Voici le premier article d’une série consacrée à des plantes précieuses pour le cuisinier : les aromatiques. Sans elles, la table serait plus terne. Difficile d’imaginer un potage sans une feuille de céleri-branche ou quelques brins de cerfeuil, une salade sans échalote ou feuille de basilic, un lapin sans un petit brin de romarin …
Je ne sais pas trop si la roquette fait habituellement partie des plantes aromatiques. A priori non, elle est plutôt classée dans les salades. Mais sa saveur piquante en fait un aromate idéal pour les crudités et justifie sa présence dans cette nouvelle série d’articles. Depuis quelques mois, elle est l’une de mes plantes fétiches et j’en utilise de plus en plus souvent, notamment dans les salades.
On considère que la roquette est arrivée d’Asie en même temps que les premières céréales dont elle était la compagne dans les cultures. Depuis cette époque, elle se rencontre à l’état spontané dans les cultures et les terrains vagues du sud de la France (ainsi qu’environ 35 espèces sauvages qui peuvent être consommées comme salades).
La roquette a d’abord été récoltée dans la nature à l’état sauvage. Les Romains en ajoutaient toujours quelques feuilles à la laitue afin d’en relever le goût. Plus tard, Charlemagne inclut la roquette dans la liste des denrées que doit produire, selon lui, une villa carolingienne, ce qui est un véritable honneur car au Moyen Age, en France, les légumes ne sont guère considérés. Aujourd’hui, il n’existe toujours qu’une seule variété de roquette, extrêmement proche de l’espèce sauvage.
Comme pour le cresson ou la moutarde, la roquette doit sa saveur piquante à des composés souffrés. Beaucoup d’auteurs grecs et latins ont rapporté ses vertus toniques, apéritives, digestives, diurétiques, antiscorbutiques et surtout excitantes, la roquette étant considérée comme aphrodisiaque. Pour cette dernière raison, Hildegarde l’avait proscrite des jardins monastiques mais je ne pense pas que cela ait empêché nos braves moines de faire le mur chaque nuit en direction du couvent d’en face (comme l’a si bien rapporté Brassens dans sa chanson Le Moyenâgeux). Et puis, ces braves moines ne se faisaient-ils pas envoyer en douce, par-dessus le mur du monastère, d’importantes quantités de cette salade grâce aux premiers lances-roquettes inventés pour cette si belle occasion !
Petite recette improvisée hier avec Joëlle. Il s’agit juste d’une salade de chou rouge avec des noix, du roquefort et de la roquette. Le vinaigre de cidre a été utilisé pour faire la sauce vinaigrette. Délicieux !
Conseils de culture : la roquette se satisfait de tous les types de sols, elle préfère les situations un peu ombragées car sinon elle monte facilement en graines. Une terre humide permet d’avoir des feuilles très tendres. On consommera de préférence les feuilles jeunes qui sont plus douces au goût.
On peut la semer toute l’année jusqu’en septembre. Ne pas hésiter à échelonner les semis (tous les mois par exemple) pour avoir une production régulière.
hihihihihihi !!!! lance-roquette !!!!
Personnellement, je n’aime pas vraiment le goût, mais si tu te mets à la danse, Bernard, je veux bien essayer de m’habituer à la roquette….
Je ne comprends ce que veux dire :
On peut la semer toute l’année jusqu’en septembre
Est-ce que toute l’année, ça veut dire toute « la belle saison » pour un jardinier ?
Des amis ont ramené du Brésil une recette de pizza :
Faire cuire la pâte à pizza avec uniquement un peu d’ail et d’huile d’olive.
Quand elle est cuite, y ajouter de la roquette et des tomates séchées puis arroser à nouveau d’huile d’olive.
Ça n’a l’air de rien, mais c’est un délice…
Oui effectivement « toute l’année » pour un jardinier, ça veut dire « toute la belle saison ». En septembre, l’année est finie pour le jardinier … il entre lui-même en hibernation prolongée !
La marchande chez qui j’achète la roquette au marché m’a dit qu’il ne faut jamais la mélanger avec du persil, même s’il s’agit simplement de conservation (les conserver dans la même boîte). Leurs goûts paraît-il sont incompatibles.
Je ne peux rien prouver car je n’ai pas tenté l’expérience …!
Merci pour les recettes, je vais les essayer illico.
Brind’paille, quand tu passes devant chez moi : y’a de la roquette dans la serre, elle attend que les passants viennent la cueillir !
La roquette est dans la serre,
et y’a d’a la rumba dans l’air?
J’ai été étonnée cet été de voir à quel point les italiens aiment la roquette : on en trouve dans toutes les crudités, et dans le moindre sandwich. Il me semble que c’est beaucoup moins connu en France.
Aucun rapport avec la roquette … mais tu as parlé de soupe.
As-tu déjà essayé les clous de girofle dans la soupe de légumes ? C’est un régal.
Bonjour,
Dans mon enfance et adolescence et même plus tard en Algérie, nous mangions de la roquette, différente de celle que nous trouvons maintenant sur les marchés. Les feuilles étaient beaucoup plus larges, moins découpées, on pouvait les accomoder seules ou avec des tomates par exemple. Savez vous s’il existe des graines de cette espèce ? Ou si elle a complètement disparu ? Les petites feuilles trop découpées (qui ressemblent à la roquette sauvage !!! :biggrin: ) n’ont vraiment pas le même goût et il est difficile d’en faire une salade avec leurs seules feuilles :whistle: :whistle: :whistle:
Bonne année dans le jardin et même ailleurs…
Bonjour,
Je découvre ce blog en recherchant quand planter mes haricots.
Comme tu dis qu’il est un peu tôt, je me suis lancée dans la lecture de ton blog.
Passionnant ! :w00t:
L’article date un peu, mais qu’importe. :silly:
Je suis dans le Vaucluse et nous récoltons la roquette sauvage pour en faire des salades.
Je mélange avec d’autres salades quelquefois, car par moment elle est très épicée. (En période de sécheresse ?)
Cette année, les récoltes sauvages étant aléatoires, , j’ai décidé d’en semer, en espérant qu’elle ne sera pas aussi fade que celle du commerce !
@Kn’L, la pizzeria du coin , nous sert ses pizzas avec une poignée de roquette fraiche dessus. J’adore :tongue: , mais c’est facultatif.
Bonnes plantations à tous
Bienvenue sur ce blog !
Il y a deux choses à mon avis qui explique le goût devenant fort avec la roquette : la sécheresse comme tu le dis mais aussi le fait que le goût de la plante devient de plus en plus prononcé au fur et à mesure que la plante vieillit.
La roquette, ça pousse sauvage là-bas, dis? :blink: Il faut vraiment que je me décide à descendre vivre quelques centaines de KM plus au sud.
Il suffit juste d’être un peu patient. Avec les changements climatiques, il fera bientôt le même temps en Belgique que dans le Sud de la France.
Et les gens du Sud iront en Belgique pour éviter les scorpions, la sécheresse, les lions de la savane….