Produire au moindre coût est l’unique préoccupation des firmes agroalimentaires. Quitte à nous faire bouffer de la merde. Et c’est bien de cela dont il s’agit aujourd’hui.
On se souvient de cette idée folle qui avait germé dans la tête d’un irresponsable (« irresponsable mais coupable ») : recycler les animaux morts et les donner à manger à des herbivores ruminants. Il fallait oser avoir l’idée. La mise en oeuvre s’était faite dans l’indifférence générale avec la bénédiction des pouvoirs publics. Jusqu’à cet épisode de la vache folle, ses 181 morts et ses centaines de milliers de vaches calcinées ! Depuis, les célèbres F.V.O. (farines animales et d’os) sont interdites (en 1990 chez les ruminants, en 2001 pour les autres).
Nous nous croyons relativement protégés. Sauf qu’aujourd’hui, dans un contexte de flambée du cours des céréales, ce sont les éleveurs eux-mêmes qui réclament à cors et à cris le retour des farines animales. L’idée est du même ordre : donner à manger les protéines issues de produits d’équarrissage (animaux morts) … aux porcs et aux poulets cette fois-ci. Pour la circonstance, les F.V.O. ont été rebaptisées P.A.T. (Protéines Animales Transformées) pour ne pas trop effrayer les consommateurs. Michel Barnier a reçu il y a un mois les lobbyistes de la filière porcine. A l’issue de la réunion, il a été décidé de porter le débat au sein des instances européennes et celles-ci ont illico débloqué la somme de 1,7 million d’euros pour étudier le projet.
Ce nouveau projet avance donc à la vitesse grand V au mépris des conclusions des rapports de l’INRA et de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments publiés en juin dernier qui tous deux mettaient en garde sur « le risque de réémergence de la maladie qui pourrait résulter d’une réautorisation des farines animales pour l’alimentation des espèces monogastriques » (dont font partie les cochons et les poulets).
Dormez en paix braves gens, vos responsables veillent à votre santé !
Dans un monde idéal, il n’y aurait aucun déchet.
C’est dur à admettre qu’il y a des limites au recyclage, non ?
Moi, en tout cas, au-delà des questions de fric, je comprends qu’il y en ait qui cherchent à les franchir ces limites. Qui cherchent à rendre le monde un peu plus conforme à ce qu’on aimerait au fond de nous qu’il soit.
(…et je comprends aussi qu’il n’y arrivent pas et finissent souvent par le rendre pire qu’il n’était au départ)
Et à choisir entre conformisme ou idéalisme ?
Rien à voir bien sûr avec rêve et réalité : la nature en est un acteur encore magistral, j’en retiens une notion primordiale et souvent complexe, celle de cycle. Et je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de limites au recyclage comme le pense Vincent, c’est juste une histoire de temps. Rappelez-vous le temps qu’il a fallu pour obtenir du pétrole gratuit !
Cette histoire de farines est encore une fois lamentable : aucun d’entre vous n’accepterait d’en bouffer directement, sauf en étant abusé par un nouvel acronyme.
Encore une histoire d’apprenti-sorcier, encore le triste jeu du profit, et encore sous prétexte d’emploi…
Toujours une conception anthropocentrique du monde, mais il est vrai que les peuples qui viaient en harmonie avec la nature ont été bien méprisés, par les colons, la religion, etc.
Revoilà des thèmes qui font mal !
Comme le dit Rabhi à juste titre : au lieu de dire « bon apétit », il vaut mieux dire « bonne chance »
Le thème de la santé est aussi central ici, notre vieille sécu n’est-elle pas en train d’en payer le prix… vous avez dit alicaments ?! Ah non c’était juste rouler dans la farine !
Des firmes alimentaires et des éleveurs de porcs qui chercheraient à, comme le dit Vincent, « rendre le monde un peu plus conforme à ce qu’on aimerait au fond de nous qu’il soit » ? C’est sérieux où t’as fumé la moquette ?
Et t’as regardé la composition de la moquette, au moins ?
Dans la mesure où ce qui fonde la modernité depuis l’avènement des « Lumières », c’est la conscience que le monde est celui que nous créons, qu’il n’y a pas d’autre réalité que celle que nous bâtissons (et sachons reconnaître que cette découverte n’est pas indigne d’un certain idéal de grandeur), il me paraît vain et « improductif » d’imaginer que nous n’irons pas explorer toutes les limites du possible, quitte à nous planter lamentablement (ce que font en permanence tous les apprentis sorciers qui dirigent le monde,avec notre passive complaisance).
La question qui se pose alors, une fois ce constat établi, c’est de savoir comment poser la question des limites lorsqu’on pressent des catastrophes, en des termes qui n’appartiennent plus aux conceptions antérieures de cette modernité où l’homme se voyait faire partie d’un tout plus grand que lui et n’avait pas encore mesurer toute l’étendue de son pouvoir de créer le monde et son incroyable solitude ici-bas. C’est peut être ce qui fonde la pertinence des propos de Vincent quand il s’oppose farouchement à toute forme de « spiritualisme-idéalismes » (personnellement je ne fais pas l’amalgame mais je conçois qu’on puisse l’établir) pour défendre le point de vue du Monde (la réalité d’aujourd’hui).
A mon avis c’est dans la notion de responsabilité qu’il y a quelque chose à trouver…ou à inventer, pour que le questionnement pertinent et légitime de tous ceux qui ne partagent pas cette conception prométhéenne de la vie puisse devenir audible et efficace; en somme pour qu’un véritable contre-pouvoir parvienne à se manifester efficacement.
Donner le contre-pouvoir responsable à la passive complaisance ?
J’ai très peur d’avoir bien compris !!!
à isidore : Vincent qui s’oppose à toute forme de spiritualisme ? Tu parles d’un autre Vincent, non ? Pas de celui qui avait parlé de la légitimité du spiritualisme il y a quelques mois sur ce blog ?
à Bernard: parler de la légitimité de quelquechose n’empêche pas de la combattre par ailleurs, non?
à Christophe: oh! le mauvais esprit!
Je crois plutôt que Vincent cherche à nous provoquer un peu et qu’il est capable de se montrer tenace sur des positions douteuses (cf OGM).
C’est bien ça anime le blog et ça lui évite de discuter tout seul avec Humeur badine mais là, Vincent, tu exagères un peu …
Je tiens quand même à faire remarquer que la vache morte c’est tout à fait recyclable en tant que déchet organique. Ça pourrit, c’est manger par de sympathiques asticots, puis par des vers de terre, après on y sème des plantes et là soit on les mange soit on nourrit une vache par exemple.
Il n’y a pas de déchet, il n’y a pas de tentative de recycler plus, il n’y a rien qu’une tentative de raccourcir cette chaine et donc de l’appauvrir … Et oui Vincent en fait c’est pas super écologique les farines animales … C’est pas une super invention humaine pour palier au mauvais fonctionnement de la nature …
Je vais vous dire, moi, le seul truc qui me dégoûte là dedans, ce n’est pas le procédé de recyclage des déchets d’équarrissage (après tout pourquoi pas), ce n’ets pas non plus le fait qu’on tente de nourrir les bêtes à moindre coût : c’est juste le fait qu’on nourrisse, à leur insu, des herbivores avec des déchets animaux. Ca me fait le même effet que la fois où j’ai vu un palace de la Promenade des anglais servir à un mariage Juif un menu non casher, mais en leur faisant croire qu’il l’était… oui, je sais, c’est très con : ils s’en foutent, les animaux (surtout les poules : c’est prodigieusement bêtes, les poules, non ?). Ce uqi me gêne donc, ce n’ets aps le procédé de recyclage complet et de rentabilité ultime, c’ets uniquement le fait de nourrir des animaux avec des produits qui ne sont pas adaptés à leur système digestif.
« C’est pas super écologique les farines animales » : soit, Glorfindel. Et en quoi, exactement, est-ce « non écologique ?? (hormis, bien entendu l’énergie utilisée à la transformation des déchets en poudres…)
« C’est pas uen super invention humaine pur palier au mauvais fonctionnement de la nature » : non, certes, il n’est aps question de « mauvais fonctionnement de la nature » (pour moi cette simple phrase est une hérésie : la nature est ce qu’elle est, point barre. Son fonctionnement ne nécessite aucune justification); ça va juste un peu au-delà de ça en intégrant la réalité du monde, sa vitesse, son coût etc. Oui, c’est pas drôle. C’est le monde. Il me paraît donc important effectivement « d’étudier » ce genre de projets, en intégrant les mises en gardes sanitaires, plutôt que de les balayer du revers de la main en criant haro.
Cela dit, comme je le disais au départ, l’idée me dégoûte…
Ça serait plus simple, tout de même, si les bêtes (humaines ou animales) n’avalaient pas ce qui n’est pas bon pour leur santé !
Ben oui, pourquoi elles les mangent les farines animales, aussi, les poules, si c’est mauvais pour elles ? Et pourquoi nous on se jette sur ce qui est gras et sucré et qui nous bouche nos artères ? Hein ?
Y’a pas à dire : la soit-disant « nature », elle est mal fichue (et/ou un peu con)… et c’est pas « que » de notre faute si on ne sait pas toujours comment bien s’y prendre avec elle !!!!
La « légitimation du spiritualisme » que tu évoques, Bernard, c’est celle que j’ai formulé lors des premiers débats sur l’évolution ? C’est bien ça ?
(Si c’est le cas, c’est ce qui me semble rendre justement capital un débat sérieux sur la question : un sacré pari philosophique y est à mon sens en jeu).
Sinon ok pour assumer le combat contre le spiritualisme (surtout contre sa domination écrasante et quelque peu méprisante) tout en l’estimant légitime. (Quitte à combattre, autant « crédibiliser » son ennemi, non ? Moi je trouve en tout cas dans cette posture plus de panache !).
En deux mots et à l’occaz, enfin, Isidore, tu pourras préciser les nuances que tu apportes entre idéalisme et spiritualisme, stp ?
Je n’avais pas vu l’accent sur le « où » dans la question de Bernard à la première lecture…
« en quoi est ce non écologique ? »
D’accord, je veux bien, tout est écologique dès qu’il y a interaction d’êtres vivants, condition d’existence, …
D’ailleurs le gaspillage d’énergie (qui n’existe pas en ces termes) est écologique comme le reste …
Le fait que l’on puisse juger mauvais le fonctionnement de la nature n’est pas lié à une justification mais à la possibilité d’émettre un jugement de valeur.
Je pense que la plupart des religions justifient la nature … Que ce soit l’animisme (que l’on considère souvent comme l’origine de l’ensemble des cultes des esprits) qui prête directement une (ou des) volonté(s) à la nature, ou la religion chrétienne qui la justifie plus simplement par la volonté de « Dieu »… Alors oui c’est une hérésie que de penser à un mauvais fonctionnement de la nature mais sans doute pas de chercher à la justifier à moins d’être profondément agnostique.
La nature est certes ce qu’elle est mais cela ne la rend pas moins modifiable et cette modification passe nécessairement par des jugements de valeur. Je n’exprime pas un préjugé mais un jugement. Je reconnais la nécessité de faire l’effort de connaissance mais lorsque cet effort est fait, et qu’il exprime plus que de simples réserves, c’est s’obstiner qui n’a plus de sens.
Je dois par contre reconnaitre que donner de la viande à une poule ne me choque pas particulièrement (je ne parle pas d’un régime exclusivement carnivore). Elles attrapent bien les souris et les mangent c’est que ça doit pas non plus totalement être « contre nature ». C’est deux choses diffèrentes d’alimenter une vache ou une poule avec des farines animales…
et moi, en deux mots, à l’occase, vous pouvez m’expliquer pourquoi il vous paraît à tous si naturel de les opposer ? A moins que je ne me trompe, vous vivez bien dans le monde réel, tous les jours (sauf Bernard quand il fume la moquette qu’il a vendue – très cher sous prétexte qu’elle était bio – à Vincent); ça ne vous empêche pas de rêver certaines nuits, si ?
Ah ben alors si les poules mangent des souris… quand je pense que je me faisais c… à leur filer du chocolat en prévision de pâques quand j’étais petite (mon grand-père me soutenait qu’elles avaient un système digestif tellement simple que ça ressortait direct en oeuf en chocolat)… j’aurais très bien pu inventer le coup des farines animales !
je précise juste ma question qui vient si tard qu’on ne la comprend plus : Pourquoi opposer systématiquement matérialisme et idéalisme? Il doit y avoir moyen de nuancer, non ?
Et bien voilà deux trois cadrages bienvenus, Glorfindel
1) C’était vital de le rappeler, on croule sous les plastiques et pas sous les morceaux de bidoche crevée, parce que la bidoche crevée a beau puer la mort, elle est biodégradable. Elle plait aux asticots, et même aux milans ou aux vautours qui rechignent a risquer la vache folle en attaquant les troupeaux ;-). Et les agro-industriels au chevet du fonctionnement de la nature malade feraient mieux de penser à faire de la farine de plastique.
2) Oups, Glorfindel avait déjà expliqué plus ou moins en quoi les farines animales n’étaient pas écologiques, au moins sous un certain angle ; si la viande des herbivores retourne sans transformation naturelle aux mêmes herbivores, évidemment il y a plein d’organismes qui sont shuntés. C’est une simplification qui nuit à la diversité du monde vivant. [Ceci dit, tout ce qui est biodégradable n’est pas la panacée pour cette diversité : le fumier est plein de bonnes choses à manger (enfin, quand il n’est pas pourri de produits sanitaires, mais c’est une autre histoire), mais épandu sur une belle prairie sèche, il va banaliser la flore en faisant disparaitre les espèces qui sont adaptées à se contenter de peu et ne sont plus compétitives en période d’abondance]
3 ) Et oui, les poules et les humains sont des omnivores un peu con, qui mangent de tout et ne voient pas souvent leur santé plus loin que leur bec. La poule n’est peut-être pas au courant des risques, nous si. Alors au fond, moi je m’en fous un peu qu’une vache soit encore plus bête qu’à manger du foin, le museau enfariné, mais qu’on soit bête à manger de la vache qui a mangé de la farine, ça me désole un peu.
4) Etudier le projet en intégrant les mises en garde sanitaires ? hum… le projet est de tout de façon complètement tributaire d’une logique d’ensemble qui a la visière aveugle du profit à court terme et nous mène tout droit dans le mur. Je n’ai pas confiance dans l’intégration des mises en garde sanitaires. En fait, je crois qu’on est déjà dans le mur, avec les poules à picoter du pain bien dur.
Ce moyen, Oups, existe peut-être, mais je ne le connais pas (pourtant je le cherche) et je n’ai encore trouvé personne esquissant quelque chose qui pourrait y ressembler. Je suis ouvert à toute suggestion sur le sujet car ça me soulagerait bien, ça fatigue en effet un peu ces dichotomies qui paraissent indépassables, et le sentiment joint de toujours prendre parti, faire un pari !
J’en suis (pour l’instant) à croire que c’est le langage – et la pensée « logique » – qui imposent ce genre de binarité : soit expliquer le supérieur par l’inférieur (réalisme/matérialisme), soit l’inférieur par le supérieur (idéalisme/spiritualisme). Difficile d’imaginer un point de vue intermédiaire : ou alors faut aller dans la poésie (qui me paraît un contepoint salutaire) ou la transversalité radicale (genre Baudrillard).
Dans l’histoire de la vache folle, ce n’est pas tant l’idée qui était folle que l’incapacité du système à faire marche arrière à temps dès les premiers signes d’un problème.
Pour avoir bien connu cette époque et avoir eu des échos de ce qui se passait à la FNSEA à ce moment là je peux dire que le système a continué sur sa lancée jusqu’au scandale public. Un peu comme les pesticides aux Antilles ou l’amiante etc.
Scientifiquement cela ne me choque pas qu’on teste des choses nouvelles, donner de l’urée à des vaches ou des farines animales, fabriquer des OGM, cependant plus on s’éloigne des solutions validées par des millions d’années d’évolution, plus le risque est grand d’un effet pervers inattendu.
Mais la prudence nécessaire est trop souvent balayée par les objectifs économiques à court terme.
PS : Bernard si tu m’envoies ton mail, je te ferai parvenir une invitation pour l’AG des amis du museum de Gray. une amie viendra présenter son Histoire de l’ornithologie qu’elle vient de publier chez Delachaux et Niestlé
Qu’est-ce que c’est, « transversalité radicale » ? (j’ai essayé de le dire à la Jean Seberg dans « A bout de souffle », mais c’est pas très lisible)
Oui mais. Moi, la question que je me pose en lisant tout ce que vous avez écrit, là, c’est :
Moi, Jeanine Marcel, est-ce que je préfère donner deux fois par semaine des mauvais steaks de vache à la farine à mes 5 enfants, ou bien est-ce que je préfère qu’ils continuent à manger de la purée petit pois, et que d’autres mangent de la bonne viande « naturelle » ?
Ben, oui, c’est sûr, jepréférerais que ce soit nous qui la mangions la « bonne viande naturelle », m ais quand on est 7 à table, hein, faut pas rêver, on prend les caissettes de viande en promo à l’Inter…
C’est bien joli les « belles pensées », mais c’est pas ça qui va mettre 60 grammes de protéines dasn les estomacs de nos gamins à chaque repas…
L’un des gros problèmes qui se posent actuellement dans notre société est effectivement le problème du pouvoir d’achat. ça fait plusieurs fois que j’ai envie d’aborder ce thème et d’écrire un petit article, je remets sans cesse à plus tard…
Comme si la viande était nécessaire à chaque repas…
Serenense : la viande, non, mais les protéines, oui… enfin, pour les enfants. Enfin, ça c’est ce que les pédiatres recommandent, hein… on va quand-même pas les croire sur parole sous prétexte qu’ils « auraient » étudié la question…. hahahaha ! Ben non, quand-même….
Heureusement qu’on ne trouve pas les protéines que dans la viande ! Celles-ci sont bien présentes dans le monde végétal.
Les acides aminés qui composent les protéines sont au nombre de 22 je crois (ou 21 peut-être, je n’ai plus le chiffre exact en tête). Parmi eux, un certain nombre sont qualifiés d’acides aminés essentiels. On les trouve tous dans la viande. Dans les céréales, on ne les trouve pas tous. Dans les légumineuses non plus. Mais dans l’association céréales (complètes bien sûr) + légumineuses, oui. On peut donc sans risques diminuer très fortement sa consommation de viande en faisant ce remplacement mais cela suppose évidemment un choix de vie et une organisation différente. Faire cuire un steak ce n’est pas long, les légumineuses il faut les faire tremper dès le matin…
N’oublions pas que jusqu’à des temps très récents, la nourriture de l’Homme se composait de 3/4 végétal et 1/4 animal. C’était vrai chez nous, ça l’était aussi dans la plupart des pays de la planète. Dans nos pays occidentaux, le rapport s’est inversé et la consommation de produits animaux atteint aujourd’hui les 3/4 de notre consommation. Tout le monde peut faire le choix de revenir au mode d’alimentation antérieur et diminuer par trois sa consommation de viande. Ne me dites pas que cela va entraîner des carences, nous mourons bien plus d’excés que de manque de nourriture.
L’aspect budgétaire est un faux débat, une assiette à base de céréales ne coûte pas grand-chose, idem pour les légumineuses. Faire son pain aussi ne coûte pas grand chose. C’est juste un choix dont les répercussions sur le quotidien sont importantes et c’est bien pour ça que je dis souvent que le mode d’alimentation que l’on choisit relève d’un vrai choix de vie.
Ca va tellement vite ce blogadupdup qu’on a tout juste le temps de réfléchir à une question qu’elle s’est déjà pratiquement évanouie dans la nature, surtout après une absence de 2 jours…mais bon…continuons quand même…
Je réponds donc à la question de Vincent quant à la différence que je fais entre idéalisme et spiritualisme sans m’appesantir sur la question d’une impossible synthèse entre matérialisme et spiritualisme qui semble avoir été aussi abordée. Evidemment que cette synthèse est impossible puisque sans dualité, sans opposition entre deux termes concus justement comme inconciliables rien ne peut véritablement être pensé; tel semble être le mode de fonctionnement de notre cerveau. L’harmonie, la synthèse à laquelle on aspire ne peut ainsi se réaliser sur le plan des idées, de la pensée, mais sur d’autres plans forcément; celui du coeur, par exemple en reconnaissant le droit d’être à ce qui est différent de ses propres convictions et en ne cherchant pas forcément à éliminer tout détracteur possible, même si on peut pourtant le combattre au niveau des idées. Ou celui de la contemplation en s’immergeant dans cette évidence d’une grande harmonie universelle qui aide à supporter le chaos des antagonismes aussi universels mais se réalisant dans d’autres sphères que celle où cette évidence se manifeste.
Quant à ta question Vincent, voici ma réponse:
L’idéalisme (à ne pas confondre avec la quête d’un idéal) correspond à l’attitude psychique de celui qui reste enfermé dans la sphère des idées, et pour lequel la réalité est seconde par rapport à celles-ci et doit s’y plier. Elle est le symptôme d’une rupture du lien vital avec le réel qui oblige celui qui en est affecté à projeter continuellement son univers mental sur la réalité qui l’entoure pour pouvoir établir un lien avec elle, à ne pouvoir être en relation qu’avec ce qui entre dans le champ de cette projection, avec le danger évident de « faire le monde à son image », et donc de générer des conflits incessants.
Le spiritualisme tel que je l’entends et emploie le terme (je ne parle pas de la doctrine philosophique que je serais bien en peine d’exposer rigoureusement), implique une conception du monde où l’expérience de la foi (je ne parle pas de religion, ni de croyance) correspond à quelque chose de bien réel et de bien concret. Si je devais relier ce terme de « foi » à un autre qui me paraît bien proche, je parlerais de « présence ». Pour moi il n’y aucun rapport entre idéalisme et spiritualisme dans la mesure où le spiritualisme s’intéresse à la vie réelle, bien incarnée dans ce monde des phénomènes matériels qui constitue notre seul terrain d’expérience de l’existence, et non pas à une vie abstraite dans la sphère des idées où s’agite notre mental.
Je te recommande la lecture de Hannah Arendt dans deux de ses ouvrages: « Condition de l’homme moderne » et « La crise de la culture » qui abordent d’une façon, justement très matérialiste la question. Mais sans doute les connais-tu déjà ?
Moi aussi ce qui m’écoeure le plus c’est de rendre les animaux à chaque génération un peu plus carnivores…. et malades…..
Effectivement ne pourrions pas revenir à une alimentation beaucoup moins animale et toute aussi protéinée (merci Bernard)???
Mais quelle idée ont ils eu en commençant à tuer les 1ers mamouths pour se nourrir. Manger ce qui vient de la Terre (sa Bonté aurait suffit à nous nourrir) et non ce qu’il y a sur la Terre me paraitrait plus juste. Les animaux et chacun d’entre nous se porteraient mieux….
De quel droit d’ailleurs tuons nous d’autres espèces pour se nourrir??
Je ne suis pas une végétarienne acharnée, je ne le suis pas encore complétement d’ailleurs. Mais chaque jour j’en prends davantage conscience et comme d’un fait exprès je supporte de moins en moins les viandes cuisinées. Bizarre non? Au fait pourquoi les gens s’obstinent-ils toujours à cuisiner de la viande pour leur invités???????
Les problèmes d’alimentation sont pour moi des choses importantes, à cause d’une part de l’incidence sur la santé mais aussi et surtout à cause de ce que cela a comme conséquences au niveau de la planète. Je pense que je vais écrire quelques articles à ce propos dans les temps qui viennent.
Isidore, ta remarque a raison d’être car je me demande moi-même si ce blog ne va pas trop vite. C’est une question quotidienne pour moi. Pour l’instant, j’écris à mon rythme avec souvent des vélléités de ralentir. Mais je me fais parfois ce genre de remarque « tiens, les blogueurs qui ne s’intéressent qu’à la musique n’ont rien eu depuis huit jours ». Alors, j’accélère le rythme. C’est un peu compliqué à gérer. Ouh la la la la, vivement la retraite !
A propos de musique, c’est peut être un peu tard mais je viens de proposer une petite sélection dans ton article « C’est qui vous ? », avec lien direct (gràce à l’aide de Steph). Comme je n’y suis pas parvenu du premier coup, il faudra que tu supprimes la première mouture…si c’est possible…merci.
J’attends avec impatience tes nouveaux articles sur les conséquences de notre alimentation sur la planète….
Mais oui il est vrai que les articles et commentaires défilent à une telle vitesse! Personne ne t’en voudras si tu ralentis un peu ou mets quelques temps à écrire sur tel ou tel sujet…. enfin c’est toi qui voit!!
Bon, ben moi mon garçon a réclamé du saucisson grillé au petit dej… désolée !
Karine, la prochaine fois à la maison, y’aura pas de viande. Promis !
Les affameurs de la planète – je veux dire les firmes agroalimentaires – frappent encore, via l’UMP !
http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/11/29/le-texte-sur-la-protection-des-semences-adopte_1610493_3244.html
Aïe Aïe Aïe !
Fais gaffe Dupdup avec ta boîte pleine de graines de tomates, « ils » vont bien finir par te chercher des noises ! :angry:
Aux Etats-Unis, le lobbying des semenciers agit pour que les particuliers n’aient plus le droit de jardiner.