Les jeunes hirondelles qui sont dans la grange de mes parents passent leurs journées complètes à chanter les cantates de Jean-Sébastien Bach. Vous ne me croyez pas ? La preuve :
31 réflexions au sujet de “Hirondelles mélomanes”
Essoooooooooooooooooooooooooooo!!!!!!!!
(ca me fait penser à cette ancienne pub) lol
Entre les papillons qui murmurent de la poésie à Vincent et les hirondelles qui chantent des cantates de Bach à Bernard… Je crois que je vais tenter une conversation avec mon chat.
J’ai cru comprendre dans le fameux article « survol rapide de l’actualité (2) » que tu partirais en vacances Vendredi ? … si c’est réellement le cas, alors nous sommes en droit de nous demander que peuvent bien dire ces hirondelles, sachant que le blog serait en « pause » jeudi soir … ? :
– » RENTRE VIIIIIIIIITE, ON A FAIM D’ARTIIIIIIIIIIICLES SUR TON BLOOOOOOOOOOOOG !!!!!!!!! »
Ou encore plein d’autres choses !!!!!
Vous savez peut être, vous, amis blogueurs ??? …
Eh oui, je vais partir demain soir jeudi, mais après avoir mis un nouvel article, histoire que vous ayez de la matière à discuter? Et rien de tel qu’un sujet comme « sourvol rapide de l’actualité », non ?
Mon chat m’a dit :
» T’auras pas de jactance de ton greffier c’ soir. J’vais quand-même pas turbiner alors que les Dupdup vont s’la couler douce ».
Vous trouvez que c’est un langage châtié, vous ?
Non, non, Anne, tu te trompes : les hirondelles ne chantent pas qu’à moi les cantates de Bach, elles les chantent à tout le monde … mais je suis le seul à les entendre ainsi !
Quant à ton chat, j’aimerais pas avoir un chat qui parle aussi mal ! Tu es sûr qu’il est allé à l’école ?
Histoire triste :
Comme beaucoup de naturalistes amateur, j’ai une affection particulière pour l’Hirondelle rustique. Comme elle s’est beaucoup raréfiée au cours des dernières années, je bichonne celles qui me font l’honneur de nicher chez moi : six nichées dans quatre nids cet été, dans ma maison à Dampierre-sur-Linotte (70). Ca commence à faire du monde !
J’ai l’impression que la canicule de juillet a été profitable à l’espèce… En revanche, il y a trois jours, suite au coup de froid, ma grange était devenu un véritable dortoirs (jusqu’è 25 oiseaux le soir) et malheureusement un mouroir (j’ai ramassé six cadavres) : il n’en vient plus qu’une douzaine. Je pense que les contrasts météo (juillet trop chaud / août trop froid) ont laminé une saison de reproduction pourtant bien commencée ! A mettre sur le dos du changement climatique ?
Oui, la saison de reproduction des hirondelles s’était bien passé jusque là. Je pense même qu’elle était exceptionnelle, y compris pour les hirondelles de fenêtre et les hirondelles de rivage. C’est en avril l’an prochain que l’on jugera réellement de la chose, en fonction du nombre de migrateurs de retour.
Je reviens d’un petit séjour à Paris… surpris d’y avoir aperçu encore 5 Martinets les 15 et 16 août (alors que je suis habitué à les voir partir de Besançon fin juillet). Quelqu’un peut m’expliquer la raison ?
Si elles chantent des cantates de Bach à Bernard, elles ont inspiré Nougaro ainsi :
Je voudrais écrire comme l’hirondelle
Dans un cri perçant un chant vraiment neuf
M’accoucher de toi, langue maternelle
Compter jusqu’à neuf et sortir de l’oeuf
Je voudrais écrire comme l’hirondelle
Un hymne à la vie quand descend le soir
Au soir de mes jours mettre l’étincelle
Et le feu au cul d’un immense espoir
Je voudrais écrire comme l’hirondelle
Petite ancre noire plus belle qu’un avion
Je voudrais écrire une histoire, celle
Celle des beaux jours lorsque nous avions
Lorsque nous avions comme l’hirondelle
Tout l’espace à nous, à nous tout le temps
Je voudrais l’écrire, pas comme un savant
Je voudrais l’écrire comme l’hirondelle
Dans un cri perçant, ivre de ciel clair
De mes longues ailes, de ma fine fourche
Je voudrais écrire, libre comme l’air
Les mots virginaux que rêvait ma bouche
Lorsque nous avions comme l’hirondelle
Tout l’espace à nous, à nous tout le temps
Je voudrais l’écrire, pas comme un savant
Je voudrais l’écrire comme l’hirondelle
Comme les hirondelles et leur cri perçant
Leur corps top model habillé de vent
Aujourd’hui aucune, elles sont ailleurs
Essayant les plumes d’un nouveau tailleur
« Cri perçants », « longues ailes »… à mon avis l’ami Claude à confondu Hirondelles et Martinets, mais bon…
Je profite des vacances de Bernard pour faire la maligne sur les oiseaux :
Tu as raison Vincent, les martinets quittent nos régions fin juillet. Mais seulement le gros des troupes, on peut continuer à voir quelques individus plus tard.
Un gros passage a eu lieu le 16 août au-dessus de Montbéliard.
L’année dernière, quelques individus ont été vus à Montfort dans le Jura… le 22 septembre !
Pour ce qui est des cris perçants et des longues ailes, c’est vrai que les ailles des martinets sont plus longues que celles des hirondelles et que leurs cris sont plus perçants…
Deux liens pour comparer. On peut même les écouter.
Encore un qui semble avoir confondu Hirondelles et Martinets : le grand Francis Ponge (dont je ne cite avec regret qu’un extrait de son superbe « proème » intitulé « Hirondelles », car il serait ici un peu trop long)
« (…) L’Hirondelle : mot excellent ; bien mieux qu’aronde, instinctivement répudié.
L’Hirondelle, l’Horizondelle : l’hirondelle, sur l’horizon, se retourne, en nage-dos libre.
L’Ahurie-donzelle : poursuivie – poursuivante, s’enfuit en chasse avec des cris aigus. »
Arffff…
Prendre un Martinet pour une Hirondelle
c’est un peu comme confondre
Une moto de course et une mobilette
Une bière et une Tourtel
La haute couture et le prêt-à-porter
Bref…
Mon cul et du poulet !
(désolé, j’avais besoin de me défouler…)
René Char, lui, savait semble-t-il les distinguer (voir ci-après), mais à mon sens il a fait pire… en le comparant au « coeur ». Quelle faute de goût ! Quel lyrisme de pacotille, sentimentalisme à deux balles, anthromorphisme ridicule !
Quel dommage surtout, car tout le reste était plutôt réussi !
Quatre mots (répétés deux fois) qui à mon sens gâchent vraiment tout !!!
LE MARTINET
Martinet aux ailes trop larges, qui vire et crie sa joie autour de la maison. Tel est le coeur.
Il dessèche le tonnerre. Il sème dans le ciel serein. S’il touche au sol, il se déchire.
Sa répartie est l’hirondelle. Il déteste la familière. Que vaut dentelle de la tour ?
Sa pause est au creux le plus sombre. Nul n’est plus à l’étroit que lui.
L’été de la longue clarté, il filera dans les ténêbres, par les persiennes de minuit.
Il n’est pas d’yeux pour le tenir. Il crie, c’est toute sa présence. Un mince fusil va l’abattre. Tel est le coeur. »
Quelq’un a-t-il déjà mangé, comme les Chinois, des nids d’hirondelles ? Ou serait tenté de le faire ?
Ces nids sont faits à partir de la salive des hirondelles, je crois. Il y a des types qui risquent leur vie pour aller les chercher au sommet d’immenses falaises, parce d’autres types acceptent de payer une fortune pour en manger.
Je n’en ai jamais mangé, mais si j’en avais l’occasion, je pense que je me laisserais tenter.
Je voudrais pas crever avant d’avoir connu…
Jean-Louis, tu n’aurais pas un ou deux nids vides dans ta grange ?
Sinon, pour en revenir aux liens proposés par Anne (merci, au fait)… que je viens de re-consulter avec davantage d’attention. Sur le coup des pattes trop courtes du Martinet qui l’empêcheraient de redécoller s’il avait le malheur de se poser au sol : l’idée est plaisante mais est-elle vraiment vraie ? N’est-ce pas davantage parce qu’ils sont malades ou assommés que les Martinets posés au sol ne redécollent pas, plutôt qu’à cause de leur pattes atrophiées ?
Tu as raison Vincent, l’idée qu’un Martinet au sol ne peut pas décoller à cause de pattes trop courtes est fausse.
Lu dans La Hulotte N° 13 :
« Il est vrai que le pauvre ( ?) a les pattes tellement courtes qu’une fois à terre il se trouve dans une position fort inconfortable. On raconte même que, tombé sur le plancher des vaches, il lui est tout à fait impossible de reprendre son vol. Ce n’est pas exact : en réalité, un Martinet trouvé à terre est bien souvent un sujet malade, affaibli ou blessé (parfois de façon passagère) à l’aile. »
Paul Géroudet écrit à ce sujet :
« Les Martinets se jouent avec assurance et adresse des obstacles, pénètrent en pleine vitesse dans une étroite cavité : une imprécision d’un centimètre et ils s’assommeraient. Il arrive cependant qu’ils heurtent un fil aérien et soient précipités à terre. Dans ces cas-là, ils ne peuvent s’envoler du sol, car la moindre atteinte aux muscles des ailes les empêche de fournir l’effort requis. Il peut aussi être affaibli par des parasites externes, en particulier le pupipare Crataerina pallida, pareil à une araignée plate, qui est excessivement abondant, suce le sang des adultes et des jeunes, et dont l’oiseau est incapable de se débarrasser. Mais en pleine possession de ses moyens, le Martinet noir décolle sans peine, malgré la brièveté de ses pattes : je l’ai vérifié moi-même après bien d’autres. »
Merci Anne… (Tu remplaces sacrément bien tonton Bernard !)
Et contre le pupipare Crataerina pallida, y’a des pétitions quelque part, une fondation quelconque qui récolte des fonds, une armée de scientifiques qui entrent en lutte ? Merde.. faut se bouger, et vite !!!! Tiens, j’vais écrire à l’administration américaine en lui suggérant un éventuel lien avec « L’axe du mal », on verra bien !
ça va Vincent ? Tu tiens le coup jusqu’au printemps prochain, en attendant le retour des martinets … ?
Revenons à nos hirondelles. En faisant une recherche sur internet à propos de Jean Bertola (voir le commentaire que je viens de rajouter à l’article « auprès de son arbre »), j’ai découvert un inédit de Brassens, l’un de ses tous premiers textes. Il y cite notamment l’hirondelle (c’est pourquoi je me permets de placer ce texte ici).
Le texte s’appelle « il n’y a d’honnête que le bonheur »
Dans l’ombre des forêts
Y’a des endroits gentils
En voyag’ d’intérêt
Les maris sont partis
Les maris sont des gens au front morne
C’est l’moment ou jamais d’les égayer de cornes.
Viens!
Pos’ton fardeau
De bonn’manières
Sur le gros dos
D’la cuisinière
Et jett’la clef de ton honneur
Dans la mar’aux canards.
Viens!
Quand le printemps
Fou d’allégresse
Rôde, chantant
Sur nos tendresses
Il n’y a d’honnêt’ que le bonheur
Vois le vent, le vent d’opérette
Ah! Quel êtr’ intelligent
Qui des toits s’apprête
À foutr’ des pots de fleurs sur la gueul’ des agents
Mais oui, viens!
Sautons au cou
De l’hirondelle
Et laissons-nous
À tire d’aile
Conduire loin de la pudeur.
Viens! Si nous voyons
Sur un’ sal’tête
Un chapeau m’lon
Qui nous embête
Nous le flanqu’rons par terre pour
Jouer au ballon avec.
Viens!
Si les gross’roues
D’un véhicule
Coupent le cou
D’un’renoncule
Nous les crèveront avec amour
Si cett’brut’ de garde-champêtre
S’avis’ de nous engueuler
Nous l’enverrons paître
Ou bien nous le pendrons à un arbre isolé.
Mais oui, viens!
Si des fruits mûrs
Douc’ment dépassent
Le haut d’un mur
Sous l’quel on passe
Nous leur prêt’rons notre concours.
Viens!
J’ai pas trop d’trous
À mes chaussettes
J’ai pas d’verrou
À ma cassette
J’nai d’ailleurs pas d’cassett’ non plus
Comme ton idiot d’mari…
Viens!
J’te prendrai pas
Pour ma p’tit bonne
J’t’imposerai pas
D’solo d’trombone
Le soir un’fois le café bu
De retour de maquignonnage
Le sal’cornard comprendra
Le désavantage
De fair’estampiller son amour par l’État.
Mais oui, viens!
Pour nous s’éveillent
Ô bonn’fortune
En plein soleil
Des clairs de lune
En pleine nuit, des soleils nus.
Magnifique.
Sait-on pourquoi ces inédits étaient… inédits ?
A priori, il y aurait 6 inédits de Brassens qui datent tous du début des années 50.
4 d’entre eux ont été abandonnés car Brassens a jugé qu’ils ne méritaient pas de passer à la postérité, il s’agit de : « Les croque-morts améliorés », « Il n’y a d’honnête que le bonheur », « La valse des gros culs » et « J’étais le maquereau ».
Deux autres inédits n’ont pas été enregistrés par Brassens, bien qu’il les jugeait dignes d’intérêt mais à cause de leur durée trop longue, il s’agit de : « la file indienne » (désopilante) et « Les radis » dont le texte avait été publié à l’époque (mais non enregistré).
Un « chaud lapin » tout de même le Père Geogeo, malgré ses airs de Sainte Nitouche modeste et pudique. Un sacré malin, en tout cas, vous ne pensez pas ?
LES NIDS D’HIRONDELLES :
ce sont, en effet, des nids fabriqués avec de la salive épaisse séchée et accrochés à des parois (grottes ou maisons abandonnées). Ces hirondelles SALANGANES sont, à ma connaissance, les seuls oiseaux à s’orienter dans les cavernes un peu à la manière des Chauves-souris, par écholocation. Encore un bel exemple de convergence entre deux classes de Vertébrés, qui « inventent » le même procédé, dans un environnement similaire.
PS : je m’excuse d’intervenir un peu tardivement mais je refais surface petit à petit …
Assez drôle la transition entre le commentaire de Vincent sur Brassens chaud lapin et celui de Roland sur les nids d’hirondelle. Cela m’a fait penser à cette (vieille) pub où on voyait un père ne pas répondre à son enfant qui lui demandait « c’est quoi cette bouteille de lait ?» et qui se mettait enfin à lui donner des explication sur le lait quand son môme lui demandait « dis, papa, comment on fait les bébés ?»
Oui, bien vu… moi j’ai cru un moment que je m’étais trompé et avait malencontreusement envoyé mon commentaire sur Brassens à la page des hirondelles ! (… et trouvait du coup Roland « beau seigneur » de faire comme si de rien n’était !!!)
Essoooooooooooooooooooooooooooo!!!!!!!!
(ca me fait penser à cette ancienne pub) lol
Entre les papillons qui murmurent de la poésie à Vincent et les hirondelles qui chantent des cantates de Bach à Bernard… Je crois que je vais tenter une conversation avec mon chat.
J’ai cru comprendre dans le fameux article « survol rapide de l’actualité (2) » que tu partirais en vacances Vendredi ? … si c’est réellement le cas, alors nous sommes en droit de nous demander que peuvent bien dire ces hirondelles, sachant que le blog serait en « pause » jeudi soir … ? :
– » BOOONNES VACAAAAAAAAAAANCES BERNAAAAAAAAAAARD !!!!!!!!! »
ou encore,
– » RENTRE VIIIIIIIIITE, ON A FAIM D’ARTIIIIIIIIIIICLES SUR TON BLOOOOOOOOOOOOG !!!!!!!!! »
Ou encore plein d’autres choses !!!!!
Vous savez peut être, vous, amis blogueurs ??? …
Eh oui, je vais partir demain soir jeudi, mais après avoir mis un nouvel article, histoire que vous ayez de la matière à discuter? Et rien de tel qu’un sujet comme « sourvol rapide de l’actualité », non ?
Mon chat m’a dit :
» T’auras pas de jactance de ton greffier c’ soir. J’vais quand-même pas turbiner alors que les Dupdup vont s’la couler douce ».
Vous trouvez que c’est un langage châtié, vous ?
Non, non, Anne, tu te trompes : les hirondelles ne chantent pas qu’à moi les cantates de Bach, elles les chantent à tout le monde … mais je suis le seul à les entendre ainsi !
Quant à ton chat, j’aimerais pas avoir un chat qui parle aussi mal ! Tu es sûr qu’il est allé à l’école ?
Histoire triste :
Comme beaucoup de naturalistes amateur, j’ai une affection particulière pour l’Hirondelle rustique. Comme elle s’est beaucoup raréfiée au cours des dernières années, je bichonne celles qui me font l’honneur de nicher chez moi : six nichées dans quatre nids cet été, dans ma maison à Dampierre-sur-Linotte (70). Ca commence à faire du monde !
J’ai l’impression que la canicule de juillet a été profitable à l’espèce… En revanche, il y a trois jours, suite au coup de froid, ma grange était devenu un véritable dortoirs (jusqu’è 25 oiseaux le soir) et malheureusement un mouroir (j’ai ramassé six cadavres) : il n’en vient plus qu’une douzaine. Je pense que les contrasts météo (juillet trop chaud / août trop froid) ont laminé une saison de reproduction pourtant bien commencée ! A mettre sur le dos du changement climatique ?
Oui, la saison de reproduction des hirondelles s’était bien passé jusque là. Je pense même qu’elle était exceptionnelle, y compris pour les hirondelles de fenêtre et les hirondelles de rivage. C’est en avril l’an prochain que l’on jugera réellement de la chose, en fonction du nombre de migrateurs de retour.
Je reviens d’un petit séjour à Paris… surpris d’y avoir aperçu encore 5 Martinets les 15 et 16 août (alors que je suis habitué à les voir partir de Besançon fin juillet). Quelqu’un peut m’expliquer la raison ?
Si elles chantent des cantates de Bach à Bernard, elles ont inspiré Nougaro ainsi :
Je voudrais écrire comme l’hirondelle
Dans un cri perçant un chant vraiment neuf
M’accoucher de toi, langue maternelle
Compter jusqu’à neuf et sortir de l’oeuf
Je voudrais écrire comme l’hirondelle
Un hymne à la vie quand descend le soir
Au soir de mes jours mettre l’étincelle
Et le feu au cul d’un immense espoir
Je voudrais écrire comme l’hirondelle
Petite ancre noire plus belle qu’un avion
Je voudrais écrire une histoire, celle
Celle des beaux jours lorsque nous avions
Lorsque nous avions comme l’hirondelle
Tout l’espace à nous, à nous tout le temps
Je voudrais l’écrire, pas comme un savant
Je voudrais l’écrire comme l’hirondelle
Dans un cri perçant, ivre de ciel clair
De mes longues ailes, de ma fine fourche
Je voudrais écrire, libre comme l’air
Les mots virginaux que rêvait ma bouche
Lorsque nous avions comme l’hirondelle
Tout l’espace à nous, à nous tout le temps
Je voudrais l’écrire, pas comme un savant
Je voudrais l’écrire comme l’hirondelle
Comme les hirondelles et leur cri perçant
Leur corps top model habillé de vent
Aujourd’hui aucune, elles sont ailleurs
Essayant les plumes d’un nouveau tailleur
« Cri perçants », « longues ailes »… à mon avis l’ami Claude à confondu Hirondelles et Martinets, mais bon…
Je profite des vacances de Bernard pour faire la maligne sur les oiseaux :
Tu as raison Vincent, les martinets quittent nos régions fin juillet. Mais seulement le gros des troupes, on peut continuer à voir quelques individus plus tard.
Un gros passage a eu lieu le 16 août au-dessus de Montbéliard.
L’année dernière, quelques individus ont été vus à Montfort dans le Jura… le 22 septembre !
Pour ce qui est des cris perçants et des longues ailes, c’est vrai que les ailles des martinets sont plus longues que celles des hirondelles et que leurs cris sont plus perçants…
Deux liens pour comparer. On peut même les écouter.
http://www.oiseaux.net/oiseaux/apodiformes/martinet.noir.html
http://www.oiseaux.net/oiseaux/passeriformes/hirondelle.rustique.html
Encore un qui semble avoir confondu Hirondelles et Martinets : le grand Francis Ponge (dont je ne cite avec regret qu’un extrait de son superbe « proème » intitulé « Hirondelles », car il serait ici un peu trop long)
« (…) L’Hirondelle : mot excellent ; bien mieux qu’aronde, instinctivement répudié.
L’Hirondelle, l’Horizondelle : l’hirondelle, sur l’horizon, se retourne, en nage-dos libre.
L’Ahurie-donzelle : poursuivie – poursuivante, s’enfuit en chasse avec des cris aigus. »
Arffff…
Prendre un Martinet pour une Hirondelle
c’est un peu comme confondre
Une moto de course et une mobilette
Une bière et une Tourtel
La haute couture et le prêt-à-porter
Bref…
Mon cul et du poulet !
(désolé, j’avais besoin de me défouler…)
René Char, lui, savait semble-t-il les distinguer (voir ci-après), mais à mon sens il a fait pire… en le comparant au « coeur ». Quelle faute de goût ! Quel lyrisme de pacotille, sentimentalisme à deux balles, anthromorphisme ridicule !
Quel dommage surtout, car tout le reste était plutôt réussi !
Quatre mots (répétés deux fois) qui à mon sens gâchent vraiment tout !!!
LE MARTINET
Martinet aux ailes trop larges, qui vire et crie sa joie autour de la maison. Tel est le coeur.
Il dessèche le tonnerre. Il sème dans le ciel serein. S’il touche au sol, il se déchire.
Sa répartie est l’hirondelle. Il déteste la familière. Que vaut dentelle de la tour ?
Sa pause est au creux le plus sombre. Nul n’est plus à l’étroit que lui.
L’été de la longue clarté, il filera dans les ténêbres, par les persiennes de minuit.
Il n’est pas d’yeux pour le tenir. Il crie, c’est toute sa présence. Un mince fusil va l’abattre. Tel est le coeur. »
(Fureur et mystère, 1962)
Pour ceux qui souhaitent, ci-joint un lien vers un site ayant recensé poèmes et chansons sur les hirondelles : http://www.hirondelle.oiseaux.net/litterature.html
Quelq’un a-t-il déjà mangé, comme les Chinois, des nids d’hirondelles ? Ou serait tenté de le faire ?
Ces nids sont faits à partir de la salive des hirondelles, je crois. Il y a des types qui risquent leur vie pour aller les chercher au sommet d’immenses falaises, parce d’autres types acceptent de payer une fortune pour en manger.
Je n’en ai jamais mangé, mais si j’en avais l’occasion, je pense que je me laisserais tenter.
Je voudrais pas crever avant d’avoir connu…
Jean-Louis, tu n’aurais pas un ou deux nids vides dans ta grange ?
Sinon, pour en revenir aux liens proposés par Anne (merci, au fait)… que je viens de re-consulter avec davantage d’attention. Sur le coup des pattes trop courtes du Martinet qui l’empêcheraient de redécoller s’il avait le malheur de se poser au sol : l’idée est plaisante mais est-elle vraiment vraie ? N’est-ce pas davantage parce qu’ils sont malades ou assommés que les Martinets posés au sol ne redécollent pas, plutôt qu’à cause de leur pattes atrophiées ?
Tu as raison Vincent, l’idée qu’un Martinet au sol ne peut pas décoller à cause de pattes trop courtes est fausse.
Lu dans La Hulotte N° 13 :
« Il est vrai que le pauvre ( ?) a les pattes tellement courtes qu’une fois à terre il se trouve dans une position fort inconfortable. On raconte même que, tombé sur le plancher des vaches, il lui est tout à fait impossible de reprendre son vol. Ce n’est pas exact : en réalité, un Martinet trouvé à terre est bien souvent un sujet malade, affaibli ou blessé (parfois de façon passagère) à l’aile. »
Paul Géroudet écrit à ce sujet :
« Les Martinets se jouent avec assurance et adresse des obstacles, pénètrent en pleine vitesse dans une étroite cavité : une imprécision d’un centimètre et ils s’assommeraient. Il arrive cependant qu’ils heurtent un fil aérien et soient précipités à terre. Dans ces cas-là, ils ne peuvent s’envoler du sol, car la moindre atteinte aux muscles des ailes les empêche de fournir l’effort requis. Il peut aussi être affaibli par des parasites externes, en particulier le pupipare Crataerina pallida, pareil à une araignée plate, qui est excessivement abondant, suce le sang des adultes et des jeunes, et dont l’oiseau est incapable de se débarrasser. Mais en pleine possession de ses moyens, le Martinet noir décolle sans peine, malgré la brièveté de ses pattes : je l’ai vérifié moi-même après bien d’autres. »
Merci Anne… (Tu remplaces sacrément bien tonton Bernard !)
Et contre le pupipare Crataerina pallida, y’a des pétitions quelque part, une fondation quelconque qui récolte des fonds, une armée de scientifiques qui entrent en lutte ? Merde.. faut se bouger, et vite !!!! Tiens, j’vais écrire à l’administration américaine en lui suggérant un éventuel lien avec « L’axe du mal », on verra bien !
ça va Vincent ? Tu tiens le coup jusqu’au printemps prochain, en attendant le retour des martinets … ?
Revenons à nos hirondelles. En faisant une recherche sur internet à propos de Jean Bertola (voir le commentaire que je viens de rajouter à l’article « auprès de son arbre »), j’ai découvert un inédit de Brassens, l’un de ses tous premiers textes. Il y cite notamment l’hirondelle (c’est pourquoi je me permets de placer ce texte ici).
Le texte s’appelle « il n’y a d’honnête que le bonheur »
Dans l’ombre des forêts
Y’a des endroits gentils
En voyag’ d’intérêt
Les maris sont partis
Les maris sont des gens au front morne
C’est l’moment ou jamais d’les égayer de cornes.
Viens!
Pos’ton fardeau
De bonn’manières
Sur le gros dos
D’la cuisinière
Et jett’la clef de ton honneur
Dans la mar’aux canards.
Viens!
Quand le printemps
Fou d’allégresse
Rôde, chantant
Sur nos tendresses
Il n’y a d’honnêt’ que le bonheur
Vois le vent, le vent d’opérette
Ah! Quel êtr’ intelligent
Qui des toits s’apprête
À foutr’ des pots de fleurs sur la gueul’ des agents
Mais oui, viens!
Sautons au cou
De l’hirondelle
Et laissons-nous
À tire d’aile
Conduire loin de la pudeur.
Viens! Si nous voyons
Sur un’ sal’tête
Un chapeau m’lon
Qui nous embête
Nous le flanqu’rons par terre pour
Jouer au ballon avec.
Viens!
Si les gross’roues
D’un véhicule
Coupent le cou
D’un’renoncule
Nous les crèveront avec amour
Si cett’brut’ de garde-champêtre
S’avis’ de nous engueuler
Nous l’enverrons paître
Ou bien nous le pendrons à un arbre isolé.
Mais oui, viens!
Si des fruits mûrs
Douc’ment dépassent
Le haut d’un mur
Sous l’quel on passe
Nous leur prêt’rons notre concours.
Viens!
J’ai pas trop d’trous
À mes chaussettes
J’ai pas d’verrou
À ma cassette
J’nai d’ailleurs pas d’cassett’ non plus
Comme ton idiot d’mari…
Viens!
J’te prendrai pas
Pour ma p’tit bonne
J’t’imposerai pas
D’solo d’trombone
Le soir un’fois le café bu
De retour de maquignonnage
Le sal’cornard comprendra
Le désavantage
De fair’estampiller son amour par l’État.
Mais oui, viens!
Pour nous s’éveillent
Ô bonn’fortune
En plein soleil
Des clairs de lune
En pleine nuit, des soleils nus.
Magnifique.
Sait-on pourquoi ces inédits étaient… inédits ?
A priori, il y aurait 6 inédits de Brassens qui datent tous du début des années 50.
4 d’entre eux ont été abandonnés car Brassens a jugé qu’ils ne méritaient pas de passer à la postérité, il s’agit de : « Les croque-morts améliorés », « Il n’y a d’honnête que le bonheur », « La valse des gros culs » et « J’étais le maquereau ».
Deux autres inédits n’ont pas été enregistrés par Brassens, bien qu’il les jugeait dignes d’intérêt mais à cause de leur durée trop longue, il s’agit de : « la file indienne » (désopilante) et « Les radis » dont le texte avait été publié à l’époque (mais non enregistré).
Un « chaud lapin » tout de même le Père Geogeo, malgré ses airs de Sainte Nitouche modeste et pudique. Un sacré malin, en tout cas, vous ne pensez pas ?
LES NIDS D’HIRONDELLES :
ce sont, en effet, des nids fabriqués avec de la salive épaisse séchée et accrochés à des parois (grottes ou maisons abandonnées). Ces hirondelles SALANGANES sont, à ma connaissance, les seuls oiseaux à s’orienter dans les cavernes un peu à la manière des Chauves-souris, par écholocation. Encore un bel exemple de convergence entre deux classes de Vertébrés, qui « inventent » le même procédé, dans un environnement similaire.
PS : je m’excuse d’intervenir un peu tardivement mais je refais surface petit à petit …
Assez drôle la transition entre le commentaire de Vincent sur Brassens chaud lapin et celui de Roland sur les nids d’hirondelle. Cela m’a fait penser à cette (vieille) pub où on voyait un père ne pas répondre à son enfant qui lui demandait « c’est quoi cette bouteille de lait ?» et qui se mettait enfin à lui donner des explication sur le lait quand son môme lui demandait « dis, papa, comment on fait les bébés ?»
Oui, bien vu… moi j’ai cru un moment que je m’étais trompé et avait malencontreusement envoyé mon commentaire sur Brassens à la page des hirondelles ! (… et trouvait du coup Roland « beau seigneur » de faire comme si de rien n’était !!!)