Des oiseaux peu farouches

OISEAUX DE TEXEL (1)
J’ai toujours éprouvé beaucoup de plaisir à observer les oiseaux de très près. C’est même presque un peu maladif chez moi, il faut que je réduise au maximum la distance entre l’animal et moi. C’est pourquoi j’aime aller plus au nord où les oiseaux sont beaucoup moins farouches que chez nous.

L’île de Texel aux Pays-Bas, dans la mer du Nord, est un vrai paradis pour les oiseaux. Ceux-ci ont pris l’habitude de vivre en bonne harmonie avec l’espèce humaine, les habitants ayant interdit la chasse sur leur île. La pratique du tourisme aidant, les oiseaux se sont de plus en plus familiarisés avec l’homme et j’ai pu remarqué la semaine dernière (ce devait être mon douzième séjour à Texel) que ce comportement s’est encore accentué au cours des dernières années.

Il y a bien évidemment les goélands qui sont omniprésents et qui, depuis longtemps, n’hésitent pas à venir chercher leur nourriture très près de l’homme (voir à ce propos, la petite série d’images que j’ai consacrée à ces oiseaux familiers).

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Lorsqu’on se balade à pied ou à vélo (ce sont les deux moyens de locomotion les plus utilisés sur l’île), des oiseaux passent souvent très près de votre tête. Ainsi ce vanneau huppé nullement effarouché par le passage de personnes accompagnées de leur chien.

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Lors de ce dernier séjour, j’ai été particulièrement impressionné par une barge à queue noire qui avait souvent plusieurs photographes autour d’elle et qui défendait son territoire et ses deux jeunes poussins en émettant des cris plaintifs à l’encontre des intrus.

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Non, non, il ne s’agit pas d’un empaillé (je parle de l’oiseau … naturellement !)

(photo qui m’a été prêtée par Magalie)

C’est lors d’une petite balade en mer que j’ai pu remarquer un comportement nouveau que je n’avais jamais observé lors des mes autres excursions sur ce même bateau : d’abord un moineau qui est venu se poser sur le beau bonnet rouge de Magalie (scène que je n’ai pas eu le temps de photographier, tant pis pour ceux qui voulaient connaître Magalie !) puis un grand nombre d’étourneaux qui sont venus manger des crevettes sur le bateau dès son retour au port. Les étourneaux étaient partout : au fond des poubelles, dans les machines, sur les étalages, entre les pieds des gens, sous les yeux de Joëlle …

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A quand de telles observations en France ?

La France rurale et les fonds européens

Voici donc le premier anniversaire du référendum sur la constitution européenne et à nouveau des tas d’articles dans les médias. C’est bizarre, cette manière de parler de l’Europe par intermittence. Entre le traité de Maastricht et le vote sur la constitution, il s’est passé plus d’une douzaine d’années de silence sur la question européenne. Même silence depuis une dizaine de mois. Et voilà que le sujet ressort aujourd’hui pour mieux disparaître dans quelques jours. Espérons tout de même qu’un vrai débat commencera dans quelques mois avec l’approche de l’élection présidentielle.

L’an passé, lors de la campagne à l’occasion du référendum, j’ai été surpris que personne n’aborde le problème des FONDS EUROPEENS. Les élus partisans du « oui » auraient pu nous dire ce que l’Europe, par le biais des sommes reversées aux différents Etats, avait amené aux citoyens de base, en terme de développement local, notamment dans la France rurale. Pourquoi n’ont-ils pas mis en avant cet apport de l’Europe ? Peut-être parce qu’il n’y a pas de quoi être fiers de ce que nous avons fait de cet argent. Je m’explique :

– premier constat : une partie des Fonds Européens est repartie à Bruxelles, faute d’avoir été utilisée. Ainsi, pour ne prendre que l’exemple du département de la Haute-Saône, le Préfet de Région avait, en son temps, montré du doigt les cantons de Marnay, de Gy et de Gray qui n’avaient dépensé que 10 F par habitant alors qu’ils avaient 300 F de disponibles. Est-ce parce que les élus de ces cantons manquaient d’idées, de projets ? Est-ce qu’ils n’ont pas relayé l’info auprès de leur base, notamment auprès du milieu associatif qui est souvent une force de proposition ? Est-ce que ces élus locaux n’ont pas soutenu les projets associatifs lorsque ceux-ci existaient (les associations étant souvent vues par les élus, comme un contre-pouvoir dangereux) ?

– deuxième constat : les Fonds Européens ont souvent été utilisés à mauvais escient. Ainsi, dans le village où j’habite, le cimetière a été agrandi grâce à des fonds européens. Un cimetière, est-ce du développement ? Un chemin forestier a été créé avec les mêmes fonds, il ne sert pas à grand’chose et les élus municipaux disent qu’ils l’ont fait parce que le coût était presque entièrement pris en charge.

– troisième constat : les fonds européens ont fait le jeu des politiques locaux. C’est souvent l’élu le plus important du coin (le conseiller général, le député) qui dit à « ses » maires : « je peux t’apporter tant sur ce projet ». Il s’agit bien entendu de fonds publics, la plus grande part étant souvent européenne, mais tout est présenté comme si le petit seigneur du coin distribuait cet argent en fonction de ses accointances politiques ou simplement de son bon vouloir princier. En milieu rural, l’argent européen est parfois dépensé à des fins électoralistes et clientélistes et renforce le pouvoir de nos petits hobereaux locaux.

Demandez au citoyen espagnol ou portugais : il sait combien l’Europe a permis à son pays de se développer. Demandez au citoyen français, il ne sait pas grand chose de l’existence de ces fonds et de leur utilisation (ou de leur non-utilisation).

Le référendum organisé il y a un an était une bonne opportunité pour aborder un peu ce sujet. L’occasion a été ratée !

Blog en congés (1)

Après une semaine complète de mise en parenthèses de mon blog, au cours de laquelle je vais souffler un peu, mes articles reprendront le dimanche 28 mai. En attendant, vous pouvez continuer à alimenter ce blog de vos commentaires, même sur des articles anciens, je suis automatiquement averti par mail de l’arrivée d’un nouveau commentaire et j’essaierai, dans la mesure du possible, d’y répondre dès mon retour.

A titre préservatif !

Vous connaissez l’AGRIF ? Moi non. Je viens d’apprendre qu’il s’agit d’une association de catholiques intégristes qui viennent de se pourvoir en cassation, suite à une décision de relaxe de la cour d’appel de Paris, contre le journal Libération qui a osé publier un dessin représentant le Christ muni d’un préservatif.

Le représentant de l’AGRIF, Bernard Anthony (qui est aussi membre du Front National, il faut le répéter haut et fort), a déclaré : « Il est à noter que cette caricature immonde du fils de Dieu, blasphématoire et injurieuse pour les Chrétiens, attentatoire à la dignité humaine pour tous les hommes, n’a pas soulevé le milliardième de l’indignation suscitée par les caricatures, ô combien anodines du prophète et chef de guerre Mahomet ».

« Caricature immonde » un préservatif ? Faudrait quand même pas exagérer ! Je pense qu’un préservatif sur le Christ n’a rien d’injurieux. AU CONTRAIRE ! Je m’explique : Aujourd’hui, force est de reconnaître que le Christ n’avait rien d’un visionnaire, vu l’état du Monde dans lequel on vit, on est loin d’un monde d’amour et de tolérance qu’il annonçait. Jusqu’à présent, j’avais donc des doutes sur ce côté visionnaire, et donc, à fortiori, sur tout le reste de son existence. Et voilà qu’un journal nous apprend que le Christ mettait des préservatifs, 2000 ans avant que le monde commence à l’utiliser et 2000 ans avant l’invention du latex. Et là, je me dis : « Merde, ce type-là était vraiment un visionnaire ! ». Merci donc à Libé qui m’a remis dans le droit chemin.

Et maintenant les cathos intégristes, ils vont s’attaquer à quoi, après cette représentation de préservatif ? A Truman Capote ?

Je suggère qu’on les mette une bonne fois pour toutes dans le vieux placard dont ils n’auraient jamais dû sortir.

A titre préservatif bien sûr !

Faut-il des riches, faut-il des pauvres ? (4)

Concernant l’affaire Clearstream, la presse d’aujourd’hui retiendra probablement que Jean-Louis Gergorin a enfin avoué qu’il avait envoyé la première lettre anonyme de cette affaire, comme l’avait annoncé « le Canard » il y a quinze jours.

Mais ce que l’on entendra probablement moins, c’est que d’après les propos de Gergorin, il y a entre 5000 et 10000 particuliers qui ont ouvert un compte Clearstream. Quand on sait que le « ticket d’entrée » dans cette société financière est de 20 millions de dollars, on peut se rendre compte que les pauvres ont encore, comme on dit en jargon sportif, « une bonne marge de progression ». Voilà donc de quoi redonner le moral à tous les exclus de la Terre !

Offres d’emplois

Jean-Louis m’a envoyé aujourd’hui un dessin qui laisse à penser que, contrairement à ce que nous disent les médias, les offres d’emploi se portent bien. Très bien même ….

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Voilà, c’était au cas où vous connaitriez un chômeur dans votre famille ou parmi vos proches … !

L’espérance de vie remise en question

On entend souvent dire dans les médias que l’espérance de vie augmente et on suppose même qu’un enfant qui nait aujourd’hui aurait des chances d’arriver à cent ans. La belle affaire ! Vous vous imaginez, vous, en train de passer dix ans de plus de votre vie à croupir sur un fauteuil dans un mouroir pour vieux ?

Mais ce qui m’a toujours semblé procéder de l’arnaque médiatique, c’est qu’aucun des commentateurs ne souligne le décalage dans le temps entre prévisions d’aujourd’hui et réalités de demain. On peut certes dire que la génération des vieux d’aujourd’hui (celle de nos parents ou de nos grands parents, selon l’âge que l’on a) aura vu son espérance de vie supérieure à celle ce la génération d’avant. Mais n’est-ce pas établir des plans sur la comète que d’affirmer que la génération suivante, ou encore la suivante, ou encore la suivante (c’est à dire celle des enfants qui naissent aujourd’hui) vivra encore plus ? D’autant plus que l’on sait que la génération de nos vieux aura vécu une vie complétement différente de celle vécue par les jeunes générations, sur le plan nutritionnel d’abord, mais pas seulement.

J’avais lu un article assez inquiétant il y a quelques années, disant que la courbe commençait de s’inverser aux Etats-Unis et que l’espérance de vie allait diminuer, contrairement aux prévisions optimistes annoncées un peu partout. Mais je n’ai pas gardé l’article et ne me souviens plus du tout où je l’ai lu.

Ce n’est donc pas une surprise pour moi de voir que le nouveau livre de Claude Aubert s’intitule Espérance de vie, la fin des illusions. Je n’ai pas lu cet ouvrage, mais la revue « les quatre saisons du jardinage », éditée comme le livre aux éditions Terre Vivante, lui consacre cinq pages très documentées.

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Claude Aubert explique que si des changements d’alimentation sont apparus dans les années 50, c’est à la fin des années 70 et surtout au début des années 80 que se sont généralisées de désastreuses habitudes alimentaires. Les conséquences de ces changements sur l’espérance de vie ne sont pas encore apparu car cette première génération de la « malbouffe » n’a aujourd’hui que trente ans, un âge où les maladies chroniques dues à la mauvaise alimentation (cancers, maladies cardiovasculaires, diabètes,…) attendront encore, pour la grande majorité d’entre elles, encore une vingtaine d’années pour se manifester. L’obésité, qui frappe dès le jeune âge, ne serait donc que la partie émérgée de l’iceberg.

Claude Aubert montre également du doigt d’autres facteurs, comme la sédentarité qui est un comportement aujourd’hui généralisé et dont les conséquences seront, là aussi et pour les mêmes raisons, « à retardement ». Autre gos problème : la pollution du foetus est maintenant une évidence depuis les travaux de la chercheuse américaine Théo Colborn (d’autres travaux récents viennent de montrer que le cordon ombilical des bébés contient en moyenne 200 molécules chimiques de synthèse).

Mais le livre de Claude Aubert se base aussi sur des découvertes récentes alarmantes faites par le monde scientifique, en ce qui concerne la programmation foetales des maladies et sur le fait que certains caractères acquis peuvent se transmettre aux générations futures. Aussi bizarre que cela puisse paraître, un enfant a plus de chances d’être asmathique si la grand-mère a fumé, même si la maman n’a jamais fumé. C’est ce qu’on appelle la transmission épigénétique : le patrimoine génétique n’est en aucun cas modifié, mais certains gènes peuvent devenir « silencieux » ou au contraire être activés. Pour l’auteur, il s’agit là de véritables bombes à retardement.

A ces raisons majeures d’être inquiets, Claude Aubert ajoute la pollution de l’air (y compris la pollution de l’air intérieure due aux matériaux de construction des maisons), l’amiante, les pesticides, l’excès de médicaments et d’alcool, les changements climatiques …

Vous aurez donc compris que l’auteur de ce livre, tel un oiseau de mauvais augure, prévoit dans un premier temps une stagnation, puis une diminution de l’espérance de vie.

Petite note optimiste : les évolutions qu’il prévoit ne sont, d’après lui, pas inéluctables. Mais il faudrait « une volonté politique forte et une prise de conscience tout aussi forte de la part de la population ». Vous y croyez, vous ?

Les oiseaux de ce printemps

Dans l’un de ses commentaires en réponse à l’un de mes articles, Roland s’inquiétait de la baisse des effectifs d’hirondelles mais constatait par ailleurs une très forte présence, ce printemps, de certaines espèces, dont la fauvette à tête noire et le rossignol.

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Effectivement, ce printemps apporte, comme chaque année, son lot de bonnes et mauvaises surprises. Ainsi, quelques espèces me semblent être en forte diminution, c’est le cas du verdier, du chardonneret, du rouge-gorge ou du martin-pêcheur alors que d’autres ont plutôt des effectifs en hausse comme effectivement la fauvette à tête noire ou le rossignol. Il en est même qui me semblent reprendre un peu « de la plume de la bête » après quelques années difficiles, comme l’hirondelle de rivage ou le faucon hobereau.

Mais gardons nous des conclusions hâtives ! Des conditions locales qui prévalent à tel endroit peuvent sans doute expliquer de fortes variations d’effectifs alors que ce constat ne sera pas valable ailleurs, même parfois dans des zones assez proches. Ainsi Roland a dit dans son commentaire que la fauvette grisette était peu commune cette année alors que je n’en ai jamais vu autant près de la gravière de Geneuille. Il est difficile d’analyser avec certitude ces fluctuations et de leur trouver une explication objective.

Je suis souvent admiratif de la capacité qu’ont les oiseaux à reconstituer leurs effectifs. Le cas le plus frappant me semble être celui du martin-pêcheur qui semble parfois avoir complètement disparu après un hiver rigoureux mais qu’on retrouve dès l’été en grand nombre le long de nos rivières (Paul Géroudet dit qu’il peut faire jusqu’à trois nichées de 7 petits dans l’année, soit une vingtaine d’oiseaux, je vous dis pas les allocations familiales… !). Je me souviens aussi des pie-grièches écorcheurs qui étaient peu communes dans les années 80, qui sont revenues en masse au début des années 90 mais dont les effectifs sont à nouveau faibles aujourd’hui. Les effectifs varient souvent « en dents de scie » et je crois que c’est le cas de beaucoup d’espèces et que ça a toujours été ainsi.

Là où par contre je suis inquiet, c’est de constater qu’il y a globalement, au fil des années, une baisse générale de la quantité d’oiseaux. Une étude menée sur l’ensemble de l’Europe a montré qu’en dix ans, une quarantaine d’espèces plutôt communes, avaient vu leurs effectifs diminuer, quelque soit l’endroit en Europe, y compris des espèces que l’on pense commune comme le moineau domestique ou la pie bavarde.

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Il est donc difficile de démêler ces deux phénomènes différents, d’une part une propension naturelle des espèces à avoir des effectifs qui varient de manière sinusoïdale, et d’autre part une dégradation générale des conditions de vie avec des conséquences négatives sur la plupart des espèces. En gros, pour résumer, je dirais que les effectifs d’oiseaux prennent l’allure d’une sinusoïde à la pente descendante. Comme le dit si justement Roland, je pense qu’il y a une vraie inquiétude à avoir pour certaines espèces comme les hirondelles, qu’il s’agisse de l’hirondelle rustique ou l’hirondelle de fenêtre.

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Pour beaucoup d’espèces donc, la courbe descend, avec des sursauts épisodiques nous laissant parfois croire à un léger mieux, mais globalement, y’a pas de doute, ça va plutôt vers le bas !

Et vous, avez-vous fait des constats de ce genre, ce printemps plus particulièrement mais aussi les années passées ? Vincent, tu en penses quoi de l’évolution des martinets de Besançon ?

Sous les cocotiers

Parmi la masse d’informations qui nous arrivent quotidiennement, il en est deux dont j’aimerais vous entretenir aujourd’hui :

1) La première information concerne les singes, espèces connues du monde entier pour leur habitude à vivre dans les arbres, et notamment dans les cocotiers. La presse a fait état d’une découverte très intéressante : le singe à la crinière hirsute qui avait été photographié l’an passé en Tanzanie a pu être étudié en détail, d’un point de vue morphologique, et il apparait qu’il s’agit là, non seulement d’une nouvelle espèce de singe, mais qu’il appartiendrait à une famille de primates jusque là inconnue. Les scientifiques du Museum d’Histoire Naturelle de Chicago, peu inspirés, l’ont appelé Rungwecebus Kipunji.

2) La presse « people », et la presse tout court, nous ont longuement abreuvé des mésaventures survenues les temps derniers au guitariste des Rolling Stones. En effet, Keith Richard a dû être transporté à l’hôpital après être tombé … d’un cocotier.

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A priori, il n’y a aucun rapport direct entre ces deux informations. Sauf que mon ami René prétend que si. Il est vrai que cette affirmation s’est produite à table, chez moi, après l’ingurgitation d’une Orval, d’une cuvée jurassienne Bethanie et d’une bouteille de Vendanges tardives.

Evidemment, je ne cautionnerai jamais de telles allégations (bien que ça me fasse rire en douce). Et vous, qu’en pensez-vous ?

Ecureuil pépiniériste

Depuis le début de l’hiver, un écureuil plutôt sombre a pris l’habitude de venir manger sur le rebord de la fenêtre. C’est un vrai bonheur que de le voir tous les matins à trente centimètres de soi, en train de décortiquer noix et noisettes placées là à son intention. Il s’agit probablement d’une femelle, car je l’ai vue régulièrement pendant l’hiver dans le bois derrière chez moi en compagnie d’un autre écureuil, beaucoup plus roux, qui avait plutôt un comportement de mâle.

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Petite surprise, depuis une quinzaine de jours, un deuxième écureuil, beaucoup plus roux et beaucoup plus clair, a pris l’habitude de venir, lui aussi, dérober quelques noix et noisettes tous les matins sur le rebord de la fenêtre. Il s’agit probablement d’un jeune né ce printemps, comme le laissent supposer les traits plutôt fins du visage.

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(les deux photos sont de Joëlle, la nouvelle photographe de la maison)

Ce jeune écureuil a un comportement très prévoyant. Beaucoup des fruits qu’il prend ne sont pas mangés sur place … mais cachés par lui un peu partout dans la pelouse. Il vient prendre une noisette, part aussitôt l’enterrer, chaque fois dans un endroit différent, puis revient aussitôt en prendre une autre, et ainsi de suite, parfois dix fois d’affilée.

Je m’attends donc à voir pousser un de ces jours une forêt de noisetiers et de noyers autour de la maison car, tel un pépiniériste, il en plante un peu partout ! Si mes amis ne retrouvent plus ma maison dans quelques années, ce sera très facile : juste au milieu de la forêt de noyers !

Festival de faucons hobereaux

Il y a quelques semaines, j’ai raconté la capture étonnante d’un chardonneret par un épervier. Il ne m’est pas donné souvent d’observer ce genre de spectacle.

Mardi dernier, j’étais dans mon bureau (eh oui, je bosse de temps en temps, y’a pas que le blog dans le vie, faut bien becqueter et je n’ai pas les moyens physiques d’attraper des chardonnerets) lorsqu’une hirondelle de fenêtre est arrivée dans la cour, « à fond les gamelles », suivie par un faucon hobereau qui la talonnait à moins d’un mètre. Tous deux ont disparu de mon champ de vision mais je n’aurais pas donné cher de la peau de l’hirondelle, son sort semblait scellé d’avance.

Vingt minutes plus tard, un faucon hobereau (le même ?) traverse la cour au ras du sol, alourdi par une grosse proie qu’il tenait entre les serres. Les deux scènes ont été très fugitives, ce qui est souvent le cas pour ce genre d’observation.

Le soir même, lors d’une petite balade sur la gravière de Geneuille, peu de temps après avoir aperçu une femelle de busard des roseaux en migration, un faucon hobereau débouche dans le paysage et attaque les hirondelles qui tournoyaient au-dessus du plan d’eau (il y avait là des hirondelles rustiques, des hirondelles de fenêtre ainsi que des hirondelles de rivage, la totale quoi !). Il loupe une première hirondelle, plonge entre les arbres, une hirondelle en sort, poursuivie rapidement par le faucon hobereau qui remonte dans les airs « en chandelle », la loupe et replonge au milieu des arbres avant de quitter le site. La scène a duré un certain temps, le faucon hobereau me semble être un chasseur beaucoup plus endurant que l’épervier (qui s’arrête vite de chasser s’il a raté sa proie, le temps au moins de reprendre des forces).

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(photographie réalisée en captivité)

Jusqu’à présent, j’avais observé trois fois ce genre de scènes en vingt sept années d’observation ornitho. Et là, trois fois dans la même journée ! Les dieux seraient-ils avec moi ?

Voilà, c’était ma rubrique « Le saviez-vous ? » car si certaines personnes ignorantes du monde des oiseaux, pensaient que nos petits hommes politiques locaux étaient les seuls petits hobereaux connus à ce jour (leur nombre étant en augmentation rapide, conséquence de la décentralisation), mon article aura au moins le mérite de leur faire savoir qu’il existe d’autres hobereaux, les vrais, un peu moins rapaces mêmes, ceux qui ont un peu plus de panache et qui, du haut du ciel, ont un peu plus de hauteur de vue ! (c’était mon petit coup de griffes de la journée ! Mais n’en disons pas plus pour l’instant, c’est un sujet que je garde en réserve pour plus tard).

Danse macabre autour d’un sarcophage

S’il y a un mot qui me fait rigoler en ce moment, c’est bien le mot « sarcophage ». Car je viens juste d’en découvrir le sens et je crois qu’il signifie, éthymologiquement parlant « qui mange du Sarko ». Moi qui côtoie des gens qui bouffent du Sarko à longueur de journée, me voilà donc dans un univers morbide, entouré de sarkophages.

Mais ce mot a aussi une résonnance moins drôle, car le sarcophage est ce nom donné au dispositif qui a été construit autour des ruines fumantes des réacteurs de Tchernobyl en 1986. Savez-vous que ce sarcophage fuit aujourd’hui de toutes parts ? Hervé Kempf (dans leMonde.fr) a consacré à ce problème un article intéressant il y a une quinzaine de jours. L’article commence de la manière suivante :« Le compteur s’agite. Tic-tic-tic, crachote son petit haut-parleur, tel un réveil devenu fou, pendant que les chiffres défilent sur l’écran. Au bout d’une minute, il atteint 545 : ce n’est pas un score de jeu vidéo, mais le nombre de désintégrations radioactives enregistrées à 200 mètres de ce qui reste du réacteur n° 4 de la centrale ukrainienne de Tchernobyl ».

Les « liquidateurs de Tchernobyl » ont construit ce sarcophage à la hâte en 1986. Mais l’enveloppe de béton et la ferraille se sont très vite fissurés et la surface des trous atteint aujourd’hui 100 mètres carrés (oui, oui, vous avez bien lu !). Par ailleurs, tout peut aller très vite car d’après EDF « c’est un vrai Lego, dont le toit ne tient que sur deux poutres, et dont la dalle, comme le sol est sablonneux, a tendance à s’affaisser ». On peut donc s’attendre à ce que 4 tonnes de poussières radioactives soient libérées d’un seul coup. En attendant, ayons tout de même une petite pensée pour ces centaines d’ouvriers qui travaillent aujourd’hui à retaper ce sarcophage et que l’on rechange souvent pour ne pas qu’ils soient exposés à des doses trop massives.

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La BERD (Banque Européenne de Reconstruction et de Développement) a déjà voté 850 millions d’euros pour reconstruire un nouveau sarcophage mais la situation est complétement bloquée depuis pas mal de temps, pour des raisons politiques d’abord mais aussi pour des raisons techniques qui valent le coup d’être dévoilées car, si les officiels nous disent que le réacteur contient encore près de 95 % du combustible originel, soit 190 tonnes (ce qui est énorme), l’Ukrainien Georgi Lépine affirme : « il ne reste que moins de 10 % du combustible ». Le reste, évidemment, se serait échappé par les fameux trous.

A notre niveau de connaissance, en tant que simples citoyens, il nous est évidemment impossible de dire qui a raison mais la situation est grave. Car, si les officiels ont raison, il n’en reste pas moins que 95 % du combustible peut nous sauter à la gueule d’un moment à l’autre. Dans le deuxième cas, si c’est Geori Lépine qu’il faut croire, on l’a pris en pleine poire dans les années passées, mais sur une longue durée, de manière insidieuse, sans que personne n’ait rien dit (mais peut-être que là aussi, ça s’est arrêté aux frontières).

Lors du vingtième anniversaire de Tchernobyl, le 26 avril dernier, les slogans étaient plutôt du genre « Tchernobyl, plus jamais ça ! » comme s’il s’agissait d’un problème passé. Non, non, Tchernobyl c’est aussi aujourd’hui que ça se passe !

Bob Dylan, le premier album

DISCOGRAPHIE DE BOB DYLAN (1)
Me voilà donc parti dans une aventure qui va durer quelques années, au rythme d’un article tous les mois. Merci à Anne et Vincent qui vont me suivre dans ce truc un peu fou. Merci aussi à mon ami Jean-Louis qui écrit « à tours de bras », et avec beaucoup de talent, des traductions des textes de Dylan. Les lecteurs de mon blog pourront en profiter dès le prochain article au début juin.

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Avant de parler du premier album, qui s’intitule tout simplement Bob Dylan, parlons un peu de Dylan en cette année 1961. Dans les derniers jours de décembre 1960, le jeune Robert Zimmermann, qui n’a pas encore vingt ans, venait d’arriver à New York avec sa guitare et son harmonica, et dans la tête la musique des joueurs de country, de rock ‘n roll et de blues qui avaient nourri son adolescence. Il venait de quitter subitement l’université, sans un regard en arrière, s’inventant même un passé (il racontait qu’il n’avait pas connu ses parents, était un vagabond, avait été forain …) et quittant son nom pour prendre celui de Bob Dylan (en référence au poète Dylan Thomas).

Dès son arrivée à New York, Dylan fit plusieurs rencontres décisives avec son idole, le grand musicien Woody Guthrie, alors mourant sur son lit d’hôpital. Pendant ses premiers mois au Greenwitch Village, Dylan rencontre des gens qui vivent en marge de la société : poètes, musiciens, activistes politiques … La vie au Village y est intense, la musique folk est en train de s’y imposer, comblant le vide laissé par la quasi-disparition du rock ‘n roll.

Le soir, dans les cabarets, le jeune Dylan a l’occasion de monter sur scène (par exemple en première partie de John Lee Hooker) et d’y jouer la musique qu’il aime. C’est là que deux hommes reconnaissent aussitôt le génie qui est en lui : Robert Shelton, journaliste au New York Times, et surtout John Hammond, « découvreur de talents » (c’est lui qui a découvert Billie Holliday, Benny Goodman et Count Basie). En très peu de temps, l’histoire de Dylan s’emballe, il obtiendra un contrat d’enregistrement de cinq ans et entrera dans les studios de Colombia dès octobre pour y enregistrer son premier disque, bouclé en quelques jours seulement.

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Nous voici donc à ce premier opus (on peut cliquer ici pour écouter des extraits de 30 secondes de chacune des chansons de l’album). Le premier disque de Dylan contient avant tout des reprises d’autres musiciens, à part deux compositions personnelles. Dylan y égrène tour à tour des blues, des chansons country, du gospel avec une maîtrise sans égale. On sent que Dylan s’est nourri de toutes ces musiques, qu’il en est l’héritier direct. C’est une véritable éponge qui a emmagasiné tout ce qu’il a entendu au cours de son adolescence (Hank Williams, Little Richard, Big Joe Williams … l’ont profondément marqué) mais aussi depuis qu’il a commencé de cotoyer les musiciens de Greenwitch Village. Les blues que chantent Dylan sont de vrais blues que les meilleurs bluesmen ne renieraient pas, les spirituals qu’il chante sont de vrais spirituals (et d’ailleurs Josh White qui est l’auteur de In my time of dyin’ figurant sur cet album a reconnu que la version de Dylan était supérieure à la sienne).

Mais ce qui me plait le plus dans ce premier disque, c’est l’énergie qui se dégage de l’ensemble et la hargne avec laquelle Dylan attaque la plupart des chansons. Il chante les textes avec beaucoup de foi, avec la même conviction qu’un bluesman noir (la maison de disque Vanguard Records avait d’ailleurs refusé d’enregistrer Dylan, jugeant que sa musique était trop « viscérale », ce que l’on comprend aisément à l’écoute de ce disque). Le rythme de la plupart des chansons est très rapide, le dialogue guitare/harmonica donnant à l’ensemble un côté parfois endiablé. Il me semble qu’on ne retrouvera dans aucun des disques ultérieurs de Dylan cette symbiose entre guitare, voix et harmonica (symbiose qui apparaît à de nombreuses reprises sur le disque, notamment dans la chanson Baby, let me follow you down). Du haut de ses vingt ans, armé d’une fougue de jeune cheval, Dylan donne l’impression de partir à l’assaut du monde avec une foi inébranlable. Ce disque est habité par un sentiment d’urgence, c’est pour moi l’impression la plus forte de ce disque.

Notons que la chanson House of the rising sun qui figure sur ce disque fut reprise par les Animals qui en feront le tube que l’on connaît (en France, Johnny Halliday la reprendra sous le titre les portes du pénitencier). La chanson est une complainte qui raconte l’histoire d’une femme que l’on mène à la prostitution. Contrairement à l’usage qui voulait que lorsqu’un homme reprenait une chanson de femme, il devait changer le genre du texte, Dylan a laissé les paroles au féminin.

Ce disque ne contient que deux compositions originales de Dylan. La première Talking New York est ce qu’on appelle un Talking-blues, une forme ancienne de blues née à la fin des années 20, dans laquelle le discours est presque parlé sur un accompagnement très simple à la guitare. Le texte est déjà du Dylan classique, il y développe un humour sarcastique à l’égard des métiers de la musique :
Or, comme je chemine en ce monde
Je vois un tas de drôles de gens
Les uns vous volent avec un six-coups
Les autres avec un stylo-plume…

La deuxième composition originale de Dylan, Song to Woody est née de la rencontre entre Dylan et Woody Guthrie, alors sur son lit de mort. Dylan a écrit cette chanson au bar d’un hôtel (habitude qu’il prendra par la suite, beaucoup de grands textes de Dylan ont été griffonés dans des cafés). Beaucoup d’émotion se dégage de cette chanson.

Dans ce premier disque, Dylan a mis toute sa foi pour nous faire découvrir les chansons traditionnelles de blues, gospels et country qui l’ont marqué. Mais il nous livre aussi ses deux premières compositions qui sont déjà du « vrai Dylan » et qui préfigurent les disques qui allaient suivre. Robert Shelton a d’ailleurs écrit : « le premier album était le testament d’un Dylan et le signe avant-coureur d’un nouveau Dylan ». Effectivement, lorsque le disque paraîtra en mars 62 (cinq mois après les séances d’enregistrement qui datent de novembre 61), Dylan regarda ce premier disque comme quelque chose faisant partie du passé, sorti d’un vieux tiroir. Il était déjà passé à une autre étape de sa vie.

Le disque se vendit mal (5 000 exemplaires seulement). Le producteur John Hammond s’était-il trompé de cheval ? Dans Greenwitch Village, Dylan fut surnommé avec dédain « la lubie de Hammond ». Mais Dylan préparait déjà ce qui allait être son premier « coup de maître », le disque mythique « Freewheelin’ Bob Dylan » dont je parlerai dans le prochain article qui paraîtra au début juin.

Nouveau marché bio dans le Jura

Saluons l’initiative de quelques habitants du Jura qui viennent de mettre en place un petit marché bio sur la commune de Mesmay. Ce marché a lieu le premier vendredi de chaque mois (de mai à octobre) de 17H à 20 H.

C’était le premier marché hier soir. L’ambiance était sympa, très « bon enfant », il y avait même deux musiciens. Le public était au rendez-vous, malgré un gros orage vers 17H30, pour venir acheter fromages, viandes, miel, pains, replants de légumes … On y trouve même la Franche, très bonne bière artisanale du Jura que je vous conseille.

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Le village de Mesmay est magnifique, juste à côté de la Loue. Ce n’est pas très loin de Besançon. Pour y accèder, entrer dans Quingey, tourner à droite sur la place de Quingey. A Lombard prendre à gauche en direction de Mesmay.

Plantons des tomates

LE COIN DU JARDINIER (7)
Je viens tout juste de mettre en ligne une première série d’images consacrée à la tomate et illustrant leur diversité. D’autres séries d’images viendront plus tard dans la saison.

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Les tomates varient beaucoup dans leurs formes, leurs couleurs et évidemment leur goût (les jaunes sont moins acides, les vertes ont une saveur souvent délicate et particulière, ce sont mes tomates préférées). Pourquoi se passer de cette diversité qui nous est offerte ? Aujourd’hui, plusieurs producteurs de semences proposent des graines de nombreuses variétés. Mais c’est auprès de Kokopelli, militant de la défense de la biodiversité cultivée, que l’on trouvera les variétés les plus intéressantes.

Mais il est tard dans la saison et voici le moment, non pas de semer, mais de repiquer des plantes. Les jardineries et les maraîchers proposent souvent quelques variétés originales de couleur, mais pas forcément parmi les meilleures. Pour trouver à cette saison un grand éventail de variétés de tomates, on pourra utilement se rendre à la foire aux plantes de Bezouotte en Côte d’Or le week-end du 13-14 mai (y aller surtout le samedi matin, on risque sinon d’avoir du mal à circuler au milieu de la dizaine de milliers de visiteurs). Pour les francs-comtois lecteurs de ce blog, Bezouotte n’est pas très loin, c’est l’un des premiers villages de la Côte d’Or, situé entre Pontailler-sur-Saône et Mirebeau-sur-Bèze.

QUELQUES CONSEILS POUR PLANTER VOS TOMATES
Il est conseillé de mettre une poignée d’orties au fond du trou de plantation pour favoriser les défenses naturelles des plantes. Planter le pied de tomates assez profondément car il se formera des racines supplémentaires utiles au développement de la plante (on peu même incliner, voire coucher, la partie inférieure de la plante dans le sol pour augmenter la longueur de la tige en terre).

Choisir de préférence des variétés anciennes, dites « à croissance indéterminée » qui donneront des fruits plus tard à l’automne (tant que la saison le permet) alors que les variétés modernes, dites à croissance déterminée, s’arrêtent de grandir dès que la plante a atteint un certain développement et leur durée de production de fruits en est nettement moindre (eh oui, il n’y a pas encore de CPE chez les tomates, les contrats sont très classiques et restent à durée déterminée ou inderminée. Par ailleurs, le gel à l’automne ne serait pas compatible avec une période d’essai de deux ans).

Contrairement à une idée répandue, on peut planter les tomates plusieurs années au même endroit car les racines développent des substances anti-mildiou qui vont rester dans le sol l’année suivante.

Mini-krach à la bourse du carbone

La Bourse dégringole. Non pas la Bourse de Wall Street ou celle de Tokyo. Non, celle de Powernext qui essuie depuis quelques jours un mini-krach. Powernext s’appelle plus exactement Powernext Carbon et régule, non pas le taux de carbone de la planète (ça se saurait), mais les échanges commerciaux relatifs au droit de polluer.

Le principe est limpide. Chaque état s’est vu attribuer un quota de gaz carbonique, ceci pour tenter d’enrayer l’émission de gaz à effet de serre. Celà part d’un bon sentiment … sauf que le législateur (s’appelait-il Machiavel ?) a permis aux pays trop pollueurs (qui dépassent donc leurs quotas) de continuer à polluer en leur donnant la possibilité d’acheter des droits à polluer aux pays qui ne polluent pas assez. Vous me suivez ? Une vraie usine à gaz !

Il apparaît que certains pays ont pollué moins que les quotas qui leur étaient alloués. C’est le cas de la France qui s’est vue attribuer 156 millions de certificats (un certificat = 1 tonne de CO2), dont 21 millions seulement pour EDF (tiens, tiens, EDF qui nous rabat les oreilles avec son discours sur son énergie propre !) mais qui en a rejeté 18 millions de moins. C’est aussi le cas des Pays-Bas, de la république Tchèque et de la Belgique.

Il n’y a pas de quoi pavoiser de ce résultat car la pollution, évidemment, demeure énorme. On peut juste dire qu’on va à peine moins vite dans le mur. Mais de là à dire qu’on inverse la vapeur … ! D’autant plus que cette baisse est peut-être due tout simplement au fait que l’allocation des quotas a été trop généreuse.

En conséquence de ces baisses d’émission de CO2, les entreprises ont de plus en plus de mal à vendre leurs droits à polluer à la Bourse Poxernext Carbon, d’où une baisse très forte de leur valeur, qui conduit à un mini-krach boursier (perte de 55% en moins de dix jours). La situation est même dramatique pour ceux qui ont misé fort dans cette affaire (on imagine même l’effet pervers du système, certains groupes industriels pouvant à juste titre se dire : « Merde, on n’aurait pas dû faire autant d’efforts pour moins polluer, on n’arrive même plus à vendre notre droit à polluer ! »).

Jean-Michel Bezat consacre un article à la question dans l’édition du Monde de samedi dernier. Son article est ignoble. Le journaliste place son propos uniquement sur le plan économique. Je cite quelques phrases : « L’amélioration imprévue de la qualité de l’air ne fait pas le bonheur des spéculateurs », « Les émissions de CO2 n’ont pas atteint le niveau attendu et de nombreux certificats risquent donc de ne pas trouver preneur … leurs détenteurs ne pourront pas en reporter l’utilisation ». L’article ressemble à une lamentation du genre « les pollueurs sont bien à plaindre ». Juste un petit bémol : il y a quand même trois mots pour l’environnement, mais noyés dans une phrase tout aussi ignoble que les autres : « Un bien pour la santé publique, mais un coût pour des groupes qui, comme Rhodia, ont beaucoup investi ». C’est nouveau, ça vient de sortir : on peut maintenant investir sur la destruction de la planète.

Je suis, une fois de plus, scandalisé.

Plantons des espaliers

LE COIN DU JARDINIER (6)
Les arbres fruitiers du jardin fleurississent. La semaine dernière, c’était les pêchers, c’est maintenant au tour des pommiers et des poiriers de fleurir les uns après les autres. J’aime beaucoup ce moment de l’année et je me demande souvent pourquoi les gens plantent des arbres exotiques d’ornement alors qu’un fruitier, c’est si beau ! Et en plus, ils donnent des fruits à l’automne !

Si j’aime beaucoup les vergers traditionnels avec leurs arbres de plein vent qui sont un élément irremplaçable du paysage, je dois dire qu’en tant que jardinier amateur, j’ai un faible pour les petits arbres, ceux que l’on appelle « espaliers ».

Ces arbres ont plein d’avantages. D’abord, ils donnent des fruits très rapidement, au bout de trois années seulement, alors qu’avec des formes plus classiques, il faudra attendre une dizaine d’années. Ensuite parce qu’on peut les tailler, récolter les fruits, … à hauteur d’homme, à hauteur des yeux, ce qui présente un avantage certain quand on a, comme moi, la fâcheuse idée de vieillir (et qu’on est de moins en moins à l’aise sur des escabeaux ou des échelles). Et enfin parce que sur un espace limité, on peut mettre un grand nombre de variétés différentes car on peut espacer les arbres de 1,5 m seulement avec deux mètres entre les lignes (alors qu’habituellement, il faut 8 mètres en tous sens). Mes 25 espaliers (25 variétés différentes) prennent ainsi peu de place.

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Si les gens ne plantent pas d’espaliers en général, c’est d’abord parce que leur plantation est plus difficile (il faut installer des poteaux et du fil de fer car ces arbres, greffés sur des porte-greffes faiblement vigoureux, ont un système racinaire faible et doivent donc être palissés) mais aussi parce que leur taille est beaucoup plus compliquée. Alors que pour un arbre de plein vent, on peut se contenter de ne tailler qu’une fois par an en début de formation, puis tous les deux ou trois ans ensuite, les espaliers necessitent qu’on s’occupe d’eux plusieurs fois chaque année : d’abord pour former les arbres, les diriger pour leur donner la forme qu’on veut, souvent sur un seul plan, mais aussi pour attacher les branches, ajouter des baguettes verticales (de noisetier par exemple) pour y attacher les cordons …

Mais pour moi, ce surcroît de travail n’est pas un inconvénient, au contraire. Car à force d’intervenir en permanence sur ces arbres, on finit par bien les connaître, la moindre branchette nous est alors familière dans ses moindres détails, on s’y attache beaucoup. Un jardinier qui possède des espaliers leur porte en général beaucoup d’affection. Quand il va au jardin, il coupe en passant une petite branchette qui dépasse dans l’allée, il incline telle autre pour favoriser la mise à fruits sur cette branche … car sur les espaliers, il y a toujours quelque chose à faire, pour le plus grand plaisir de ceux qui, comme moi, ont le sécateur qui les démange en permanence.

Si vous aimez vous occuper d’arbres fruitiers, plantez des espaliers, votre plaisir sera alors multiplié par dix. Mais surtout ne les achetez pas, il vous suffit d’acquérir des jeunes plants de l’année (que l’on appelle scions) et de les former vous-mêmes. C’est alors un vrai travail de création.