Comment des éléphants, même en s’y mettant à deux, pouvaient-ils espérer devancer une gazelle ?
38 réflexions au sujet de “Eléphants dans les choux”
Bravo pour l’énigme !
Cela me fait penser à la bataille des présidentiables du PS :
Les deux éléphants: Strausskann et Fabius (qui nous trompent énormement… enfin, peut être ?) et qui espèrent devancer la gazelle de Ségolène… (qui est dit on, belle, élégante, gracieuse et qui va si vite dans les sondages !)
Sinon, pour l’instant, je ne vois pas…
Oups ! je n’avais pas regardé les infos au moment où j’écrivais le commentaire précedent ! …
Je viens donc d’apprendre par les médias que c’est officiellement Ségolène Royal qui devient LA candidate officielle du PS pour les présidentielles.
Bon, et ben comme ça, on sait maintenant ! Enfin… c’était plus que prévisible quand même ! alors question scoop euhhh … ils repasseront !
LE GROS PARADOXE DE CETTE CAMPAGNE : triste mais ça prête quand même à rire !
TRISTE parce qu’il n’y aura aucun débat de fond, ça sera donc une campagne strictement « à l’américaine » (bien que finalement, jusqu’à présent, c’est Ségolène qui a été la seule à aborder certains sujets et la seule qui ait été d’une « tenue correcte »).
A RIRE, parce qu’on en a n’a pas fini avec les multiples rebondissements de cette campagne : les dernières cartouches de Chirac, la montée de Bayrou, l’intrusion imminente de MAM, le cinéma de Le Pen sur ses 500 signatures, la confusion des anti-libéraux, les éternelles discussions chez les Verts…
Alors ne prenons pas trop cette campagne au sérieux ! Prenons un peu de hauteur, regardons tout ça comme un Vaudeville, une pièce de théâtre de boulevard, un monde de figurants où chacun joue un rôle et a des arrières-pensées : au pire une mauvaise pièce de théâtre, au mieux une très belle farce … dont nous sommes évidemment les dindons !!!
Oui, enfin prendre de la hauteur sur une campagne où on est censé devoir choisir notre président de notre république, j’avoue que j’ai un peu de mal… Enfin, comme dit Nico, le scoop est enfin tombé, ouf, ce suspens m’empêchait de dormir !
Bon, c’est pas très clair ce que j’ai écris : quand je dis qu’Anne était d’accord avec moi, c’est sur le fait que la campagne ne me fait pas rire, pas sur l’histoire des prénoms, là j’en sais rien.
Je suis assez d’accord avec Magalie. Desproges prétendait que l’on pouvait rire de tout, n’empêche, il faut une sacrée dose d’humour pour apprécier le spectacle.On nous fait croire que la démocratie participative doit ressembler à la star académie…
Toujours est-il que rien, dans cette pré-campagne, ne me donne envie d’aller voter (j’irai quand-même, selon le principe que c’est un droit précieux).
Quel projet pour quelle société ?
La maison s’écroule et on ne nous propose que du rafistolage. Tout est à reconstruire.
Je n’entends pas parler de l’impact du livre de Nicolas Hulot qui a eu, pourtant, droit à un gros battage médiatique à sa sortie. Je suis en train de le lire et je suis très agréablement surprise. J’accordais, à priori, très peu de crédit à quelqu’un qui travaille depuis des années pour la chaîne de télévision la plus polluante de France.
Il a su s’entourer d’un comité de spécialistes (écologues, philosophes, énergéticiens, agronomes, économistes, médecins, climatologues, juristes, …) et, ensemble, ils arrivent à des propositions extrêmement concrètes pour un réel projet de société.
Un subtil mélange d’utopie et de réalisme.
Utopie car leurs propositions débouchent sur une modification en profondeur de la société, avec d’autres objectifs que la seule préservation de la planète (et de l’espèce humaine en particulier). La dimension sociale du projet n’est pas la moindre. La critique de l’ultra-libéralisme est très argumentée.
Réalisme car chaque proposition est décrite de façon concrète et détaillée, y compris dans les modalités d’application (quels financements, quels structures de gestion,…)
Bref, je suis impatiente de savoir comment se positionnent les différents candidats à la présidentielle face à ces propositions. »
J’ai assisté à une conférence de Nicolas Hulot il y a deux ans et je dois dire que j’ai été très agréablement surpris par le personnage (envers duquel j’avais un a priori plutôt négatif) et surtout par la cohérence de propos (tiens je suis en train de me demander si je n’ai pas déjà écrit ça dans un commentaire sur ce blog !).
Et puis Nicolas Hulot a su s’entourer récemment d’autres grands bonhommes, je pense à Hubert Reeves et Jean-Marie Pelt. En espérant que les écrits de Hulot ne resteront pas lettre morte, ou plutôt feuille morte, car il ne nous resterait plus qu’à chanter « les feuilles mortes se ramassent à la pelt … »
En parlant de livre de Nicolas Hulot, son acolyte du précédent bouquin, Pierre Rhabbi fait une conférence le 29/11 à Lons-le-Saunier et le 30/11 à Besac ; c’est 2 euros l’entrée, mais je ne me souviens plus où c’est, je remettrai dans un commentaire dès que je retrouve, sinon, ceux qui ont les précisions, n’hésitez pas !
Je serai à la conférence de Besançon ; avis aux amateurs d’utopie !
Oui, la soirée avec Pierre Rhabi, qui est organisée par l’APIC 25 aura lieu le 30 novembre à 20H à l’amphithéâtre Courbet, Faculté de droit, Campus universitaire de la Bouloie, 45, avenue de l’Observatoire à Besançon.
Le thème de la conférence est : « Toujours plus de croissance, est-ce vraiment raisonnable ? ». Je devrais y être aussi.
1. Lors de la précédente campagne présidentielle, nous avons vôté “pour…” au premier tour et nous sommes trouvés dans l’obligation de vôter “contre…”au second, avec le goût amer du reniement. J’envisage donc de vôter “contre…” dès le premier en étant prolixes dans le remplissage de ces trois points.
2. Et comme il ne faut pas trop compter en amour pour entreprendre, et sauf faux-pas majeur d’ici là, et parce que j’en ai marre des machos prétentieux et débiles, je choisirai une femme. Arlette, Dominique, Christiane… ? Impossible (voir 1.)
3. MAM étant un soldat, il reste Ségolène.
4. Je vôterai donc contre tous les autres. Mais je m’attends déjà à être éventuellement déçu après. Comment, en effet, imaginer qu’une femme politique puisse me combler davantage qu’un homme politique ? Déçu mais pas désespéré, ni cynique. C’est déjà ça. Il n’y a pas d’amour heureux. Mais, sait-on jamais…
J’ai du mal à me dire que je voterai “contre” dès le premier tour, mais j’arriverai peut-être à me raisonner d’ici-là. En fait, j’écris ce commentaire suite à ma surprise de lire les propos de Robert ci-dessus. Pas sur le fond, je suis assez d’accord, mais plutôt sur la forme : comme dans la presse, tu utilises les prénoms des femmes politiques, et je dois avouer que cette marque de proximité m’étonne un peu ; tu parlerais de François, Jacques, Jean-Marie, ?… De plus, je trouve ça assez réducteur de choisir de voter pour une femme parce que c’est une femme ; les femmes politiques ne valent pas plus ou moins que les hommes politiques, ce sont des politiques, c’est tout. Si tu (je dis tu parce que tu es le seul à en avoir parlé jusqu’ici, mais j’en connais d’autres qui se reconnaîtront) veux effectuer un vote “utile” dès le premier tour et tu as l’air de vouloir voter à gauche, de toutes façons tu n’as pas le choix, puique Laurent et Dominique ont été évincés !
Ouf, ça y est. Après le gros problème de disque dur, j’ai réinséré la plupart des commentaires qui avaient disparu. Tout est à peu près dans l’ordre. Je dis bien « à peu près » car les dates et les heures d’envoi des commentaires sont faux.
Pour être plus clair : je vôterai d’emblée « contre » la droite (en mémoire de ce qu’elle a fait de notre pays en quelques années). Si nous ne gaspillons pas les chances d’accès de la gauche au second tour, nous aurons le loisir de vôter une seconde fois contre la droite. Sinon, je ne me vois pas une autre fois apporter mon soutien à un Sarkozy opposé à un Le Pen. J’irai illico graisser mon sabre : ça peut servir.
Bonne question : pourquoi ai-je nommé ces femmes par leur prénom. ? Et bien, par affection profonde pour leur genre, qu’il s’agisse de Louise Labbé, de ma compagne, de mes filles, de mes amies proches ou lointaines… Bon, alors la sous-représentation féminine dans les sphères du pouvoir français m’est et depuis longtemps parfaitement insupportable. Dans de telles conditions, il est faux de dire qu’une femme politique équivaut – socialement -à un homme politique. Il n’est que d’entendre Fabius demander si François (j’aime assez ce type pour sa dignité donc je l’appelle par son prénom) gardera les enfants au cas où lui, Fabius, ne serait pas élu, il n’est que de voir comment Sarkozy traite MAM à la tribune de l’UMP, et tutti quanti… Mais, il m’est encore plus insupportable de constater combien cette sur-représentation masculine est tolérée partout et notamment par trop de gens-de-gauche (femmes comprises). Donc je continuerai de parler de Marie-Georges et de Clémentine… d’une part, de Bayrou et Chirac de l’autre, ne serait-ce que pour emmerder la bonne conscience des anti-féministes-de-fait. (Avec une mention pour MAM spéciale qui est, je le rappelle, un soldat). Et quand Ségolène arriverait à l’Elysée, je ne me vois pas lui donner du Royale : nous sommes en République quand même ! Sans aucune trève à la plaisanterie (qui n’empêche en rien aux pensées vivantes de faire leur chemin) j’ajoute que je vôterai pour une femme avec les deux mains et pour un homme avec une seule (l’autre main restant, dans la tradition machiste, agrippée au poignard). Enfin, je regrette qu’Anne ait été effacée et ne puisse par le fait apporter son soutien (deux voies, c’est mieux qu’une) à Mag… (Magali ? Mag Max ? Mag Intoch ? Vite préservez-moi de cet anonymat ! Quand Le Pen se prend pour Zorro, il y a du souci à se faire dans les chaumières). Sois tranquille, Mag : si au second tour Bakounine se présente contre Catherine II, je n’irai pas à la pêche.
ça y est, Robert, je viens juste de réinsérer le commentaire d’Anne plus haut. Finalement j’ai pu rajouter la plupart des commentaires sauf les miens, notamment ceux où je parlais de Ségolène Royal.
J’ai lu il y a quelques jours dans Libé le commentaire d’un internaute qui allait dans le sens de ce que dit Robert et qui disait, si je me rappelle bien, à peu près ceci : « Il vaut quand même mieux lutter contre Le Pen au premier tour avec la carte Ségolène dans la main qu’au deuxième tour avec la carte Sarko ».
Je pense que de toute façon, on ne peut pas se retrouver dans la même situation qu’en 2002. Car les radicaux de gauche ne seront pas présents, ils ont déjà passé un accord avec le PS et Chevènement n’aura aucun impact s’il se présente (il n’a plus personne autour de lui, son courant est exsangue, il n’a plus un rond pour faire campagne).
Par ailleurs je ne crois pas que la gauche antilibérale pourra trouver un accord entre ses différentes composantes. Est-ce que c’est souhaitable d’abord ? Il n’y a pas un seul dénominateur commun entre le courant altermondialiste de José Bové et le parti communiste, si ce n’est qu’il sont antilibéraux … c’est un peu maigre comme argument. Le moindre accord stratégique entre ces différents mouvements relèverait à mes yeux de la pure mascarade.
S’il y avait par hasard un deuxième tour Le Pen / Sarko (ce qui est peu probable, je crois de moins en moins à la présence de Sarko au 2ème tour), je ne renouvellerais pas l’erreur de 2002 et je n’irai pas voter. Si mon ami Robert ne va pas graisser son sabre ce jour-là, nul doute que j’irai avec lui à la pêche !
Bon, je ne sais plus très bien ce que j’avais écrit comme commentaires sur Ségolène Royal mais je vais essayer de réécrire ce qui a disparu du disque dur.
Je crois qu’il ne faut pas sous-estimer son envergure politique. Finalement, Ségolène Royal est peut-être une grande rassembleuse. Car il semblerait qu’en Poitou-Charentes, contrairement à ce qui a été écrit ça et là sur son mode de fonctionnement, notamment à la Région, Ségolène Royal s’appuie sur une large base qui va de la gauche socialiste la plus catho à l’extrême gauche. C’est parce qu’elle arrive à concilier ces inconciables qu’elle a été en 1993, année de la déroute socialiste, le seul député socialiste à augmenter son score.
Tout le monde l’a sous-estimée. D’abord dans son propre parti et je trouve honteux tout les propos machistes qui ont été proférés à son égard, encore les jours derniers. Et puis à droite aussi, où Sarko commence de comprendre « à qui il a affaire ». Depuis la nuit de jeudi/vendredi, je dirais même qu’il a commencé à avoir quelques sueurs froides.
Anti-féministes-de-fait ? J’espère que tu ne me rangais pas dans cette catégorie ! La sous-représentation des femmes m’exaspère moi aussi, ne te méprends pas là-dessus. Et les petites phrases sexistes de gauche comme de droite sont également insupportables ! Je suis d’accord sur le fait que les femmes politiques ne sont pas perçues de la même manière que les hommes dans la sphère politique, c’est pour ça que je trouve franchement désagréable d’en rajouter une couche en faisant nous-mêmes des différences, ne serait-ce que par le nom qu’on leur donne. Mais bon, comme tu appelles également Hollande par son p’tit nom, je ne peux plus rien dire !
Bernard, t’as effacé mon dernier commentaire, et du coup la fin du message de Robert ne veut plus rien dire…
Magalie Médeau (ça, c’est pour Robert)
Née le 3 janvier 1978 (ça, c’est pour Anne !)
11 rue Simon Bauer – 23150 Moutier d’Ahun (et ça, ben c’est pour Dupdup)
Mag, désolé si j’ai fait une bourde technique. En tant que collègue, tu devrais savoir que j’en fais tous les jours, non ? Et merci pour ton adresse qui me vaudra probablement d’aller boire un jour quelques bières dans la Creuse !
Et un grand merci aussi à Robert dont les propos amènent un peu de piquant à ce blog !
J’avais parlé un jour dans un article du livre que Jack Lang s’apprêtait à faire paraître car je n’avais jamais vu un livre au titre aussi prétentieux. Il fallait en effet oser : « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur moi ».
Le livre devait paraître cet automne. Dans le manuscrit remis à l’éditeur en juin, Jack Lang y fustigeait Ségolène Royal qu’il jugeait peu compétente et laissait supposer notamment que le couple avait « manipulé le parti à son profit. »
En septembre, quand Jack Lang a commencé à douter de ses chances à l’investiture socialiste, il s’est naturellement posé des questions sur l’opportunité de publier un tel livre.
Et puis, fin octobre, il a soudainement décidé de se rallier à Ségolène Royal. Le livre étant maintenant devenu « politiquement impubliable », Jack Lang vient d’en décider le retrait au motif que « le manuscrit était beaucoup trop vulgaire et contenait des propos que je n’aurais jamais dit ainsi ».
Histoire finie ? Non, car l’éditeur qui avait déjà composé les épreuves du livre de 210 pages, retenu les droits de la photo de couverture, composé cette même couverture et engagé une attachée de presse pour trois mois estime être lèsé de 34 000 euros et vient d’attaquer Jack Lang en justice.
Epique, non ?
A piquant, piquant et demi ! Et puisqu’il s’agit de se dévoiler, j’y consens à mon tour. A bas les tchadors et autres hijabs, à bas les barbus et autres imberbes flétris. Vivent les flammes claires assises au coin du jour. Vivent les étincelles du feu croisé des espoirs interdits blottis dans les chemins du rêve. La nuit s’estompe et la musique interpelle les vivants.
Donc : Robert ALBERT, né le 3 avril 1943, à Oran, Algérie (encore française alors) de père à l’origine incertaine et de mère espagnole traitée par le ci-devant de « sale juive » (qu’elle n’était pas : ni sale, ni juive – encore que pour ce dernier point rien n’est moins sûr). Puis, il y eut la guerre.
Retiré de ce monde putride au poste avancé suivant : Place de l’Eglise, 70 150 Aubigney (60 habitants, 20 repérés dont une quinzaine d’authentiques frontistes bruts de coffrage, garantis frustes et cons. Le désert. Charles de Foucault. L’appel de la forêt. Le dernier des mohicans. La 25ème heure. Quand sonne le glas.
A force d’éructer de haine, ici les fachos sont exactement conformes à l’image qu’ils ont produite des « bougnoules » : d’authentiques sauvages. La « fronce » profonde quoi ! Au moins, on n’est pas diverti quant au potentiel de noirceur du monde. Il suffit de pousser sa porte. La pollution est ici politique. Depuis longtemps les chiens n’aboient plus. A l’aube, les coqs éplorés chantent la Marseillaise. Alors, quand la nuit vient (ce soir même) et que vous voyez sur l’écran du monde lointain apparaître toute de blanc vêtue Ségolène, face à ce poireau de Poivre d’Arvor (ex-dirigeant des Jeunesses giscardiennes, à raison de quoi il gagna voilà trente ans sa place à TF1) c’est comme si la mer s’ouvrait devant le peuple juif, comme si les palestiniens cessaient de prendre des bombes sur la tête depuis cinquante ans. Dites, le soleil pourrait-il encore luire quelque part ? Il ne s’agit plus de minauder sur la valeur comparative de X ou de Y, mais, dans l’urgence, de trouver quelque part un peu d’air frais à respirer…
Oui, par ces temps sombres, il va bien nous falloir trouver un peu de lumière quelque part.
Mon ami Jean-Yves, qui est en retraite depuis quelques mois et qui est un écologauchiste m’a envoyé ce texte étonnant hier soir :
« J’ai fini par écouter avec une certaine attention (étant donné la qualité du message… que j’ai pris en cours de route) Alain JUPPÉ sur France Inter ce soir…
Quand on se souvient de ses postures prétentieuses et ses attitudes hostiles à l’Environnement (cf. son rôle dans le retard des projets NATURA 2000, entre autres…), on est forcé de remarquer que son passage au Québec lui a enseigné le respect des autres et notamment de ceux qui se préoccupent -comme les Verts et autres écolos de tous poils- des risques environnementaux.
Mon embarras vient surtout de ce qu’Alain JUPPÉ est plus clair que bien des écolos et surtout que l’immense majorité de certains beaux parleurs socialistes sur ces thèmes !
Si cette attitude est encourageante parce qu’elle montre enfin que des élus de haut niveau ont compris, j’aurais aimé en entendre autant et avec les mêmes évidences venant de l’autre coté de l’hémicycle. »
Et vous, vous avez écouté Juppé ?
Je prends le train en marche… avec beaucoup de retard, mais bon… j’ai comme besoin de mettre moi aussi mon grain de sel dans l’affaire.
Pour ce qui est du premier tour, j’espère de mon côté non seulement réussir à ne pas aller voter mais aussi si possible convaincre quelques concitoyens sinon d’en faire autant du moins d’admettre que c’est une position politique aussi respectable qu’une autre.
Pour ce qui est de la présence des femmes en politique… heu… j’attends peut-être encore un peu… avant de lancer un deuxième pavé dans la mare !
Alors, là, Vincent, na pas aller vôter au premier tour, c’est une éventualité que je n’avais même pas envisagée. Mais pour être convaincu par toi de ne pas le faire (puisque telle est explicirement ton intention), encore faudrait-il que tu nous fournisses un minimum d’argumentation. Tu n’imagines sans doute pas que le simple respect de toi puisse conduire à t’imiter ?
Pour les femmes en politique : tu attends. Bon. Ben, j’estime qu’il y en a marre d’attendre. Et d’attendre quoi au fond ? De trouver un pavé ou la force de le jeter dans la marre ? Pour le pavé, je peux t’en fournir un plein camion. Pour l’énergie…
Revenons à Juppé. Droit dans ses bottes…, vous vous rappelez ? On le jette et il part couvert de merde chiraquienne. Il part un an au Canada et il revient, comme un catho de Lourdes, un musulman de la Mecque, propre et tout gentil (toujours dans les bottes ? ou il a changé de chaussures ?). Et alors que son patron découvre au cinéma le sort fait aux « indigènes », lui Juppé découvre l’écologie… étonnant, non ? Oui, tout est possible. On a déjà vu une femme avoir un enfant sans coït préalable, et cet enfant marcher plus tard sur l’eau, on a déjà vu des paralysés retrouver le mouvement et des anges annoncer l’incroyable. Miracle, mes enfants ! Miracle ! Encore un film vite et Chirac vote à gauche ! Encore un pélerinage au Canada et Juppé rejoint Nicolas Hulot au Panthéon du recyclage polique !
Ah ! Que cela me rend joyeux ! Venez mes frères, venez mes soeurs, n’attendons plus (le malin rode, breuuuu)… Courrons rendre grace à la providence pour ses bienfaits ! Alleluia ! Tous à Saint Jacques ! Avé Saint Alain ! Avé Saint Nicolas ! Dites votre rachat et vos voeux seront exaucés. Amen.
Non non, Robert, t’inquiète, je n’imagine pas plus que je ne souhaite qu’on m’imite « pour mes beaux yeux ». Pour autre chose non plus d’ailleurs (mes « beaux arguments » par exemple). Si j’arrive simplement à faire admettre à quelques-uns que « l’abstention volontaire » n’est pas forcément la marque d’une indifférence ou d’une démission politique, je pourrais déjà m’estimer content. Si certains d’entre eux parviennent même à en faire ne serait-ce qu’une « éventualité (de plus) à envisager », alors là…
Je vais donc me contenter de présenter les mobiles de mon « crime » (lèse-bien pensance).
Tout d’abord, je refuse de cautionner la réduction de la démocratie au simple vote. La démocratie, c’est au quotidien que ça s’exerce et se réalise. Faire croire que le moment où on me demande de « déléguer mon pouvoir à un autre que je ne connais pas » est l’acte citoyen par excellence me semble assez proche de la malhonnêteté. Faire venir ensuite le catéchisme des « morts pour le droit de vote » ou des « pays où l’on rêverait de pouvoir voter » pour justifier le point de vue me ferait probablement sourire si je ne le trouvais pas au fond le procédé carrément odieux. Ca arrange qui, dites-moi, que le citoyen-moyen ne se sente investit d’un pouvoir que le jour du vote (qui lui donne le simple choix de la couleur de la corde qui va le pendre) ?
Un exemple me vient à l’esprit pour illustrer cette idée (mais mille autres pourraient également convenir) : la « démocratie participative ».
Il se trouve en effet que – pour des raisons que je ne développerai pas ici – c’est un concept auquel je crois, ou disons pour lequel je suis prêt à me mobiliser. Hé ben, sincèrement, entre mettre un bulletin dans l’urne pour un candidat qui en fait son « gimmick électoral » et tenter laborieusement de la construire et la faire avancer au quotidien dans mon conseil de quartier, en me colletinant toutes les résistances du « réel »… je n’hésite pas à trancher lequel de ces deux gestes comptent à mes yeux plus que l’autre.
Cet argument me semble aujourd’hui d’autant plus pertinent que les politiques avouent eux-mêmes ne plus pouvoir guider grand chose dans le cours des choses. N’assumant plus la dimension « idéologique » de la politique, ils se contentent en effet de suivre l’opinion et le cours du temps. L’acte politique majeur consiste alors à mon sens davantage à tenter d’agir sur celui-ci au quotidien, plutôt que de choisir celui qui en sera le « suiveur ». Pour reprendre l’exemple précédent de la démocratie participative, c’est en tentant de la construire « concrètement » jusqu’à la rendre indispensable (aux élus de droite comme de gauche) plutôt qu’en votant pour qui en vante de façon toute abstraite les vertus que j’aurais davantage de chances de la voir venir.
« Elections, piège à cons » disait déjà Sartre dans un article célèbre… Je me contenterai enfin de les qualifier de « mascarade ».
Le plus cocasse de la situation, c’est que ce sont finalement ceux qui ne cessent de s’en plaindre… mais y contribuent ne serait que par leur participation (qui fait caution) qui demandent à ceux qui s’en amusent et s’en détachent de justifier leur acte.
Dernière chose contre la « religion de l’isoloir ». Seul, n’importe qui est bête et borné. Rien de bon ne me semble donc pouvoir sortir d’un acte commis dans un « isoloir ». L’élection telle qu’elle se pratique aujourd’hui est un acte qui « atomise » la société, et cautionne le culte de l’individu-roi qui n’a de comptes à rendre à personne. Comment peut-on critiquer les méfaits de l’individualisme et continuer de vanter les vertus du geste politique qui le constitue et valorise ?
A « élection piège à con », il est facile de répliquer : « pas d’élection piège à couillon ». Et rappeler que Sartre a dit ça ou ça, ne ferait que rallonger la liste des conneries qu’il pu dire -entre autres pensées profondes- et que par décence pour ses mannes, il vaut mieux laisser dormir, avec Aristote et Mohamed.
Je ne vois vraiment pas en quoi la participation active, au quotidien, à la vie du quartier ou du village devrait interdire que périodiquement l’on se prononce aussi sur les questions du pays. C’est à peu près comme de préférer les loisirs au travail. Essayes donc de pas aller au boulôt. Et encore si tu en as un. Parce qu’on pourrait faire l’éloge du loisir forcé, du chomage quoi ! Parce qu’au fond, n’est-ce-pas, ils sont pas si mal les chomeurs, et s’ils ont pas de travail c’est la faute aux arabes… j’entends ça tous les jours à l’ombre de mon clocher. E faire savoir à ces quelques millions de cons d’extrême-droite qu’ils moins nombreux, moins jeunes, moins beaux et moins tout que nous, moi çà m’importe bougrement. Et renvoyer Sarkozy à Neuilly (je préfèrerais Clichy-sous-bois, pour rigoler un peu), ça ferait pas le ciel plus bleu ?
Vôter pour tel ou telle ne signifie pas qu’après coup l’on se désintéresse de ce qu’elle (il) fait ; et de même d’aiolleurs si on n’a pas vôté pour elle ou lui. Et, que ce soit à la base ou au sommet, je ne suis pas infifférent à ceux qui ont pris la responsabilité de faire le boulôt et dont l’action peut plus ou moins convenir à telle classe sociale, à tels ou tels intérêts. Aussi, je n’oppose pas individu et collectivité mais j’essaye pour autant que possible de mettre du lien entre eux. Je ne vois pas bien comment dans un pays de 65 millions d’habitants on pourrait faire autrement que de choisir des représentants. Il faut, c’est vrai, que les institutions permettent aussi à la démocratie de fonctionner. Ce n’est pas trop le cas présentement. Mais doit-on désespérer de l’avènement prochain d’une VIè République ? En tout cas, ce n’est pas en limitant son regard au clocher de sa paroisse ou au minaret de sa cité, qu’on fera avancer les choses. Et quand à l’isoloir, et oui, c’est comme les chiottes, ou le scanner, on y entre seul, parce qu’il y a comme ça un certain nombre d’acte à accomplir seul. Et mettre un trait d’union entre acte individuel et atomisation-de-l’individu participe d’une idéologie anarcho-réactionnaire qui ne me fait pas rire du tout. La révolution culturelle, ça ne vous dit rien ?
Alors, voilà Vincent, tu feras comme tu veux. Mais on a besoin de tout le monde pour que la vie sociale puisse continuer. En refusant l’isoloir et l’exercice de la souveraineté du peuple qu’il signifie, tu t’isoles à ton tour. Dis-moi, ou est l’individualisme le plus grand ? Dans l’isoloir ou sous le clocher ?
Si on passait notre temps et notre énergie à imaginer et construire ensemble les contre-pouvoirs qui permettraient un réel exercice de la souveraineté populaire (adapté à la société actuelle et autrement plus efficace que le simple vote), au lieu de nous disputer sur le sexe des anges (ou de leurs représentants sur la terre), les vertus du « oui » ou du « non », le décompte des « bons et des méchants », etc… on ferait peut-être avancer un peu les choses.
Mais ce n’est peut-être pas d’actualité (…ou trop « anarcho-réac »). N’empêche… pendant qu’on se passionne avec fougue pour la « Star-Elys’académie », pendant de longs mois, les affaires continuent tranquillement.
Bon, le dernier commentaire de Vincent calme un peu le ton… mais j’ai cru, un moment, que pour la prochaine soirée blog, Bernard allait devoir installer un ring.
Mais je trouve cela plutôt sain de défendre son point de vue avec fougue. Une chose est sûre, la chose politique nous intéresse et on ne baisse pas les bras. Chacun à sa manière.
D’accord avec Robert quand il dit qu’agir localement ne contredit en rien l’envie de voter. Il est des domaines que l’État a en charge et qu’aucune association, ni même collectivité territoriale ne peut gérer. C’est à lui également d’initier des mouvements. Par exemple, en matière d’énergie, on voit de plus en plus de particuliers s’équiper de chauffage solaire ou à géothermie. Ce n’est pas uniquement parce qu’il commence à y avoir une prise de conscience écologique, mais aussi (surtout ?) parce qu’il commence à y avoir des aides fiscales pour cela.
Et plus il y aura de particuliers que utiliseront ce type d’énergie, plus les moyens de les produire seront accessibles à un grand nombre de gens.
Le Public permet également une solidarité nationale. La volonté (rarement avouée) de privatiser les services publics est l’une des plaies de l’ultra-libéralisme.
Mais je crois aussi beaucoup au travail de terrain (solidarité locale). Les fameux liens sociaux.
La mise en application possible, à une petite échelle, d’idéaux politiques. Ponctuellement.
J’ai souvent pensé que l’acte politique le plus important que je commettais, était celui d’éduquer mes enfants. Dans quelques mois, ma fille ira voter. Peut-être. J’aurais aimé pouvoir lui dire que ne pas aller voter est aussi un acte politique. Mais je n’y crois que moyennement.
Je suis d’accord avec Anne sur la nécessité d’agir localement, pas seulement au niveau de l’action politique mais aussi à d’autres niveaux : par exemple celui de la consommation. Je devrais revenir là-dessus dans un prochain article, c’est un sujet qui me tient à coeur. J’aime bien cette expression que je lis souvent : « penser globalement, agir localement ». C’est une expression un peu tarte à la crème, un peu fourre-tout, très utilisée dans les milieux environnementaux, on l’a pas mal lue ou entendue, mais elle me plait bien !
OK, Vincent le local est fondamental. Ceci dit, je considère que le national et le mondial le sont tout autant. Comme nous ne parviendrons sans doute pas à aligner nos positions, restons en là, si tu le veux bien.
Ceci dit, le sexe des anges m’intéresse, en tant que figure poétique, bien sûr. D’abord parce que j’espère vivement que les anges sont sexués, hétéros, homos, voire bi-sexués. Et que dans le royaume des cieux on se donne, entre bienheureux (cf l’Islam) tout le plaisir possible. Je pense à cette Annonciation de Giotto où Gabriel, à genoux sur la droite de Marie, elle-même assise et penchée vers lui, suscitent tous deux la parfaite image du transport amoureux.
Anne, tranquillise-toi, je ne me vois pas monter sur un ring de boxe même si Bernard m’y invitait et si tu faisais l’arbitre. Par contre, je suis très sentible aux simulacres de combats, aux jeux donc, qui mettent souvent en scène des enjeux au fond très sérieux.
Quant à la participation à la vie politique de nos enfants, l’expérience que j’en ai c’est qu’elle se construit dans la pratique de la vie sociale confrontée par eux aux valeurs que nous avons su ou pas leur apporter. Des valeurs aussi simples que l’amour, l’amitié, la justice, la vérité, le respect de l’autre, de la parole donnée, etc… Alors, non seulement ils en témoignent au quotidien dès l’enfance, mais un jour (ça peut prendre beaucoup de temps et au-delà de la majorité), ils font savoir, d’une manière ou d’une autre, aux gens de pouvoir que la vie sociale peut avoir ou pas un sens.
Bernard, la tarte, pour une fois, peut être renversée sans trop de dommage. Mais si on pouvait penser et agir aux deux niveaux global et local, ce ne serait pas mal non plus. Au fond, dans « Contrepoint » Huxley signale que l’intelligence c’est comme la marche, cà se fait avec deux jambes. A moins bien sûr qu’on préfère aller à cloche pied, c’est-à-dire en négligeant une partie du cerveau. A voir…
D’accord avec Vincent à propos de son discours sur la démocratie participative. Oui, agir localement, au niveau de son quartier, dans son village, OK … Mais en pratique, c’et plus compliqué que ça. En tant que simple citoyen, j’ai parfois l’occasion de m’exprimer à d’autres niveaux que celui de l’isoloir, par exemple dans des enquêtes publiques, lors d’un projet particulier, lors de la mise en place d’un Plan local d’Urbanisme.
Toutes ces procédures modernes de démocraties ne sont en fait que des simulacres de consultation et de concertation, on ne tient jamais compte de votre avis, même si tous les avis vont dans le même sens. Je ne parle pas du tout de s’opposer à un projet mais au contraire d’être positif, d’apporter par exemple des idées lors d’une enquête, par exemple pour améliorer le cadre de vie des gens, favoriser le lien social dans la population …
Je suis assez écoeuré. D’ailleurs, je fais partie de la commission préfectorale qui nomme les commissaires enquêteurs, je n’irai pas à la réunion de mercredi prochain, j’ai donné un prétexte quelconque, j’aurai démissionné de cette commission avant la réunion suivante. Je crois que tout ça n’est que comédie. Mais peut-être que vous avez tous des expériences plus positives que les miennes … !
Le seul investissement qui vaille encore le coup est d’ordre associatif. Enfin, je parle surtout des petites associations où il n’y a pas d’enjeux de pouvoir !
J’aime bien aussi, comme le dit Anne, que les gens défendent leurs idées avec fougue. Mais, comme le dit Robert, le ring n’est pas nécessaire.
J’ai souvent remarqué, au cours de la vie de ce blog, que sur des sujets un peu chauds (et même parfois en apparence anodins), le ton avait tendance à monter quelque peu. Mais il s’ensuit toujours une espèce de régulation qui se fait très naturellement. Peut-être est-ce dû au fait qu’on finit pas tous se connaître un peu, non ?
Lorsque je découvre d’autres blogs au hasard de mes pérégrinations sur la toile, je suis parfois effaré par la teneur des propos. Grâce à vous, je dois dire que ce blog a une certaine tenue, même si je redoute toujours l’arrivée d’éléments extérieurs perturbateurs.
Mais ils viendront, Bernard : les envahisseurs de blog, les vandales du net, les huns du web et ils seront suivis par les obscurantistes, les sectaires, les intégristes, les irrationalistes et autre nihilistes !
Ne redoute pas leur venue, viens, on va constituer un groupe d’autodéfense humaniste au service du bien commun et on se battra à coup de clavier et, au besoin, on leur balancera des pavés d’idées neuves sur la tête, aux cons !
C’est étrange, je ne pense pas avoir laissé entendre que le local était à mon sens plus fondamental que le national ou le mondial… d’autant plus que cette distinction (local/local) me paraît toute artificielle. Elle permet certes de belles formules mais ne me paraît pas adéquate pour représenter le réel, du moins comme je le vis et le pense.
De façon plus concrète (pragmatique ?), je préfère distinguer ce qui dépend de moi (ne serait-ce qu’un peu) et ce qui est hors de ma portée… et c’est tout de même différent car il y a des choses « locales » sur lesquelles je n’ai pas de pouvoir et d’autres plus vastes auxquelles j’ai quelque part accès.
Pour reprendre l’exemple de la démocratie participative que j’évoquais… mon ambition en m’y investissant est évidemment (et prétentieusement ?) bien plus ample que la simple volonté d’améliorer mes conditions de vie locale. Je crois carrément que sa mise en place est un des enjeux majeurs des décennies à venir (et la principale issue aux impasses actuelles)… et tiens du coup à me colletiner aux affres de sa mise en place au niveau qui est à ma portée, pour ne pas me contenter de lire tout ce qui s’écrit dessus et voter tous les 5 ans pour celui (ou celle) qui tente de me faire croire qu’il a la réelle volonté d’engager sérieusement le chantier.
Si je peux me permettre Bernard, ne quitte surtout pas cette commission mais restes-y ne serait-ce que pour sans cesse y répéter que ses méthodes ne sont pas acceptables !
Sinon, Albert, les « envahisseurs du blog, vandales du net, huns du web, obscurantistes, sectaires, intégristes, irrationnalistes et autres nihilistes », bref, les « cons » contre lesquels il faut se battre, on les reconnaît comment ? Ce sont ceux qui ne pensent pas « comme nous » ? Dans ce cas-là dois-je en conclure que j’en suis un pour toi (au moins sur le sujet qu’on a tenté de discuter) ? Pourquoi pas, après tout… j’ai forcément mes parts de « connerie » mais pour ne rien te cacher, j’ai un peu de mal avec ce type de jugements tranchés, manichéens et quelque peu définitifs… qui laissent entendre que le « con » c’est toujours l’ « autre ». Comment peut-on avancer avec ce type de préjugé ?
Je te redis, Vincent, que je ne tiens pas à polémiquer avec toi, ni avec quiconque d’ailleurs, et en particulier sur le blog qui nous accueille ici.
Quand mon ami Bernard redoute, en toute légitimité, que la connerie (ontologique!) puisse un jour envahir le petit espace de son blog, je lui dis que c’est tout à fait possible, tant elle possède une dimension planétaire, qu’elle est présente partout depuis Cain et Abel, jusqu’à Buch et Ben Laden. Et comme je garde une solide envie de vivre, malgré tout, et que ceux qui ont honoré l’humanité de Galilée à Jean Moulin en sont morts, je mets tous mes efforts à tenter de trouver du sens dans un monde qui court vers l’apocalypse comme nous allons chacun vers notre mort, et c’est pourquoi j’ai besoin de gueuler contre la calotte, le fanatisme, le machisme, etc… parce que c’est la mort déjà-là, dans ces réunions de merde que nous décrit Bernard, par exemple, tout comme dans mille lieux et moments de la vie sociale ou personnelle. Et puis, il s’agit aussi de se préparer à l’affrontement essentiel : de soi à soi, avec ses limites, avec aussi ses capacités. Le combat avec soi pour donner du sens à l’humain dans l’homme. L’essence du politique.
Ma péroraison contre les cons correspond donc à une vision globale de l’humanité. Aussi, rassure-toi, je ne me mets pas non plus en-dehors d’elle.
Après cela, ce que je tente au quotidien d’en faire ne regarde en conscience que moi.
Se disputer, non… mais discuter, oui, même si on n’a pas les mêmes idées… c’est en tout cas à mon sens toute la richesse de ce blog. On s’y informe et y rencontre aussi sur plein de sujets différents points de vue qui des fois « frottent » mais finissent toujours par nous grandir un peu.
Le fait d’avoir Bernard en ami commun (voire simplement ce blog comme « favori »), impose il me semble une sorte de respect préalable des interlocuteurs qui permet parfois des joutes verbales qu’on ne s’autoriserait pas avec des inconnus. Le tout est, peut-être, de tenter de ne pas plus s’identifier à ce qu’on est amené à penser ou croire sur un sujet donné que de confondre l’autre à l’opinion qu’il peut (pour des raisons qui lui sont propres) être amenée à tenir. A partir de là, il me semble… tout est discutable, disputable même.
Excuse-moi, en tout cas, si tu as été quelque part blessé par ma façon sans doute maladroite d’entrer en communication avec toi. J’en suis d’ailleurs d’autant plus penaud que Bernard était de son côté tout content qu’on se renconte par l’intermédiaire de son blog. Arfff… On fera mieux la prochaine fois !
OK, Vincent.
Une précision, cependant : en terme de relation chaude dans l’Annonciation, la meilleure n’est pas chez Giotto (mémoire défaillante j’ai) mais, par ordre d’élévation de la température, chez Fra Angelico, Da Vinci et Rossetti (là, Gabriel est carrément à poil sous sa chemise de nuit). Voir sur le web : Le site de Robert Ajami.
Bravo pour l’énigme !
Cela me fait penser à la bataille des présidentiables du PS :
Les deux éléphants: Strausskann et Fabius (qui nous trompent énormement… enfin, peut être ?) et qui espèrent devancer la gazelle de Ségolène… (qui est dit on, belle, élégante, gracieuse et qui va si vite dans les sondages !)
Sinon, pour l’instant, je ne vois pas…
Oups ! je n’avais pas regardé les infos au moment où j’écrivais le commentaire précedent ! …
Je viens donc d’apprendre par les médias que c’est officiellement Ségolène Royal qui devient LA candidate officielle du PS pour les présidentielles.
Bon, et ben comme ça, on sait maintenant ! Enfin… c’était plus que prévisible quand même ! alors question scoop euhhh … ils repasseront !
LE GROS PARADOXE DE CETTE CAMPAGNE : triste mais ça prête quand même à rire !
TRISTE parce qu’il n’y aura aucun débat de fond, ça sera donc une campagne strictement « à l’américaine » (bien que finalement, jusqu’à présent, c’est Ségolène qui a été la seule à aborder certains sujets et la seule qui ait été d’une « tenue correcte »).
A RIRE, parce qu’on en a n’a pas fini avec les multiples rebondissements de cette campagne : les dernières cartouches de Chirac, la montée de Bayrou, l’intrusion imminente de MAM, le cinéma de Le Pen sur ses 500 signatures, la confusion des anti-libéraux, les éternelles discussions chez les Verts…
Alors ne prenons pas trop cette campagne au sérieux ! Prenons un peu de hauteur, regardons tout ça comme un Vaudeville, une pièce de théâtre de boulevard, un monde de figurants où chacun joue un rôle et a des arrières-pensées : au pire une mauvaise pièce de théâtre, au mieux une très belle farce … dont nous sommes évidemment les dindons !!!
Oui, enfin prendre de la hauteur sur une campagne où on est censé devoir choisir notre président de notre république, j’avoue que j’ai un peu de mal… Enfin, comme dit Nico, le scoop est enfin tombé, ouf, ce suspens m’empêchait de dormir !
Bon, c’est pas très clair ce que j’ai écris : quand je dis qu’Anne était d’accord avec moi, c’est sur le fait que la campagne ne me fait pas rire, pas sur l’histoire des prénoms, là j’en sais rien.
Je suis assez d’accord avec Magalie. Desproges prétendait que l’on pouvait rire de tout, n’empêche, il faut une sacrée dose d’humour pour apprécier le spectacle.On nous fait croire que la démocratie participative doit ressembler à la star académie…
Toujours est-il que rien, dans cette pré-campagne, ne me donne envie d’aller voter (j’irai quand-même, selon le principe que c’est un droit précieux).
Quel projet pour quelle société ?
La maison s’écroule et on ne nous propose que du rafistolage. Tout est à reconstruire.
Je n’entends pas parler de l’impact du livre de Nicolas Hulot qui a eu, pourtant, droit à un gros battage médiatique à sa sortie. Je suis en train de le lire et je suis très agréablement surprise. J’accordais, à priori, très peu de crédit à quelqu’un qui travaille depuis des années pour la chaîne de télévision la plus polluante de France.
Il a su s’entourer d’un comité de spécialistes (écologues, philosophes, énergéticiens, agronomes, économistes, médecins, climatologues, juristes, …) et, ensemble, ils arrivent à des propositions extrêmement concrètes pour un réel projet de société.
Un subtil mélange d’utopie et de réalisme.
Utopie car leurs propositions débouchent sur une modification en profondeur de la société, avec d’autres objectifs que la seule préservation de la planète (et de l’espèce humaine en particulier). La dimension sociale du projet n’est pas la moindre. La critique de l’ultra-libéralisme est très argumentée.
Réalisme car chaque proposition est décrite de façon concrète et détaillée, y compris dans les modalités d’application (quels financements, quels structures de gestion,…)
Bref, je suis impatiente de savoir comment se positionnent les différents candidats à la présidentielle face à ces propositions. »
J’ai assisté à une conférence de Nicolas Hulot il y a deux ans et je dois dire que j’ai été très agréablement surpris par le personnage (envers duquel j’avais un a priori plutôt négatif) et surtout par la cohérence de propos (tiens je suis en train de me demander si je n’ai pas déjà écrit ça dans un commentaire sur ce blog !).
Et puis Nicolas Hulot a su s’entourer récemment d’autres grands bonhommes, je pense à Hubert Reeves et Jean-Marie Pelt. En espérant que les écrits de Hulot ne resteront pas lettre morte, ou plutôt feuille morte, car il ne nous resterait plus qu’à chanter « les feuilles mortes se ramassent à la pelt … »
En parlant de livre de Nicolas Hulot, son acolyte du précédent bouquin, Pierre Rhabbi fait une conférence le 29/11 à Lons-le-Saunier et le 30/11 à Besac ; c’est 2 euros l’entrée, mais je ne me souviens plus où c’est, je remettrai dans un commentaire dès que je retrouve, sinon, ceux qui ont les précisions, n’hésitez pas !
Je serai à la conférence de Besançon ; avis aux amateurs d’utopie !
Oui, la soirée avec Pierre Rhabi, qui est organisée par l’APIC 25 aura lieu le 30 novembre à 20H à l’amphithéâtre Courbet, Faculté de droit, Campus universitaire de la Bouloie, 45, avenue de l’Observatoire à Besançon.
Le thème de la conférence est : « Toujours plus de croissance, est-ce vraiment raisonnable ? ». Je devrais y être aussi.
1. Lors de la précédente campagne présidentielle, nous avons vôté “pour…” au premier tour et nous sommes trouvés dans l’obligation de vôter “contre…”au second, avec le goût amer du reniement. J’envisage donc de vôter “contre…” dès le premier en étant prolixes dans le remplissage de ces trois points.
2. Et comme il ne faut pas trop compter en amour pour entreprendre, et sauf faux-pas majeur d’ici là, et parce que j’en ai marre des machos prétentieux et débiles, je choisirai une femme. Arlette, Dominique, Christiane… ? Impossible (voir 1.)
3. MAM étant un soldat, il reste Ségolène.
4. Je vôterai donc contre tous les autres. Mais je m’attends déjà à être éventuellement déçu après. Comment, en effet, imaginer qu’une femme politique puisse me combler davantage qu’un homme politique ? Déçu mais pas désespéré, ni cynique. C’est déjà ça. Il n’y a pas d’amour heureux. Mais, sait-on jamais…
J’ai du mal à me dire que je voterai “contre” dès le premier tour, mais j’arriverai peut-être à me raisonner d’ici-là. En fait, j’écris ce commentaire suite à ma surprise de lire les propos de Robert ci-dessus. Pas sur le fond, je suis assez d’accord, mais plutôt sur la forme : comme dans la presse, tu utilises les prénoms des femmes politiques, et je dois avouer que cette marque de proximité m’étonne un peu ; tu parlerais de François, Jacques, Jean-Marie, ?… De plus, je trouve ça assez réducteur de choisir de voter pour une femme parce que c’est une femme ; les femmes politiques ne valent pas plus ou moins que les hommes politiques, ce sont des politiques, c’est tout. Si tu (je dis tu parce que tu es le seul à en avoir parlé jusqu’ici, mais j’en connais d’autres qui se reconnaîtront) veux effectuer un vote “utile” dès le premier tour et tu as l’air de vouloir voter à gauche, de toutes façons tu n’as pas le choix, puique Laurent et Dominique ont été évincés !
Ouf, ça y est. Après le gros problème de disque dur, j’ai réinséré la plupart des commentaires qui avaient disparu. Tout est à peu près dans l’ordre. Je dis bien « à peu près » car les dates et les heures d’envoi des commentaires sont faux.
Pour être plus clair : je vôterai d’emblée « contre » la droite (en mémoire de ce qu’elle a fait de notre pays en quelques années). Si nous ne gaspillons pas les chances d’accès de la gauche au second tour, nous aurons le loisir de vôter une seconde fois contre la droite. Sinon, je ne me vois pas une autre fois apporter mon soutien à un Sarkozy opposé à un Le Pen. J’irai illico graisser mon sabre : ça peut servir.
Bonne question : pourquoi ai-je nommé ces femmes par leur prénom. ? Et bien, par affection profonde pour leur genre, qu’il s’agisse de Louise Labbé, de ma compagne, de mes filles, de mes amies proches ou lointaines… Bon, alors la sous-représentation féminine dans les sphères du pouvoir français m’est et depuis longtemps parfaitement insupportable. Dans de telles conditions, il est faux de dire qu’une femme politique équivaut – socialement -à un homme politique. Il n’est que d’entendre Fabius demander si François (j’aime assez ce type pour sa dignité donc je l’appelle par son prénom) gardera les enfants au cas où lui, Fabius, ne serait pas élu, il n’est que de voir comment Sarkozy traite MAM à la tribune de l’UMP, et tutti quanti… Mais, il m’est encore plus insupportable de constater combien cette sur-représentation masculine est tolérée partout et notamment par trop de gens-de-gauche (femmes comprises). Donc je continuerai de parler de Marie-Georges et de Clémentine… d’une part, de Bayrou et Chirac de l’autre, ne serait-ce que pour emmerder la bonne conscience des anti-féministes-de-fait. (Avec une mention pour MAM spéciale qui est, je le rappelle, un soldat). Et quand Ségolène arriverait à l’Elysée, je ne me vois pas lui donner du Royale : nous sommes en République quand même ! Sans aucune trève à la plaisanterie (qui n’empêche en rien aux pensées vivantes de faire leur chemin) j’ajoute que je vôterai pour une femme avec les deux mains et pour un homme avec une seule (l’autre main restant, dans la tradition machiste, agrippée au poignard). Enfin, je regrette qu’Anne ait été effacée et ne puisse par le fait apporter son soutien (deux voies, c’est mieux qu’une) à Mag… (Magali ? Mag Max ? Mag Intoch ? Vite préservez-moi de cet anonymat ! Quand Le Pen se prend pour Zorro, il y a du souci à se faire dans les chaumières). Sois tranquille, Mag : si au second tour Bakounine se présente contre Catherine II, je n’irai pas à la pêche.
ça y est, Robert, je viens juste de réinsérer le commentaire d’Anne plus haut. Finalement j’ai pu rajouter la plupart des commentaires sauf les miens, notamment ceux où je parlais de Ségolène Royal.
J’ai lu il y a quelques jours dans Libé le commentaire d’un internaute qui allait dans le sens de ce que dit Robert et qui disait, si je me rappelle bien, à peu près ceci : « Il vaut quand même mieux lutter contre Le Pen au premier tour avec la carte Ségolène dans la main qu’au deuxième tour avec la carte Sarko ».
Je pense que de toute façon, on ne peut pas se retrouver dans la même situation qu’en 2002. Car les radicaux de gauche ne seront pas présents, ils ont déjà passé un accord avec le PS et Chevènement n’aura aucun impact s’il se présente (il n’a plus personne autour de lui, son courant est exsangue, il n’a plus un rond pour faire campagne).
Par ailleurs je ne crois pas que la gauche antilibérale pourra trouver un accord entre ses différentes composantes. Est-ce que c’est souhaitable d’abord ? Il n’y a pas un seul dénominateur commun entre le courant altermondialiste de José Bové et le parti communiste, si ce n’est qu’il sont antilibéraux … c’est un peu maigre comme argument. Le moindre accord stratégique entre ces différents mouvements relèverait à mes yeux de la pure mascarade.
S’il y avait par hasard un deuxième tour Le Pen / Sarko (ce qui est peu probable, je crois de moins en moins à la présence de Sarko au 2ème tour), je ne renouvellerais pas l’erreur de 2002 et je n’irai pas voter. Si mon ami Robert ne va pas graisser son sabre ce jour-là, nul doute que j’irai avec lui à la pêche !
Bon, je ne sais plus très bien ce que j’avais écrit comme commentaires sur Ségolène Royal mais je vais essayer de réécrire ce qui a disparu du disque dur.
Je crois qu’il ne faut pas sous-estimer son envergure politique. Finalement, Ségolène Royal est peut-être une grande rassembleuse. Car il semblerait qu’en Poitou-Charentes, contrairement à ce qui a été écrit ça et là sur son mode de fonctionnement, notamment à la Région, Ségolène Royal s’appuie sur une large base qui va de la gauche socialiste la plus catho à l’extrême gauche. C’est parce qu’elle arrive à concilier ces inconciables qu’elle a été en 1993, année de la déroute socialiste, le seul député socialiste à augmenter son score.
Tout le monde l’a sous-estimée. D’abord dans son propre parti et je trouve honteux tout les propos machistes qui ont été proférés à son égard, encore les jours derniers. Et puis à droite aussi, où Sarko commence de comprendre « à qui il a affaire ». Depuis la nuit de jeudi/vendredi, je dirais même qu’il a commencé à avoir quelques sueurs froides.
Anti-féministes-de-fait ? J’espère que tu ne me rangais pas dans cette catégorie ! La sous-représentation des femmes m’exaspère moi aussi, ne te méprends pas là-dessus. Et les petites phrases sexistes de gauche comme de droite sont également insupportables ! Je suis d’accord sur le fait que les femmes politiques ne sont pas perçues de la même manière que les hommes dans la sphère politique, c’est pour ça que je trouve franchement désagréable d’en rajouter une couche en faisant nous-mêmes des différences, ne serait-ce que par le nom qu’on leur donne. Mais bon, comme tu appelles également Hollande par son p’tit nom, je ne peux plus rien dire !
Bernard, t’as effacé mon dernier commentaire, et du coup la fin du message de Robert ne veut plus rien dire…
Magalie Médeau (ça, c’est pour Robert)
Née le 3 janvier 1978 (ça, c’est pour Anne !)
11 rue Simon Bauer – 23150 Moutier d’Ahun (et ça, ben c’est pour Dupdup)
Mag, désolé si j’ai fait une bourde technique. En tant que collègue, tu devrais savoir que j’en fais tous les jours, non ? Et merci pour ton adresse qui me vaudra probablement d’aller boire un jour quelques bières dans la Creuse !
Et un grand merci aussi à Robert dont les propos amènent un peu de piquant à ce blog !
J’avais parlé un jour dans un article du livre que Jack Lang s’apprêtait à faire paraître car je n’avais jamais vu un livre au titre aussi prétentieux. Il fallait en effet oser : « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur moi ».
Le livre devait paraître cet automne. Dans le manuscrit remis à l’éditeur en juin, Jack Lang y fustigeait Ségolène Royal qu’il jugeait peu compétente et laissait supposer notamment que le couple avait « manipulé le parti à son profit. »
En septembre, quand Jack Lang a commencé à douter de ses chances à l’investiture socialiste, il s’est naturellement posé des questions sur l’opportunité de publier un tel livre.
Et puis, fin octobre, il a soudainement décidé de se rallier à Ségolène Royal. Le livre étant maintenant devenu « politiquement impubliable », Jack Lang vient d’en décider le retrait au motif que « le manuscrit était beaucoup trop vulgaire et contenait des propos que je n’aurais jamais dit ainsi ».
Histoire finie ? Non, car l’éditeur qui avait déjà composé les épreuves du livre de 210 pages, retenu les droits de la photo de couverture, composé cette même couverture et engagé une attachée de presse pour trois mois estime être lèsé de 34 000 euros et vient d’attaquer Jack Lang en justice.
Epique, non ?
A piquant, piquant et demi ! Et puisqu’il s’agit de se dévoiler, j’y consens à mon tour. A bas les tchadors et autres hijabs, à bas les barbus et autres imberbes flétris. Vivent les flammes claires assises au coin du jour. Vivent les étincelles du feu croisé des espoirs interdits blottis dans les chemins du rêve. La nuit s’estompe et la musique interpelle les vivants.
Donc : Robert ALBERT, né le 3 avril 1943, à Oran, Algérie (encore française alors) de père à l’origine incertaine et de mère espagnole traitée par le ci-devant de « sale juive » (qu’elle n’était pas : ni sale, ni juive – encore que pour ce dernier point rien n’est moins sûr). Puis, il y eut la guerre.
Retiré de ce monde putride au poste avancé suivant : Place de l’Eglise, 70 150 Aubigney (60 habitants, 20 repérés dont une quinzaine d’authentiques frontistes bruts de coffrage, garantis frustes et cons. Le désert. Charles de Foucault. L’appel de la forêt. Le dernier des mohicans. La 25ème heure. Quand sonne le glas.
A force d’éructer de haine, ici les fachos sont exactement conformes à l’image qu’ils ont produite des « bougnoules » : d’authentiques sauvages. La « fronce » profonde quoi ! Au moins, on n’est pas diverti quant au potentiel de noirceur du monde. Il suffit de pousser sa porte. La pollution est ici politique. Depuis longtemps les chiens n’aboient plus. A l’aube, les coqs éplorés chantent la Marseillaise. Alors, quand la nuit vient (ce soir même) et que vous voyez sur l’écran du monde lointain apparaître toute de blanc vêtue Ségolène, face à ce poireau de Poivre d’Arvor (ex-dirigeant des Jeunesses giscardiennes, à raison de quoi il gagna voilà trente ans sa place à TF1) c’est comme si la mer s’ouvrait devant le peuple juif, comme si les palestiniens cessaient de prendre des bombes sur la tête depuis cinquante ans. Dites, le soleil pourrait-il encore luire quelque part ? Il ne s’agit plus de minauder sur la valeur comparative de X ou de Y, mais, dans l’urgence, de trouver quelque part un peu d’air frais à respirer…
Oui, par ces temps sombres, il va bien nous falloir trouver un peu de lumière quelque part.
Mon ami Jean-Yves, qui est en retraite depuis quelques mois et qui est un écologauchiste m’a envoyé ce texte étonnant hier soir :
« J’ai fini par écouter avec une certaine attention (étant donné la qualité du message… que j’ai pris en cours de route) Alain JUPPÉ sur France Inter ce soir…
Quand on se souvient de ses postures prétentieuses et ses attitudes hostiles à l’Environnement (cf. son rôle dans le retard des projets NATURA 2000, entre autres…), on est forcé de remarquer que son passage au Québec lui a enseigné le respect des autres et notamment de ceux qui se préoccupent -comme les Verts et autres écolos de tous poils- des risques environnementaux.
Mon embarras vient surtout de ce qu’Alain JUPPÉ est plus clair que bien des écolos et surtout que l’immense majorité de certains beaux parleurs socialistes sur ces thèmes !
Si cette attitude est encourageante parce qu’elle montre enfin que des élus de haut niveau ont compris, j’aurais aimé en entendre autant et avec les mêmes évidences venant de l’autre coté de l’hémicycle. »
Et vous, vous avez écouté Juppé ?
Je prends le train en marche… avec beaucoup de retard, mais bon… j’ai comme besoin de mettre moi aussi mon grain de sel dans l’affaire.
Pour ce qui est du premier tour, j’espère de mon côté non seulement réussir à ne pas aller voter mais aussi si possible convaincre quelques concitoyens sinon d’en faire autant du moins d’admettre que c’est une position politique aussi respectable qu’une autre.
Pour ce qui est de la présence des femmes en politique… heu… j’attends peut-être encore un peu… avant de lancer un deuxième pavé dans la mare !
Alors, là, Vincent, na pas aller vôter au premier tour, c’est une éventualité que je n’avais même pas envisagée. Mais pour être convaincu par toi de ne pas le faire (puisque telle est explicirement ton intention), encore faudrait-il que tu nous fournisses un minimum d’argumentation. Tu n’imagines sans doute pas que le simple respect de toi puisse conduire à t’imiter ?
Pour les femmes en politique : tu attends. Bon. Ben, j’estime qu’il y en a marre d’attendre. Et d’attendre quoi au fond ? De trouver un pavé ou la force de le jeter dans la marre ? Pour le pavé, je peux t’en fournir un plein camion. Pour l’énergie…
Revenons à Juppé. Droit dans ses bottes…, vous vous rappelez ? On le jette et il part couvert de merde chiraquienne. Il part un an au Canada et il revient, comme un catho de Lourdes, un musulman de la Mecque, propre et tout gentil (toujours dans les bottes ? ou il a changé de chaussures ?). Et alors que son patron découvre au cinéma le sort fait aux « indigènes », lui Juppé découvre l’écologie… étonnant, non ? Oui, tout est possible. On a déjà vu une femme avoir un enfant sans coït préalable, et cet enfant marcher plus tard sur l’eau, on a déjà vu des paralysés retrouver le mouvement et des anges annoncer l’incroyable. Miracle, mes enfants ! Miracle ! Encore un film vite et Chirac vote à gauche ! Encore un pélerinage au Canada et Juppé rejoint Nicolas Hulot au Panthéon du recyclage polique !
Ah ! Que cela me rend joyeux ! Venez mes frères, venez mes soeurs, n’attendons plus (le malin rode, breuuuu)… Courrons rendre grace à la providence pour ses bienfaits ! Alleluia ! Tous à Saint Jacques ! Avé Saint Alain ! Avé Saint Nicolas ! Dites votre rachat et vos voeux seront exaucés. Amen.
Non non, Robert, t’inquiète, je n’imagine pas plus que je ne souhaite qu’on m’imite « pour mes beaux yeux ». Pour autre chose non plus d’ailleurs (mes « beaux arguments » par exemple). Si j’arrive simplement à faire admettre à quelques-uns que « l’abstention volontaire » n’est pas forcément la marque d’une indifférence ou d’une démission politique, je pourrais déjà m’estimer content. Si certains d’entre eux parviennent même à en faire ne serait-ce qu’une « éventualité (de plus) à envisager », alors là…
Je vais donc me contenter de présenter les mobiles de mon « crime » (lèse-bien pensance).
Tout d’abord, je refuse de cautionner la réduction de la démocratie au simple vote. La démocratie, c’est au quotidien que ça s’exerce et se réalise. Faire croire que le moment où on me demande de « déléguer mon pouvoir à un autre que je ne connais pas » est l’acte citoyen par excellence me semble assez proche de la malhonnêteté. Faire venir ensuite le catéchisme des « morts pour le droit de vote » ou des « pays où l’on rêverait de pouvoir voter » pour justifier le point de vue me ferait probablement sourire si je ne le trouvais pas au fond le procédé carrément odieux. Ca arrange qui, dites-moi, que le citoyen-moyen ne se sente investit d’un pouvoir que le jour du vote (qui lui donne le simple choix de la couleur de la corde qui va le pendre) ?
Un exemple me vient à l’esprit pour illustrer cette idée (mais mille autres pourraient également convenir) : la « démocratie participative ».
Il se trouve en effet que – pour des raisons que je ne développerai pas ici – c’est un concept auquel je crois, ou disons pour lequel je suis prêt à me mobiliser. Hé ben, sincèrement, entre mettre un bulletin dans l’urne pour un candidat qui en fait son « gimmick électoral » et tenter laborieusement de la construire et la faire avancer au quotidien dans mon conseil de quartier, en me colletinant toutes les résistances du « réel »… je n’hésite pas à trancher lequel de ces deux gestes comptent à mes yeux plus que l’autre.
Cet argument me semble aujourd’hui d’autant plus pertinent que les politiques avouent eux-mêmes ne plus pouvoir guider grand chose dans le cours des choses. N’assumant plus la dimension « idéologique » de la politique, ils se contentent en effet de suivre l’opinion et le cours du temps. L’acte politique majeur consiste alors à mon sens davantage à tenter d’agir sur celui-ci au quotidien, plutôt que de choisir celui qui en sera le « suiveur ». Pour reprendre l’exemple précédent de la démocratie participative, c’est en tentant de la construire « concrètement » jusqu’à la rendre indispensable (aux élus de droite comme de gauche) plutôt qu’en votant pour qui en vante de façon toute abstraite les vertus que j’aurais davantage de chances de la voir venir.
« Elections, piège à cons » disait déjà Sartre dans un article célèbre… Je me contenterai enfin de les qualifier de « mascarade ».
Le plus cocasse de la situation, c’est que ce sont finalement ceux qui ne cessent de s’en plaindre… mais y contribuent ne serait que par leur participation (qui fait caution) qui demandent à ceux qui s’en amusent et s’en détachent de justifier leur acte.
Dernière chose contre la « religion de l’isoloir ». Seul, n’importe qui est bête et borné. Rien de bon ne me semble donc pouvoir sortir d’un acte commis dans un « isoloir ». L’élection telle qu’elle se pratique aujourd’hui est un acte qui « atomise » la société, et cautionne le culte de l’individu-roi qui n’a de comptes à rendre à personne. Comment peut-on critiquer les méfaits de l’individualisme et continuer de vanter les vertus du geste politique qui le constitue et valorise ?
A « élection piège à con », il est facile de répliquer : « pas d’élection piège à couillon ». Et rappeler que Sartre a dit ça ou ça, ne ferait que rallonger la liste des conneries qu’il pu dire -entre autres pensées profondes- et que par décence pour ses mannes, il vaut mieux laisser dormir, avec Aristote et Mohamed.
Je ne vois vraiment pas en quoi la participation active, au quotidien, à la vie du quartier ou du village devrait interdire que périodiquement l’on se prononce aussi sur les questions du pays. C’est à peu près comme de préférer les loisirs au travail. Essayes donc de pas aller au boulôt. Et encore si tu en as un. Parce qu’on pourrait faire l’éloge du loisir forcé, du chomage quoi ! Parce qu’au fond, n’est-ce-pas, ils sont pas si mal les chomeurs, et s’ils ont pas de travail c’est la faute aux arabes… j’entends ça tous les jours à l’ombre de mon clocher. E faire savoir à ces quelques millions de cons d’extrême-droite qu’ils moins nombreux, moins jeunes, moins beaux et moins tout que nous, moi çà m’importe bougrement. Et renvoyer Sarkozy à Neuilly (je préfèrerais Clichy-sous-bois, pour rigoler un peu), ça ferait pas le ciel plus bleu ?
Vôter pour tel ou telle ne signifie pas qu’après coup l’on se désintéresse de ce qu’elle (il) fait ; et de même d’aiolleurs si on n’a pas vôté pour elle ou lui. Et, que ce soit à la base ou au sommet, je ne suis pas infifférent à ceux qui ont pris la responsabilité de faire le boulôt et dont l’action peut plus ou moins convenir à telle classe sociale, à tels ou tels intérêts. Aussi, je n’oppose pas individu et collectivité mais j’essaye pour autant que possible de mettre du lien entre eux. Je ne vois pas bien comment dans un pays de 65 millions d’habitants on pourrait faire autrement que de choisir des représentants. Il faut, c’est vrai, que les institutions permettent aussi à la démocratie de fonctionner. Ce n’est pas trop le cas présentement. Mais doit-on désespérer de l’avènement prochain d’une VIè République ? En tout cas, ce n’est pas en limitant son regard au clocher de sa paroisse ou au minaret de sa cité, qu’on fera avancer les choses. Et quand à l’isoloir, et oui, c’est comme les chiottes, ou le scanner, on y entre seul, parce qu’il y a comme ça un certain nombre d’acte à accomplir seul. Et mettre un trait d’union entre acte individuel et atomisation-de-l’individu participe d’une idéologie anarcho-réactionnaire qui ne me fait pas rire du tout. La révolution culturelle, ça ne vous dit rien ?
Alors, voilà Vincent, tu feras comme tu veux. Mais on a besoin de tout le monde pour que la vie sociale puisse continuer. En refusant l’isoloir et l’exercice de la souveraineté du peuple qu’il signifie, tu t’isoles à ton tour. Dis-moi, ou est l’individualisme le plus grand ? Dans l’isoloir ou sous le clocher ?
Si on passait notre temps et notre énergie à imaginer et construire ensemble les contre-pouvoirs qui permettraient un réel exercice de la souveraineté populaire (adapté à la société actuelle et autrement plus efficace que le simple vote), au lieu de nous disputer sur le sexe des anges (ou de leurs représentants sur la terre), les vertus du « oui » ou du « non », le décompte des « bons et des méchants », etc… on ferait peut-être avancer un peu les choses.
Mais ce n’est peut-être pas d’actualité (…ou trop « anarcho-réac »). N’empêche… pendant qu’on se passionne avec fougue pour la « Star-Elys’académie », pendant de longs mois, les affaires continuent tranquillement.
Bon, le dernier commentaire de Vincent calme un peu le ton… mais j’ai cru, un moment, que pour la prochaine soirée blog, Bernard allait devoir installer un ring.
Mais je trouve cela plutôt sain de défendre son point de vue avec fougue. Une chose est sûre, la chose politique nous intéresse et on ne baisse pas les bras. Chacun à sa manière.
D’accord avec Robert quand il dit qu’agir localement ne contredit en rien l’envie de voter. Il est des domaines que l’État a en charge et qu’aucune association, ni même collectivité territoriale ne peut gérer. C’est à lui également d’initier des mouvements. Par exemple, en matière d’énergie, on voit de plus en plus de particuliers s’équiper de chauffage solaire ou à géothermie. Ce n’est pas uniquement parce qu’il commence à y avoir une prise de conscience écologique, mais aussi (surtout ?) parce qu’il commence à y avoir des aides fiscales pour cela.
Et plus il y aura de particuliers que utiliseront ce type d’énergie, plus les moyens de les produire seront accessibles à un grand nombre de gens.
Le Public permet également une solidarité nationale. La volonté (rarement avouée) de privatiser les services publics est l’une des plaies de l’ultra-libéralisme.
Mais je crois aussi beaucoup au travail de terrain (solidarité locale). Les fameux liens sociaux.
La mise en application possible, à une petite échelle, d’idéaux politiques. Ponctuellement.
J’ai souvent pensé que l’acte politique le plus important que je commettais, était celui d’éduquer mes enfants. Dans quelques mois, ma fille ira voter. Peut-être. J’aurais aimé pouvoir lui dire que ne pas aller voter est aussi un acte politique. Mais je n’y crois que moyennement.
Je suis d’accord avec Anne sur la nécessité d’agir localement, pas seulement au niveau de l’action politique mais aussi à d’autres niveaux : par exemple celui de la consommation. Je devrais revenir là-dessus dans un prochain article, c’est un sujet qui me tient à coeur. J’aime bien cette expression que je lis souvent : « penser globalement, agir localement ». C’est une expression un peu tarte à la crème, un peu fourre-tout, très utilisée dans les milieux environnementaux, on l’a pas mal lue ou entendue, mais elle me plait bien !
OK, Vincent le local est fondamental. Ceci dit, je considère que le national et le mondial le sont tout autant. Comme nous ne parviendrons sans doute pas à aligner nos positions, restons en là, si tu le veux bien.
Ceci dit, le sexe des anges m’intéresse, en tant que figure poétique, bien sûr. D’abord parce que j’espère vivement que les anges sont sexués, hétéros, homos, voire bi-sexués. Et que dans le royaume des cieux on se donne, entre bienheureux (cf l’Islam) tout le plaisir possible. Je pense à cette Annonciation de Giotto où Gabriel, à genoux sur la droite de Marie, elle-même assise et penchée vers lui, suscitent tous deux la parfaite image du transport amoureux.
Anne, tranquillise-toi, je ne me vois pas monter sur un ring de boxe même si Bernard m’y invitait et si tu faisais l’arbitre. Par contre, je suis très sentible aux simulacres de combats, aux jeux donc, qui mettent souvent en scène des enjeux au fond très sérieux.
Quant à la participation à la vie politique de nos enfants, l’expérience que j’en ai c’est qu’elle se construit dans la pratique de la vie sociale confrontée par eux aux valeurs que nous avons su ou pas leur apporter. Des valeurs aussi simples que l’amour, l’amitié, la justice, la vérité, le respect de l’autre, de la parole donnée, etc… Alors, non seulement ils en témoignent au quotidien dès l’enfance, mais un jour (ça peut prendre beaucoup de temps et au-delà de la majorité), ils font savoir, d’une manière ou d’une autre, aux gens de pouvoir que la vie sociale peut avoir ou pas un sens.
Bernard, la tarte, pour une fois, peut être renversée sans trop de dommage. Mais si on pouvait penser et agir aux deux niveaux global et local, ce ne serait pas mal non plus. Au fond, dans « Contrepoint » Huxley signale que l’intelligence c’est comme la marche, cà se fait avec deux jambes. A moins bien sûr qu’on préfère aller à cloche pied, c’est-à-dire en négligeant une partie du cerveau. A voir…
D’accord avec Vincent à propos de son discours sur la démocratie participative. Oui, agir localement, au niveau de son quartier, dans son village, OK … Mais en pratique, c’et plus compliqué que ça. En tant que simple citoyen, j’ai parfois l’occasion de m’exprimer à d’autres niveaux que celui de l’isoloir, par exemple dans des enquêtes publiques, lors d’un projet particulier, lors de la mise en place d’un Plan local d’Urbanisme.
Toutes ces procédures modernes de démocraties ne sont en fait que des simulacres de consultation et de concertation, on ne tient jamais compte de votre avis, même si tous les avis vont dans le même sens. Je ne parle pas du tout de s’opposer à un projet mais au contraire d’être positif, d’apporter par exemple des idées lors d’une enquête, par exemple pour améliorer le cadre de vie des gens, favoriser le lien social dans la population …
Je suis assez écoeuré. D’ailleurs, je fais partie de la commission préfectorale qui nomme les commissaires enquêteurs, je n’irai pas à la réunion de mercredi prochain, j’ai donné un prétexte quelconque, j’aurai démissionné de cette commission avant la réunion suivante. Je crois que tout ça n’est que comédie. Mais peut-être que vous avez tous des expériences plus positives que les miennes … !
Le seul investissement qui vaille encore le coup est d’ordre associatif. Enfin, je parle surtout des petites associations où il n’y a pas d’enjeux de pouvoir !
J’aime bien aussi, comme le dit Anne, que les gens défendent leurs idées avec fougue. Mais, comme le dit Robert, le ring n’est pas nécessaire.
J’ai souvent remarqué, au cours de la vie de ce blog, que sur des sujets un peu chauds (et même parfois en apparence anodins), le ton avait tendance à monter quelque peu. Mais il s’ensuit toujours une espèce de régulation qui se fait très naturellement. Peut-être est-ce dû au fait qu’on finit pas tous se connaître un peu, non ?
Lorsque je découvre d’autres blogs au hasard de mes pérégrinations sur la toile, je suis parfois effaré par la teneur des propos. Grâce à vous, je dois dire que ce blog a une certaine tenue, même si je redoute toujours l’arrivée d’éléments extérieurs perturbateurs.
Mais ils viendront, Bernard : les envahisseurs de blog, les vandales du net, les huns du web et ils seront suivis par les obscurantistes, les sectaires, les intégristes, les irrationalistes et autre nihilistes !
Ne redoute pas leur venue, viens, on va constituer un groupe d’autodéfense humaniste au service du bien commun et on se battra à coup de clavier et, au besoin, on leur balancera des pavés d’idées neuves sur la tête, aux cons !
C’est étrange, je ne pense pas avoir laissé entendre que le local était à mon sens plus fondamental que le national ou le mondial… d’autant plus que cette distinction (local/local) me paraît toute artificielle. Elle permet certes de belles formules mais ne me paraît pas adéquate pour représenter le réel, du moins comme je le vis et le pense.
De façon plus concrète (pragmatique ?), je préfère distinguer ce qui dépend de moi (ne serait-ce qu’un peu) et ce qui est hors de ma portée… et c’est tout de même différent car il y a des choses « locales » sur lesquelles je n’ai pas de pouvoir et d’autres plus vastes auxquelles j’ai quelque part accès.
Pour reprendre l’exemple de la démocratie participative que j’évoquais… mon ambition en m’y investissant est évidemment (et prétentieusement ?) bien plus ample que la simple volonté d’améliorer mes conditions de vie locale. Je crois carrément que sa mise en place est un des enjeux majeurs des décennies à venir (et la principale issue aux impasses actuelles)… et tiens du coup à me colletiner aux affres de sa mise en place au niveau qui est à ma portée, pour ne pas me contenter de lire tout ce qui s’écrit dessus et voter tous les 5 ans pour celui (ou celle) qui tente de me faire croire qu’il a la réelle volonté d’engager sérieusement le chantier.
Si je peux me permettre Bernard, ne quitte surtout pas cette commission mais restes-y ne serait-ce que pour sans cesse y répéter que ses méthodes ne sont pas acceptables !
Sinon, Albert, les « envahisseurs du blog, vandales du net, huns du web, obscurantistes, sectaires, intégristes, irrationnalistes et autres nihilistes », bref, les « cons » contre lesquels il faut se battre, on les reconnaît comment ? Ce sont ceux qui ne pensent pas « comme nous » ? Dans ce cas-là dois-je en conclure que j’en suis un pour toi (au moins sur le sujet qu’on a tenté de discuter) ? Pourquoi pas, après tout… j’ai forcément mes parts de « connerie » mais pour ne rien te cacher, j’ai un peu de mal avec ce type de jugements tranchés, manichéens et quelque peu définitifs… qui laissent entendre que le « con » c’est toujours l’ « autre ». Comment peut-on avancer avec ce type de préjugé ?
Je te redis, Vincent, que je ne tiens pas à polémiquer avec toi, ni avec quiconque d’ailleurs, et en particulier sur le blog qui nous accueille ici.
Quand mon ami Bernard redoute, en toute légitimité, que la connerie (ontologique!) puisse un jour envahir le petit espace de son blog, je lui dis que c’est tout à fait possible, tant elle possède une dimension planétaire, qu’elle est présente partout depuis Cain et Abel, jusqu’à Buch et Ben Laden. Et comme je garde une solide envie de vivre, malgré tout, et que ceux qui ont honoré l’humanité de Galilée à Jean Moulin en sont morts, je mets tous mes efforts à tenter de trouver du sens dans un monde qui court vers l’apocalypse comme nous allons chacun vers notre mort, et c’est pourquoi j’ai besoin de gueuler contre la calotte, le fanatisme, le machisme, etc… parce que c’est la mort déjà-là, dans ces réunions de merde que nous décrit Bernard, par exemple, tout comme dans mille lieux et moments de la vie sociale ou personnelle. Et puis, il s’agit aussi de se préparer à l’affrontement essentiel : de soi à soi, avec ses limites, avec aussi ses capacités. Le combat avec soi pour donner du sens à l’humain dans l’homme. L’essence du politique.
Ma péroraison contre les cons correspond donc à une vision globale de l’humanité. Aussi, rassure-toi, je ne me mets pas non plus en-dehors d’elle.
Après cela, ce que je tente au quotidien d’en faire ne regarde en conscience que moi.
Se disputer, non… mais discuter, oui, même si on n’a pas les mêmes idées… c’est en tout cas à mon sens toute la richesse de ce blog. On s’y informe et y rencontre aussi sur plein de sujets différents points de vue qui des fois « frottent » mais finissent toujours par nous grandir un peu.
Le fait d’avoir Bernard en ami commun (voire simplement ce blog comme « favori »), impose il me semble une sorte de respect préalable des interlocuteurs qui permet parfois des joutes verbales qu’on ne s’autoriserait pas avec des inconnus. Le tout est, peut-être, de tenter de ne pas plus s’identifier à ce qu’on est amené à penser ou croire sur un sujet donné que de confondre l’autre à l’opinion qu’il peut (pour des raisons qui lui sont propres) être amenée à tenir. A partir de là, il me semble… tout est discutable, disputable même.
Excuse-moi, en tout cas, si tu as été quelque part blessé par ma façon sans doute maladroite d’entrer en communication avec toi. J’en suis d’ailleurs d’autant plus penaud que Bernard était de son côté tout content qu’on se renconte par l’intermédiaire de son blog. Arfff… On fera mieux la prochaine fois !
OK, Vincent.
Une précision, cependant : en terme de relation chaude dans l’Annonciation, la meilleure n’est pas chez Giotto (mémoire défaillante j’ai) mais, par ordre d’élévation de la température, chez Fra Angelico, Da Vinci et Rossetti (là, Gabriel est carrément à poil sous sa chemise de nuit). Voir sur le web : Le site de Robert Ajami.