LE COIN DU JARDINIER (15)
J’ai toujours aimé cultiver des légumes aux formes et aux couleurs variées. Impossible pour moi de me cantonner aux tomates rouges, aux potirons orange ou aux carottes oranges. C’est plus fort que moi, ce n’est pas dans ma nature, j’aime trop la diversité. Et comme il fut un temps, il y a quelques années, où l’on me volait (me « carottait ») mes légumes les plus classiques mais qu’on dédaignait mes belles tomates jaunes et mes beaux potirons bleus, ce fut une raison de plus pour continuer à planter des trucs bizarres.
Ainsi, cette année, presque toutes les variétés de carottes que j’ai cultivées étaient claires, pour la plupart blanches ou jaunes. En cultivant de telles variétés, je ne fais que renouer avec la tradition car pendant très longtemps les gens n’ont mangé que des carottes blanches. La carotte rouge existait cependant déjà en Syrie au 4ème siècle, elle a été introduite beaucoup plus tard par les arabes en Andalousie mais elle n’était pas assez charnue pour concurrencer nos grosses carottes blanches.
Au cours des derniers siècles, une variété orange apparue en Hollande a été à l’origine de l’obtention de nombreuses variétés très colorées. Les carottes oranges se sont alors progressivement imposées, reléguant les variétés traditionnelles dans l’oubli le plus complet. Dommage, car les variétés jaunes et blanches, par leur qualité gustative et leur rendement, peuvent largement rivaliser avec leurs modernes cousines !
Comme je laisse mes carottes en terre au champ la plus grande partie de l’hiver, je vais les récolter au fur et à mesure des besoins. Ainsi, quelques variétés récoltées ce matin, dont « la jaune du Doubs » (à gauche) et « la blanche de Küttingen » (à droite) :
Aussitôt récoltées, aussitôt servies à table, pour le plus grand plaisir des yeux et des papilles !
Si ce type de variétés originales vous intéresse, vous pouvez vous renseigner auprès de l’association Kokopelli ou auprès des Graines Baumaux.
Dis… la prochaine fois qu’on se croise, tu me feras goûter ? Steupléééééé ?
La prochaine fois que je cultive des tas de variétés du même légume, j’organise une dégustation collective « à l’aveugle ».
J’ai des chardons bleus qui viennent de fleurir dans le jardin pour la deuxième fois de l’année, alors qu’il n’y a d’habitude qu’une seule floraison.
21° C hier à l’ombre sur ma fenêtre. Hier soir, à 19H, les bisontins (et bisontines, n’est-ce pas Anne ?) étaient encore aux terrasses des cafés. Cette chaleur inhabituelle fin novembre me semble tout aussi inquiétante que les canicules estivales des dernières années.
Qu’en pensez-vous ?
L’année prochaine, s’il fait ce coup-ci chaud et soleil en août, on pourra dire : « Waouh ! on se croirait en novembre !!!!! »
Des carottes blanches et jaunes !
Est-ce qu’elles peuvent aussi être vertes, bleues, violettes, noires ?
Il n’existe pas de carottes vertes à ma connaissance. Bleues non plus (mais finalement le bleu est plutôt assez rare dans les productions du potager, ne dit-on pas que les tomates peuvent être de toutes les couleurs, sauf le bleu). Quant aux carottes violettes ou noires, regarde bien, François, les trois rondelles de carottes qui sont à droite sur l’assiette, le coeur est orange mais l’extérieur est pourpre.
D’une manière générale, les carottes ne présentent pas autant de diversité de couleur, de forme et de couleur que les tomates, les potirons ou les poivrons. Je n’en connais pas vraiment l’explication.
Mais alors, quand les carottes étaient blanches, comment s’appelaient-elles puisque je croyais qu’elle tenaient leur nom du carotène ?
Je crois plutôt que carotène vient de carotte, et non l’inverse. Il va falloir que je fasse une recherche approfondie sur ce problème, résultat des courses dans quelques jours ! Je dois avouer que j’adore quand de curieux blogueurs m’obligent à mettre un point d’honneur à apporter des réponses à leurs questions, surtout sur le thème du jardin. En théorie, je devrais avoir toutes les réponses dans l’encyclopédie du jardinier, mais cette fois-ci, ce n’est pas sûr ! En attendant, voici quelques os à ronger :
Jérôme Goust, mon maître « es carottes » dit : « De garoitte en ancien français, on aboutit à gorotta en Haute-Savoie, galroub en Alsace, garotto à Marseille. Et carotte se décline sous toutes les orthographes : carëta dans le Jura, coroto dans l’Aveyron, couro dans l’Yonne, careoto dans le Gard ».
Manger des carottes est très bon pour la vue.
Je n’avais pas encore de preuve de ça mais, en discutant avec Yves sur un autre article, je viens soudainement de réaliser qu’effectivement les lapins auxquels je donne de temps en temps des carottes de mon jardin, ne portent pas de lunettes !
Ahh !!! moi on m’a toujours dit que ça donnait des fesses roses !!!
Tu regarderas demain … !
Un article très intéressant :
http://mondeacplanete.blog.lemonde.fr/2014/05/24/ou-sont-passees-les-carottes-tordues/