Deuxième partie de la troisième conférence de Roland. Cette dernière partie est consacrée aux OGM, aux changements climatiques et à la conclusion des trois conférences.
LES OGM ont d’abord été créés pour répondre aux besoins des agriculteurs. Des espèces ravageuses de cultures devenaient résistantes aux insecticides et pesticides. Les chercheurs ont alors réussi à greffer sur le génôme de la plante le gène qui permettait de créer la toxine pour lutter contre le bacille ravageur. Ces obtentions d’Organismes Génétiquement Modifiés ont d’abord concerné la betterave, le colza, le maïs … mais des tas de projets sont aujourd’hui en cours de préparation : café, pomme, raisin, riz, tomate, tournesol… Les OGM risquent donc d’être demain notre lot quotidien. Les pays ont adopté des attitudes différentes : certains produisent des OGM (USA, Canada, Mexique, Chine, Brésil), d’autres les expérimentent (Grande-Bretagne, Espagne, Inde), certains ont adopté un moratoire (exemple de la Grèce), quelques-uns, dont la France, ont une attitude mixte (moratoire + expérimentation).
Le risque de voir un jour une résistance des ravageurs aux plantes transgéniques est fort, on pourrait alors voir le même phénomène que celui des insectes résistants aux DDT (apparition de souches de moustiques qui découpent les molécules de DDT avant de les digérer). Des problèmes sur la santé sont déjà apparus : un gène de la noix du Brésil implanté sur le soja provoque de graves allergies, des problèmes identiques apparaissent en Inde avec l’aubergine … Derrière ces tripatouillages génétiques se profile la question du clônage de l’humain. Roland a posé la question : est-ce un mythe inaccessible ou une probabilité imminente ?
Concernant les CHANGEMENTS CLIMATIQUES, Roland a abordé la question sous l’angle des constats. Les conséquences des changements du climat sont aisément perceptibles aujourd’hui. Les photos de Yann Arthus-Bertrand sur la fonte des neiges du Kilimandjaro sont éloquentes. Plus proche de nous, la régression frappe aussi la mer de glace et le glacier des Bossons. Les conséquences sur les espèces animales et végétales sont déjà très fortes : la fauvette à tête noire et la cigogne se sédentarisent, les gobemouches noirs et les pouillots siffleurs régressent. Certains pronostiquent la disparition prochaine du papillon apollon du massif du jura et même celle de notre bon vieux chêne. Quand au rouge-queue à front blanc, il a de plus en plus de mal à traverser le désert du Sahara qui s’étend.
Cette érosion de la biodiversité a des raisons multiples parmi lesquelles les pesticides, l’introduction d’espèces, la déforestation et le surpâturage, la démographie et bien sûr le réchauffement climatique qui accélère le mouvement.
Dans sa CONCLUSION, Roland insiste sur le fait que « la biodiversité est un héritage, qu’elle est un équilibre d’ajustements complexes et conjoncturels. Les activités humaines modifient tout, partout, trop fort et beaucoup trop vite. Dans ces conditions, le futur de l’héritage a-t-il un avenir ? ». Roland en appelle à la biovigilance et aux principes de précaution. Mais à quels niveaux agir ? Et avec quels moyens de contrôle ? La conclusion de Roland n’est pas très optimiste. Difficile de l’être car « l’Homme a ouvert une boîte de Pandore » et joue à l’apprenti sorcier.
A la fin de la conférence, Roland est revenu sur Darwin et sa théorie de l’évolution, point de départ de ces trois conférences : « La théorie de Darwin sur l’évolution est plus que jamais d’actualité. Elle n’a pas été démentie, simplement améliorée ». Il a rappelé la phrase de Rostand qui disait « Ce conte de fées pour grandes personnes n’a pas fini de faire débat ».
Ainsi ce termine cette série de quatre articles consacrés aux conférences de Claude-Roland Marchand. Qu’il soit remercié pour la qualité de ses propos et pour avoir accepté de dialoguer avec les lecteurs de ce blog. Le débat continue donc !