Suite de ma rubrique consacrée à quelques réflexions bêtes et rapides sur les titres de l’actualité. Même règle que d’habitude : cet article devrait vous permettre de discuter entre vous des sujets du moment.
Pendant ce temps, je me retire quelques temps pour une petite retraite, vers mes amis les oiseaux du littoral, loin des bruits de l’actualité (qui n’est pas particulièrement rose en ce moment) !
– « Coca-cola et Pepsi-Cola interdits dans les écoles de quatre Etats de l’Inde ». Ah bon ? On y aurait détecté des bactéries d’Escherichia Cola ? En colis !
– « Exclusion des fumeurs : inquiétudes des syndicats ». Les fumeurs vont au casse-pipe !
– « Nouvelle hausse de prix des billets Air France ». Les prix s’envolent !
– « Compromis à Bruxelles sur le financement de la recherche » : Con promis, chose due !
– « L’UE inquiète du rapprochement russo-algérien dans le secteur du gaz ». Ah, on la voit se profiler la guerre pour l’énergie !
– Le livre de Jack Lang »Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur moi » bientôt en librairie ». Jamais vu un titre aussi prétentieux !
– « Athlétisme : quatrième journée sous la pluie à Göteborg ». Il va bien finir par y pleuvoir des médailles, non ?
– « Les actions des compagnies aériennes en chute libre ». Gare au krach ! Vite, des « golden parachutes » !
– « Délinquance en baisse aux fêtes de Bayonne, malgré les viols ». Hou là là, j’aime pas ce titre !
– « La trêve globalement respectée au Liban, des milliers de réfugiés regagnent maintenant le sud ». La trêve des vacances globalement respectée en France, des milliers de vacanciers regagnent maintenant le nord !
– « Une femme nommée à la tête de PepsiCo ». Ah, les femmes et leur côté pétillant !
– « Recueillement à Taizé un an apèrs le meurtre de Frère Roger ». Taizé-vous … !
Et pour finir, ces propos dont le Monde en a fait un titre : « Dans ces conditions, vous êtes invités à prendre vos dispositions pour quitter le territoire français… ». Non, non, ce n’est pas de Le Pen, je vous laisse chercher, vous y êtes presque !
« Aucune zone sans OGM ne peut être déclarée par la loi. Nous vivons dans un marché unique, c’est ce marché qui décide » Michael Marin, porte-parole de la commissaire européenne chargée de l’agriculture Mariann Fischer Boel.
Bon, d’accord, c’est pas drôle.
Vu sur un magazine de santé :
» Le tabac et les problèmes d’estomac sont les premières causes de mauvaise haleine » :
A force de puer de la gueule comme un lombric, on finit par perdre ses amis.
Moralité : l’haleine de ver, ça isole !
Dis-moi Anne, es-tu certaine que les « OGM » sont en tant que tels l’ennemi à traquer ? N’y a-t-il pas quelque « sagesse » dans la réserve du législateur à les pointer comme nocifs par essence ? Aucune des tomates de Bernard, aussi ancienne que soit sa variété, n’est « naturelle », toutes sont quelque part « génétiquement modifiées ». Où placer la frontière alors, entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas en la matière ? Je me demande parfois si ce n’est pas un faux combat qui marque davantage une attitude ambigue envers la science qu’un réel souci écologique.
Sino, j’ai vu une vingtaine de Martinets ce matin dans le ciel bisontin… Je n’en reviens pas ! Ils nous font quoi ? Nichée tardive ? Egarés ? OGM (Oiseaux Génétiquement Modifiés) ?
Je vois d’ici l’affaire : Vincent se dit « Je vais brancher Anne sur les OGM, en la titillant un peu, comme ça, Bernard aura plein de commentaires à son retour ».
J’ai beau le savoir, ça marche quand-même…
Non, Vincent, je ne suis pas sûre que les OGM soient l’ennemi à traquer. D’ailleurs, dans la phrase que je citais, la partie qui me révoltais le plus était : « Nous vivons dans un marché unique, c’est ce marché qui décide. »
Mais je ne suis pas sûre, non plus, que les OGM soient inoffensifs.
Le président de la Commission du génie biomoléculaire CGB(chargée de donner un avis sur les OGM) , Marc Fellous, a reconnu lors d’une interview accordée à Canal +, qu’il ne peut affirmer innocuité des OGM… car il n’existe pas d’études à long terme. Ce sont les firmes qui souhaitent vendre leurs OGM qui fournissent des études à cette même Commission !
C’est contre le procédé que je m’insurge. Parce que des sommes monstrueuses sont en jeu, ces firmes ont des moyens inouïs.
Non, les tomates de Bernard ne sont pas génétiquement modifiées. On a pu créer des espèces hybrides, ce qui n’a rien à voir avec les fait de manipuler les gènes (ajout, suppression ou remplacement d’au moins un gène).
Certes, le transfert naturel de gènes existe (sélection naturelle), mais ces transferts et les évolutions qui en résultent ont lieu sur des échelles de temps géologiques, avec une évolution, en parallèle, de tous les éléments des écosystèmes.
L’OGM va se mettre à fabriquer une (ou des) protéine(s) nouvelles pour lui.
On a pu ainsi, faire produire de l’insuline pour les diabétiques par des bactéries, et ce, en grande quantité. Personne ne contestera que c’est un progrès et il ne s’agit pas de se méfier de la science.
Mais, dans le cas que je viens de citer, on n’injecte pas les bactéries au patient ! On recueille l’insuline qui est produite dans des laboratoires pharmaceutiques dans des espaces confinés. Les OGM ne sont alors que des outils.
Dans le domaine de l’agroalimentaire, il en est tout autrement puisque les plantes génétiquement modifiées sont destinées à être consommées, alors que personne n’est encore en mesure de maîtriser les conséquences de ces modifications, ni sur les plantes elles-même, ni sur les répercussions dans la chaîne alimentaire, ni sur les interactions avec l’environnement.
99 % des PGM (plantes génétiquement modifiées) sont des plantes dites « à pesticides », c’est à dire, soit qui produisent elles-même l’insecticide, soit qu’elles deviennent capables d’absorber un herbicide sans mourir, soit qu’elles réunissent les deux propriétés.
Et aucun test de toxicité des PGM sur les animaux n’est exigé, alors que sur les pesticides eux-même, des tests sanitaires de trois mois sur trois espèces, plus des tests à deux ans sur une espèce, sont obligatoirement effectués.
Il est tout à fait possible qu’aucune toxicité ne soit jamais décelée… mais le minimum serait de faire faire des études sanitaires par des laboratoires indépendants.
Tu sembles bien maîtriser le sujet, je me permets donc de te « relancer » par cette question : où est donc le combat à mener en priorité selon toi, sur la question… si tu admets que ce n’est pas dans l’exigence d’étiquetage (qui ne concernera de toutes façons qu’une frange de la population la plus aisée de la planète) ?
L’exigence de l’étiquetage est plus complexe qu’il n’y paraît. Il ne s’agit pas, uniquement, d’exiger une information pour laisser le choix au consommateur.
Actuellement, le seuil en deçà duquel l’étiquetage n’est pas obligatoire est de 0,9% en France. C’est le degré de tolérance de présence « fortuite » d’OGM.
C’est à dire que l’on sait que la contamination est inévitable, et que les députés ont demandé qu’on limite cette contamination à ce taux-là.
En Espagne, qui est le pays européen plus grand producteur de PGM (celles-ci y sont autorisées depuis 7 ans), des études datant du mois d’avril ont montré que près d’un quart des champs testés en Catalogne et Aragon étaient contaminés, jusqu’à un taux de 12,6%. Les mesures, visant à limiter la contamination, appliquées dans ce pays ne sont pas moins exigeantes que celles appliquées en France.
Le projet de loi, adopté en première lecture par le Sénat le 23 mars de cette année, devait être débattu à l’Assemblée Nationale en mai ou juin.
Il est repoussé à l’automne, et certains pensent qu’il ne sera pas débattu avant les présidentielles de 2007. En effet, l’opinion publique européenne, et particulièrement française, est très défavorable.
Selon un sondage BVA, réalisé en janvier, à la question : « Dans le cadre d’une loi sur les OGM, qu’attendez-vous de votre député ? », 74% des sondés répondent : « Qu’il interdise les cultures OGM en appliquant le principe de précaution. »
Les décideurs politiques arguent de l’ignorance de la population pour expliquer son hostilité, alors que ce sont souvent les groupes sociaux ayant un niveau de culture assez élevé qui sont les plus soupçonneux.
La problématique reste l’enjeu économique. L’Europe ne peut pas ne pas tenter de se positionner sur ce marché où les Etats-Unis dominent largement.
Des pays comme le Brésil, l’Inde, la Thaïlande et la Chine développent des programmes de recherche pour atteindre une industrie génétique indépendante.
Alors, quand tu demandes qu’elle est la priorité dans ce domaine, je ne sais pas quoi répondre.
Que le projet n’est pas encore passé à L’Assemblée et que nous pouvons faire connaître notre opinion à notre député ?
Je crains que les dés ne soient pipés mais c’est le seul droit que nous ayons.
Avec celui de continuer à réfléchir sur la construction d’un autre modèle de société.
Que les OGM soient actuellement « problématiques », nul ne le conteste… mais est-il judicieux, de la part en plus des « groupes sociaux les plus cultivés », de freiner – voire empêcher – au nom d’une utopie du risque zéro qui se donne l’alibi du principe de précaution, de nous engager dans ce qui sera de toute évidence l’inéluctable avenir de l’agriculture terrienne ?
A la vitesse où les choses évoluent aujourd’hui, on sait que le retard pris à l’allumage sera irrécupérable ! Comment imposer certaines valeurs qu’on peut/veut défendre si on refuse en même temps de jouer le jeu ?
Excuse-moi d’ajouter ceci qui ne te concerne peut-être pas directement mais des gens qui prétendent « réfléchir sur la construction d’un autre modèle de société », ça fait près de vingt ans que j’en rencontre… et je ne constate pourtant souvent – malheureusement ! – pas plus de « réflexion » que de « construction »… mais plutôt une sorte de « ressentiment » face au monde comme il est qui ne débouche sur rien et de repli dans une bulle bien illusoire. Pourquoi pas, après tout… Ce ne sera pas la première fois qu’une civilisation, après voir dominé plusieurs siècles, sombre dans ce genre de « décadence » et laisse la place à une autre, ni mieux ni pire, mais simplement autre… ne serait-ce parce qu’elle a la « gniak » de la jeunesse, quand les vieux s’éteignent dans une sorte de fatigue repue.
Le chapitre sur le Brésil du « Voyage au pays du coton, petit précis de mondialisation » d’Erik Orsenna m’a laissé la même impression.
Petite précision : Je ne pense pas qu’il faille refuser les OGM en eux-même. Je me demande juste s’il ne faut pas beaucoup mieux «cadrer» et rester vigilants sur le fait que nous ne connaissons pas les conséquences possibles. Et je pense que si toutes les précautions ne sont pas prises, c’est uniquement parce que l’enjeu économique prime sur tous les autres, y compris celui de la sécurité sanitaire.
Et quand je parle de réfléchir à un nouveau modèle de société, c’est justement pour me situer dans une dynamique. Je vis au sein d’une société, j’en suis un des éléments, je veux participer à son évolution (ambitieux, non ?).
J’essaye de prendre le recul nécessaire pour voir dans quelle direction va cette société, je me donne le droit de tenter d’infléchir cette direction.
Cette discussion pourrait rejoindre celle abordée dans les commentaires sur l’observation de jupiter et sur la dialectique de l’individu et des masses !
Laurent Fabius, hier, tentant de détrôner Ségolène Royal pour l’investiture au sein du PS :
« Je préfère dire : Voici mon programme ! que : Mon programme c’est « Voici » ! »
Et toc !
Quel régal ces « petites phrases » (même si je sais bien qu’il ne faut pas les confondre avec la politique qui demanderait, elle, de discuter sur les 7 propositions qu’il a faites ensuite… ce qui, il faut l’avouer, est moins facile et drôle)
J’attends la réplique.
Finalement, les propos de Michael Marin que rapporte Anne (« Nous vivons dans un marché unique, c’est ce marché qui décide”) ressemblent étroitement à ceux du ministre de l’agriculture Boussereau à propos de la pêche au thon rouge. Celui-ci a en effet apporté son soutien aux pêcheurs en déclarant là aussi que c’est le marché qui décide (« Le thon est quelque chose qui est très demandé sur le marché mondial et la pêche du monde entier vient en Méditerranée chercher le thon, en particulier pour le marché japonais »). Or, on sait que continuer à pêcher autant de thons est suicidaire à terme, à la fois pour les thons rouges et pour les pêcheurs. Où sont les propos de Chirac sur le développement durable ?
Vincent, je suis un peu comme toi, j’aurais aussi tendance à aimer ces petites phrases dites par nos politiques (cf. ton exemple de Fabius) . Sauf que, comme tu le sous-entends aussi, c’est plus facile de se rappeler ces petites phrases, souvent anecdotiques, que d’éplucher les programmes. Et on en arrive à la situation où les bons mots ramènent des électeurs et où les madadresses verbales font tomber des hommes politiques (il paraît que plusieurs élections se sont jouées sur ce genre de phrase, par exemple lors des duels télévisés Mitterand/Giscard et Mitterand/Chirac). Ce n’est plus de la politique, c’est de la communication. La prochaine élection présidentielle, si jamais se confirment les candidatures de Sarko et Ségo sera éminemment placée sous le signe de la communication (sans parler évidemment de l’ambition personnelle). Je ne pense pas qu’il y aura beaucoup de place pour les débats d’idées. Dommage !
Article à lire éventuellement sur leMonde.fr :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-806401,0.html
Cet article étant très orienté, il est indispensable de lire les 140 réactions qu’il suscite, très contrastées et très différentes les unes des autres.
Un autre article intéressant paru ce jour. Il est de Corinne Lepage :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-806983,0.html
Oui bien vu – et venu – le texte de Lepage.
Je lui reprocherais tout de même de ne raisonner qu’en terme de « représentation » quand l’enjeu est à mon sens davantage dans la fondation d’une « démocratie participative »… mais on n’est pas prêts d’y arriver !!!!!
J’viens d’apprendre à l’instant (rediffusion nocturne de « C dans l’air » l’émission quoitidienne de débat sur la 5) que Jospin, intervenu tel un « revenant » dans l’université d’été du PS, a laissé entendre que la démocratie participative, justement, c’était « de la blague », car notre démocratie était fondamentalement représentative. Heu… il n’avait pas dit qu’il arrêtait la politique, lui ? Au fait… vous avez vu ses yeux embués à la tribune lorsqu’il s’est expliqué sur ce départ ? Vous en avez pensé quoi ?
Je n’ai pas vu les yeux embués de Jospin dont tout le monde a parlé. Je pense que la petite phrase contre la démocratie participative était avant tout une pique contre Ségolène Royal. Le jeu des fléchettes (ou des petites phrases empoisonnées) continue.
Pourquoi, elle en parle de la démocratie participative Ségolène Royal ? Vraiment ? Aïe aïe aïe !
N’empêche, dans son style – faussement naïf, on va dire – (dans lequel excelle également Hollande), elle est forte : elle fait complètement exploser le peloton (t’as pas l’impression, Nico, d’être devant une grande étape du Tour de France ???)
Il y a bien sûr les « petites phrases » des politiques… Connaissez-vous les plus grandes – et surtout plus vachardes – des pamphlétaires ? Elles peuvent atteindre le « grand style ». Exemple :
« Notre époque ne produit pas que des terreurs innommables, prises d’otages à la chaîne, réchauffement de la planète, massacres de masse, enlèvements, épidémies inconnues, attentats géants, femmes battues, opération suicides. Elle a aussi inventé le sourire de Ségolène Royal. C’est un spectacle de science-fiction que de le voir flotter en triomphe (…). On en reste longtemps halluciné, comme Alice devant le sourire en lévitation du Chat de Chester quand le Chat lui-même s’est volatilisé et que seul son sourire demeure suspendu entre les branches d’un arbre.
On tourne autour, on cherche derrière, il n’y a plus personne, il n’y a jamais eu personne. Il n’y a que ce sourire qui boit du petit-lait, très au-dessus des affaires du temps, indivisé en lui-même, autosuffisant, autosatisfait, imprononçable comme Dieu, mais vers qui tous se pressent et se presseront de plus en plus comme vers la fin suprême.
C’est un sourire qui descend du socialisme à la façon dont l’homme descend du coelacanthe, mais qui monte aussi dans une spirale de mystère vers un état inconnu de l’avenir où il nous attend pour nous consoler de ne plus ressembler à rien.
(…) « Je souris partout » est le slogan caché de ce sourire et aussi son programme de gouvernement. C’est un sourire de nettoyage et d’épuration. Il se dévoue pour en terminer avec le Jugement terminal. Il prend tout sur lui, christiquement ou plutôt ségolènement. C’est le Dalaï Mama du IIIe Millénaire. L’Axe du Bien lui passe par le travers des commissures. Le bien ordinaire comme le Souverain Bien. C’est un sourire de lessivage et de rinçage. Et de rédemption. C’est n’est pas le sourire du Bien, c’est le sourire de l’abolition de la dualité tuante et humaine entre le Bien et le Mal, de laquelle sont issus tous nos malheurs, tous nos bonheurs, tous nos événements, toutes nos vicissitudes et toutes nos inventions, c’est-à-dire toute l’Histoire. C’est le sourire que l’époque attendait, et qui dépasse haut la dent l’opposition de la droite et de la gauche, aussi bien que les hauts et les bas de l’ancienne politique.
(…) C’est un sourire de salut public, comme il y a des gouvernements du même nom.
C’est évidemment le contraire d’un rire. Ce sourire-là n’a jamais ri et ne rira jamais, il n’est pas là pour ça. Ce n’est pas le sourire de la joie, c’est celui qui se lève après la fin du deuil de tout.
Les thanatopracteurs l’imitent très bien quand ils font la toilette d’un cher disparu. »
(Philippe Muray, Exorcismes spirituel IV, « Moderne contre moderne », 2005)
Pour ne pas ête soupçonné de sexisme… Un autre :
« Critiquer le physique des gens, c’est inélégant, c’est facile, c’est bas. mais lorsqu’un physique vous agresse, vous vous défendez. François Hollande entretient un physique agressif d’honnête homme – honnête comme son métier de conseiller référendaire à la Cour des comptes. Comment une bonne bouille joufflue de fayot assis au premier rang de la classe, avec une calvitie qui perd si peu de cheveux, des lunettes de bien voyant, un costume ordinaire de petit cadre supérieur moyen, de ceux qu’on croise le matin dans le TGV Paris-Dijon, comment un pareil physique peut-il vous agresser à ce point ? C’est la question que je me pose chaque fois que je tombe sur lui, dans un journal, sur une affiche ou à la télévision. Pour moi, un politicien doit avoir une tête de canaille, un air retors, méprisant, malhonnête, prétentieux. Je ne supporte pas qu’il ait l’air innocent ou brave. Heureusement, tous les hommes politiques sont pourris ; tous, sauf un : François Hollande. C’est le mouton blanc du troupeau.
(…) On dirait un Français moyen, mais un Français moyen nouveau – sans moustache, sans béret, sans baguette de pain sous le bras. Le Français moyen nouveau est un homme lisse, positif, modéré.
(..) François Hollane a l’air gentil. Si j’étais une femme, je lui donnerais le sein, je lui tapoerais les fesses ou les joues. Mais je ne suis pas une femme et François Hollande n’est pas aussi gentil qu’il en a l’air. Son parti, le Parti socialiste, n’est pas gentil non plus. C’est un appareil politique, une pyramide de militants, de délégués, de chefs, de sous-chefs, où il faut pousser des coudes, marcher sur les pieds, taper sous des ceintures, flatter, trahir, abattre, enterrer. Le Parti socialiste est une entreprise : il y a toujours un employé médiocre plus besogneux que ses collègues, plus combinard, plus têtu, qui sait comment ne pas se faire remarquer, comment se rendre indispensable, comment mériter une promotion. (…) François Hollande ne paraît pas plus intelligent que ses camarades. Il ne brille pas, ce qui doit plaire à tous ceux qui ne brillent pas. Dans un débat politique, il a toujours l’air de tomber sur un os. Il est embarassé. Il rougit. Mais il se reprend. C’ets un professionnel qui fait figure d’amateur.
(..) François Hollande est un discret qui a volé discrètement la vedette aux gueules patibulaires du parti : Emmanuelli, Strauss-Kahn, Lang, Fabius, Kouchner… Ils n’ont rien pu faire contre cette tempête de gentillesse, d’honnêteté, de médiocrité. (…) Il n’est pas l’ami intime d’un collabo ou le complice d’un grand financier. Il n’a aucune casserole au derrière. Ni plume. Ni rien. Il surgit de nulle part. Et il va nulle part. C’est sa force. Rien n’est pire qu’un visionnaire, un homme providentiel, un prophète. L’avenir est le cauchemar des Français, alors, tant qu’à faire, autant que son bâtisseur soit rond, inodore, banal, et qu’il sourie gentiment. »
(Frédérick Pajak, mensuel « L’imbécile », avril 2004)
Dans la même veine, j’ai aussi Straus-Kahn, Lang,… tout autant – ne vous méprenez pas ! – que de Villepin, Sarkozy… mais bon… faut peut-être pas exagérer (surtout si je suis le seul à apprécier) !!!
Pour répondre à Vincent : non, je ne crois pas que Ségolène Royal parle vraiment de démocratie participative mais elle emploie souvent le mot participatif, notamment à propos de son blog très participatif semble-t-il, ce n’est donc peut-être qu’une illusion de plus.
Après avoir parlé des « petites » ou « grandes » phrases à l’encontre de Ségolène, qu’elles viennent de politiques ou de pamphlétaires, voyons ce qui se passe aussi du côté des journalistes. Eux-aussi n’y vont pas de main morte avec Ségolène et je ne sais plus du tout quoi penser de cette manière de procéder car les textes me semblent souvent très perfides, d’autant plus qu’ils semblent souvent émaner de gens de gauche.
Ainsi , voici un extrait d’un article de Dominique Dhombres paru les jours derniers, dans un article intitulé « la Joconde se marre » et qui fait le lien entre la prestation émouvante de Jospin (dont Vincent a parlé plus haut) et celle de Ségolène Royal :
« Il est au bord des larmes, incapable de poursuivre. Lionel Jospin est devenu le grand corps malade de l’échec du 21 avril. L’attitude est quasiment christique. On s’attend presque à voir les stigmates …
Changement de décor, samedi soir, sur France 2, dans le journal télévisé de Béatrice Schönberg. Ségolène Royal est interviewée en duplex et en direct de La Rochelle. Ce n’est plus le Christ au mont des Oliviers. Ce serait plutôt : Mona Lisa vous envoie une carte postale de La Rochelle.
En tricot rose, avec une vue du port en toile de fond, la présidente de la région Poitou-Charentes accentue son sourire au cours de l’entretien. A la fin, elle rit carrément des questions de Béatrice Schönberg. La Joconde se marre en quelque sorte. »
Désolé, mais j’ai du mal à résister. Encore un (ou deux)… Après tout, vous n’êtes pas obligés de lire (et ça m’amuse tellement de relire, extraire, réécrire) ! Et puis, c’est un texte on ne peut plus d’actualité :
« (…) L’ennui, avec Lionel, c’est qu’il ennuie. Ennuyer, quand on est socialiste, c’est mal. Lang se dandine à la Gay Pride, Charasse a des bretelles de clown, Fabius mange des carottes sur sa mobylette ; en un clin d’oeil, DSK fait disparaître sa paupière tombante, et Hollande arrive à transpirer sans bouger ; tous ont un truc pour nous faire marrer. Lionel n’a rien. Quand il rit, on regarde par terre. (…) Quoi que dise Lionel, c’est attristant.
(…) Le seul moment où Jospin se montre humain, charnel, réel, à deux pas d’ête aimable, c’est quand il se retire de la vie politique, juste avant que d’avoir joui en elle. En cet instant, il fait un énorme caprice de geignard orgueilleux : il est soudainement humain. Sa colère et son désespoir sont visibles, le Lionel fait de chiffres devient, d’un coup, un ado qui claque des portes. Enfin le voilà, faible comme nous autres. Mais, première ironie du sort, il apparaît au moment de disparaître ; son coming-out est une sortie définitive, ce qui gâche tout. Et deuxième ironie : il réapparaît quatre ans plus tard, ce qui re-gâche re-tout. On n’avait aucune raison de l’aimer, on recommence à en avoir de le mépriser. S’il ne nous faisait bâiller aux corneilles, on lui rappellerait ce génial adage : un homme ne vaut que ce que vaut sa parole.
Brisons là : écrire sur Jospin est une expérience horrible. Il est tellement peu drôle qu’il vous fait passer l’envie de vous moquer. Tenez, c’est décidé : je me retire solennellement de la vie satirique. Désormais, j’oublie les accents pamphlétaires : je ne dis plus de mal des gens, je le jure. Et ne venez pas vous plaindre si, disant cela, je me moque de vous avec ostentation : ce que vous acceptez venant de Jospin, vous pouvez certainement le tolérer venant de L’imbécile. »
(Pascal Avot, mensuel « L’imbécile », avril 2006)
En réfléchissant à la question de Bernard : Pourquoi tant de hargne contre Ségolène ? J’en suis venu à la conclusion suivante.
Ce n’est pas tant Ségolène en tant que personne qui soulève inconsciemment sinon du mépris, du moins de la moquerie, mais tout candidat à l’élection présidentielle telle qu’elle est devenue aujourd’hui… surtout si l’on sent qu’il a quelque chance de réussir, qu’il a « le profil ».
Tout a commencé – il y a pile 20 ans – lorsque Mitterrand a détourné l’esprit de la 5e République en préférant cohabiter plutôt que démissionner. (« coâ-biter » c’est un mot bien trouvé pour évoquer Kermitterrand qui nous entube tous, nan ?). Depuis, au fil des ans, le poste de Président est devenu un simple rôle de figuration, qui a beau jeu de pavaner en se tenant comme au-dessus d’une mêlée qu’il a souvent lui-même provoquée.
Tout cela « tient » encore plus ou moins (au moins symboliquement) tant que Mitterrand ou Chirac y apportent une forme de prestige, d’allure, de charisme, issue de leur long et laborieux parcours centré sur ce but, mais débuté à une époque où c’était une ambition noble.
Le problème vient du fait qu’on ne peut accorder à la « nouvelle génération » cette espèce de légitimité. Le Président n’étant plus qu’un fantoche, planqué (aussi bien de la Justice que du retournement d’opinion… et de la démission), sans aucun pouvoir,… toute volonté d’accéder à cette fonction – même drapée sous l’alibi du sacrifice – ne peut que susciter soupçons et moqueries.
Qu’on arrête donc de qualifier de « sexistes » les piques contre Ségolène… Car c’est enfin de compte pour que ce ne soit pas une femme – justement – qui se précipite et se fasse élire à ce qui n’st plus qu’un rôle de potiche qu’on peut être amené à s’énerver. Qu’elle déclare vouloir laisser le trône à un éléphant en fin de carrière – que seuls peuvent encore exciter les ors plaqués de l’Elysée – pour se porter candidate au poste de Premier Ministre (là où se fait le boulot, là où se prennent les riques et les décisions)… et vous verrez qu’elle sera tout de suite considérée tout autrement.
Cette dernière remarque est évidemment valable pour tout autre prétendu candidat.
D’une certaine façon, on aimerait pouvoir faire autre chose que nous moquer, mais a-t-on le choix ?
Non, non Vincent, ces textes n’amusent pas que toi. Je serais enchanté de lire celui sur Djack Lang … surtout s’il s’agit d’un vrai texte sans Lang de Bois !
« La langue de bois ? La langue de bois
Pour dire qu’on triche avec les mots
pour dire qu’on ment et de surcroît
Qu’on insulte aussi les ormeaux
Faut-il que l’homme soit macabre
Pour blasphémer la langue d’arbre
La langue du bois
La langue de bois, la langue de bois
Pour désigner paroles vaines
C’est insulter ma fibre à moi
La sève vivant dans mes veines
Jactez, beaux messieurs, sans remords
Vous valez pas un sycomore
La langue du bois
Les arbres parlent plusieurs langues
Selon l’essence, le ciel, l’endroit
Le bois de l’un prononce mangue
Le bois de l’autre dicte la noix
Et quand ses branches se déchaînent
Quoi de plus beau qu’un bois d’ébène
Qui offre le fruit de la joie
Petit chanteur à la croix de moi
de la croix de moi dont on fait les arbres
Aux quatre bouts de moi veinés comme du marbre
Et de toutes mes feuilles dont je connais le poids
Des branches aux racines
De la base à la cime
Je chante ma langue de bois
Perché sur du… Racine »
(Claude Nougaro)
Avant de retrouver celui sur Lang, celui-là qui n’est pas mal non plus.
(Pour info, le regretté mensuel « L’imbécile » d’où sont tirés la plupart de ces textes, avait pour caractéristique d’être « interdit aux journalistes »… ceux qui y sévissaient – à la suite et la manière de « L’idiot international » de JE Hallier – étaient avant tout écrivains. Ce se sent, nan ?)
« (…) Le socialisme de papa a bien changé. Depuis le règne de Mitterrand, qui a débarrassé la France du socialisme, on a vu souvent des socialistes « mis en examen » pour des « affaires ». Ces socialistes des affaires ne doivent pas être confondus avec les socialistes d’affaires, comme Dominique Strauss-Kahn par exemple. Entre parenthèses, Dominique Strauss-Kahn, s’il n’est pas socialiste, ne s’appelle pas non plus Dominique Strauss-Kahn. Il s’appelle DSK, comme son cabinet d’affaires : DSK Consultants. Economiste, professeur de micro et macroéconomie, DSK aime donc les affaires, les vraies. Il aime l’argent. Ni plus ni moins qu’un autre, socialiste ou pas. Tout le monde aime l’argent, même si tout le monde n’aime pas avouer qu’il aime l’argent (…). Personne ne reprochera à DSK – qui est né à Neuilly et qui a grandi en partie à Monaco – d’aimer l’argent et de ne pas le crier sur les toits. Personne ne lui reprochera non plus d’avoir des amis riches et influents, notamment les grands patrons et les promoteurs de l’énergie nucléaire. C’est normal, il était ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.
(…) DSK a changé. Il a lifté sa paupière qui lui donnait un air de mafieux – ce qui ne l’empêchait pas de plaire aux femmes. Aujourd’hui encore, il jouit d’une solide réputation de séducteur, voire de baiseur. Petit, trapu, viril, il sent la bête sexuelle à plein nez. Mais il ne transpire pas seulement le sexe. Il dégouline d’intelligence, une intelligence de joueurs d’échecs. Et de joueur tout court. Car DSK aime jouer, par exemple jouer la comédie socialiste.
(…) Amaigri, lifté, DSK est paré pour l’élection présidentielle. Il ne veut plus seulement baiser les femmes ou les socialistes, il veut, comme tous les candidats, baiser les Français. Sa seule chance d’être élu, c’est de paraître moins socialiste que ses concurrents du Parti socialiste. Car pour les Français, un socialiste peu socialiste n’est ni pire ni meilleur qu’un socialiste trop socialiste ou qu’un anti-socialiste primaire, d’extrême gauche, de droite ou d’extrême droite. Les Francais ne sont pas moralisateurs, ni rancuniers. Ce qu’ils veulent, c’est de la poésie. Goûteront-ils celle de DSK ? « J’aime la rose rouge, déclame-t-il. Je ne déteste pas la rose sombre, extrême, mais elle est bien souvent faite d’apparences… J’ai un faible parfois pour le vieux rose aux couleurs d’antan, mais de rose très à la mode en ce moment est un peu passé. Je ne suis pas fanatique de ces roses qui ont les couleurs du temps et qui ne durent qu’un instant… » C’est beau. On dirait du Mitterrand – non, pas l’homme politique, l’écrivain. »
(Frédéric Pajak, mensuel « L’imbécile » février 2006)
Pas terrible finalement celui sur Lang, je vous en fait donc grâce, mais puisque Bernard m’a encouragé (et que ça me fait un super alibi pour ne pas encore me remettre au boulot) en voici un autre… Allez hop ! On change de bord !
« Si Nicolas Sarkozy était élégant, cela nuirait gravement à son image. (…) mal habillé, Sarkozy peut se permettre sans complexe de mal parler. Son langage, qui n’est pas châtié, n’est pas non plus franchement vulgaire. Il surarticule juste assez pour qu’on mesure son effort de diction, et trop peu pour ne pas trahir son mépris pour l’éloquence, mépris qui répond à la sensibilité de ses électeurs, hostiles à tout ce qui paraît intellectuel. N’oublions jamais qu’une bonne partie des Français aspire à davantage de médiocrité. C’est un idéal que Sarkozy partage et honore : il veut rendre sa dignité à l’homme médiocre. Il veut lui redonner le goût du travail, de l’Eglise, du drapeau tricolore, de la procréation, de la police. Il aime caresser la tête des Français dans le sens de la mèche, même si parfois ses caresses déconcertent. Mais déconcerter, pour un bon démagogue, c’est une manière efficace de séduire. Plus ses propos sont énormes, plus sa langue fourche, et plus ses électeurs sont rassurés.
Parler, pour Sarkozy, c’est manger. La République est un peu comme un plateau de fruits de mer. Chacun se sert discrètement, répugné par les pattes, les pinces, les antennes, les carapaces, suçant et mastiquant les filaments glaireux avant de tremper le bout des doigts dans une eau citronnée. Sarkozy, lui, se sert par poignées. Il ne mâche rien, parle la bouche pleine, avale et rote à table. Ses collègues le regardent, stupéfaits. Lui n’arrête pas de bâfrer. Il ne s’en cache pas. Il a compris que le succès de sa vulgarité dépend de leurs bonnes manières. Il se remplit de leur vide. Il enfle de leurs inhibitions. Les beaux jours de l’inélégance n e font que commencer. Que le plus mauvais gagne. »
(Frédéric Pajak, mensuel « L’imbécile », février 2006)
oui, c’est vrai Vincent, comme tu dis ! tout cela ressemble un peu au Tour de france !
… et d’ailleurs pour continuer ce parallèle, je crois bien que nous connaîtrons le « maillot jaune », le vainqueur (qui en +, en sera à son 2ème tour… lol) nous le connîtrons donc, qu’à la fin ! Car on parle beaucoup autour de Sarko ou Ségo à la présidence mais une surprise peu toujours être crée ! …
Même si, c’est vrai qu’il y a de fortes chances (risques ?) que ces 2 là soient en bonne voie pour gagner d’après les sondages…
Allez savoir s’il ne mettent pas de l’ E.P.O dans leurs sondages (via quelques petits « dessous de table ») pour arriver à leurs fins ? ! … histoire de faire pencher la balance de leur côté auprès de l’opinion publique (la vraie ! pas celle des pseudo-sondages bidons ! ) …
Non, non, je pense que tout le monde se trompe en imaginant un 2ème tour Sarko-Ségo.
Il y en a un qui avance en ce moment, de manière très insidieuse, c’est Le Pen. Il est peu présent sur la scène politique, il a choisi une autre stratégie, plus discrète (pour ne pas dire sournoise) ses idées se sont infiltrées à tous les niveaux de notre société et tous les sondages montrent que les intentions de vote pour Le Pen au 1er tour sont d’environ 4 points supérieures à ce qu’elles étaient en 2002.
Comme Ségolène Royal a cru bon de déborder sur sa droite (avec ses propos sur la famille, la délinquance), Sarko se voit grignoter son espace politique des deux côtés, à droite par Le Pen, à gauche par Ségo. Je crois donc plutôt à un duel Le Pen – Ségolène Royal, c’est le cas à mon avis le plus probable si l’on tient compte de la situation d’aujourd’hui.
Mais si Ségolène ne tient pas la route (et Dieu sait si la route est encore longue) et qu’elle s’effondre en cours de parcours (ce qui est possible, ses grandes faiblesses sont montrées du doigt de tous côtés en ce moment), ce sera alors un duel Le Pen / Sarko. D’autant plus que les événements montrent que nous avons peut-être aussi la gauche la plus bête du monde, non ?
A mon humble avis, Le Pen n’a même pas besoin d’avoir une quelconque stratégie pour récolter non seulement les intentions de vote… mais les voix des électeurs. Il n’a qu’à laisser faire, notamment la gauche que Bernard a raison de qualifier de « plus bête du monde » (même si ce n’est peut-être pas pour les mêmes arguments que ceux que je vais tenter de développer ici).
La grande erreur de la gauche – après vingt ans d’opposition où elle incarnait une certaine « subversivité » (souvenez-vous l’angoisse de certains dans le pays lorsqu’elle parvenue au pouvoir en 1981) – a été de devenir « morale », se croire vertueuse, prétendre incarner le Bien, bref… atteindre (avec le champion en la matière : Jospin) le degré zéro du politique.
Plus on dénonce, moralise, diabolise – bref prétend supprimer le Mal au nom du Bien… tels les Ricains à l’échelle planétaire – et plus ce qu’on attaque se renforce en tirant le profit politique de l’immoralié.
L’énergie de Le Pen ne provient pas d’un fond raciste ou facites refoulé au sein des masses (il serait temps de s’en rendre compte !!!) mais uniquement de ses adversaires. Il incarne certes la bêtise crasse… mais avant tout celle de ceux qui le stigmatisent.
Ce n’est pas Le Pen (il n’a aucun pouvoir) qui exclut, rejette, discrimine… mais toute la société. En l’excuant, le rejettant, le discriminant – en lui interdisant toute existence politique ou médiatique à hauteur de ce qu’il serait en droit d’exiger – on en fait tout bonnement le représentant de tous ceux qui se sentent exclus, rejetés, discriminés, le représentant de tous ceux qui ne se sentent pas représentés… et qui ne souhaitent même peut-être plus l’être !
Bien sûr qu’il risque de surprendre en 2007… et d’autant plus qu’on n’a toujours rien compris de ce qui s’est passé le fameux 21 avril, comme lors du vote sur le traité de Constitution Européenne. Il risque même de « passer » ce coup-ci… mais je vous signale que y’en a d’autres qui « risquent de passer » aussi – qui font la une des journaux ces temps-ci… et qui ne sont pas moins inquiétants !!!!
J’viens de voir à la télé que Ségolène Royal vient de nommer Montebourg comme « éventuel porte-parole au cas où elle envisage de se présenter à la candidature ». Elle est sacrément douée Miss Smile : elle récupère là un bonhomme qui me semble disposer d’un sacré capital de sympathie et plutôt mis à l’écart jusque-là par la bande des dinosaures cherchant une retraite élyséenne dorée. C’est du grand art ! Comme Floyd Landis, cet été, lors de la fameuse étape, elle les laisse tous sur place et ne semble plus pouvoir être rattrapée. Il faut s’attendre, lors du prochain Tout de France, que les coureurs ne se piquent plus à l’EPO ou à la Testostérone, mais… aux Oestrogènes !!!!
Ben alors là, je n’y comprends plus rien.
Arnaud Montebourg, je le suis depuis près de deux ans et je suis très attentif à ses déclarations, notamment pour son franc-parler, ses qualités d’orateurs mais aussi pour son discours sur la nécessité d’une sixième république. Il me semblait qu’il y avait, dans la personne de Montebourg, du sang neuf pour la première fois depuis longtemps au PS. J’espérais et j’espère encore beaucoup de lui. Je l’imaginais et l’imagine encore en rassembleur. Je vais régulièrement sur son site.
S’étant mis lui-même à l’écart du reste du Nouveau PS (à la suite du congrès du PS de novembre 2005), pour rester en accord avec ses convictions, il a commencé sa traversée du désert et je m’attendais à le revoir ressortir. Oui, mais pas aussi vite et pas aux côtés de Ségolène Royal ! J’ai bien compris qu’il se passait quelque chose lorsque la fédération PS de Saône-et-Loire (que dirige Montebourg) a invité dernièrement Ségolène, mais je ne m’attendais pas à ce que le rapprochement soit aussi fort (d’autant que Ségolène n’avait pas laissé vraiment la parole à Montebourg lors de cette fête de la Rose locale).
Non, à vrai dire, je ne vois pas vraiment de points communs entre ce que j’ai pu lire des idées de Montebourg et le peu que j’ai lu sur celles de Ségolène Royal.
L’expression « le mariage de la carpe et du lapin » avait été utilisée pour brocarder l’alliance contre-nature de Mitterand et de Marchais puis pour qualifier la cohabitation Mitterand / Chirac. Doit-elle aussi s’appliquer pour ce nouveau tandem ? J’espère que non !
Je n’ai pas vraiment de parti pris pour l’instant, je suis simplement extrêmement surpris, je reste dubitatif et surtout très vigilant. A suivre donc !
Je me suis toujours dit que l’heure de Montebourg arriverait en temps voulu. Avec ce nouvel épisode, ne va-telle pas arriver plus tôt que prévu ? Ou alors, se plante-t-il « royalement » en prenant le mauvais train (ou en misant sur le mauvais cheval) ? Il me semble très intelligent, j’ai plutôt tendance à lui faire confiance !
L’arrivée de Montebourg dans le camp de Ségolène Royal est probablement le plus beau coup que Ségolène Royal ait réussi jusqu’à présent. Mais n’est-ce pas l’entrée du loup dans la bergerie ? Car Montebourg, malgré toute l’admiration que j’ai pour lui, est probablement quelqu’un qui a les dents longues.
En d’autres termes, est-ce Ségolène qui mise sur Montebourg en espérant faire ainsi taire définitivement les éléphants du parti ou est-ce Montebourg qui se sert de Ségolène Royal pour parvenir à ses propres fins.
En tous les cas, il est maintenant indéniable qu’avec Montebourg, Ségolène possède avec elle un capital d’idées que le reste de la gauche ne lui reconnaissait pas jusque-là ! Et ça risque de faire lever quelques obstacles au sein de l’électorat de gauche ! Car c’est bien de là que viennent les problèmes de Ségolène, non ?
Oui, très très finement joué !
Elle laisse Lang et Strauss-Kahn se partager les 10% de voix qu’ils peuvent encore mobiliser et part, avec Montebourg, au devant de ceux qui hésitaient à voter pour l’espèce de truc bizarre – flou mais potentiellement vaste – qu’est devenu Fabius.
Montebourg est malin, et le contrat entre eux doit être assez clair : elle fera sa Présidente en survolant la mêlée d’un sourire maternel incroyablement efficace et lui fera – comme il sait bien le faire aussi – semblant d’être sérieux, travailleur, désintéressé… et d’avoir des idées, bref vise le poste de Premier Ministre.
Où donc est Sarkozy ? Je serai curieux de voir sa tête ? Va-t-il être à la hauteur de la contre-attaque qu’il doit maintenant préparer ou a-t-il déjà épuisé toutes ses cartouches ?
En fait, il ne s’agit pas simplement de Montebourg qui entoure Ségolène mais d’une véritable artillerie lourde : non seulement Arnaud Montebourg, qui a incarné l’aile la plus à gauche du PS, mais aussi Jean-Louis Bianco qui incarne l’héritage des années Mitterrand (dont il a été ministre) et Gilles Savary, spécialiste des réseaux européens et qui a surtout été un très proche de Fabius. On voit bien que le choix n’est pas anodin et que Ségolène est une fine stratège.
A côté de ces trois porte-paroles officiels, Ségolène Royal a créé un «conseil politique» d’une cinquantaine de membres. Ajoutons à celà une quarantaine de personnes qui s’occupent du site Internet «Désirs d’avenir» et un staff de campagne qui comprend déjà plus de deux cents «personnes-ressources», dont l’économiste Pierre-Alain Muet, ancien conseiller de Jospin à Matignon.
Impressionnant non ?
Info trouvée sur Libé : « Un nouveau sondage Ipsos- le Point confirme la percée de Ségolène Royal chez les sympathisants socialistes : s’ils pouvaient participer au scrutin interne du PS, 57 % voteraient pour elle. Jospin recueillerait 15 % des voix, DSK 11 %, Jack Lang 9 %, Laurent Fabius 5 % et François Hollande 3 % ».
Finalement, les coups que reçoit Ségolène ne viennent pas trop des sympathisants socialistes mais bel et bien de l’intérieur du parti, et essentiellement des éléphants d’ailleurs, contraints de s’étrangler en avalant leurs chapeaux !
Oui surtout qu’elle aurait annoncé (quand ? où ? je ne peux pas dire, j’en ai juste entendu parler) qu’au nom du « renouvellement vers la nouveauté nouvelle » et/ou du « droit d’inventaire », il fallait se passer des anciens ministres… ce qui empêche tout raliement des « dinosaures » – soucieux de finir en honneur et beauté – sous sa bannière !
Va-t-elle revenir sur ces propos ? Vont-ils s’allier pour s’opposer à elle ?…
Une page de pub, et on retrouve nos reporters sur les pentes du Tourmalet !
A propos de Montebourg et de Ségolène, deux contrepétries :
« Montebourg est un maillon parmi les courants du PS ».
« Ségolène se place avant d’être côtée »
Et puis cette autre contrepétrie, il parait qu’un gradé militaire aurait dit à sa ministre Michèle Alliot-Marie :
« On ne peut pas circuler dans ce tank »
Dis-donc, Humeur libertine, quand nous donneras-tu les réponses aux contrepétries (je n’en ai trouvé que deux sur trois) ?
J’ai trouvé les 3 !!!
– Montebourg est un couillon parmi les marrants du PS
– Ségolène se casse avant d’être plotée
– On ne peut pas t’enculer dans ce cirque
C’est bien ça ?
Eh oui, c’est bien ça, hélas, trois fois hélas !
« Bush se fera-t-il Castro dans l’été ? »
Allez, une petite dernière encore, extraite du Canard :
« Ségolène, la tapageuse de la minorité, enfle le ton dès que Jospin parle de recours ».
Elle « enfle le Con dès que Jospin parle de reTour », ok, mais pourquoi « tapageuse de la minorité » ?
Je laisse encore demeurer le suspens, je suis sûr que d’autres vont trouver !
Petit indice : ça a un rapport avec le fait que Ségolène drague un peu sur sa droite.
Moi je dirais » Tapineuse de la majorité « ….nan?
Ben oui, c’est Butterfly qui a trouvé ! Je pensais pourtant que les nombreuses circonvolutions du cerveau de Vincent lui permettrait de trouver rapidement. Mais non … !
En fait, je n’avais mis qu’une partie de la contrepétrie, n’étant capable moi-même de ne trouver qu’une parcelle de la solution. La phrase entière du Canard est la suivante :
« Nouée dès qu’on l’embrasse à la russe, la tapageuse de la minorité, que l’on voit tannée de façon désopilante, montre son bagout en refusant le débat mais enfle le ton dès que Jospin parle de recours ».
Peut-être qu’en s’y mettant à plusieurs, on trouvera la solution complète … !
Une idée pour le début de la phrase :
« Rouée dés qu’on l’embrasse à l’anus , la tapineuse de la majorité….. »
… »Que l’on voit tapinée de façon désolante.. »
Et je crois pour la fin j’ai trouvé mais je suis pas sur , cela me semble tiré par les cheveux mais je tente :
« Rouée dés qu’on l’embrasse à l’anus , la tapineuse de la majorité que l’on voit tapinée de façon désolante , montre son dégout en refusant le baba mais enfle le con dés que Jospin parle de retour »
Ben dis donc… de tels propos dans la bouche d’un papillon !!! (T’es content de toi Bernard ?)
Content, je ne sais pas, mais ces contrepétries ont au moins le mérite d’apporter une petite bouffée d’air frais à nos propos plutôt assez politiques. Une manière en tous les cas de ne pas trop se prendre au sérieux !
Dis-donc Vincent, tu ne serais pas un peu jaloux que Butterfly ait trouvé la solution avant toi ?
Le Canard cite aussi celle-ci, qui vient d’un lecteur :
« Ségolène, quelle gouaille, a fait limer ses canines en évoquant son Tonton fripé. Frippé en rêvant de conquêtes ? »
Je suppose que j’ai bien déchiffré la contrepétrie…
Je m’adresse à humeur libertine :
Qu’est-ce que je gagne en échange?
Ben oui , c’est que ca m’a creuser les méninges!
Peut etre une autre pour la peine , nan?( si t’en as encore une en stock )
C’est fait exprés qu’il y ai deux » P » à fripé?
Ou c’est une faute de frappe?
C’est moi qui ai fait une faute de frappe, j’en suis confus et j’en ai la mine toute fripée !
Il s’agit bien de « fripé » avec un seul « p ».
« Ségolène quelle gouaille a fait limer ses canines…. »etc
Est-ce que c’est une contrepèterie aussi?
Car je ne trouve pas la solution alors j’me pose la question.
C’est que j’ y prend gout à cette petite gymnastique des neurones lol
Oui, il s’agit de contrepétrie. Je n’ai trouvé que la dernière partie. Et encore, je n’en suis pas très sûr.
« Fripé en rêvant de conquêtes », ça pourrait être « friqué en rêvant de compètes » mais bon, vu que les contrepétries, c’est en général à connotation sexuelle, ça ne doit pas être ça.
Ok
Ba moi j’ai trouvé le début , enfin une idée mais j’ai l’impression que ca ne veut rien dire , ca n’a aucun sens.
Voici peut etre une minie piste :
« Ségolène quelle canaille , a filmé ses gouines en évoquant ces tétons fripés »
Ou vice versa :
« Ségolène quelle gouine , a filmé ses canailles en évoquant ses tétons fripés… »
Pas convaincue , mais jpense qu’il doit y avoir de l’idée.
??????????
« fripon » le téton de Ségolène, siouplé… pas encore « fripé »… mais tout le reste semble trouvé (même si le résultat n’est pas très clair) : « Ségolène quelle gouine a filmé ses canailles en évoquant son téton fripon. Friqué en rêvant decompètes ! »
Sinon, vous savez que pour poser officiellement sa candidature à l’investiture, Ségolène a… « le choix dans la date » ? (Bon je sais, c’ets un classique, mais bon… l’image est jolie !!!)
Au fait, vous avez vu qu’il n’est pas certain que Le Pen ait tous ses parrainages, ça risque de modifier la donne, non ?
Mouais, est-ce vraiment si sûr ? Il a en tout cas tout intérêt à le laisser croire… Moi j’ai surtout retenu qu’il pronostiquait un second tour « Le Pen/Jospin » ! Déroutant, nan ?
Oui, il y a peut-être une statégie cachée derrière cette annonce.