne sais plus de quelle nationalité, peu importe.
Il est venu en France chez un tuteur, afin de pouvoir étudier.
C’est un élève modèle, discret, travailleur, bon élève… Comme beaucoup de professeurs voudraient voir les « bons petits français ».
Seulement voilà, il a un grand tort (comme la plupart des autres élèves de sa classe), il aura 18 ans avant les examens du baccalauréat…
Les autorités françaises lui ont signifié qu’il devait rentrer chez lui avant la fin de son année de terminale…
Tous ses professeurs et autres élèves ont signé une pétition… je ne sais pas la suite, mais était-ce si difficile de lui laisser finir son année et passer ses examens pour repartir avec son diplôme en poche.
La France, terre d’asile ????? la France, pays démocratique ???? A qui voudrait-on faire croire cela à l’heure actuelle ? On s’achemine tout doucement vers la tyrannie. J’écoutais l’autre jour un reportage à la radio… des historiens affirmaient qu’on y était déjà…
Une exposition de photos il y a qq mois au centre de St Ferjeux… Je regarde avec mes filles, « tiens, tu vois comme c’est dans une prison!… » (hauts murs, barbelés, dortoirs, matons, désespoir sur les visages…) et à la fin des photos, je lis par hasard le titre et là, SURPRISE!!! C’était en fait un centre de « transit » pour étrangers en voie de rappatriement!!!
Quel beau pays la France ???
j’espère que tu l’a envoyée au canard enchaîné !
Cette histoire en vaut la peine !
Annie
26.05.2008
Une famille tchétchène expulsée
Chronique d’expulsion ordinaire.
Laëla Aoucheva (née en 1973, arrivée en France en novembre 2007), son mari Ayub Aouchev (né en 1972, arrivé en France le 25 mai 2007) et leurs 5 enfants (de 3 à 12 ans) sont arrivés de Tchétchénie via la Pologne. Les 5 enfants étaient scolarisés à Gray (Haute Saône), 2 en maternelle, 2 en primaire et l’aînée au collège.
Laëla Aoucheva a fui la Tchétchénie en 2004 après que son véhicule ait été écrasé par un char Russe, le conducteur tué, et elle blessée légèrement près de l’oeil, aux cotes et à la jambe. Elle devait être opérée en juin. Ayub Aouchev a dû fuir aussi lorsqu’il a été rattrapé dans la forêt et subi alors diverses violences (coups sur le crâne).
Plusieurs certificats médicaux attestent de la fragilité et de la détérioration de leur état de santé.
Mercredi 21 mai 08, jour des enfants, dès 6h moins le quart, les gendarmes sont en bas de l’immeuble.
A 6 heures ils pénètrent, et en 40 minutes la famille est embarquée pratiquement sans bagages par 5 véhicules de gendarmerie, 19 gendarmes, et conduite à Dole (39) sans doute à l’aéroport de Tavaux
8h 22 : Laëla parvient à passer un coup de fil. La famille est à bord d’un avion sans doute privé, spécialement affrété, le tout aux frais des contribuables.
15 heures : La famille AOUCHEVA a été remise à la police polonaise. Depuis, son portable ne répond plus.
Outre le fait que différents relents historiques rendent cette histoire particulièrement difficile à avaler, et elle n’est pas isolée. Je trouve de plus en plus insupportable qu’une société basée sur le matérialisme et la propriété puisse sans cesse accroître ses prérogatives : ceux qui possèdent décident pour ceux, de ceux, qui ne possèdent pas.
En ce sens, il paraît clair que Madeleine Szczodrowski-Fady dispose d’une grande chance. Elle possède un niveau de langage et d’expression bien supérieur à la majorité de ceux auxquels elle s’apparente avec générosité, les sans-papiers. Elle sera donc comprise, entendue ; à nous tout de même de rester vigilants à ce sujet.
Au sujet de ceux que nous ne comprenons pas surtout. Et gardons nous de vouloir comprendre -je veux dire intégrer- les mécanismes juridiques ou les procédures administratives qui accompagnent de soi-disantes régularisations : la nouvelle aventure que l’on aurait du épargner à Madeleine Szczodrowski-Fady le montre bien.
J’ai honte aussi…
Je suis né en Algérie du temps où ce pays était constitué de trois départements français. Mon père était français, ma mère également (Ils n’étaient pas de riches colons mais de très modestes salariés). Donc, à la naissance, mes frères et moi itou fûment français. Et les choses allèrent ainsi…
Il y a quelques mois, il me prend l’idée d’obtenir une fiche d’état civil. Il faut le faire auprès du service d’état civil des français de l’Outremer, à Nantes. A ma demande, il est répondu que le dit service ne dispose pas des archives idoines d’un bon tiers des français d’Algérie, celles-ci n’ayant pas toutes été rapatriées en France lors de l’accès à Indépendance de l’Algérie en 1962. Il m’est conseillé de m’adresser aux autorités algériennes pour obtenir le document. Autrement dit, il revient à un état étranger d’apporter la preuve de ma nationalité française. Pas mal non, quand on affirme si haut et si fort sa souveraineté ?
Et si ce pays-là ne me délivre pas la pièce administrative nécessaire, je fais quoi, moi ? Je me retrouve sans papier ?
Ah, Madeleine, il commence à y avoir du monde à se sentir comme vous menacé et soupçonné d’usurper sa nationalité.
Quand il y a plus d’un an, sur ce blog, je dénonçais le climat néo-pétainiste qui s’étendait sur la France, il m’a été dit que je diabolisais le candidat-président.
Aurait-on vu que les choses aillent mieux depuis ? Moi, pas.
Je suppose Robert que ce n’est pas la première fois que tu as besoin d’une fiche d’état civil.
Est-ce que les fois précédentes, tu devais t’adresser à ce même service à Nantes ?
Est-ce que ces autres fois, on t’avait déjà signalé ce manque d’archives ?
Avais-tu déjà eu des problèmes pour obtenir ta fiche d’état civil ou bien est-ce la première fois ?
Si je comprends bien, nous aurons de plus en plus de sans-papiers en France puisque en plus des étrangers qui arrivent réellement sans papiers, on va pouvoir ranger dans cette catégorie tous les français, comme toi par exemple, qui pour une raison ou une autre n’arrivent plus à obtenir des renouvellements de papiers.
Cette histoire est terrible.
Bonne question, Etincelle. Jusque là, pas de problème. Maintenant, comme le précise Madeleine, il faut PROUVER sa nationalité et si tu n’as pas la pièce requise pour une raison ou une autre (voir son exemple et le mien), on considère que tu n’as pas droit à TA CARTE D’IDENTITE NATIONALE et même si tu l’avais jusqu’ici, elle ne suffit plus à justifier ta nationalité. Tu deviens ipso facto un(e) sans-papier.
Le citoyen devient a priori suspect de ne pas l’être et cela est le reflet exact du nouveau régime qui s’instaure subrepticement dans les rapports du pouvoir administratif (et donc politique) avec ses administrés.
Suspectés, ils sont considérés comme potentiellement coupables.
Et même si leur difficulté procède d’une inconséquence passée de l’administration, à eux de prouver leur innocence.
En attendant, comme tu le dis si bien, « on va pouvoir ranger dans cette catégorie tous les français… ». (je tronque ta phrase, mais je crois lui donner ainsi toute sa portée, tu comprends ?).
Mon fils qui vit à Bruxelles m’a dit tout récemment qu’il ne savait plus s’il voulait revenir travailler en France … ce genre d’histoires ne va pas l’y inciter!
Quand nous aurons explusé tous les français sans papiers et expatrié tous les français qui ne veulent plus vivre en France ou qui n’y trouvent pas de travail, il ne restera dans notre beau pays que les grabataires, les retraités et les malades. Et quelques Guignols pour les animations!
Il est loin le temps où le grand Charles disait :
« c’est beau, c’est grand, c’est généreux, la France! »
Putain, j’ai de la chance finalement de m’appeler Dupont !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Robert,
Mes deux parents ont régulièrement le même problème que toi; ma mère en l’occurence, vaque sans papiers (bien que retraitée de la fonction publique) depuis au moins dix ans…
Mince ! J’ai dit une connerie, hein, ça rentre pas dans la diabolique aire Sarkozy, ça ! Miiiiiiince! Miiiiiiiiiiiiiiiiiince ! L’administration serait-elle pire que le sarkozysme !? Ca c’est pas de bol, c’était pourtant bien pratique d’avoir un nom réponse à tout !
Le dénommé, avant la Présidence, il était où ? Et avant lui, depuis un bail, ils venaient d’où les tenants de « l’identité nationale » et de ses conséquences pratiques ?
Et quand des gens en arrivent à se défenestrer plutôt que d’obtempérer à cette administration-là, faudrait-il taire le nom de son chef pour complaire à ton souci de l’épargner ?
Putain, c’est sûr, Bernard, que tu rigolerais moins si tu te baladais sans papier et t’appelais Abdelkader !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Ce que je comprends à vous lire, c’est que Robert a ce problème de papiers depuis tout récemment et Oups dit que ses parents dans la même situation, ont ce problème depuis longtemps ?????
Mais je n’ai sans doute rien compris !
Bonjour à vous,
Je viens de recevoir un e-mail, alors j’ai suivis le lien. Et là surprise, la Honte d’un pays qui se veut être un symbole d’ouverture, de compréhension!!!!, qui prône un immigration choisie, et après de bon et loyaux service demande aux même ressortissants de prouver leurs bonnes-fois, AhAhAh, quelle hypocrisie.
Mais de qui doit -on ce méfier? du Maître qui dictes ses lois, ou des imbéciles qui les appliques sans état d’âme. Leurs conforts personnels ce fiche pas mal des problématiques que soulève ces lois. Où est donc passée la désobéissance civiques, ou sont les résistants qui ont permis à cette nation d’exister , libre et égaux en droit ???
Bien évidement, je ne suis pas dupe d’une politique à la limite Néo-fasciste. Il n’est pas de réjouissance paisible lorsque l’on sait, qu’un pays comme l’Italie suit également le même chemin.
Bien !! Que chacun retourne chez soit, les arabes au moyen orient, les polonais en Pologne, les asiatiques en extrême-orient !!!!, les italiens ( même les naturalisés français qui ont apportés un soutient au FN) en Italie, les suisses en suisse, les anglais en Angleterre etc …
Grâce à ces mouvement de foule, l’immobilier sera disponible (le fruit de la vente de nos biens servirabien autre part!!!), il y aura du travail pour tout le monde, la croissance interne fera croitre le PIB.
Tous cela et faux. Il me semble qu’a partir d’une analyse simple et historique, le peuple Français n’existe pas. Un espace du globe à été appelé France, après de multiples conflits, comme ils en existent encore aujourd’hui. C’est Lucie qui doit rire du haut de son âge de voir que ceux qui marche debout ont la tête bien près du sol!!
J’arrête ici ma colère de voir un monde déchiré, esclave de son absurdité, de son égoïsme, tous cela contre les préceptes des dit-on religions. Je suis athée, et de nationalité Italienne, j’ai juste besoins de renouveler ma carte de séjour tous les dix ans, et là surprise, la seule question posée : avez vous du travail!!!
Merci pour ce blog citoyens.
Mon témoignage n’arrange pas les problèmes rencontrer, mais sachez qu’il ne me laisse pas indifférent. Bon courage.
Sans papiers et si tu t’appelais comment ?!?! Bernard Kouchner !!!!!!!
Il est probable, si j’en crois un communiqué très lapidaire que j’ai reçu cet après-midi, que les problèmes de Madeleine soient résolus à l’heure qu’il est. J’en dirai plus quand j’en saurai plus.
Je crois que Gianni pose une question cruciale : celle de la désobeïssance civique. Il est grand temps de rentrer en résistance, non ?
Bonne question que celle de la désobéissance civique.
Il me semble qu’au train où vont les choses (je pense à cette soi-disant « régularisation »), et grâce aux éclairages fournis ici, la question mérite d’être posée.
Elle l’est vraiment dans l’administration, elle est au cœur des pratiques si j’en juge par mes amis, mais sévèrement auto-censurée. Mais la pression est forte, ainsi des équipes jugées fiables et énergiques au sein du Conseil Général dans un service social de proximité, exposé, sont-elles démontées… car solidaires.
Le grand chef de ce CG, Monsieur J……., n’a plus rien a prouver en ce domaine. Pour la petite histoire, cet homme a été recruté par le PS lors de son ascension professionnelle et a fait subir de bien mauvaises choses à un de mes amis engagé sur le terrain de l’exclusion, de la différence… je n’en dirai pas plus.
Lui reprochant de porter à la fois une casquette de travailleur social et une casquette d’universitaire (font quand même chier les prolos qui savent lire), il l’a convoqué puis sommé de faire un choix… de casquette.
Mon ami lui a rétorqué qu’il ne portait 2 casquettes alors que son donneur d’ordre en portait déjà au moins 3, puis a eu le courage d’affirmer sans gros mots qu’il ne céderait pas.
Monsieur J…………… a alors déclaré qu’il ferait toutes difficultés en son pouvoir à mon ami. Ce qu’il fit : contrôle fiscal, cabale, accusations mensongères, jusqu’à l’ignoble.
Je dois ajouter que cela se passait avant le Sarkozysme, porté par des gens de gauche (ou devenus de gauche, peu importe, ce clivage est obsolète depuis longtemos)… no comment.
De vrais combats sont menés, de vraies et fortes personnes jalonnent la rue, de vraies ignominies sont commises et les pertes sont immenses. Mais la plupart des personnes ne croient pas, plus, en leur pouvoir : seule vraie et immense victoire des dominants.
La désobéissance civique existe, est exercée par nombre de fonctionnaires… souvent accusés à tort : les pressions sont considérables sur eux, sur les délégués syndicaux, sur ceux qui devront aller au boulot au pas cadencé. Et le contrôle est très puissant.
Demain, 28 mai, je dois me rendre aux funérailles du fils d’une de mes belles-sœurs. Il s’est suicidé à 30 ans à cause, selon nos connaissances, d’une pression professionnelle trop forte. Il est le dernier que j’aurais pu croire capable d’un tel acte. Vous comprendrez donc mon humeur acerbe et le fait que je balance un salaud. J’ai longtemps défendu les gens de gauche, je ne défends plus aucun salopard, qu’il soit d’ici, de là, blanc, noir ou rayé. Mais je crois que nos langues tues, notre droit de réserve scelle notre tombeau.
Les faits sont là, devant nos yeux, et nous pourrons jamais dire que nous ne savions pas… à nos enfants comme à nos petits-enfants.
Pour terminer, ce texte attribué à Martin Niemöller, pasteur protestant, arrêté en 1937 et envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen puis transféré en 1941 au camp de concentration de Dachau, où il écrivit ces lignes que vous devez connaître…
«Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait personne pour protester.»
Dramatiquement actuel non ?
Et dire que je ne porte même pas un beau nom comme le maître de ce blog, que nombre de mes ascendants sont des étrangers notoires…
Pas facile de prendre la parole après le cri de Christophe.
Le cas de Madeleine est apparemment pris pour anecdotique par certains et pour exemplaire par d’autres.
Il est un cas absurde parmi des centaines d’autres dont nous n’entendrons jamais parler.
Il montre, en tout cas, à quel point l’administration de notre pays peut se dérégler à force de vouloir trop bien appliquer les règles.
Oups, ça n’est pas parce que ta famille subit ce type d’injustice depuis plus de dix ans qu’on ne remarque pas que la situation des sans-papiers s’aggrave. Les quotas d’expulsion sont récents. Il y a une volonté politique affichée de renvoyer ces gens dans leur pays d’origine (quand ils en ont un). C’est devenu un argument. Ce serait sensé résoudre une part de nos problème à nous, ceux qui restent.
Christophe a bien raison de souligner que les pressions sont considérables et rendent la désobéissance civique encore plus difficile. Une de ces pressions est cette propagande menée depuis des années et qui fait porter aux autres l’origine de nombre de nos maux.
Lors de sa conférence à Lure, Albert Jacquard a raconté cette anecdote : alors qu’il manifestait pour les sans-papiers en criant « Des papiers pour tous ! », il s’est arrêté et a dit à son voisin qu’ils devraient plutôt crier : « Des papiers pour personne ! »
Je connais Madeleine, effectivement son militantisme est sincère et dévoué. J’ai eu l’occasion de me frictionner avec elle pour quelques divergences, mais vraiment ce communiqué est lamentable et révèle bien la c… ambiante. Je viens de relayer l’info auprès de quelques amis et pour ne pas plagier ton final, Bernard, j’ai fini par la formule : « j’ai mal à ma France, terre d’accueil, en tout cas qui le fut pour mes grands-parents. » Mais, on vit une époque formidable, n’est-ce pas ?
Entièrement d’accord, de gauche ou de droite, il y a des salopards sur tout l’échiquier mais aussi des gens droits et justes. Affaire d’individus.
A une autre échelle, il y a aussi des politiques particulièrement dégueulasses qui sont le fait cette fois des partis, c’est-à-dire d’organisations munies d’un appareil et d’un programme conforme aux intérêts de groupes sociaux particuliers. Après d’autres années « rentables » elles-aussi, les grands patrons ont vu, en 2007, nous venons de l’apprendre, leurs revenus augmenter en moyenne de 58%. Au même moment des pans entiers de l’économie française s’effondrent, la paupérisation gagne du terrain, les services publics sont battus en brèche, etc. L’insécurité sociale, professionnelle, « habitationnelle », administrative, sanitaire, alimentaire, environnementale… s’étale partout. La spéculation sur l’énergie, sur l’alimentaire, sur le logement…
Bon, ça va, j’arrête.
Alors qu’une large et croissante majorité des citoyens ne fais plus confiance au pouvoir en place, par les urnes ou par la rue il va bien falloir changer de politique, non ?
J’étais sur le point d’ajouter un commentaire hier soir quand le tien est tombé, Christophe. Ce suicide d’un proche que tu connais m’a bouleversé, j’en suis resté sans voix. Et je n’ai rien écrit, c’était ma minute (ou plutôt mes heures) de silence à moi.
Il y a longtemps que j’ai envie de parler des pressions subies sur les lieux de travail, il faudra que j’en parle dans un article tant c’est devenu un fait de société à part entière.
Merci pour cette pensée, je l’adresse ce matin car je sais que je ne pourrai plus ce soir.
Mais je souhaitais aussi revenir sur ma réaction. Ajouter qu’un de mes frères travaille à un haut niveau dans une préfecture. Revenant d’outre-mer, avant de prendre récemment un nouveau poste, il craignait deux choses dont il avait été épargné loin de la métropole :
– devoir raccompagner une ou des personnes pour un aller simple.
– devoir soutenir une charge contre des faucheurs d’OGM.
Ce sont assurément les deux sujets qui méritent, sinon une insurrection, au moins la désobéissance civique. Je sais que beaucoup le font.
Pour l’illustrer : Arrêté anti-OGM à Millau
Le conseil municipal de Millau a adopté ce soir à l’unanimité une
délibération visant à interdire les OGM (organismes génétiquement modifiés)
sur la commune.
Le nouveau maire PS de Millau, Guy Durand, qui signera prochainement
l’arrêté, a déclaré vouloir « faucher les OGM de façon légale ».
La délibération « propose au conseil municipal de se déclarer opposé à toute
culture de plante génétiquement modifiée sur le territoire de la commune » et
« invite l’Etat à prendre en compte l’intérêt de la santé publique et de la
protection de l’environnement quand il autorise les cultures de plein champ
de plantes génétiquement modifiées ».
Les huit membres de l’oppposition, dont l’ancien maire Jacques Godfrain
(UMP), ont voté en faveur du texte dont le résultat a été accueilli par des
applaudissements dans la salle du conseil où avaient pris place des éleveurs
et des militants historiques de Millau, dont José Bové.
AFP
Rassurant.
Chers amis, Vous avez sans doute raison de vous rebeller; en effet aucune organisation humaine n’est parfaite…!! Et des erreurs aussi flagrantes ne sont pas acceptables…Mais nous en faisons tous et pourtant nous les acceptons beaucoup plus facilement que celles que commettent les « autres »…!!
Alors de grâces ne jetez pas trop facilement l’opprobre sur ceux qui essaient de faire le travail qui leur est demandé.! A l’heure actuelle la situation de Madeleine est certainement « régularisée »…Les sentiments qui sont les vôtres au sujet de l’immigration vous honorent, mais un pays, fut-il le plus riche du monde, ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Il doit se donner des limites. Ce faisant il se donne des règles et, bien entendu, ces règles entrainent des « loupés » qu’il faut réparer dès que possible.
Essayons la « miséricorde » et nos relations n’en seront que meilleures…!!
Et surtout évitons de jeter notre venin sur ceux qui nous gouvernent…Ce n’est pas si facile de diriger un pays dans lequel il y a autant d’avis que de citoyens……..
au fait, « Sarkosy », c’est bien français ça comme nom?…
Bruno, il ne s’agit pas de cracher sur les hommes politiques en tant que personne, mais de dénoncer la politique qu’ils mettent en oeuvre et les conséquences pratiques qu’elles entraînent.
En cela il s’agit de jouer pleinement son rôle de citoyen.
Non pas le godillot du pouvoir, mais son interlocuteur essentiel.
Les Fady je les connais depuis plus de vingt ans. Ce sont de vrais amis, toujours en tête de l’indignation. Et je les AIME, si ça a encore un sens aujourd’hui de dire cela.
J’ai cru un temps que nous étions de retour à l’époque du Maréchal, mais non, il s’agit bien de national-sarkozysme. Positivons… Quand la guillotine sera rétablie, on nous expliquera que oui, certes… mais que la lame a été désinfectée avant. Progrès ! Humanité !
Incroyable, c’est sur le site de l’UMP, ce petit questionnaire aux visiteurs du site :
« Pour lutter plus efficacement contre les actes de délinquance commis par une frange de la population qui a fait de la violation de la loi pénale son mode habituel de vie, doit-on expulser les étrangers auteurs de tels faits ? »
Un bel amalgame entre délinquance et étrangers, que ne renierait pas notre Marine nationale ! :angry:
Accès à la page du site UMP :
http://www.u-m-p.org/agir/question-de-la-semaine/pour-lutter-plus-efficacement-contre-les-actes-de-delinquance-commis
Si c’est sur le site de l’UMP … ça n’est pas incroyable .
:sick: