Scènes de la vie quotidienne

Trois petites scènes intéressantes vues hier matin 1er mai.

Au lever du jour, j’étais en train de rempoter une plante lorsqu’une fauvette babillarde est venue chanter son ru tu tu tu classique à moins de deux mètres dans la haie. Je me suis immobilisé, l’ai cherchée du regard et j’ai eu le temps de l’observer deux secondes avant qu’elle ne s’envole. Observation rare et extrêmement proche d’un oiseau pas très commun et qui ne se montre jamais à découvert. C’est la première fois qu’il m’est donné de voir cet oiseau dans ces conditions exceptionnelles.

babillarde0009.png

Une heure plus tard, je suis en plein champ en train de piocher mes haricots qui commencent à sortir de terre. Des cris étonnants, sortes de roulements liquides sortis du fond d’un gosier, viennent du ciel. Je reconnais aussitôt le guêpier d’Europe, extrêmement rare dans la vallée de l’Ognon, même en migration. Je lève la tête pour voir six guêpiers qui remontent en hâte la vallée. Je n’avais jamais vu cet oiseau dans ma commune. Moment purement magique, bien que furtif.

guepier0007.png

Encore plus tard, alors que je suis rentré à la maison, je remarque depuis la cuisine un moineau friquet qui arrive dans un gros pommier avec une grande herbe sèche dans le bec. Il la lâche juste au moment où un autre moineau friquet sort du nichoir voisin et vient la récupérer en plein vol. Suit alors une chose très curieuse : ce moineau friquet va déposer son matériau, non pas dans le nichoir dont il est sorti, mais dans un autre situé à trois mètres sur le même arbre. Une fois le brin de paille installé, il revient dans le premier nichoir.

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Les deux sexes ayant le même plumage, il est difficile de dire qui, dans cette scène, est le mâle ou la femelle. La seule explication que j’aie trouvé à ce drôle de manège est que nous avons probablement affaire à un mâle polygame. C’est lui, sans doute, qui a récupéré l’herbe amenée par la femelle pour l’utiliser ensuite en aménageant le nid de son autre compagne. C’est un peu compliqué comme raisonnement mais je ne vois pas d’autre explication.

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Ma conclusion : « Devenir polygame, c’est quand même plus facile quand on est friqué ! »

28 réflexions au sujet de “Scènes de la vie quotidienne”

  1. Evidemment, les trois photos de cet article n’ont pas été faites ce 1er mai mais sont tirées de ma photothèque. Elles ont été réalisées il y a longtemps.

  2. Elle a vraiment une drôle de tête cette fauvette, on dirait qu’elle porte un bonnet !

  3. D’où l’expression : « Ru tu tu tu… (Fauvette à) chapeau pointu ! »

  4. Dis Bernard, t’as encore des problèmes de blog ? Je piétinais en attendant de pouvoir avoir les commentaires sur la soirée d’hier soir à la tv…et me voilà sur le point de reprendre le boulot…toujours rien ! ? C’est dommage car dans la rubrique « la meilleure défense c’est l’attaque » on a assisté à une super démo ! Plutôt positif non ?

  5. J’ai vu mes premiers guêpiers de l’année le 1er mai également. Mais c’était dans leur fief, à Petit Noir. Je n’en ai pas vu plus que toi !
    Une espèce de plus vue depuis ton jardin ! Tu en es à combien ?
    Quant au friquet, tu parles de sa polygamie comme s’il s’agissait d’un avantage…

  6. La polygamie, un avantage ?
    Pour les femelles, sûrement (ne pas avoir à supporter le mâle – et sa testostérone – à plein temps).
    Pour les mâles… ça reste à voir ! N’est-ce pas plutôt une tragique et funeste tentation ?

  7. ll est certain que la polygamie peut paraître risquée pour quelques mâles… surtout quand même la monogamie les fait flipper…
    Il leur reste les injections de testostérone en intraveineuse, alors…? si j’ai bien suivi le raisonnement…

  8. LE MOINEAU

    « Assis sous les noisetiers du jardin, j’écoute les bruits que fait par ses feuilles, ses insectes et ses oiseaux, tout arbre qui ne se méfie pas.

    Silencieux, inanimé à notre approche, il se remet à vivre dès qu’il ne nous croit plus là, parce que nous nous taisons comme lui.

    Après la visite d’un chardonneret, qui voltige dans le snoisetiers, donne aux feuilles quelques coups de bec, et repart sans m’apercevoir, c’est un moineau qui vient se poser sur une branche au-dessus de ma tête.

    Bien que déjà dru, il doit être jeune. Il serre la branche avec ses pattes, il ne bouge plus, comme si le vol l’avait fatigué, et il pépie d’un bec tendre. Il ne peut pas me voir et je le regarde longtemps. Puis il me faut bien remuer. Au mouvement que je fais, le moineau ouvre à peine ses ailes et les referme sans inquiétude.

    Je ne sais pourquoi je me dresse, machinal, et du bout des lèvres, la main tendue, je l’appelle.

    Le moineau, d’un vol gauche, descend de sa branche sur mon doigt !

    Je me sens ému comme un homme qui se découvre un charme ignoré jusque-là, comme un rêveur qui souriait par hasard à une femme inconnue et la voit sourire.

    Le moineau confiant bat des ailes pour garder son équilibre au bout de mon doigt et son bec est prêt à tout avaler.

    Comme je vais le montrer à la famille sûrement émerveillée, notre petit voisin Raoul, qui semblait chercher quelque chose, accourt :

    « Ah ! Vous l’avez ? dit-il.
    – Oui, camarade, je sais les prendre, moi !
    – Il s’est sauvé de sa cage, dit Raoul, je le cherche depuis ce matin.
    – Comment, c’est le tien ?
    – Oui, monsieur. Il y a huit jours que je l’élève. Il commence à voler loin et il reste bien apprivoisé.
    – Voilà ton moineau, Raoul ; mais ne le laisse plus s’échapper, sinon je l’étrangle : il me fait des peurs ! »

    (Jules Renard, Histoires naturelles, 1896)

  9. « La fauvette des dimanches,
    Celle qui me donnait le La
    S’est perchée sur d’autres branches
    D’autres branches de lilas. »

    (Les lilas, Georges Brassens)

  10. NOTES PRISES POUR UN OISEAU (1)

    « […] Le mot OISEAU : il contient toutes les voyelles. Très bien, j’approuve. Mais, à la place de l’s, comme seule consonne, j’aurais préféré l’L de l’aile : OILEAU, ou le V du bréchet, le V des ailes déployées, le V d’avis : OIVEAU. Le populaire dit zozio. L’s je vois bien qu’il ressemble au profil de l’oiseau au repos. Et oi et eau de chaque côté de l’S, ce sont les deux gras filets de viande qui entourent le bréchet.

    ***

    […] Ils étonnent à la fois par leur vol (commençant brusquement, souvent capricieux, imprévu) et par le développement de leurs ailes.
    A peine a-t-on le temps de revenir de sa surprise que les voilà reposés, recomposés (recomposés dans la forme simple, plus simple, de leur repos). Il y a d’ailleurs une perfection de formes dans l’oiseau replié (comme un canif à plusieurs lames et outils) qui contribue à prolonger notre surprise. Les membres sont escamotés, les plumes par là-dessus s’arrangent de façon que rien de l’articulation ne reste visible. Il faut fouiller pour trouver les jointures. Sous cet amas de plumes il y a certains endroits où le corps existe, d’autres où il fait défaut.

    ***

    […] Je n’ai pas encore dit grand-chose de leur squelette. C’est quelque chose qui donne l’impression d’une grande légèreté et d’une extrême fragilité, avec une prédominance de l’abdomen et une disproportion marquée de ce squelette par rapport au volume de l’animal vivant. Ce n’est vraiment presque rien qu’une cage, qu’un très léger, très aérien châssis : le crâne rond, extrêmement petit avec une énorme cavité oculaire et un gros bec, le cou généralement long et ténu, les membres inférieurs insignifiants, le tout très facile à broyer […] Le squelette des poissons est sans doute plus mince et plus fragile encore, mais incomparablement mieux protégé par la chair.

    ***

    L’oiseau trouve son confort dans ses plumes. Il est comme un homme qui ne se séparerait pas de son édredon et de ses oreillers de plume, qui les emporterait sur son dos et pourrait à chaque instant s’y blottir. Tout cela d’ailleurs souvent fort pouilleux. A la réflexion, rien ne ressemble à un moineau comme un clochard, à une volière comme un camp de romanichels.

    ***

    […] Mettez-vous à la place de ce manchot aux jambes grêles et entravées, obligé de sautiller pour marcher, ou de traîner un ventre énorme. Heureusement, un cou très mobile, autant pour diriger le bec à l’appréhension des proies que l’oreille aux monitions funestes, car il ne peut en tout cas devoir son salut qu’à la fuite – et l’oeil rond, aux aguets à la fois de la proie et du prédateur, constamment écarquillé – le coeur et les ailes battantes.

    ***

    La grâce des orbes tracés en vol, la gentillesse des mines, et des petits cris ou des roulades, font généralement que les oiseaux sont pris en bonne part.
    Ce sont pourtant pour la plupart des mignons crasseux et pouilleux, aux fraises sales, aux crevés, aux bouillons fripés et déchirés, aux collerettes et aiguillettes poussiéreuses, et qui plus est, crottant en vol, crottant au pas, partout. Très « Grand siècle ».

    ***

    Comment apparaît l’oiseau dans la vie d’un homme ? Comme une surprise dans le champ de sa vision. Eclairs viandeux, plus ou moins rapides. Zébrures dans la troisième dimension. […]

    ***

    […] L’oiseau parfait évoluerait avec une grâce… il descendrait nous apporter du ciel, par l’opération du Saint-Esprit bien entendu, en des orbes gracieux comme certains paraphes, la signature du Dieu bon et satisfait de son oeuvre et de ses crétaures. Demander à Claudel quelle est la signification de la colombe du Saint-Esprit. […] »

    (Francis Ponge, La rage de l’expression, Gallimard, 1976)

  11. « …crottant en vol, crottant au pas, partout… »
    Une autre façon de voir les Oiseaux de passage de Richepin (mis en musique par Brassens) :

    En effet, si « le peu qui viendra d’eux à vous c’est leur fiente » c’est peut-être que les « sauvages… les fils de la chimère, les assoifés d’azur, les poètes, les fous » sont avant tout des… « mignons crasseux et pouilleux… très Grand Siècle« 

    Il y a finalement, à bien y réfléchir, un « charme discret de la bourgeoisie » !

  12. Plusieurs réactions et sans aucune poésie (faut pas déconner) :
    Concernant la Fauvette babillarde, je me demande si cette espèce n’est pas en extension ; à ce sujet, les seules données objectives dont je dispose sont issues du bilan 2003 du Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC-EPS) qui consiste à inventorier chaque année un échantillonnage de carrés (10 points d’écoute à chaque fois) sur le territoire français. En confrontant l’observation remarquable de Bernard à ma sensation, j’ai eu cette impression.
    Bilan : en 2003, +34 % d’augmentation… et pas de détail ensuite dans les synthèses publiées. Il me semble seulement que cette espèce que je trouvais inféodée aux zones de pâtures ou pelouses (gestion extensive), gagne petit à petit les haies ordinaires et surtout que son chant retentit plus souvent… faites vous le même constat ?

    Pour le guêpier, pas de doute, il est aussi en augmentation nette : +70 % en 2005 d’après les seules données STOC-EPS… et une synthèse régionale à paraître (Didier Lavrut dans Falco) montre une tendance très positive également.

    Pour ces deux espèces, j’ai l’impression que le réchauffement climatique joue un rôle favorable, en harmonie sans doute avec d’autres facteurs. (pour ma part, encore aucun guêpier cette année, mais je n’ai vu aucune cigogne non plus ce printemps ! C’est vous dire…)

    Et il semble aussi que la Fauvette grisette est particulièrement abondante cette année (-13 % en 2002 et -12 % en 2003). En tout cas, j’ai pu montrer facilement les deux espèces à plusieurs observateurs ce printemps.

    Sinon, être friquet ne nécessite pas de parachute doré, soyez-en sûrs !

    Quant à la polygamie : il me semblait pourtant assez clair qu’elle n’était pas la bienvenue ?!

  13. Tout ceci est très étonnant et intéressant !!

    Pour la fauvette babillarde, la seule fois où j’ai eu la chance d’en voir une c’était au baguage d’oiseaux à Brussey l’an dernier, j’ai même pu en prendre une en photo… Je trouve cet oiseau (rare) vraiment joli et si petit, je me souviens après sa pesée, que son poid minuscule !! (environs 10 grammes…) !!

    En ce qui concerne le guépier d’Europe, je suis stupéfait !!!!!!!!!!
    Quelle chance tu as eu là, moi qui rêve d’en photographier 1 un jour !!! …
    Je ne pensais vraiment pas qu’il pouvait y en avoir ici, même si je me souviens que tu m’avais parlé d’un « coin » (près de Dôle il me semble) où il y en a chaque année…
    En tous cas la venue de cette espèce tout près de chez toi a vraiment fait + que m’étonner !!!

    Enfin, pour notre ami le moineau, la théorie de la polygamie me semble effectivement être ce qu’il y a de plus plausible…
    Seulement, n’y a t’il pas aussi une autre éventualité qui est celle de la notion de solidarité chez les oiseaux ??? : même en ayant sa « famille » et son « foyer » on va aider son « frère » ou son « cousin » à bâtir pour ensuite pouvoir assurer la descendance de toute l’espèce… ???

    Tiens, Bernard, toi qui nous as montré à maintes et maintes reprises que tu savais parler aux oiseaux, pourquoi n’irais-tu pas demander à ce « friqué » :
    pourquoi au lieu de garder cette brindille pour lui, cet oiseau l’a donné et mise dans un autre nichoir que le siens ?? …
    C’est vrai quoi, les « friqués » ne sont pas forcement les + généreux dans la vie !!! lol

  14. Alors, Claudel, il l’a donnée la signification de la colombe du Saint-Esprit. ?
    (décidément, j’adore Francis Ponge)

    D’accord avec toi, Bernard, les plus belles observations ne sont pas forcément celles des oiseaux les plus rares, bien qu’une magnifique observation de faucon kobez faite mardi, viendrait plutôt me contredire. J’ignorais que celui-ci faisait, comme le crécerelle, le vol du Saint-Esprit (une petite pensée pour Christophe qui ne met pas de majuscule à dieu, j’en mets à Saint-Esprit par flemme, c’est du copié-collé).

  15. A propos du Saint-Esprit, je rappelle justement que j’ai eu la chance plutôt très rare de l’observer. Les nouveaux venus sur ce blog se reporteront à l’article intitulé « l’esprit mal sain » que j’ai écrit le 1er juin 2006.

  16. Les poètes sont visiblement enclins à la contemplation, à la méditation, toutes choses qui avec la paresse, le rêve, l’envie, la luxure (au hasard) ou d’autres terribles tentations sont génératrices d’émerveillement… que serions nous sans cela ?
    A toutes fins utiles, cette définition de la paresse, celle qui permet de suspendre son geste devant la babillarde : art de se reposer avant la fatigue…
    être friquet, ce n’est pas le gai pied, croyez-moi illico…

  17. D’après Paul Géroudet, la polygamie (le terme exact est d’ailleurs polygynie) existe chez le moineau friquet mais est plus rare que chez les moineaux domestiques. Ah, si même les domestiques se mettent à avoir des moeurs dépravés, où va-t-on ? Vivement que le petit Nicolas vienne remettre de la moralité dans tout ça !

  18. La polygamie chez les friqués, c’est une chose. Mais l’homosexualité chez les gay pieds en est une autre !

  19. Merci pour les citations de Ponge qui sont toutes à garder. On ne va quand même pas jeter les Ponge, non ?

  20. Ah oui c’est vrai !! lol, le Saint-Esprit qui rôdait à Bussière s’était incarné en mongolfière pour se poser juste sur l’église… mais dis nous Bernard, est-ce que pour autant tous les « esprits mal sains » et les simples d’esprit de Bussière se sont convertis ?? lol

    Plus sérieusement,
    Certains rapaces font du vol Saint-Esprit………. même rarement (buses, milans…) juste avant de plonger sur leur proie, mais comme le soulève Anne, est-ce que TOUS les faucons le font ?
    Et puis j’ai pu remarquer que l’alouette des champs pratiquait ce vol, de temps en temps quelques tourterelles aussi (mais pas pour les mêmes raisons) et il doit y en avoir d’autres nan ?

  21. Bon désolé, mais le dernier code sécurité était imbuvable et m’a bouffé par contre mon message…

    Pour la fauvette babillarde, je suis assez d’accord avec Christophe, mais je ne le sens pas du tout pareil pour la fauvette grisette, que je ne vois presque plus depuis deux ans sans comprendre pourquoi… Pour la babillarde, je l’ai découverte aussi pour la première fois l’an dernier le long d’une route mortuacienne où je me promenais toute les semaines il y a quelques années. Je l’ai déjà entendue cette année à Loulle, Passonfontaine, Amagney ; et je n’ai entendue qu’un semblant de chant de grisette. Inversion d’abondances étonnante.

    Pour les oiseaux et le saint-esprit, oui il y a l’alouette des champs dans son genre ; dans les rapaces, je vois mal le pélerin jouer à ça, mais une buse un jour de grand vent… Je crois que le circaète sait y faire pour repèrer les serpents, et j’ai vu de jolies scènes comme ça de la part d’élanions (au Chili !).

    Dans le genre vol en surplace, je vous recommande ce petit film que j’ai fait le premier mai à la Chapelle des Buis :-)
    http://www.dailymotion.com/serenense/video/3140107

    Voilà !

    Luc, le soir de son tout tout premier chant de râle des genêts :-))

  22. Bravo pour ta vidéo, Serenense. Le sphynx met longtemps à dégager sa trompe de la fleur. Tu mets de la colle au fond de la corolle pour avoir le temps de filmer ?

  23. Depuis six ans que j’habite à Bussières, la fauvette grisette chante tous les ans sur le même buisson. Il n’y a qu’un couple. Il est fidèle au site et je n’ai donc rien remarqué sur une quelconque variations d’effectifs.

  24. Dis Brin’dpaille ! Je raconte une histoire de moineau qui tient un brin de paille dans le bec et tu ne réagis pas ???

  25. Nouvelle arrivée d’oiseau ce matin dans la haie en face de ma maison : la rousserolle effarvatte. Il n’y a que quelques roseaux, envahis d’orties, mais ça lui suffit a priori !

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