(le 100ème article du blogadupdup)
Vendredi dernier, le vent avait viré à la bise. Bonne occasion pour aller observer les blaireaux en forêt. En effet, vu l’emplacement de mon affût, seule la bise ne porte pas mon odeur au terrier et me permet de faire des observations. A mon arrivée sur le site, j’ai soudain un doute puis une affreuse certitude : le vent vient à nouveau de changer de sens et la situation ne m’est plus du tout favorable, bien au contraire. Effectivement, à peine assis sur mon surplomb qui domine les terriers, un blaireau passe la tête de son antre, hume l’air avec circonspection puis rentre vite au plus profond de sa tanière. Une heure et demie plus tard, je quitte les lieux sans avoir revu l’animal. J’aurai passé tout de même une bonne soirée, le blaireau dérangé un peu moins : IL NE FAIT PAS BON ÊTRE SOUS LES VENTS DOMINANTS.
Dimanche matin, c’est jour de ball-trap pour les blaireaux du coin. Le bruit des kalashnikov est parfois supportable. Mais ce dimanche, le vent propage le bruit des canons avec une grande violence dans le petit jardin qui est habituellement mon domaine de tranquillité. IL NE FAIT PAS BON ÊTRE SOUS LES VENTS DOMINANTS.
Ce matin, je tombe sur un petit article qui traite des cas de cancers dans la zone située au nord-est de l’incinérateur d’ordures ménagères de Besançon. Le taux de lymphomes non hodgkiniens, étudié par le professeur Viel (voir la revue Environmental Science and Technology), y est multiplié par 2,5 par rapport à la normale. Tiens donc, peut-être un début d’explication, ceci explique peut-être celà ! DECIDEMENT, IL NE FAIT PAS BON ÊTRE SOUS LES VENTS DOMINANTS !
No comment (c’est ma façon de fêter le 100e !)… C’est du grand art, j’adore !
Ah ! Les vents dominants… souvenez-vous de ces vilains courants d’air qui ont tounoyé au-dessus de l’Europe et qui nous ont généreusement arrosés… (sauf Monsieur Pellerin !) après l’explosion de Tchernobyl… si les vents avaient toujours soufflé d’Ouest en Est nous aurions été relativement épargnés… et le nuage aurait survolé la Sibérie, la Mongolie et la Chine…
Les vents dominants ont aussi un côté intéressant lorsqu’ils transportent des odeurs par exemple ; je me souviens de l’odeur du pain d’épices qui pénétrait par les fenêtres des salles de cours de La Bouloie ; ils étaient de bon augure ; cela voulait dire que le temps allait changer (pas besoin d’arroser et la canicule allait se calmer) et ça nous excitait les papilles (vivement que ce cours fastidieux se termine et qu’on aille tremper une tranche de pain d’épices dans un petit noir !)…
Bien entendu l’alerte lancée par le Prof. Viel est une sérieuse mise en garde qui devrait interpeller les décideurs (mais n’est-il pas déjà un peu tard pour les incinérateurs bisontins ?) et espérons qu’ils auront eu vent des conclusions de son enquête et que ça les empêche de dormir la fenêtre ouverte.