Il a gelé la nuit dernière. La première gelée de l’automne. Les potirons n’ont pas souffert, je pense, abrités par le peu de feuillage qu’il leur reste. Mais il est grand temps de les rentrer. Voilà qui est fait en ce qui me concerne, je finis tout juste de les récolter. La production est plutôt bonne malgré une pollinisation par les insectes qui s’est faite « en dents de scie ».
Si quelques blogueurs sont intéressés par quelques potirons, merci de mettre un commentaire sur ce blog ou de m’envoyer un mail ou de m’appeler. Il suffira juste ensuite de passer à la maison ce week-end. Mais absolument ce week-end : les potirons que je ne garde pas pour moi resteront dehors, je les couvrirai les deux prochaines nuits d’une couverture pour les mettre à l’abri du gel, mais après je ne garantis rien. Et en plus, il y a une petite bière à l’appui. Evidemment !
Pour savoir où habite Bernard (pour ceux qui ne le savent pas) et récupérer ansi ses potirons, il suffit d’aller où… ses amis se rendront !
SI LE POTIRON NE MEURT
La fleur à la boutonnière
la fleur au plastron
courez à la rivière
petits potirons
abreuvez-vous d’eau fine
mûrissez lentement
ébrouez-vous dans l’eau fine
jaunissez lentement
puis remontez dans vos champs
vous endormir
en attendant de mourir
coupés en tranches dans la soupe
du laboureur
(Battre la campagne, Gallimard, 1968)
Y dit pas que des conneries le Raymond Queneau. Johnny, peut-être, que oui ! Mais Raymond que no !
Décidément, j’ai le neurone un peu fatigué. Je viens de me rendre compte que j’ai déjà écrit un article il y a une an, sur le même thème et avec quasiment le même titre. Il s’appelait juste « la récolte de potirons » au lieu de « récolte de potirons », je n’en reviens pas de l’imagination débordante que j’ai … Dans un an, dans deux ans, au rythme où son cerveau se ramollit, Dupdup va vous écrire des articles du genre « la récolte des courges », « récolte des courges », « la récolte des citrouilles », « récolte des citrouilles », « récoltons nos citrouilles », « allons récolter nos citrouilles »… Il paraît qu’il a des titres comme ça pour dix ans d’avance !
Cela dit, pour ceux que ça intéresse, l’article du 22 octobre 2006 (à rechercher donc dans la colonne à droite) parlait surtout de la manière de conserver longtemps les potirons. Mais rien sur la méthode de conservation du neurone à Dupdup !
C’est vrai que le neurone commence à fatiguer, parce que le facteur ne m’apporte toujours pas ce que je t’ai réclamé plusieurs fois ces derniers temps… C’est con, j’habiterais plus près, je pourrais à la fois venir boire une mousse, te piquer une courge musquée, et surtout PRENDRE UNE CARTE DE TEXEL !!!!!!!!!!!!!!!!! La Creuse n’a pas que du bon !
Bon, je n’étais pas sûre d’avoir grand chose à dire sur les potirons. Alors j’ai fait des recherches, mais n’ai rien trouvé qui m’amuse à part le fait que Walt Disney a contribué à entretenir la confusion entre potiron et citrouille par sa version de Cendrillon.
Comme Popeye, quelques 20 ans plus tôt qui relayait la fausse information que les épinards étaient très riches en fer.
Mais l’article de Bernard m’a motivée pour faire un gratin avec le potiron qu’il m’avait donné en septembre. Et je ne sais pas ce qu’il se passe autour de ce mets à la maison, mais c’est quasiment mythique. Marion a même refusé une invitation à dîner chez des amis en disant « J’peux pas, y’a ma mère qui fait du gratin de potiron ». Sans doute, parce que c’est un plat rare. C’est vrai, tu as beau nous dire que le potiron se conserve très bien, on n’en trouve dans le commerce que pendant une durée très courte (en ce moment). C’est sans doute une histoire de stockage que ni les producteurs, ni les distributeurs ne peuvent prendre en charge ?
Anne, quand tu dis que Walt Disney a contribué à entretenir la confusion entre potiron et citrouille, ça veut dire que les grosses variétés américaines sont en fait des potirons et que le terme citrouille devrait normalement s’appliquer aux variétés européennes (moins ventrues), c’est bien ça ?
(Si c’est le cas, est-ce vraiment Walt Disney le responsable ou plutôt la traduction française ?)
Voilà ce que j’écrivais il y a un an à un lecteur (Julien) qui demandait la différence entre potirons, courges et citrouilles :
« Aïe, aïe, aïe, je ne sais même pas si je dois répondre à cette question car ça risque d’embrouiller les lecteurs de ce blog.
Ce qui est certain, c’est que dans le langage des jardiniers et des cuisiniers, les trois termes “potirons”, “citrouilles” ou “courges” sont souvent synonymes.
Aïté Bresson dit “Le français du Nord et du Centre emploie généralement le terme “citrouille” (du latin “citrus” jaune citron)… mais le méridional ne voit là que des courges, ou encore des cougourdes (du latin “cucurbita”, recourbée). Quant au potiron, c’est un mot que l’on emploie depuis le milieu du 19ème siècle pour désigner une variété de courge plus grosse que la citrouille, ce qui demeure assez vague.”
Deux autres auteurs, Jean-Baptiste et Nicoles Prades, disent un truc qui n’a rien à voir avec ce qui a été dit plus haut : “Les courges peuvent se consommer jeunes, et sont alors appelées courgettes, ou bien à complète maturité, lorsqu’elles deviennent potirons”.
Si vous avez compris, moi pas !
Je retiendrai surtout l’explication de Charles Naudin, naturaliste au Muséum, qui en 1850 fit la classification suivante :
– les variétés appartenant à l’espèce cucurbita pepo (présentes depuis longtemps en Europe occidentale, que l’on appelait même gourdes) sont appelées citrouilles (exemples : Pâtissons, patidous, pommes d’or, acorn … + la plupart des variétés que l’on appelle courgettes) ;
– les variétés appartenant à l’espèce cucurbita moschata sont appelées courges musquées (exemples : musquée de Provence, butternut, Longue et Ronde de Nice…) ;
– les variétés appartenant à l’expèce cucurbita maxima (de forme ventrue en général, importées d’Amérique) sont appelées potirons (exemples : giraumons, potimarrons, hubbard, …)
Cette classification botanique me semble la plus adéquate, la seule en tout cas qui soit cohérente.
Celà dit, le mélange entre les genres me va bien aussi car je connais (suivez mon regard ou plutôt ma pensée) des gens qui sont de vraies courges, pour ne pas dire de véritables gourdes, et qui n’ont rien dans la citrouille !
À priori, la confusion ne vient pas de la traduction du dessin animé, mais du film original. Dans le conte, Charles Perrault parle d’une citrouille, et c’est ce nom qui est dit par la fée dans le dessin animé. Mais le dessin représenterait, selon L’ Agence Fruits et Légumes Frais une cucurbita maxima donc, un potiron.
Tu peux nous passer ta recette de gratin au potiron, Anne, s’il-te-plaît ?
En tout cas, tes potirons, citrouilles et autres courges, musquées ou pas, sont très photogéniques.