Dans un précédent article, j’ai raconté comment j’ai retrouvé par hasard d’anciennes diapos réalisées il y a huit ans. J’avais fouillé un placard dans tous les sens, persuadé qu’elles y étaient, mais en vain… Et finalement, c’est dans ce même placard que je les ai retrouvées, bien des années plus tard. « Dieu fait bien des miracles », m’avait dit Sarko, il va donc falloir que je m’habitue à cette idée je dois dire un peu nouvelle pour moi. Pourtant, ma mère me l’avait pourtant assez dit quand j’étais p’tit …
Parmi celles que j’ai regardées ce soir (car évidemment, je ne sais pas encore vraiment tout ce qu’il y a dans ce carton de boîtes diapos … et à vrai dire je ne suis pas très pressé), il y avait une série consacrée à la mante religieuse. En cet été 2000, j’avais photographié l’accouplement, juste à côté de ma maison. Drôle d’accouplement d’ailleurs car il arrive fréquemment que la femelle finisse par croquer le mâle.
Oui, je sais, on est encore en plein sombre hiver et ces scènes photographiées en plein été lumineux sont un peu anachroniques. Mais mon blog connaît une certaine noirceur actuellement. Alors, j’essaie de le tirer le plus possible ver la lumière. Vers les Lumières !
Et la mante est avant tout religieuse. Alors, pour compenser mes propos (orientés) sur la laïcité et respecter un certain équilibre entre les différentes parties (ne surtout pas avoir un blog engagé), une mante finalement, pourquoi pas … Et les frasques conjugales d’une religieuse, même exhibées à la Une de Paris-Match, je n’ai pas l’impression que de nos jours celà soit si grave et empêche d’aller la tête haute devant sa Sainteté le Pape.
Hélas, da Ponte, aucun commentaire ne s’inscrit à la rubrique des mantes religieuses. Décu ?
Il est vrai que depuis huit jours, le feuilleton « Et c’est reparti pour un tour ! » tient l’affiche.
D’autant que de nouvelles révélations sont annoncées pour bientôt.
Que veux-tu, la paisible mante ne fait pas le poids face à d’autres rapacités, humaines celles-là.
Cela me pose une question : ta gentillesse naturelle n’est-elle pas pour quelque chose dans tout ça ?
Tu t’es fait complice, sans peut être le savoir, de ce tu dénonces justement aujourd’hui. Cela doit expliquer en partie ta colère, mais ton insondable mansuétude ? Celle-ci qui me confond.
Pour rester un instant sur le registre religieux de la mante, il y a la figure de l’Ange : disposé avant tout à l’amour et à la compassion, il sait aussi, face au mal, devenir exterminateur.
Agnostique convaincu, il me semble que certaines métaphores restent au moins à méditer.
Qu’en penses-tu ?
La mante religieuse a du panache, de la classe. C’est pour moi l’insecte le plus « stylé » que je connaisse. A tel point que si je rencontrais un jour dans les hautes herbes derrière chez moi une mante gracieuse, jambes effilées et corps svelte, en train de fumer élégamment une blonde américaine sur un porte cigarettes, je n’en serai surpris qu’à moitié. Mais trêve de plaisanteries. Sous les aspects angéliques de la mante se cache effectivement des moeurs diaboliques.
Rien de tel sur ce blog cependant, je te rassure Robert, mais sous nos aspects parfois simples a priori, se cache souvent des personnalités très complexes. L’Homme est complexe par définition. De cette complexité naissent des choses. Grandes et petites. Pour le meilleur et pour le pire. Sachons tous ensemble refuser le pire et sachons rechercher, individuellement et collectivement, le meilleur. En nous-mêmes et dans les autres.
Euh, après relecture, ma dernière phrase fait un peu « curé ». C’est pas dans mon genre. Tant pis, la faute à la mante « religieuse » qui a donné le ton !
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais la mante religieuse est en très nette augmentation. Lorsque j’ai commencé de m’intéresser sérieusement à la nature il y a trente ans, je n’en voyais qu’exceptionnellement, et surtout dans l’un des prés de fauche de mon père (mais jamais dans les prés de mon grand-père, celui-ci ayant été anticlérical toute sa vie). Je connais aujourd’hui des tas de sites où elle est présente.
Ton grand-père anticlérical suffisait à ce que les (mantes) religieuses fuient son terrain. Le fait qu’elles pullulent aujourd’hui impliquerait-il donc un retour du religieux ?
Comme nos propos de ce matin pourraient le laisser penser, je préfère préciser qu’en ce qui me concerne tout au moins, il n’en est rien.
Ceci dit, sais-tu l’origine du nom de l’insecte ?
L’idée, peut être qu’à trop aimer son prochain on finit par le dévorer ?
L’attitude de la mante évoque la prière. D’où l’appellation de « religieuse ».
Mais pour le nom de « mante », je ne connais pas l’explication, je vais donc procéder à quelques recherches.
Il existe 1800 espèces de mantes dans le monde. Toutes n’ont pas l’appellation de « religieuses ».
Proverbe dupdupesque :
« Toute les mantes ne sont pas des religieuses, mais ça ne veut pas dire pour autant que toutes les religieuses ne sont pas de manteuses ! »
Wouah, la belle photo ! Tu l’as trouvée où ? A Mantes-la-Jolie ?
Elle fait aussi des animaux, rayon bestioles, qui savent impressionner l’homme qui la capture.
Ce qui impressionne, en plus de mandibules qui patibulent chez les mantes qui bullent pas, c’est sa vélocité.
Mais aujourd’hui, tout le monde s’en moque à Besançon où l’on dit « son vélocité »…
Quelle ingratitude pour la mansuétude de la mante !
Putain!
Que c’est beau!
Bienvenu jenofa. Toi tu au moins tu appelles les choses par leur nom !
Tu connais « La p… respectueuse », de Sartre ?
Et bien, ici où j’habite on trouve aussi, sur les poteaux indicateurs : Broye les P…, Sauvigney les P…
Un vrai lupanar ce canton de Haute-Saône !
Voilà pourquoi peut être j’y vois si peu de mantes religieuses…
C’est par pur appétit que la mante finit par dévorer le mâle ?
En tout cas, même dans l’accouplement, c’est la femelle qui a l’air de dominer. Je crois (merci de me dire si je me trompe), que la femelle est l’individu vert, et sur les deux photos, c’est elle qui est « dessus ».
Jenofa parlait peut-être de la beauté et de la qualité des photographies (chapeau, Bernard).
Mais cet animal est aussi vraiment beau
Tout le monde trouve belle la mante religieuse. Pourquoi ?
Où se situent les canons de la beauté dans ce domaine ?
Pourquoi est-ce que le mot élégance revient si souvent quand on décrit cet animal ?
Je ne pense pas que ce soit lié à la silhouette filiforme des mannequins d’aujourd’hui. J’ai l’impression que la mante religieuse porte une beauté intrinsèque que je ne m’explique pas.
Non, Anne la femelle est en dessous… Il faut plutôt se fier à la taille, les femelles sont largement plus grosses.
Merci pour la précision , Glorfindel. J’avais mal lu l’article dans Wikipédia, sans doute influencée par une idée préconçue. Il y a beaucoup moins d’espèces animales où le mâle est plus petit que la femelle, non ?
Tu as sûrement raison, mais les exceptions comptent : rapaces, grenouilles et crapauds… Il existe même une espèce d’insecte je crois pour laquelle le mâle, décrit tout d’abord comme une espèce distincte a été rapproché des années plus tard de son énorme femelle : il était non seulement beaucoup plus petit, mais aussi morphologiquement très différent. Un avorton !
Dans le rayon accouplement, les crapauds offrent un spectacle très réjouissant… genre couple présidentiel !
Oui, le genre petite quéquette sur pattes, appendice de la femme, comme dans les dessins d’Albert Dubout : http://www.dubout.fr/fr/dessins/couples/index.php
Ah ! Les dessins de Dubout sur les meilleurs San Antonio : ça vaut l’accouplement des mantes dans le rayon torride !
Chez de très nombreux insectes, la femelle est plus grosse que le mâle : certains couples de criquets sont assez comiques aussi. C’est aussi le cas chez les araignées par exemple.
Te re voila toi ! Tu continues à lire régulièrement ? Histoire de savoir ce que je peux écrire ou pas …