Après le Kenya, retour dans nos contrées franc-comtoises. Ou plutôt la Haute-Saône exactement. Ici, pas de lions dans des parcs nationaux, simplement des Haut-saônois que l’on regarde parfois comme si le département tout entier était un immense zoo, une « réserve d’indiens » avec ses autochtones que l’on regarde parfois avec condescendance, comme s’ils étaient derrière des grilles. Le problème des grilles, c’est qu’on ne sait jamais vraiment si l’on est soi-même à l’extérieur ou à l’intérieur.
Je n’aime pas trop les livres qui parlent du terroir, ça sent toujours trop le dépliant touristique. On y retrouve toujours les mêmes images éculées du passé, l’église machin, la fontaine truc bien proprette. Bref, quelque chose d’aseptisé à 100%. Toutes les collectivités locales aiment vendre cette image lyophilisée de leur territoire. Sans aucune honte en général, et même avec fierté en bombant le torse. D’ailleurs, tous les ouvrages de ce type qui paraissent présentent tous en dernière page les logos des financeurs de ces publications.
Pour une fois, j’aurais bien aimé trouvé au dos du livre que viennent de sortir deux de mes amis, le logo du Département de Haute-Saône. Mais non, Anne et Jérôme n’ont pas réussi à forcer les portes qui auraient dû leur être naturellement ouvertes.
Ce livre intitulé « paroles et champs » met en parallèle des paroles de paysans d’aujourd’hui et des photos des paysages que ces travailleurs de la terre entretiennent (tiens donc, c’est en écrivant cette phrase que je fais, pour la première fois, la relation étroite qu’il y a entre ces deux mots « paysans » et « paysages » ; pour être fils et frère de paysan, je n’ai pas à être très fier de cette découverte faite à plus de 50 berges).
Il y a beaucoup de poésie dans ce livre. D’abord dans les images qui sentent à plein nez l’odeur de l’herbe coupée (prédisposés au rhume des foins, s’abstenir !) et qui vous recouvrent de givre ou de brume haut-saônoise.
Et puis, il y a aussi dans cet ouvrage les mots tous simples des paysans qui nous montrent leur quotidien et leur regard sur la nature. On y sent une vie entièrement marquée par le rythme des saisons « Quand on entend les oiseaux chanter, on tient le bon bout », parfois un regard amusé sur le mode de vie moderne « Aujourd’hui, on court partout. Quand il y a de la neige, les gens ne courent plus ».
Le temps qu’il fait et la nature sont au centre des préoccupations quotidiennes « Dès qu’il y a un rayon de soleil, il faut se sauver, tu peux pas rester enfermé comme çà ! », « Qu’est-ce que le mauvais temps ? C’est le temps qui dure trop longtemps ! » Mais on sent aussi poindre une certaine revendication à vivre à son propre rythme « Par contre, faut pas venir à deux heures quand je fais la sieste, j’ai une sieste à faire, je fais une sieste. D’ailleurs, je suis un homme à siestes », une faculté rare à apprécier des choses tellement simples qu’elles semblent hors de notre époque, hors du temps « J’aime bien voir manger les vaches, c’est beau, elles trient, elles ont une façon de manger ». Bien sûr, certaines phrases vous feront rire mais elles sont tellement réalistes ! « L’été chez nous, c’est pas beau, c’est trop chaud, d’abord le vert est bien moins vert et de temps en temps, il est jaune ».
Finalement, on retrouve aussi dans ce livre les lions d’Afrique pour qui il n’y a pas de vie possible en dehors du territoire « Je ne me suis jamais posé la question d’aller vivre ailleurs ». « Ma femme voudrait bien partir en vacances, mais pour aller où ? »
Ce très beau livre de 96 pages en quadrichromie est en vente chez les deux auteurs : Anne Millet et Jérôme Marcel, 11 rue de la Grange du Bas – 25170 CHEVIGNEY au prix de 19 euros, franco de port.
Jérôme et Nanou, si vous êtes en ligne, vous nous parlez un peu de votre livre ?
Wahou, Bernard, merci pour cet article qui me touche vraiment !
Comme vous le savez peut-être, je suis loin d’être photographe, au sens de technicienne, numérique, argentique, et focales, j’essaie juste avec mon simple appareil photo, de rendre une émotion, ou une sensation. Je voulais que mes photos de foins verts sentent l’herbe coupée, que celles de foin sec craquent et sentent également cette autre odeur, que l’image nous rappelle ces sens-là, qu’on sente la chaleur tiède du soleil oblique d’un soir… bref, je ne me pose pas de question, j’essaie, je fais, et parfois, je vois que ça marche. Bernard, j’admire depuis longtemps tes photos d’animaux, je les trouve d’autant plus extraordinaires que je ne saurais pas les faire, les bestioles, il faut les attendre, ça bouge, ça a peur, il n’y a pas toujours la bonne lumière… bref, je me demande comment tu fais. Moi, j’aime les paysages, ils bougent beaucoup moins, et la lumière, on a juste à attendre la bonne. Je regarde toujours les choses comme je ferais un tableau, j’ai des lignes, des couleurs, des perspectives, des quadrillages dans les yeux, ça me fait ça aussi bien dans la ville où je vois aussitôt les traits verticaux et horizontaux des murs et des trottoirs, que dans les champs. J’ai ça depuis toute petite, je vois plein de trucs que Jérôme ne voit jamais (il me demande souvent si on a fait la même balade en voyant mes photos !)
Certaines photos de ce livre sont argentiques, d’autres sont numériques, pour les spécialistes, osez les paris, donnez des numéros de pages, si vous voyez le livre, je suis curieuse de savoir si cette fameuse différence est si réelle. Peut-être que oui.
Bien-sûr, Bernard, je suis ravie que tu aies réalisé que les paysans faisaient les paysages, c’est en partant de cette idée-là qu’on s’est posé la question à priori idiote, à savoir « les paysans ont-ils un sens artistique », au sens où font-ils exprès d’associer ces couleurs, ou ces lignes, sont-ils sensibles à une beauté qu’à mon sens ils font (en cultivant, en étant « acteurs », modifieurs) ?.
Du coup, nous sommes allés en interroger, autour d’un café, on a parlé, des émotions, des sensations, de leur rapport à la terre, à la matière, aux odeurs, aux couleurs, aux saisons, aux bêtes, aux lignes. Et ce sont des extraits (pur jus) de leurs paroles qu’on a mis en résonnance avec certaines images. Parfois ça me faisait rire, parfois c’est émouvant, parfois c’est du bon sens tout brut, et souvent c’est plein de poésie. C’est à mon sens la plus grande richesse de ce livre.
On a vu hier soir à la petite réception de lancement du livre au bahut de Jérôme, certains des paysans qu’on avait interrogés. Ils étaient très touchés par le livre, nous disant qu’ils n’avaient pas réalisé que c’était vraiment beau comme ça vers chez eux. Et il y en a un qui nous disait : c’est drôle, on dit tous un peu la même chose, nous les paysans, à croire qu’on a la même terre ancrée en nous !
Ben voilà, c’était ce lien-là, particulier, qu’on a voulu effleurer un peu, donner à voir, tant aux citadins qu’aux ruraux.
Merci encore Bernard, pour ce bel article, vu la qualité de ce blog, j’en suis particulièrement émue !
Bernard, tu nous dégottes toujours de ces trucs (de derrière les fagots), bravo !
Il y a en tout cas autant de charme (de délicatesse humble et simple) dans le sujet traité que dans la forme utilisée (à ce qu’on peut en deviner)… Et les mots de Nanou ne font qu’en rajouter.
J’aime beaucoup le mauvais temps qui est celui qui dure, la neige bienheureuse qui oblige à ralentir, etc.
Merci.
Moi qui suit fervent lecteur des « Brèves de comptoir » de JM Gourio, j’attends avec impatience le tome des perles et autres âneries qu’y ont sans doute aussi été récoltées (mais mises de côté pour ce volume). Parce que tout de même, ils ne disent pas tous et tout le temps que des choses émouvantes, poétiques et sensées, les paysans. Rassurez-moi, ce sont des gens comme les autres, non ?
On pourrait appeler ça « Brèves de comtois ».
J’ai oublié de vous dire qu’on le trouvait en tout cas aux Sandales d’Empédocle, pour les Bisontins, et peut-être aussi dans les autres librairies, je ne sais pas.
Humeur badine, les « âneries », on les a mises aussi, mais chacun y voit… ce qu’il veut, c’est à dire de la poésie, ou du bon sens, ou des âneries. J’ai aussi beaucoup aimé les brèves de comptoir, pour ce qu’elles avaient de percutant, drôles, de touchant. Ces paroles-là en sont très proches, je pense…
Nanou, en regardant à nouveau tes photos et en lisant ce que tu viens d’écrire, notamment sur les lignes et sur les perspectives, je me dis que les « andains » que tu as photographiés (ces lignes de foin qui attendant d’être pressées) ressemblent assez à des portées musicales. Et comme tu es musicienne, je me dis qu’il a peut-être un rapport… Je me trompe ?
N’empêche qu’les paysans, y s’raient vraiment poètes, y f’raient des figures avec leurs andains !
Tiens au fait, Humeur Badine, content de te revoir depuis quelques temps. Je me demandais si tu n’avais pas déserté ce blog !
Là, Bernard, c’est du pain béni pour la ptiote fille de paysan que je suis… Que de phrases de ce genre ont pu bercer mon enfance (qui n’est pas très loin, quand même…). Qu’elles soient des plus sérieuses ou des plus taquines, ces phrases sont toujours pile dans le mille! (je me souviens d’un petit vieux chez mes parents qui passaient son temps à sa porte, assis sur un banc en pierre et qui répondait toujours la même phrase aux touristes qui cherchaient leur chemin: « quand on sait pas où on va, on reste chez soi! »… je crois que c’est depuis ça qu’on a inventé le GPS!!)
Rien de plus beau, sain, rassurant, que la manière d’observer d’un paysan… Observation des animaux, du ciel, des gens, de la vie quoi! Mais même s’ils prennent le temps de la regarder, ils ne la regardent pas passer sans rien faire… Acteurs tranquilles, constants, réguliers… dans notre société où l’on travaille vite, où l’on vit rapidement pour prendre des vacances où l’on pourra courir encore, mais cette fois dans tous les endroits où l’on n’a pas le temps d’aller d’habitude… Ils sont encore quelques-uns à savourer l’essence de la vie, à s’émouvoir devant la beauté et la simplicité de la nature, ou plutôt à dire devant elle: »c’est quand même bien foutu la nature! »
Pour y avoir vécu, il me semble que tous les paysans ne sont pas forcément dans cet état d’esprit… (9 ans de ferme isolée et 9 ans de petit village… ça laisse un peu de temps pour les connaître…). Beaucoup sont désormais dans la course à la prime, remboursements d’emprunts exhorbitants oblige!!! Et c’est franchement désolant pour eux…
Mais je garde pour exemple le plus magique d’entre tous: celui de mon père… Celui que je qualifierais comme le plus grand observateur et le plus bel acteur dans ses petits lopins de terre.
Je le revois s’arrêtant de faucher son pré pour préserver un nid d’alouette (même au risque de faire mouiller son foin et s’attirant les sourire en coin des autres paysans…), ou nous montrant patiemment les différences entre vipère et couleuvre, sapin et épicéa, lapin et lièvre, faisant de chaque sortie une découverte du monde, profitant de n’importe quelle occasion pour comparer les comportements animaux et humains (c’est quand même énervant de temps en temps quand on est gamin, d’être comparer en permanence à une chèvre ou à un écureuil…!) ou passant des heures à surveiller une chèvre sur le point de mettre bas, ou pleurant après la perte d’une bête, ou piquant une colère après la poutre de la grange qui lui a fait une énième rustine sur le crâne, mais je le revois surtout travaillant sans relâche, sans un jour de vacances, au point de déformer ses mains (à ne plus pouvoir jouer de guitare…!), mais toujours avec le sourire … ou… encore plein d’autres choses qui me reviennent comme des vagues en pleine déferlante! Il y aurait tant de choses à raconter!
Ca parait sûrement très oedipien tout ça, (j’en vois déjà qui rigolent…) mais quand même, tout le monde n’a pas la chance d’avoir un père capable de soutenir à ces messieurs de la Marée Chaussée en pleine période de confinement des volatiles (pendant la grippe aviaire) :
» Quoi?… Les pigeons sur mon toit? Ah non, ils sont pas à moi! Mais si vous voulez les dégommer, allez-y, tirez dessus mais je vous préviens, vous avez pas intérêt de me descendre une ardoise du toit!! » Et sur ce, tournant les talons et laissant deux hommes en bleu bien embêtés, ils nous balance tout bas: « non mais attends, faut pas déconner, j’vais quand même pas les enfermer ces pauv’bêtes, non? après ils deviennent cinglés et ils se bouffent entre eux! »… Aaaah, papa, que du bonheur!
Ce que j’aimais le plus, quand je vivais chez mes parents, c’était ce travail laborieux mais vécu tous les jours avec une force tranquille, un plaisir du travail bien fait …mais aussi une telle joie de faire le métier qu’il voulait.
Et peut-être qu’il peut le vivre de cette façon parcequ’il a réussi à gagner le pari de faire ce métier en voyant petit, en se satisfaisant de peu, de très peu… mais ce petit peu est bien à lui et non à la banque… Oui, je crois qu’il peut être fier de vivre sa vie sans penser à comment rembourser les échéances… Ca lui laisse du temps d’esprit disponible et bienheureux pour penser à ses cultures à gibier, à ses ruches, et… à ma mère aussi!
Bien sûr, il y a le revers: accepter de vivre dans des conditions de vie que peu de monde accepterait, et voir que son espace serein se rétrécit de jour en jour: tourisme, directives de Bruxelles, mise aux normes, paperasses, déclarations, sont autant de choses qui grignotent le temps et le goût pour observer tranquillement la nature…
Bravo aux réalisateurs de ce livre… et j’espère que la richesse humaine de ces hommes qui ont les pieds sur terre, voir dans la terre, sera un jour prise comme fer de lance.
Merci bernard pour cet article… c’est dommage que mon père ne soit pas du genre internet… ça lui ferait ben plaisir tout ça…
Hé Cess, c’est pas grave si ton père n’est pas trop du genre internet, tu n’as qu’à lui offir le livre ! En l’achetant directement aux auteurs ou, comme tu habites Besac, aux sandales d’empédocle. Celà dit, si ton père, comme tout paysan qui se respecte, ne met pas de sandales mais des bottes, je te défie de trouver « les bottes d’Empédocle » à Besançon … !
Cess, merci de parler de ton père avec ces mots. Je me souviens de ce soir, il y a à peine quinze jours, où, après avoir chanté ensemble Brassens, nous avons discuté quelques minutes dans la nuit devant chez Pierre. Il y avait beaucoup d’émotion dans la manière dont tu chantais les textes qu’a écrits ton père. Moment purement magique ! Je ne savais pas que ton père aime la terre à ce point. Je savais juste qu’il était musicien, composait et chantait ses propres chansons.
Et quand on est un vrai terrien, enraciné sur son lopin de terre, seuls les oiseaux et la musique peuvent créer un trait d’union, une passerelle, avec le ciel.
C’est drôle Bernard que tu fasses le lien entre la musique et les andins ! Je n’avais par contre, moi, jamais réalisé comme j’aime effectivement les contrastes de l’écriture musicale : l’horizontalité des portées, la rondeur des notes et la verticalité des queues (si, si, j’assume…). Je mentirais en disant que j’ai pensé à la musique en photographiant les foins, mais je me souviens clairement avoir regretté un jour de ne pas avoir mon appareil photo en arrivant à Pesmes. Il y avait un paysan qui était en train de faire ses balles rondes de foin, et il y avait un bel équilibre entre les lignes et les balles joliment disséminées !
Le jour où les hirondelles se sont amusées à se placer sur les fils électriques exactement comme les balles rondes sur leurs andains, tout les paysans à la ronde se sont mis à chantonner la même chanson… sans trop savoir pourquoi !
Que voulez-vous, je suis coquet,
Dit le champ,
Sur les photographies
J’aime que mes andains soient bien peignés.
***
Chacun ses rides,
Dit le champ,
Les miennes, faites d’andains,
Ont l’avantage d’être éphémères.
***
Pourquoi ces andains comme des vagues ?
Dit le champ,
Peut-être la nostalgie de la mer
Qui vient du calcaire, en-dessous.
***
Etc.
Pourquoi tu m’as pas dit plus tôt la sortie de ce livre magnifique ?
Je manquais de bonnes idées pour mes cadeaux de fin d’année…
Tant pis, je m’en achèterai deux aux Sandales et j’en donnerai un lors d’un anniversaire.
Bernard a raison de souligner la parenté étymologique entre paysans et paysages… et il y en a une autre que je me garde constamment à l’esprit : c’est celle de HOMME et HUMUS…. Pas très gaie, mais c’est notre destin !
Bonnes fêtes de fin d’année à tous et MEILLEURS VOEUX POUR 2007 !
… il faut dire qu’en termes de lignes et de perspectives, les habitants de la Grange du Bas sont gâtés désormais ! En première ligne pour suivre les travaux pharaoniques de la LGV !
Il me tarde de voir votre livre, j’ai comme l’impression que j’irai y faire quelques immersion pour « oublier » les désastres provoqués par tous ces engins abominables !
J’ai la nausée matin et soir sur mes trajets pour aller au boulot. Impossible de faire autrement je bute sur ces travaux destructeurs ! La campagne, ses couleurs et ses odeurs…c’est où siouplè ?
Oui, tu a as raison, Michèle, le livre est tellement beau qu’il en finirait presque par nous faire oublier cet infâme cancer qui grignote la vallée de l’Ognon : la LGV. Je comprends bien ce que tu dis à propos de la nausée que tu éprouves chaque jour. C’est pareil pour moi chaque fois que je passe entre Geneuille et Auxon ou entre Geneuille et Devecey. Et tout ça, pour gagner quoi en définitive ?
Alors là je dis stop!! C’est vrai quoi , moi qui connais bien les auteurs de ce livre que d’âneries dîtes sur cet ouvrage!!
La poésie, les paysans qui façonnent le paysage (entre nous pas vraiment récent l’analogie , je m’excuse Sieur Bernard),les lignes comme des notes, ah tiens donc Anne est musicienne!!, la verticalité des queues , n’importe quoi, (blog désormais zappé par le controle parental), bref tout çà , c’est de la littérature!!
Je vais vous raconter la vraie aventure de ce livre.
Il était une fois Anne qui prenait des photos depuis longtemps déjà. Et Jérôme qui regardait amoureusement les dits clichés, clichés comme ce que je viens d’écrire, je le confesse.
Il trouvait qu’Anne avait un regard très particulier sur la nature, pas le même que le sien. Et pour cause, Anne est complètement dépourvue de sens de l’orientation, ce qui l’améne régulièrement à se perdre et à photographier les coins paumés où elle atterrit.
Les paysans la connaissent à force, garée dans une prairie improbable, le carte de Haute Saône en guise de pare soleil, seule utilité qu’Anne lui ait concèdée. Alors, parce que les paysans, dans l’ensemble, sont assez sympas, il appelle Jérôme pour qu’il vienne récupérer Anne sur leur terre, car ils ont du boulot et pas qu’ça à faire! Et c’est au cours de ces rencontres que Jérôme ,qui ne perd pas le nord, lui, a consigner méticuleusement les propos échangés avec les dits paysans, pas mécontents de se débarrasser d’Anne qui squattait leur prairies.
Et oui je sais je brise le mythe mais la vérité se devait d’être révellée même si elle est terrible. Je conçois le désarroi des lecteurs et vous invite à immédiatement faire appel au service après vente!!
Merci de toutes ces pécisions. Je suis terriblement déçu par le manque de sérieux d’Anne. En conséquence, je viens juste de mettre en vente mon exemplaire du livre sur e.bay. Mais depuis que tu as fait ces révélations sur ce blog, Nadine « briseuse de mythe », plus personne ne veut de l’ouvrage, même bradé … Alors que faire ?
Un petit conseil ne vends pas ton bouquin mais regarde le à partir des éléments d’explications que j’ai fourni. Tu verras p 8 et p 9, deux champs de pissenlits à quelques jours d’intervalles, c’est le temps que l’on a mis à retrouver Anne. De même p 15, 43, 89, 88, 87, 84, 83, 82, 80, tu verras des traces de pneux de la voitutre d’Anne. P 47 ce mur était intact avant le passage d’Anne. (photo tirée du constat MAIF). et p 90, 54, 49, 44, 26, 13, Anne a rencontré successivement: un ballot de paille, un arbre, un barbelé, un arbre, une ballot de paille et un tournesol.
La preuve de tout ce que j’avance p 32. Si ces bovins avaient la parole ils te confirmeraient tout ça, mais tu peux déjà voir dans leurs regards, le désarroi que les errances d’Anne a provoqué. Et moi je dis, désespérer une vache, faut le faire!!
Trop tard, j’ai vendu le bouquin ! Je l’ai cèdé à un agriculteur qui avait récupéré Nanou alors qu’elle s’était perdue dans ses champs et qu’il avait dû l’héberger pendant trois jours avant que Jérôme ne vienne la récupérer (a priori, il a vraiment mis du temps pour venir). L’agriculteur en question voulait absolument avoir le bouquin en souvenir du temps passé avec Nanou. Ah, il a dû s’en passer de drôles de choses pendant ces trois jours !
M’étonne pas qu’Anne trouve sans cesse la clef des champs !
J’arrive à temps où toute la récolte du trousseau a-t-elle été vendue ?
Tchouss (comme dirait Nanou)