Le journal Le Monde titre ce soir : ‘l’Europe guette le retour des migrateurs ». Avec six milliards d’oiseaux qui transitent entre l’Afrique et l’Eurasie, je souhaite bien du courage à l’Europe, des bons yeux et surtout un nombre incalculable de paires de jumelles !
A l’époque de l’année où nous sommes, il y a bien déjà plusieurs centaines de milliers de migrateurs qui sont déjà revenus sur notre continent. Alors, quand le Monde nous apprend aujourd’hui que « des canards pilets, qui passent l’hiver en Afrique, viennent d’être observés en baie de Somme », je veux évidemment bien les croire, mais bon, c’est pas un scoop. Et dire que pour un journaliste parisien, il aura fallu tout un travail d’investigation pour en arriver aux observations que vous et moi faisons quotidiennement.
Pourquoi les migrateurs sont-ils ainsi montrés du doigt ? Et si c’était au contraire les volailles domestiques qui transmettent le virus aux oiseaux sauvages, et non l’inverse ? Je m’explique : il me semble que les conditions concentrationnaires qui existent dans les élevages sont des conditions idéales pour la multiplication des virus, voire même propices à l’apparition de mutations chez ces virus. Les conditions d’hygiène sont bien meilleures dans la nature. Bien sûr les médias nous diront qu’il y a des normes d’hygiène dans les élevages. OK, mais dix poules par mètre carré qui chient en permanence, normes d’hygiène ou pas normes d’hygiène, ça reste quand même dix poules qui chient en permanence (surtout qu’on les fait bouffer infiniment plus que si elles vivaient dans la nature) !
Les poulaillers attirent énormément les oiseaux du ciel. J’en citerai simplement deux : le moineau domestique et la tourterelle turque. Il est très difficile d’empêcher les moineaux de venir becqueter dans les poulaillers. Et j’imagine que c’est la même chose dans les élevages intensifs : les moineaux doivent s’y infiltrer partout (il suffit de voir comment les moineaux arrivent à entrer même dans les grandes surfaces – à Carrefour Valentin par exemple – pour imaginer que c’est encore plus facile d’entrer dans un poulailler). Lorsqu’il y a un virus dans un poulailler, il doit passer très facilement à la population de moineaux, puis par contacts successsifs, à une partie de la faune aviaire sauvage.
Le schéma que je décris n’est qu’une hypothèse mais celle-ci me semble bien plus plausible que d’imaginer un canard qui fiente au-dessus d’un poulailler. Oui, effectivement, un canard au vol peut faire ses besoins en passant au-dessus d’un poulailler mais il y faut beaucoup de hasard, alors que le nombre de moineaux européens s’infiltrant dans des poulaillers (amateurs ou industriels) est probablement de plusieurs millions.
Autre réflexion : et si c’était le pigeon domestique, qui vit dans nos villes, qui présentait le plus grand risque de transmission du virus ?
Encore une info : l’OMS a déclaré aujourd’hui que le risque de transmission du virus à l’homme n’était pas avéré. Mais bizarrement, cette info n’est pas relayée par nos médias … Elle a été affichée sur leMonde.fr, mais a été retirée au bout de quelques heures seulement, alors que d’habitude les infos restent consultables plusieurs jours. Bizarre, bizarre !
Une seule remarque : LE BON SENS !
Bernard ne cède pas à la panique, même si ça lui en coûte d’entendre que la plupart des oiseaux migrateurs sont des porteurs potentiels qu’il faut fuir ou repousser !
Les mesures préventives, bien appliquées, devraient stopper le développement des foyers les plus actifs.
La surveillance sanitaire dans les élevages, dans la nature (par les ornithos, les naturalistes, les chasseurs…) devrait donner des informations qualitatives et quantitatives dont il conviendra de tirer les conséquences.
Et puis, soyons clairs : il est rare de manger de la volaille crue ! (le tartare de pintade je connais pas) ; donc mangeons du poulet de Bresse (si son prix baisse bien sûr), bien cuit, bien doré et dormons tranquilles…